6.1 - Cadre méthodologique pour la définition de politiques de développement des SADA pour la sécurité alimentaire
6.2 - La nécessaire clarté des objectifs de lEtat
6.3 - La nécessaire pluridisciplinarité pour créer des programmes et lapproche de léconomie alimentaire
6.4 - La nécessité de systèmes de surveillance de la sécurité alimentaire et dévaluation des SADA
Pour cette approche méthodologique, nous envisageons délibérément une approche en termes de sécurité alimentaire comme alternative aux politiques basées sur les équilibres économiques fondamentaux, la sécurité alimentaire étant lun des moyens du développement humain. Afin de comprendre à quel niveau se situe cette réflexion, il convient de préciser la signification des notions de stratégie, plan, politique et projet:
Si la stratégie nationale consiste à atteindre la sécurité alimentaire urbaine, les éléments constitutifs de la sécurité alimentaire doivent être atteints: la disponibilité des denrées alimentaires en tout temps en tout lieu, laccès aux denrées alimentaires pour tous les individus, la réduction de la vulnérabilité et du risque. Les moyens sont constitués dun ensemble de politiques, de programmes et de projets.
Les différentes étapes de la construction dune stratégie de sécurité alimentaire sont au nombre de quatre: le diagnostic, la prospective, les choix, les programmes et les projets.
A cela sajoute une phase permanente, qui est celle du suivi et de lévaluation. Elle permet aux décideurs dadapter les choix et de faire évoluer les programmes.
Figure 3 Définition dune politique dans loptique planification stratégique
Source: GRIFFON, HENRY et LEMELLE, 1991a) Le diagnostic
Il est décisif car il vise à recenser le plus grand nombre de problèmes touchant le secteur de lapprovisionnement et de la distribution alimentaires, mais aussi son environnement. Dans le cadre spécifique du milieu urbain, citons principalement (AZOULAY et DILLON, 1993):
b) La prospective
Elle doit permettre de prendre du recul par rapport aux problèmes immédiats, didentifier lévolution des variables motrices, dimaginer les déséquilibres et les ruptures potentielles, donc dêtre dans de bonnes dispositions à lintégration du long terme dans les prises de décisions. Elle éclaire les priorités et préfigure les choix de la troisième phase. Lanalyse prospective est indissociable de la notion de sécurité car elle vise à prévenir les risques et à réduire lincertitude. Elle reprend les facteurs analysés dans le diagnostic.
c) Les choix
La démarche sera pragmatique; on examine, pour un ensemble de mesures, les conséquences économiques et sociales pour les différents agents, pour les comptes de la nation, et sur différents agrégats macroéconomiques. Dans le cas particulier de la sécurité alimentaire urbaine, on simulera les conséquences sur les éléments constitutifs de la sécurité alimentaire des urbains, sans omettre les effets macroéconomiques, sociaux, écologiques ainsi que sur le milieu rural.
La pratique des économistes classiques est de privilégier les choix qui présentent le coefficient coût/avantage ou coût/efficience le plus avantageux. Dans le cadre de la sécurité alimentaire, lhumain est au cur du développement, aussi des critères defficience autres que strictement économiques sont à prendre en considération. Selon nos analyses (PADILLA, 1996), une politique ne pourra avoir les résultats escomptés que si elle est économiquement efficiente, si elle nest pas défavorable au secteur agricole local, si elle sinscrit dans la recherche dune équité et si elle favorise la sécurité alimentaire.
Cette phase précise les solutions possibles à mettre en uvre dans le temps: la régulation de court terme, la programmation de moyen terme et les actions structurantes de long terme. Il sagira ensuite de sélectionner les solutions techniquement et administrativement réalisables et de retenir celles qui offrent le plus davantages relatifs et que les contraintes budgétaires permettent de financer.
La construction dune stratégie nest pas figée, elle devient récurrente en fonction des résultats du diagnostic permanent. Les politiques sajustent aux effets obtenus par les premières décisions afin de parvenir à lobjectif final. Doù lintérêt fondamental de cette phase de suivi-évaluation, qui nest possible que dans la mesure où il existe un système élargi dinformation et de gestion de la sécurité alimentaire.
