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2. OBJECTIFS DE L'EVALUATION DES TERRES


2.1 Nécessite d'une évaluation des terres
2.2 Objectifs
2.3 Principes de l'évaluation des terres
2.4 Place de l'évaluation des terres dans la planification du développement rural
2.5 Prospections de base des ressources en terres
2.6 L'approche par systèmes à l'évaluation des terres
2.7 Description des méthodes

2.1 Nécessite d'une évaluation des terres

L'évaluation des terres consiste à estimer quelle sera la réponse des terres à des utilisations données. Elle permet de décider rationnellement des modes d'utilisation des terres, à partir d'une analyse des relations existant entre les terres et leurs diverses utilisations, qui donne une approximation des besoins en intrants et de la production attendue.

La nécessité d'utiliser au mieux les terres n'a jamais été aussi pressante qu'aujourd'hui; en effet, la croissance démographique rapide et l'expansion urbaine auxquelles nous assistons font des terres agricoles une denrée rare. De plus en plus le besoin d'intensifier les cultures actuelles et de mettre en culture de nouvelles superficies ne pourra s'effectuer, sans nuire à l'environnement, que s'il existe une classification des terres en fonction de leur aptitude à diverses sortes d'utilisation.

2.2 Objectifs

L'évaluation des terres a pour principal objet de choisir la meilleure utilisation possible pour chaque unité de terre, compte tenu de considérations à la fois physiques et socio-économiques ainsi que de la nécessité de conserver, pour l'avenir, les ressources naturelles.

Les objectifs plus précis varient de façon considérable selon le but et l'échelle que l'on donne à l'évaluation. Cependant, au terme de chaque évaluation, il faudra avoir répondu aux questions suivantes:

- Comment la terre est-elle actuellement gérée et qu'adviendra-t-il si les pratiques actuelles restent inchangées?

- Quelles sont les améliorations que l'on pourrait apporter aux pratiques d'aménagement, sans modifier l'utilisation actuelle?

- Quels autres modes d'utilisation sont physiquement possibles et économiquement et socialement désirables?

- Quels sont ceux qui offrent des possibilités de production continue ou autres avantages?

- Quels sont les effets nuisibles, du point de vue physique, économique ou social, liés à chaque mode d'utilisation?

- Quels sont les intrants renouvelables nécessaires pour obtenir la production souhaitée et minimiser le plus possible les effets nuisibles?

- Quels sont les avantages présentés par chaque mode d'utilisation (produits, services ou autres avantages)?

Si l'introduction d'un nouveau type d'utilisation suppose une modification profonde de la terre elle-même, par exemple des programmes de conservation ou de drainage, l'évaluation doit en outre répondre aux questions ci-après:
- Quelles modifications peut-on et faut-il apporter à l'état de la terre, et de quelle manière peut-on y parvenir?

- Quels sont les intrants non renouvelables qu'exigent ces modifications?

L'évaluation, en elle-même, ne détermine pas les changements d'utilisation qu'il faut effectuer; elle ne fait que fournir des données à partir desquelles les décisions seront prises. Une évaluation qui se veut efficace doit normalement proposer au moins deux formes d'utilisation possibles pour chaque superficie considérée et mentionner également les conséquences bénéfiques et nuisibles de chacune de ces possibilités.

2.3 Principes de l'évaluation des terres

Le Cadre pour l'évaluation des terres a été établi dans le but précis d'atteindre les objectifs énumérés ci-dessus. Le Cadre donne une vision dynamique des choses; son but est de prédire les effets découlant de changements d'utilisation des terres grâce à l'intelligence des relations, tant physiques que socio-économiques, qui existent entre un certain terrain et l'usage qu'on en fait. Il a donc cet avantage sur les systèmes de classification de la capacité de production ou de la vocation des terres, qui se fondent sur des facteurs statiques, physiques essentiellement. Le Cadre s'appuie sur six principes:

i. L'aptitude des terres est évaluée et classée en fonction de modes d'utilisation précis. La notion d'aptitude des terres n'a de sens que si le mode d'utilisation en est précisé. Ces termes peuvent être pris dans un sens large (agriculture pluviale) ou dans un sens plus restreint (ex: une rotation tabac-maïs selon un système d'aménagement traditionnel amélioré).

ii. L'évaluation demande la comparaison des rendements obtenus par rapport aux intrants exigés par les différents types de terre. Ce principe peut avoir une application très large. On peut considérer, par exemple, la quantité d'engrais, les types d'ouvrages de drainage ou bien la main-d'oeuvre et l'outillage nécessaires pour obtenir une certaine quantité de produits. On observe souvent que la différence entre la meilleure terre consacrée à une culture donnée et une moins bonne terre réside moins dans les rendements obtenus que dans les intrants nécessaires pour obtenir un rendement satisfaisant.

iii. Une approche interdisciplinaire s'impose. Outre des spécialistes de l'évaluation des terres proprement dite, il faudra sans doute que soient représentées, dans le cas de l'agriculture pluviale, les disciplines suivantes:

- prospections pédologiques
- agroclimatologie
- géomorphologie
- conservation du sol
- agronomie
- utilisation des terres plans de cultures
- économie sociologie
Si les études sont conduites par une équipe importante, celle-ci pourra comprendre un spécialiste de chacune de ces disciplines. Si l'équipe est moins importante, plusieurs sujets d'étude pourront être confiés à une seule personne, ainsi la géomorphologie pourra se combiner avec les prospections pédologiques, la sociologie avec l'économie. Même si l'on ne dispose pas d'une équipe, un seul responsable de l'évaluation peut tenter d'adopter une approche interdisciplinaire, ou éviter au moins de déformer l'évaluation en privilégiant une discipline en particulier (comme la pédologie ou l'économie). C'est à quoi s'efforcent les présentes Directives.

iv. L'évaluation se réfère au contexte physique, économique et social de la zone considérée. Une terre qui convient à une certaine culture dans un pays peut ne pas convenir à cet usage dans un autre pays, les coûts de la main-d'oeuvre, les capitaux disponibles, les connaissances techniques des paysans, etc. n'étant pas les mêmes.

v. L'aptitude se réfère à une utilisation continue. Cela veut dire essentiellement que l'évaluation de l'aptitude doit tenir compte des risques d'érosion de sols et autres types de dégradation, qu'il s'agisse de détérioration des propriétés chimique, physique ou biologique du sol.

vi. L'évaluation exige que l'on compare plusieurs modes d'utilisation. Ce principe s'applique quand les évaluations portent sur un certain nombre de cultures ou de systèmes de cultures différents. Dans le cas où l'évaluation ne porte que sur une seule utilisation - par exemple, trouver une terre pour y créer de petites plantations de thé - la comparaison doit se faire entre la conversion de la terre à l'utilisation envisagée et le maintien de l'utilisation actuelle.

Le présent ouvrage transpose les concepts susmentionnés dans un système pratique d'évaluation des terres, destinées à la production de cultures pluviales. Cependant, avant de procéder à l'évaluation des terres, il importe de comprendre comment celle-ci s'inscrit dans la planification d'ensemble du développement rural.

2.4 Place de l'évaluation des terres dans la planification du développement rural

Dans le cycle de planification du développement rural illustré dans la figure 2.1, l'évaluation des terres fait le lien entre les prospections de base des ressources et les décisions concernant la planification et l'aménagement de l'utilisation des terres. A la suite d'une évaluation des terres on peut soit décider de mettre en oeuvre un projet, soit s'orienter vers d'autres formes de développement. Il se peut aussi que l'évaluation ait révélé la nécessité de redéfinir les objectifs et d'entreprendre des prospections et une évaluation plus détaillées, ce qui apparaît dans la boucle du tableau. L'approche typique en deux temps comprendra une étude de reconnaissance et une évaluation des terres qui aboutiront à l'identification d'un projet comportant des zones et des types d'utilisation précis, elle-même suivie d'études et d'une évaluation plus détaillées d'où découlera la mise en oeuvre (ou l'abandon) du projet dans ces zones.

Il n'y a pas vraiment de frontière bien définie entre l'évaluation des terres et la prise des décisions concernant la planification, la mise en valeur et l'aménagement des terres. L'évaluation des terres n'est pas une décision en soi, mais elle peut et doit se traduire par des recommandations. Le principal objectif de l'évaluation des terres est de mettre à la disposition de l'utilisateur, qu'il soit agriculteur, planificateur, fonctionnaire ou politicien, les renseignements dont il faut disposer concernant les ressources en terres pour planifier, mettre en valeur et aménager. Le résultat final d'une étude d'évaluation se présente donc sous la forme d'un certain nombre de recommandations claires, suggérant plusieurs possibilités, sur les types appropriés d'utilisation des terres et leurs conséquences.

Figure 2.1 - Séquence des opérations de planification du développement rural

2.5 Prospections de base des ressources en terres

Prise dans son sens le plus général, l'évaluation des terres comprend l'étude de base des ressources en terre (c'est-à-dire les prospections pédologiques, l'analyse des données climatiques) qui constitue l'une des principales sources de renseignements. Dans un sens plus étroit, l'évaluation est l'interprétation des données du point de vue des ressources et des limitations concernant l'utilisation des terres. La différence n'est qu'une question de mots; quel que soit le point de vue adopté, l'évaluation des terres n'est certainement pas un exercice "en chambre" ma requiert an gros travail de terrain et une masse de données.

Il existe de nombreux ouvrages sur les méthodes de prospection, que les présentes Directives ne décrivent pas en détail. Les sections 3.5.4 et 5.2 du présent document traitent brièvement de la planification des prospections de base.

