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Système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude


CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME

Ce système, qui est le plus répandu et le plus varié des systèmes d’exploitation agricole de la région, couvre 310 millions d’ha. On le rencontre, sur de grandes étendues, dans tous les pays de l’est et du sud-est asiatique (voir encadré 6.5). Sa population totale est de 530 millions de personnes et sa population agricole de 314 millions. Sa topographie est partout la même; par contre, les variations écologiques d’une zone à l’autre peuvent être très importantes. Ce système se rencontre dans les environnements tropicaux, subtropicaux et tempérés, humides et subhumides des terres et des collines de moyenne altitude sur des pentes modérées à fortes. La productivité de ses sols, généralement peu profonds et sujet à l’érosion, est le plus souvent faible. La superficie cultivée de ce système est estimée à 75 millions d’ha. Les cultures y sont très variées en fonction des zones géographiques, de la pente du site, de la présence de terrasses et du régime hydrique. L’encadré 6.7 présente une description d’un ménage représentatif de ce système.

Encadré 6.6 Caractéristiques principales du système de production agricole mixte intensif des hautes terres

Population totale (m)

530

Population agricole (m)

314

Superficie totale (m/ha)

310

Zone agroécologique

Variée

Superficie cultivée (m/ha)

75

Superficie irriguée (m/ha)

18

Population bovine (m)

52

Des zones forestières, en cours de régression en raison de pratiques d’exploitation non durables, sont dispersées dans le système. Les ressources naturelles, la biodiversité et l’ensemble de l’environnement se détériorent dans de nombreux endroits. Cette détérioration est due aux fortes densités démographiques, entraînant la culture extensive de pentes fragiles sans l’adoption de pratiques appropriées de gestion des sols et des eaux. En conséquence, les ménages sont à la merci des catastrophes naturelles et des pertes de récolte. L’infrastructure locale est généralement insuffisante. Du fait de son isolement, la majorité des populations n’a pas accès aux marchés et aux autres services. La pauvreté est moyenne à forte; toutefois, il existe de réelles possibilités d’accroître les productions et les revenus et de réduire ainsi la pauvreté dans l’avenir.

Encadré 6.7 Un ménage représentatif du système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude.

Un ménage agricole typique de la province du Yunnan en Chine est composé de cinq membres. Il cultive une surface de 0,94 ha (21 pour cent sous irrigation), l’intensité de culture est de 84 pour cent. Les principales cultures sont: le maïs (21 pour cent de la surface cultivée, rendement de 4 tonnes/ha), le riz (16,5 pour cent de la surface, rendement 6,1 tonnes/ha) et le blé (13,2 pour cent de la surface, 2,2 tonnes/ha). La production agricole annuelle du ménage pour ces trois cultures est de 1,7 tonne/an, équivalent à 337 kg par tête. Peu d’intrants externes sont utilisés. Le ménage possède un cochon, quelques volailles et une chèvre à l’engraissement. Sa sécurité alimentaire n’est pas assurée et son revenu annuel par tête ne dépasse pas 166 dollars EU, c’est-à-dire, bien au-dessous du seuil de pauvreté internationale.

La majorité de la production agricole est conduite en condition pluviale; toutefois, environ un quart de la surface cultivée (18 millions ha), en grande partie en terrasse, est irrigué à partir des rivières et fleuves locaux. Dans certains endroits, comme aux Philippines et en Indonésie, d’importantes terrasses ont été construites pour la culture du riz, mais dans la plupart des cas il s’agit de simples terrasses (c’est-à-dire de diguettes pour la culture du riz) sans aucune structure pour la conservation du sol et des eaux. Les cultures comprennent le riz irrigué et le riz pluvial, le blé, le maïs, la canne à sucre, le coton, les légumineuses, les oléagineux, les fruits et les cultures maraîchères. Le riz est la culture vivrière des zones tropicales et subtropicales, il est remplacé par le blé dans les zones plus au nord. La culture des fruits, tropicaux ou tempérés, et du maraîchage varie selon les zones climatiques. A côté des petits jardins utilisés pour la production de fruits et légumes pour la consommation des ménages et la vente locale, il existe des zones de grande production commerciale de fruits et de maraîchage.

