conséquences pour les organismes donateurs

SOUPLESSE ACCRUE DES PROGRAMMES

Les groupes de discussion constitués par organisation ont été unanimes à reconnaître que les exigences inutilement rigides auxquelles les organisations soumettaient les projets pour s'assurer de leur approbation constituaient des obstacles importants à la création de programmes présentant souplesse et adaptation à la demande, c'est-à-dire les caractéristiques propres à l'approche des moyens de subsistance durables. Bien que les organismes aient commencé à se pencher sur ces questions, il restait encore des changements à faire.

FIDA. Le FIDA a souligné qu'il fallait améliorer le diagnostic, assouplir la conception des projets, améliorer la continuité entre diagnostic, conception et exécution et mieux cibler la supervision des projets.

RIGIDITÉ ET FLEXIBILITÉ - ÉTUDE DE CAS DE LA ZAMBIE L'intégration d'une approche souple dans une proposition de projet comporte de nombreuses contraintestenant notamment à la contradiction entre 1) la nécessité de prédéterminer et de quantifier les résultats et les objectifs des projets et, 2) la souplesse nécessaire au niveau du budget et de la planification pour permettre aux communautés d'organiser et d'appliquer leurs propres actions sur la base de leur évaluation et de leurs priorités. D'une part, les donateurs et les organisations d'exécution veulent que les propositions de projets contiennent un point de référence commun pour la réalisation, le suivi et l'évaluation. D'autre part, les projets participatifs doivent être suffisamment souples pour répondre aux besoins des communautés au fur et à mesure qu'ils se présentent.

Les participants du FIDA estimaient que l'emploi de concepts et de stratégies de moyens de subsistance durables pouvait valoriser ses projets en renforçant l'importance de concepts déjà assimilés mais pas toujours mis en pratique par l'organisation. Parmi les domaines dans lesquels des améliorations sont possibles, ont été cités l'affinement des approches opérationnelles de la réduction effective de la pauvreté, la sécurité alimentaire des ménages, le renforcement des capacités à la base et le développement participatif. On a reconnu en outre l'intérêt de replacer ces éléments dans un cadre holistique.

Le FIDA voyait des possibilités de promouvoir les stratégies axées sur des moyens de subsistance durables en améliorant la flexibilité et l'élément participatif de la conception et de la mise en œuvre des projets. Cela reflète bien l'attachement résolu du FIDA à l'établissement de partenariats stratégiques avec des organisations partageant ses vues, son insistance actuelle sur l'adoption de l'approche dynamique du cadre logique et, en particulier, sur son intégration plus complète dans la conception et la planification, et le contrôle direct qu'il exerce sur 15 projets, qui ouvre des possibilités de suivi par un processus participatif.

Les délégués du FIDA ont aussi reconnu le potentiel important que pourraient receler des partenariats avec les autres organisations représentées au Forum, qui permettraient: d'utiliser les compétences du FIDA dans la conception et le suivi, de coopérer avec la FAO pour améliorer les processus de diagnostic et de suivi et de poursuivre la collaboration sur les SICIVA, de bénéficier de l'expérience du PAM dans l'analyse de la vulnérabilité et le ciblage, de cibler avec le PNUD un ou plusieurs pays pour introduire l'approche de moyens de subsistance durables dans le processus du CAC/UNDAF et, pour le personnel de projet et les projets pilotes extérieurs du FIDA, d'avoir accès à l'expérience multilingue du terrain et de la formation de CARE International.

DFID. Pour le DFID, la principale difficulté est d'intégrer l'approche des moyens de subsistance durables dans les secteurs de l'organisation qui ne s'occupent pas de la gestion de ressources naturelles. Cette approche a mis du temps à pénétrer des domaines tels que la politique économique, l'infrastructure, la santé et le développement social, qui ont adopté des approches sectorielles. La principale contrainte est le manque de praticiens ayant les qualifications appropriées pour appliquer cette approche.

PAM. Le PAM a déjà introduit certains des concepts des moyens de subsistance durables dans ses travaux, notamment l'approche centrée sur les personnes, l'accent mis sur la pauvreté, l'analyse de la vulnérabilité, l'analyse de la problématique hommes-femmes, la création de ressources (définies dans un sens large incluant le capital humain) et les partenariats. Certains aspects de l'approche nécessitent toutefois davantage de réflexion, notamment:

• suivi et évaluation (revoir les systèmes pour utiliser les ressources comme unité commune pour rendre compte et recycler l'information);
• comment recycler l'information dans la direction du projet;
• sélection des activités (par groupe cible plutôt que par gouvernement et donateur et travail intersectoriel résultant du diagnostic des modes de subsistance plutôt que liens institutionnels existants);
• formation.