6.2.1 - Sécurité alimentaire ou économisme?
6.2.2 - Contrôle du secteur privé ou libéralisation totale?
6.2.3 - Stabilisation des marchés ou liberté des prix?
6.2.4 - Efficacité commerciale et de distribution immédiate ou développement du marché sur le long terme?
Développer les systèmes dapprovisionnement et de distribution alimentaires des villes suppose la résolution de dilemmes fondamentaux auxquels lEtat doit faire face. En effet, aucune stratégie ne peut être mise en place sans un objectif de société clair ou des objectifs cohérents. Ces dilemmes portent essentiellement sur quatre points: la sécurité alimentaire et léquité ou la réduction drastique des dépenses de lEtat; le contrôle du secteur privé ou la libéralisation totale; la stabilisation des marchés ou la liberté des prix; lefficacité commerciale et de distribution immédiate ou le développement du marché sur le long terme.
Les choix de lEtat devront être exprimés clairement et publiquement car lincertitude quant aux intentions de lEtat est un facteur limitant de lacceptation des mesures gouvernementales par les agents de la chaîne alimentaire. Un climat de suspicion et de crainte de répressions ne crée pas les bonnes conditions dune économie libérale.
Les quelques dix années de politiques dajustement de léconomie font apparaître des contradictions entre les objectifs déquilibre et de restructuration et les objectifs de développement et de sécurité alimentaire. En effet, lexpérience montre que les instruments employés pour lajustement ne contribuent pas à la réduction de la pauvreté, à lamélioration des conditions de vie des populations, à la répartition plus égalitaire des revenus et à la protection de lenvironnement. La thèse de la Banque Mondiale, selon laquelle lappauvrissement et les difficultés économiques ne seraient que temporaires, se trouve contredite. Forts de ce constat, la BIRD et le FMI ont tenté dadoucir les réformes en tenant compte des dimensions sociales de lajustement (lancement du programme DSA en 1988; en 1990, 27 pays africains y adhéraient). Mais cette inflexion ne sest pas traduite dans les faits, la sécurité alimentaire, bien quaffichée dans les programmes, demeure diluée dans les préoccupations économiques et financières majeures. Combien de temps pourra-t-on différer la sécurité alimentaire des populations, notamment dans les villes où les pauvres sont de plus en plus nombreux et isolés et où naissent les ferments de lopposition populaire, au nom de léquilibre économique? Une autre voie supposerait le renversement des préalables et de donner la priorité à lamélioration des ressources humaines comme condition de reprise de la croissance, dans le cadre dune gestion rigoureuse des organisations et des politiques. Ceci suppose un consensus et un engagement général autour de ces objectifs (AZOULAYet DILLON, 1993).
Dans le cas où lEtat souhaite mener des actions en faveur de la sécurité alimentaire, il doit accepter que les agents de la chaîne alimentaire travaillent avec des règles de rentabilité. Les mesures de sécurité alimentaire relevant dactions sociales doivent être inscrites au budget et gérées de façon à ne pas décourager le secteur privé.
La libéralisation des SADA figure en bonne place parmi les réformes récentes. Les gouvernements voient dans la maîtrise de lapprovisionnement des villes lun des facteurs essentiels de la stabilité politique et hésitent souvent à renoncer à ces prérogatives. Le lien entre le secteur privé et lEtat conditionne les chances de succès dun programme de privatisation. LEtat fixe les règles du jeu, mais si elles sont trop restrictives ou trop fluctuantes, le secteur privé sen détournera et restera dans linformel.
Sil est normal que le gouvernement reste informé du fonctionnement et des flux des SADA, il est par contre improbable que trop de règlements répressifs favorisent le développement des SADA. Le rôle de lEtat est de définir un cadre réglementaire stable exprimant clairement les droits et obligations des consommateurs, des distributeurs et des producteurs. Ce cadre réglementaire doit être plus incitatif que répressif, afin de motiver les agents à y adhérer.