La production animale constitue une importante composante du système. Les animaux sont utilisés pour la traction, la production de viande, le revenu monétaire et l’épargne. Le système abrite quelque 52 millions de bovins et de buffles (soit 28 pour cent du total régional) et 49 millions de chèvres et de moutons (soit 14 pour cent du total régional). Les cochons et le volaille représentent aussi une part importante de la production de viande et du revenu monétaire. Les taux de croissance de la production animale sont généralement faibles; dans de nombreux pays l’élevage est extensif et les techniques de production et de santé animale sont mauvaises. Il existe en Chine des systèmes de production plus intensifs, particulièrement pour les cochons et la volaille. L’aquaculture, généralement associée à la production rizicole, est pratiquée lorsque les ressources en eau le permettent. Les activités forestières au niveau de l’exploitation sont très réduites.

Les variations d’intensité de culture et de production agricole à l’intérieur du système sont considérables, les plus fortes intensités de production se rencontre dans le sud de la Chine. Dans les zones où la production végétale est la plus extensive, les systèmes de production de beaucoup d’exploitation assurent tout juste la subsistance des familles (autoconsommation et ventes limitées pour répondre aux besoins essentiels). Aussi les revenus moyens sont-ils bas et la pauvreté et l’insécurité alimentaire souvent sévères. Le crédit rural est rarement disponible. Les ménages sont à la merci des catastrophes naturelles, des pertes de récolte et des problèmes de santé. L’infrastructure rurale est souvent insuffisante, particulièrement dans les zones éloignées où l’accès aux biens et aux services est très insuffisant.

La culture itinérante est pratiquée dans des zones de collines et de montagnes, spécialement en Asie du Sud-Est, où le système axé vers la subsistance des familles est caractérisé par une très grande pauvreté et insécurité alimentaire.

TENDANCES ET PROBLÈMES DU SYSTÈME MIXTE INTENSIF DES TERRES DE MOYENNE ALTITUDE

Les principaux facteurs pouvant avoir une influence sur les futurs changements dans le système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude sont: i) la préservation des ressources naturelles de base; ii) l’amélioration des technologies pour la production végétale, et la gestion des bassins versants; iii) la diversification vers des produits de plus grande valeur; iv) le développement et l’intensification de la production animale; v) le développement du système de financement rural; vi) l’amélioration des conditions favorisant la commercialisation et l’emploi hors exploitation; et vii) une meilleure adaptation des services d’appui aux besoins des agriculteurs.

Les principales améliorations de la production agricole devraient provenir de l’intensification et de la diversification de la production végétale, d’une extension limitée de l’ensemble de la surface cultivée et de l’amélioration de la productivité de l’élevage et des cultures arboricoles. Ce système n’étant généralement pas compétitif pour la production commerciale de céréales, il devrait se diversifier vers des productions agricoles de plus grande valeur (cultures pérennes et annuelles de rente) et intensifier sa production animale. Le choix des nouvelles cultures de rente dépendra des conditions climatiques locales et de l’accès aux marchés; les cultures encombrantes et périssables seront cultivées près des grands marchés, tandis que d’autres moins volumineuses et moins périssables seront cultivées dans des zones plus éloignées.

Le nombre d’animaux s’accroît dans les systèmes extensifs utilisant peu d’intrants, la productivité reste faible. Si la tendance se poursuit, le taux de croissance du nombre d’animaux devrait être faible en raison du manque d’aliments du bétail. Cependant, on devrait assister à une faible intensification de la production animale résultant de l’amélioration général des revenus entraînant une demande accrue en produits animaux. Ces changements entraîneraient une augmentation des revenus des ménages et réduiraient la pauvreté.