INTERNALISATION DE L'APPROCHE RELATIVE À DES MOYENS DESUBSISTANCE DURABLES

Le travail final du Forum a été de définir des stratégies pour internaliser les principes des moyens de subsistance durable dans les travaux de chacune des organisations.

Stratégie d'institutionnalisation du PNUD

• Réaliser un diagnostic autocritique sur la base d'une évaluation externe
• Établir une synthèse des réalisations du PNUD en matière de moyens de subsistance durables avec possibilité de publication (luxueuse)
• Sensibiliser l'administrateur par persuasion morale
• Organiser un atelier technique de haut niveau sur les stratégies visant des moyens de subsistance durables en collaboration avec le DFID et la FAO. Organisation: PNUD et Rockefeller
• Les participants au Forum informeront les directeurs de division du PNUD des résultats du Forum.
• Redéfinir l'équipe du siège du PNUD chargée des moyens de subsistance durables
• Rédiger, avec le DFID, une série de documents sur les dimensions politiques et institutionnelles de l'approche
• S'affilier à des réseaux multilatéraux, bilatéraux ou universitaires, favorables à cette approche ou aider à en créer.

Le PAM et les stratégies centrées sur des moyens de subsistance durables. Les préoccupations prioritaires sont:

• d'incorporer les leçons tirées des expériences pilotes dans la conception et la gestion des activités;
• de mettre en place des modules minimum d'information avec des éléments de cette approche;
• de préconiser des changements de politiques par l'intermédiaire du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement;
• d'adapter les principaux éléments de cette approche au redressement et à la réadaptation (PDI)

Pour appliquer les éléments de l'approche à la politique en matière d'aide alimentaire et de développement, le PAM

• intégrera des éléments de l'approche dans le programme de travail de l'équipe spéciale pour l'aide alimentaire et le développement en mettant l'accent sur le développement des capacités;
• intégrera des éléments de l'approche dans son programme de travail sur l'analyse et la cartographie de la vulnérabilité;
• mobilisera des ressources supplémentaires pour le développement des capacités des correspondants du PAM;
• veillera à ce que ses outils et méthodes d'analyse de la problématique hommes femmes soient compatibles avec l'approche;
• partagera ou mettra en réseau ses leçons et ses expériences en matière de moyens de subsistance durables.

Stratégie d'internalisation de la FAO. Le Cadre stratégique pour la FAO (2000-2015) approuvé par la Conférence de la FAO de 1999 inclut les moyens de subsistance durables au nombre de ses objectifs. Il est donc impératif

• que les principes de cette approche (plutôt qu'un cadre spécifique) soient plus largement et systématiquement intégrés dans le programme d'activités normatives et le programme d'activités de terrain de la FAO,
• qu'il existe différents acteurs ayant des besoins différents au sein de la FAO.

Comment la FAO peut-elle internaliser les principes directeurs?

1. Inclure des initiatives dans le Plan à moyen terme en cours d'élaboration (pour 2002-2007) et agir rapidement pour consolider les initiatives potentielles à cheval sur plusieurs départements.

2. Chercher à définir une stratégie pour agir à plusieurs niveaux:

• continuer à élaborer une stratégie pour convaincre le personnel d'encadrement,
• renforcer les passerelles entre le siège et les niveaux régionaux et nationaux. (impliquer les fonctionnaires régionaux et sous-régionaux et les équipes multidisciplinaires en utilisant les stratégies de moyens de subsistance durables comme base de travail commun, faciliter le dialogue, partager les expériences et développer les capacités, participer aux sites pilotes, échanges d'informations)
• mettre au point des stratégies par pays impliquant la collaboration de la FAO, des institutions des Nations Unies, des donateurs, des ONG, des organisations nationales, du gouvernement et des organisations ayant leur siège à Rome (FAO, FIDA, PAM);
• Utiliser l'expérience et les cadres du DFID, du PNUD et de CARE (ne pas réinventer la roue!)

3. Prendre appui sur les initiatives déjà créées à la FAO:

• faire de l'IWG-PA un moteur de l'internalisation,
• créer des comités interorganisations (exemple SICIVA),
• avoir recours au Fonds des Nations Unies pour l'aide au développement;
• réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire.

4. Améliorer la communication et les possibilités d'apprentissage:

• créer un réseau mél avec les fonctionnaires et partenaires intéressés,
• intégrer les principes dans le site Internet, les réunions, les séminaires,
• formation à la création de partenariats.

5. Créer des partenariats à l'intérieur et à l'extérieur de la FAO

Initiative possible: projets pilotes mixtes au niveau national, multipartenaires pour l'application de principes des moyens de subsistance durables (recherche active).