La libéralisation totale des prix des denrées alimentaires, faisant suite à une longue période de contrôle strict et de politiques de soutien, aboutit inévitablement à une flambée des prix. Pour ne pas trop réduire le pouvoir dachat des populations, un minimum de stabilisation des marchés simpose. Toutefois, le niveau et les modalités des mesures de stabilisation influent sur le fonctionnement même du marché.
Les fourchettes de prix autorisées déterminent la marge de manoeuvre du secteur privé. Elles doivent être suffisamment ouvertes pour admettre les variations des coûts de production et de distribution au cours de lannée. Si les prix plafonds sont tels que la rentabilité des actions commerciales nest plus possible, les produits prendront le chemin des marchés parallèles. La capacité dun pays à stabiliser les prix des denrées vivrières dépend des variations de la production, de lefficacité et du coût des systèmes de distribution ainsi que du montant quil est prêt à verser pour le stockage ou les importations. Sil apprécie mal le niveau de stabilisation des prix, le gouvernement risque de créer un climat dincertitude et de décourager les initiatives privées. Une politique de stabilisation réaliste peut, à terme, engendrer une diminution du coût des denrées au fur et à mesure que le secteur privé élargit sa présence (THOMPSON et TERPEND, 1993).
Figure 4 Le système agro-alimentaire et ses opérations
Source: GRIFFON, HENRY et LEMELLE, 1991
LEtat libéralisé, et encore peu soucieux de mettre en place un nouveau fonctionnement de léconomie, mise sur lorganisation «naturelle» des agents et compte sur leur aptitude à gérer les flux de marchandises et à les distribuer dans les différents quartiers des villes. Il est vrai que dans les pays où les pratiques commerciales informelles se sont maintenues malgré les planifications centralisées des systèmes, lesprit commerçant est demeuré et ladaptation à la désorganisation des systèmes a été rapide, contrairement aux pays où ces pratiques ont été oubliées.
Le souci dune efficacité de court terme quant à la diffusion spatiale et quantitative des denrées alimentaires en milieu urbain, sans considération des prix, de la qualité et des pertes de produits, impliquerait un encouragement de ce secteur informel par les autorités légales. Cependant, assurer le développement des SADA sur le long terme mérite réflexion et réintroduit le débat sur le maintien ou la dissolution du secteur informel (voir plus haut).
Le phénomène alimentaire est un phénomène complexe et a le caractère dun fait social, susceptible dimpliquer des activités matérielles et non-matérielles dune société. La nécessité de lenvisager à la fois sous langle des sciences de la terre, des sciences de la vie, des sciences humaines et sociales, des sciences économiques, justifie ladoption dune approche systémique et pluridisciplinaire. Le démographe, lhistorien, lanthropologue, les sociologues, les économistes, les juristes, les spécialistes du marketing et de la communication ont leur place dans le processus de réflexion sur les SADA urbains et leur relation avec la sécurité alimentaire. Il est évident que la cellule pluridisciplinaire de conception des politiques ne peut quêtre limitée, aussi la place revient-elle à des généralistes susceptibles de sappuyer ponctuellement sur des spécialistes. La pluridisciplinarité nest pas chose aisée. Elle implique que les disciplines collaborent sur un strict pied dégalité et que lon abolisse la condescendance qui caractérise les rapports entre les sciences dites exactes et les sciences humaines (DE GARINE, 1991).
On a pu observer, au cours de nos analyses diverses, lextrême variabilité des situations et des cultures. Aussi apparaît-il impossible, pour promouvoir une amélioration des SADA en vivriers, de se situer à un niveau de généralités trop élevé et de se satisfaire de données nationales qui estompent les caractéristiques locales à partir desquelles on peut précisément élaborer des actions réalistes. Des analyses approfondies sont un préalable nécessaire à toute mesure politique. On évoque volontiers le dilettantisme de la recherche, mais il est moins coûteux de consacrer une année aux études préliminaires à une politique et à rassembler les éléments qui permettront une évaluation ultérieure que de se lancer hâtivement, pour simuler lefficacité, dans un programme mal conçu qui nentraînera pas ladhésion des intéressés.