L’accroissement des populations qui vivent dans les zones de collines et de montagnes et qui exercent une pression croissante sur les ressources naturelles (sol, eau, flore et faune) pose un problème majeur pour le futur développement du système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude. La dégradation sévère et courante des ressources naturelles est, dans de nombreux endroits, responsable de dommages importants tels que baisse des rendements, glissement de terrain et raréfaction de l’eau en saison sèche. Les dommages en aval causés par la sédimentation et les inondations sont eux aussi importants. La grande priorité pour les agriculteurs est de produire les cultures vivrières annuelles pour subvenir aux besoins de leur famille. La pression croissante de la population a entraîné l’augmentation des cultures annuelles sur des sites plus fragiles et le raccourcissement de la jachère dans les systèmes de culture itinérante. De plus, en raison de leur pauvreté, les agriculteurs sont très réticents à investir dans des structures pour le contrôle de l’érosion. Tous ces facteurs ont des effets négatifs sur la production agricole et sur les ressources naturelles. Si la majorité des familles continue à demeurer dans un système de semi subsistance, la pression sur les ressources naturelles deviendra de plus en plus forte, à moins qu’il ne soit possible aux agriculteurs de trouver des emplois hors exploitation ou de sortir du système.

Un problème critique pour le développement ultérieur des zones de moyenne altitude de nombreux pays est le manque de sécurité de la propriété foncière. En raison de leur système politique, de nombreux gouvernements ne souhaitent pas donner de titre légal de propriété pour les terres; dans ces conditions, les agriculteurs ne veulent généralement pas investir pour les améliorer. Les gouvernements devraient réexaminer leurs politiques en matière de propriété foncière, de location et de marché des terres pour encourager le développement des terres de moyenne altitude et des zones montagneuses.

Les agences gouvernementales et les grandes sociétés d’exploitation forestière ont été responsables de l’exploitation forestière non durable des forêts naturelles du système. Les surfaces des forêts naturelles ont, au cours des deux ou trois dernières décennies, considérablement diminué dans tous les pays de l’Asie de l’Est. Peu d’efforts ont été faits pour replanter les zones déboisées ou pour développer des systèmes de gestion durable des forêts naturelles; les nouvelles plantations d’arbres sont rares. La gestion communautaire des ressources forestières villageoises et la promotion des systèmes d’agroforesterie au niveau des exploitations sont deux aspects importants pour le développement de ces zones. Cependant, les gouvernements sont en général peu enclins à accorder aux communautés locales la responsabilité de la gestion des ressources forestières locales.

Le développement technologique passé a été surtout orienté vers des productions spécifiques; il ne s’est pas attaché au développement intégré de systèmes productifs, économiquement attractifs, assez faciles à gérer et capables de fournir toute une série d’options pour l’utilisation des sols dans des conditions agroécologiques variées. En raison de cette orientation, on a développé très peu de technologies rentables et attractives capables de régénérer les ressources et l’environnement des petits agriculteurs.

La production animale est une source importante de revenu monétaire pour les ménages du système; elle peut être considérablement développée. Cependant, comme dans le cas des cultures, peu d’efforts on été faits pour le développement de systèmes intégrés améliorés pour la production animale. Ces systèmes devraient prendre en compte l’amélioration de l’alimentation animale, des races et des pratiques d’élevage en liaison avec les autres activités agricoles, ainsi que la fourniture de services de santé animale efficaces.

La faiblesse des infrastructures rurales, et le mauvais état des communications et des réseaux de transport ont sérieusement handicapé la commercialisation des productions dans les zones des terres de moyenne altitude. A quelques exceptions près, les gouvernements n’ont pas accordé une grande priorité aux mesures politiques en faveur du système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude. Cette situation a aggravé les difficultés inhérentes à ces zones.

PRIORITÉS DU SYSTÈME MIXTE INTENSIF DES TERRES DE MOYENNE ALTITUDE

Les stratégies de réduction de la pauvreté sont par ordre décroissant d’importance: la recherche de revenu hors exploitation suivie de près par la sortie du système d’exploitation agricole puis par l’intensification et la diversification. La gestion durable des ressources naturelles et l’amélioration de l’efficacité des services agricoles peuvent aussi améliorer le système. Les futurs programmes d’assistance devraient mettre, en priorité, l’accent sur la gestion des bassins versants, l’agriculture de conservation, la conservation de l’eau et l’introduction des technologies appropriées (voir encadré 6.7). Il est important que la gestion des petits bassins versants fasse l’objet d’une approche intégrée. L’expérience montre que la participation des communautés et leur engagement dans la gestion et l’emploi des ressources naturelles sont essentiels pour la réussite des programmes. La promotion des techniques de gestion du sol et des eaux, qui permet le maintien de la productivité et l’augmentation de la production végétale, est un bon moyen de stabiliser les rendements. L’utilisation des techniques de conservation de l’eau devrait être encouragée là où les conditions naturelles permettent la capture des eaux de surface. Les technologies introduites doivent être holistiques et permettre des retours économiques à court, moyen et long terme.

