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1 INTRODUCTION

Les forêts tropicales couvrent 1,681 millions d'hectares dont environ 900 millions en Amérique du Sud, 500 millions en Afrique et 260 millions en Asie (Tableau 1 et Figure 1). Les forêts denses sempervirentes représentent près de 800 millions d'hectares, les forêts denses semi-décidues 590 millions d'hectares, les forêts sèches 238 millions d'hectares et les mangroves, 16 millions d'hectares. Les taux de déforestation actuels varient de 1.1% en Asie à 0.7% en Amérique latine et en Afrique (Figure 2). Les superficies des terres forestières dégradées représentent plus de 2,000 millions d'hectares. Quel que soit leur degré d'anthropisation, les forêts naturelles comme les plantations ou les forêts secondaires sont concernées par la gestion durable.

Tableau 1: Surfaces occupées par les différents types de forêts tropicales naturelles

Types de formation

Asie et Pacifique

(en millions d'ha)

Afrique

(en millions d'ha)

Amérique et Caraïbes

(en millions d'ha)

Total

(en millions d'ha)

Forêts tropicales humides

(Sempervirentes, décidues ou d'altitude)

219

338

870

1,427

(85%)

Forêts tropicales sèches

41

151

46

238

(14%)

Mangroves

7

3

6

16

(1%)

Total Forêts naturelles

267

(16%)

492

(29%)

922

(55%)

1,681 (100%)

(100%)

Les données sont tirées et lissées à partir de différentes sources: Forêts tropicales humides (en 1990) - FAO (1995), Forêts tropicales sèches et formations d'altitude (en 1990) - FAO (1993) et Mangroves - FAO (1994).

Figure 1: Le patrimoine forestier tropical mondial

Figure 2: La déforestation dans le monde

1.1 Les forêts denses humides


Les utilisations de ce type de forêt sont très diversifiées. Elles varient d'une pression de récolte très faible (chasseurs-cueilleurs par exemple) à l'exploitation commerciale d'intensité variable de bois d'_uvre, en passant par les prélèvements de produits non ligneux et de gibier. L'agriculture itinérante est une forme particulière d'utilisation de la forêt, qui peut conduire à une dégradation des ressources, si elle n'est pas conduite de façon durable. Les analogies sont nombreuses entre régions et continents, avec toutefois quelques différences marquées. En Afrique, dans les zones forestières subissant une forte pression foncière, on assiste schématiquement à l'ouverture de pistes par l'exploitation forestière au sein de massifs intacts, suivie de leur pénétration par des cultivateurs pratiquant le système défriche/brûlis. En Amérique tropicale, l'élevage est très souvent considéré comme la finalité ultime du déboisement (cas de l'Amazonie). En Asie du Sud-Est, il s'avère que l'exploitation intensive des peuplements riches en bois d'_uvre est un facteur majeur et parfois suffisant de dégradation.

1.2 Les forêts sèches


Plusieurs causes anthropiques, climatiques et biologiques sont à l'origine de la déforestation et de la dégradation des forêts sèches. Le déboisement, principalement pour la conversion des terres à l'agriculture, la surexploitation des forêts pour la collecte du bois de feu et le pâturage, conjugués à l'aggravation des conditions de sécheresse, sont les principales causes de la dégradation des sols, et plus globalement de la désertification. Les feux de brousse ne font qu'accélérer ce processus, 70% des zones sèches tropicales seraient touchées par la désertification, induisant une paupérisation toujours croissante des populations.

1.3 Les mangroves


Les utilisations traditionnelles de cet écosystème (prélèvement de bois, ressources animales, extraction de sel, etc.) sont restées longtemps sans grand impact sur les ressources. Ce n'est que récemment, du fait de pressions anthropiques croissantes, que cet écosystème subit de fortes dégradations et pertes. Sa disparition a un impact direct sur l'érosion côtière. Le développement économique des zones littorales, la conversion en bassins aquacoles ou en terres pour l'agriculture (rizières) sont les principales causes de la disparition des mangroves. D'autres activités telles que le prélèvement de bois de feu pour les villes côtières ou la construction de barrages contribuent à provoquer un recul souvent irréversible de cet écosystème.

1.4 Les plantations


Les aires plantées en espèces forestières, susceptibles de constituer des relais de production représentent environ 27 millions d'hectares (Tableau 2). Elles sont essentiellement localisées en zones humides. Il faut y ajouter autant de cultures agricoles pérennes (hévéa, cocotier, palmier à huile...) qui occupent une surface d'environ 26 millions d'hectares. On estime aujourd'hui que plus de 500 millions d'hectares de terres dégradées peuvent être boisés ou reboisés. Le rythme actuel de reboisement serait de 1,7 millions d'hectares par an. Les rôles des plantations sont multiples: piégeage du carbone, source de bois alternative par rapport aux forêts naturelles, restauration des terres dégradées, création d'emplois et de revenus, etc.

Tableau 2: Surfaces, boisements annuels des plantations forestières en 1995

 

Surface totale

(en millions d'ha)

Boisement annuel

(en millions d'ha)

Taux en boisement industriel

Afrique

2.43

0.12

52 %

Amérique et Caraïbes

5.97

0.23

76 %

Asie et Pacifique

19.11

1.30

45 %

TOTAL

27.51

1.65

 

FAO (1997).

1.5 Les forêts secondaires


Elles sont définies aujourd'hui comme des formations ligneuses installées naturellement sur des terres dont la végétation d'origine a été intégralement supprimée par l'homme. A la fin des années 90, 165 millions d'hectares de forêts secondaires existeraient en Amérique, 90 millions d'hectares en Afrique et 87 millions d'hectares en Asie. Cela apparaît comme l'un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les aménagistes des régions tropicales. La restauration du couvert forestier peut se faire naturellement grâce à une mise en défens appropriée. Cependant, il faudrait des pas de temps séculaires avant que la forêt ne retrouve sa structure et ses fonctions originelles.

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