Toute intervention ou décision politique nécessite, pour être entreprise, une compréhension du milieu en vue de faire lanalyse prospective de cette décision et lévaluation de son impact à tous les niveaux. Les approches microéconomiques et macroéconomiques classiques sont bien insuffisantes pour appréhender la réalité. Celle-ci est plus quune simple juxtaposition dagents isolés, il existe des phénomènes de domination et de complémentarité quil importe de faire surgir. Cette même réalité peut difficilement être décrite à travers une comptabilité déchanges dont la finalité nest pas dobserver le comportement des agents. Lapproche agroalimentaire (MALASSIS, 1992) qui place le consommateur et sa satisfaction au coeur de la problématique et qui envisage les interrelations entre les éléments de la chaîne alimentaire (approche systémique) nous semble le moyen danalyse le plus approprié préalable à toute décision politique. La bonne coordination de ces éléments et des interventions conjointes au niveau de laval et de lamont sont indispensables pour assurer le développement du système et la sécurité alimentaire. Précisons cette approche.
Nous appelons «système alimentaire», lensemble des activités qui, dans une société donnée, concourent à la fonction alimentation dans cette société. Les activités permettant dassumer cette fonction sont fondamentalement celles dobtention des matières premières alimentaires par acquisition (cueillette) ou par production (agriculture), de transformation des matières premières alimentaires en aliments proprement dits (artisanat ou industrie), de distribution dans lespace (transfert) et dans le temps (stockage), de préparation culinaire des aliments en vue de leur consommation, et enfin de consommation proprement dite.
Les activités dobtention, de transformation, de distribution, de préparation et de consommation, peuvent être réalisées dans une unité domestique ou dans de nombreuses unités socio-économiques, procédant de la division sociale du travail. Dans ce dernier cas, le fonctionnement du système est régulé par un système spécifique.
Le système alimentaire est donc aussi la façon dont les hommes sorganisent pour obtenir et consommer leur nourriture.
Nous appelons «chaîne alimentaire», la succession des activités allant de lobtention de la matière première à lacte final de consommation. Nous appelons «filière alimentaire», la succession des opérations se rapportant à un produit ou à une catégorie de produits déterminés.
Le système est caractérisé par une organisation spécifique des fonctions quil assume. Il est le reflet du système socio-économique global (société économiquement développée ou moins développée, centralement planifiée, libérale, mixte, etc.).
Loriginalité de lapproche des économistes agroalimentaires est de prendre comme base danalyse, non une approche sectorielle mais une approche systémique. Lapplication de lanalyse systémique conduit à envisager successivement lobjectif du système, à identifier ce système au sein de léconomie globale, à analyser sa structure et à définir éventuellement des sous-systèmes, des sous-secteurs et des types dentreprises, à déterminer les flux qui se forment entre les sous-systèmes, sous-secteurs et entreprises, à examiner les mécanismes de régulation de ces flux et à évaluer les performances du système (voir la figure 4).
«Lobjectif», qui est celui de tous les systèmes alimentaires, est dassurer à la population considérée, les disponibilités alimentaires quotidiennes permettant de satisfaire sa demande. Le système optimal devrait assurer la satisfaction des besoins à un niveau et selon un équilibre nutritionnel défini par les nutritionnistes, ainsi que la satisfaction culturelle, et cela au coût social le plus bas.
La «structure du système» consiste à identifier les acteurs ou les structures élémentaires que lon combine en sous-systèmes, dont on étudie les relations entre eux et entre chacun deux et le système. On détermine pour chacun leurs activités et leur fonction. Si lon est capable de classer les éléments et les relations selon les modalités suivantes:
Relations |
Entreprises |
||
· contractuelles |
a |
· industrielles |
1 |
· de marché |
b |
· industrielles
familiales |
2 |
· de gré à
gré |
c |
· artisanales |
3 |
· relations nulles |
d |
· unités en
autoconsommation |
4 |
Les «flux» inter-branches, intersectoriels, inter-unités concernent la totalité des transferts qui sinstaurent entre les sous-ensembles définis. Ces transferts peuvent être de diverses natures: transferts de marchandises, de valeurs, de capital, de consommations intermédiaires, dénergie, dinformations, etc.