Les zones forestières disséminées se rencontrent surtout en altitude. En raison de ses effets bénéfiques sur l’environnement et lorsque cela est justifié, les futurs programmes de développement devraient mettre l’accent sur la gestion communautaire des forêts, source importante de matériaux de construction, de revenu et d’alimentation pour les communautés locales. L’agroforesterie devrait être encouragée sur les terres très en pente: plantations sur les lignes de niveau d’espèces arboricoles adaptées pour la production de fruits, de bois de construction et de chauffage et d’autres produits forestiers. Ces plantations aideraient ainsi à la conservation des sols et de l’eau et fourniraient des revenus complémentaires aux agriculteurs.

Les futurs programmes d’assistance doivent s’attaquer aux problèmes politiques liés au régime foncier, à la location et aux marchés de la terre, dont la résolution est indispensable au développement des zones de terres de moyenne altitude. Les principales priorités dans ce domaine sont: la mise en œuvre de marchés opérationnels de la terre grâce à l’établissement ou à l’accélération de la mise à jour des cadastres, à la mise en place de titres de propriété, et à l’établissement ou au renforcement des marchés financiers pour permettre l’achat et la vente de terre.

Les nouvelles technologies améliorées sont: i) les modèles de production améliorés à partir de cultures qui peuvent contribuer à l’alimentation et au revenu monétaire des familles; ii) la conservation du sol et des eaux et la reconstitution de la fertilité; iii) la plantation d’arbres et de buissons le long des courbes de niveaux (pour la production de bois, de fourrage, de fruits et de grains vivriers); iv) l’utilisation de mulch et autres techniques de conservation du sol; v) les produits de plus grande valeur; et vi) l’alimentation du bétail. Le développement de l’élevage est une priorité pour le système. Il est important de tirer profit de toutes les possibilités d’intensifier la production des petits animaux (poulets, canards, cochons, etc.) et des gros ruminants au niveau des villages. Les technologies à introduire doivent permettre l’amélioration de la santé animale, de l’alimentation du bétail, des pratiques d’élevage et des races. Leur transfert nécessitera la mise en place de services de vulgarisation et de santé animale. Dans certains cas il sera nécessaire d’envisager l’introduction de techniques améliorées de production fourragères et de conduite des pâtures pour l’alimentation des bovins.

Encadré 6.8 Transformation de la culture itinérante au Laos[179]

La culture itinérante est surtout pratiquée dans les systèmes d’exploitation agricole des terres de moyenne altitude sur une large bande de l’Asie de l’Est, comprenant le Vietnam, la Chine, le Laos, la Thaïlande et le Myanmar. Elle consiste à brûler de petites étendues de forêts de façon à libérer la terre pour la culture, à contrôler les mauvaises herbes et à recycler les éléments minéraux dans le sol.Traditionnellement, plusieurs années de culture sont suivies par de longues périodes de repos pendant lesquelles la couverture végétale se régénère spontanément. Cependant, sous la pression démographique ou, parfois des marchés, on assiste aujourd’hui dans toute l’Asie à une réduction de la durée des jachères, entraînant une dégradation des ressources naturelles.

Un nouveau projet dans la province de Houaphanh au nord-est du Laos, financé par la Banque asiatique de développement, apporte une solution à ce problème en aidant les ménages agricoles à remplacer la culture itinérante par des systèmes d’exploitation agricole sédentaires. Normalement, une famille cultive environ 1 ha de riz en sec par an, coupant ainsi 10 ha de forêt sur dix ans. Le nouveau projet a pour objectif de remplacer les 10 ha utilisés pour la culture itinérante par 4 à 5 ha de production agricole, principalement des cultures pérennes, sauvant ainsi 5 à 6 ha de forêt permanente. La sécurité alimentaire est renforcée par: i) l’accroissement de la production du riz grâce à l’extension des zones de paddy dans les vallées; ii) l’adoption des techniques améliorées de production; iii) l’amélioration des structures de conservation de l’eau; iv) la construction de petites mares ou de réservoirs; et v) l’installation de petites pompes. Les autres activités agricoles pouvant fournir des revenus supplémentaires sont: i) l’amélioration de la production animale grâce à une meilleure alimentation et une assistance vétérinaire; ii) le développement des mares pour les poissons; iii) l’amélioration de la production des cultures de rente, particulièrement celles ayant des cycles végétatifs relativement courts telles que le gingembre, le piment, le sésame, le soja, l’arachide, et l’ail; et iv) la production et l’extraction durables de produits forestiers autres que le bois.

Ces changements devraient permettre de doubler la production de riz aquatique et d’augmenter celle de gingembre, de fruits, de viande bovine, de poulets et, plus encore, celle de poisson. Ainsi, la sécurité alimentaire et le revenu monétaire des agriculteurs augmenteront d’une façon importante. Les ressources forestières naturelles se développeront et augmenteront sur les pentes et sur les sites les plus fragiles. L’expérience acquise dans le cadre de ce projet devrait pouvoir être utilisée dans d’autres zones de cultures itinérantes des provinces voisines du Laos et d’autres pays.

En général, le manque de capital freine souvent l’investissement dans les activités productives et le développement rural. L’assistance des donateurs devrait se concentrer sur l’amélioration des services financiers ruraux et sur l’accès des agriculteurs à ces services (mise en place de fonds gérés par les communautés, etc., dans le but de familiariser les communautés agricoles à l’utilisation des services financiers commerciaux).

En raison de l’éloignement des marchés (faiblesse des réseaux de communication et des transports) d’une grande partie des exploitations de ce système, l’accent doit être mis sur les productions agricoles peu pesantes, de grandes valeurs, faciles à transporter, non périssables ou pouvant être transformées localement pour augmenter leur valeur commerciale. De plus, le développement de bonnes infrastructures rurales est non seulement un préalable au développement rural dans ces zones mais aussi un moyen de développer les possibilités de travail hors exploitation, particulièrement dans le tourisme écologique. L’aide extérieure peut aider à développer l’infrastructure; cependant, celle-ci ne sera durable que si les bénéficiaires et les institutions rurales participent à la planification de sa construction, et contribuent au coût et à la gestion des opérations de maintenance.

Pour de nombreuses raisons, éloignement, complexité du système, manque de ressources en eau, manque de reconnaissance de son importance, etc., le système d’exploitation agricole mixte intensif des terres de moyenne altitude a moins bénéficié de la recherche publique et des services de vulgarisation que les systèmes d’exploitation agricole des basses terres. Cependant, ce système représente une part importante du secteur agricole de la plupart des pays de la région. Les priorités stratégiques sont: le renforcement de la capacité des gouvernements à faire participer les agriculteurs à l’identification des problèmes, des contraintes et des opportunités de développement agricole; et la fourniture d’une assistance publique ou privée et des services de recherche nécessaires dans ces zones. La complexité et la diversité du système impliquent une approche intégrée de la recherche et de la vulgarisation. La participation active des agriculteurs devrait permettre de mettre l’accent sur la conservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement.

Le développement agricole dépendra d’abord du développement des connaissances et de la formation des agriculteurs. Les programmes d’assistance doivent mettre l’accent sur l’analyse participative des systèmes d’exploitation agricole et sur l’identification des opportunités associé à l’enseignement au champ des agriculteurs afin de promouvoir les nouvelles technologies qui ont le mieux démontré leurs capacités à augmenter la production agricole et le revenu familial. Le développement des qualifications et des connaissances doit être, à l’avenir, une composante essentielle de l’assistance. En raison de l’éloignement de ce système agricole des sources d’information, il devra être associé à l’utilisation des systèmes améliorés de diffusion de cette information.


[179] Ishihara et Bachmann 2001.

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