Le «système de régulation» concerne les mécanismes dajustement permettant le fonctionnement du système alimentaire et dans le cas optimal, permettant datteindre les objectifs. Pour appréhender le système de régulation, il faut dabord identifier les centres de commande: ce sont les contraintes incontournables auxquelles nul ne saurait se dérober. La démarche consiste à repérer ces centres (ils peuvent être différents selon les produits), à décrire les mécanismes de transmission des ordres correspondants et à en analyser les conséquences sur le système. Il faut ensuite identifier les noeuds de contraintes sociales, techniques ou économiques qui apparaissent à des points précis de la chaîne alimentaire. Enfin, on sattardera sur les points de régulation et les boucles de rétroaction (feed-back) qui les accompagnent. Ce sont des éléments ou des mécanismes qui permettent au système de fonctionner ou de sadapter. Lintervention de lEtat se manifeste par la réglementation définissant un système de contraintes (organisation des marchés, prix, structures, aspects réglementaires ou financiers, etc.) à lintérieur duquel le système se régule pour survivre ou dégager des surplus.
Les performances du système peuvent être évaluées selon des critères classiques déconomie de marché (productivités sectorielles, coûts/bénéfices, etc.) ou mesurées en fonction de leurs aptitudes à assurer la sécurité alimentaire du plus grand nombre de la population. La batterie dindicateurs pertinents permettant cette évaluation sur la base de la sécurité alimentaire reste à faire.
La mise en place dune stratégie de sécurité alimentaire urbaine sintégrant dans un processus de développement des SADA suppose un diagnostic permanent. Il doit être inscrit dans la programmation des mesures de politiques et dans les investissements. En effet, à quoi peuvent servir des mesures si lon ne peut pas en évaluer limpact et surveiller lévolution de lenvironnement des SADA et leurs composantes? Comment sassurer que la politique menée est toujours la plus optimale? Il est vrai que ces procédures sont coûteuses et que les restrictions budgétaires actuelles et futures ôtent tout espoir de mettre en place ces outils indispensables. Ne serait-ce pas pour les pays développés loccasion de faire oeuvre utile dans leurs programmes daide aux pays africains?
Il existe déjà un certain nombre de systèmes dinformations qui pourraient être partiellement utilisés sils étaient mis en cohérence (systèmes dinformations internationaux, systèmes dinformations des marchés, informations fournies par les Organisations Non Gouvernementales (ONG), systèmes dalerte rapide, systèmes de surveillance nutritionnelle). Le problème fondamental est quaucun de ces systèmes na été conçu dans une perspective dappréciation de la sécurité alimentaire en milieu urbain. La plupart des systèmes dinformation existants sont tournés vers lobservation du milieu agricole et des problèmes nutritionnels rencontrés en milieu rural. Le milieu urbain est encore très rarement lobjet détudes des comportements des consommateurs, et des facteurs explicatifs de leur sécurité alimentaire. Les analyses de flux des produits alimentaires sarrêtent bien souvent aux portes de la ville. La spatialisation de la distribution des produits dans la ville, les ruptures dapprovisionnement, les conditions daccès aux denrées, la qualité des produits devraient faire lobjet danalyses plus systématiques.
Parallèlement au système de surveillance de la sécurité alimentaire urbaine, la mise en place dun système dévaluation des politiques menées pour lamélioration des SADA est tout aussi indispensable.
Rappelons que ce système devrait mesurer lefficience économique des politiques, limpact sur les niveaux déquité au sein de la population, les répercussions sur lefficacité de lagriculture, limpact sur la sécurité alimentaire des ménages urbains.