2.6 L'approche par systèmes à l'évaluation des terres

Ces directives ne prétendent pas étudier de facon exhaustive les applications de l'analyse par systèmes à l'évaluation des terres. Mais, comme il est à prévoir que certaines opérations de l'évaluation des terres passeront par la production de modèles descriptifs et quantitatifs des relations terres/utilisation des terres, et comme cette approche facilite grandement l'informatisation, nous devons en donner les notions essentielles. Cette question a été traitée plus en détail par Beek (1978).

Un système se compose d'un ensemble d'éléments et des relations qui s'établissent entre ces éléments, ceux-ci étant choisis en vertu de leur incidence sur les questions posées ou sur les buts poursuivis, et reliés à des systèmes semblables dans leur environnement. Un système se caractérise par des limites propres, par des relations internes, et par des intrants et des extrants en rapport avec l'extérieur.

Dans une évaluation des terres, le système tourne autour de deux éléments: les terres et l'utilisation des terres. Le système d'utilisation des terres subit l'influence de modifications physiques apportées à la terre (sous forme d'améliorations des terres) et à l'utilisation des terres (sous forme d'intrants) qui, en interaction avec les éléments du systèditionnent la production -ou extrants- tirée de ce système. Ces relations sont illustrées par la figure 2.2.

Figure 2.2 - Représentation schématique d'un système d'utilisation des terres. D'après Dent et Young (1981) et Beek (1978)

Sous sa forme la plus simple, le système d'utilisation des terres représenté par la figure 2.2 pourrait consister en une "culture du maïs par de petits exploitants, utilisant des méthodes améliorées, sur des luvisols ferriques, à pente faible, recevant 900 mm de précipitations". Si les intrants employés comprennent des variétés améliorées de semences et 200 kg/ha d'engrais, le rendement pourrait être de 4 000 kg/ha de maïs. Qu'une seule de ces variables change et les autres changeront aussi. Par exemple, si l'unité de terre n'est pas constituée de luvisols ferriques mais d'arénosols moins fertiles, l'apport de 200 kg/ha d'engrais ne donnera qu'un rendement de 3 000 kg/ha de maïs. Si les luvisols ferriques ne reçoivent que 100 kg/ha d'engrais, le rendement tombera sans doute de 4 000 à 3 500 kg/ha de maïs. En maintenant la dose d'engrais à 200 kg/ha, l'utilisation d'une autre variété de semences modifiera, là encore, le rendement. Enfin, il est évident que si on prend comme exemple un type d'utilisation de la terre qui n'est pas la culture du maïs, la production ne sera pas le maïs. On en conclut que toutes les composantes d'un système d'utilisation des terres agissent mutuellement les unes sur les autres pour conditionner la production.

Cette approche donne au Cadre beaucoup plus de souplesse, car elle permet d'en utiliser les principes pour répondre à un certain nombre de questions qui peuvent se poser si l'on envisage de modifier l'utilisation des terres. Il est possible qu'il ne soit pas nécessaire de procéder à une évaluation complète des terres pour répondre à ces questions; il suffira peut-être d'appliquer une ou deux procédures simples, fondées sur un modèle particulier de terres et de type d'utilisations. Par exemple, toute modification d'une pratique d'aménagement particulière aura des effets sur les rendements agricoles ou sur la sensibilité du sol à l'érosion. Dans ces cas-là, on se pose des questions très précises auxquelles on peut répondre en modélisant les effets d'une culture déterminée sur le degré d'érosion d'un petit nombre de parcelles de terres qui seraient touchées par un changement d'exploitation.

L'analyse des systèmes d'utilisation des terres est cependant une tâche très ardue. Entre autres difficultés, il faut délimiter les frontières qui séparent les sous-systèmes qui les composent, et définir les interactions qui entrent en jeu. Si les interactions entre la terre et les utilisations varient dans le temps, le problème s'enrichit d'une nouvelle dimension. La technique de la modélisation peut être employée pour des sous-systèmes limités, comme la disponibilité en eau du sol et, peut-être, pour la prévision des rendements agricoles. La modélisation de systèmes entiers d'utilisation des terres n'est certainement pas encore une technique applicable en matière d'évaluations. Le système d'utilisation des terres, représenté dans la figure 2.2, fournit cependant une base théorique valable et sous-tend d'une manière générale les procédures décrites dans les présentes Directives.

2.7 Description des méthodes

Le tableau 2.1 donne une vision générale des méthodes d'évaluation des terres. Les activités se répartissent en trois phases approximativement, à savoir: la planification, les études de terrain et l'élaboration des résultats. L'analyse des données recouvre à la fois les études de terrain et l'élaboration des résultats. A l'intérieur de chacune de ces phases, on distingue trois sortes d'activités:

- les activités liées principalement à l'utilisation des terres,
- les activités liées principalement à la terre,
- les activités mettant en jeu les relations qui existent entre la terre et ses utilisations.
Des premières consultations ont lieu entre ceux qui commanditent les études et ceux qui sont chargés de les exécuter. Leur premier soin est de fixer les objectifs de l'évaluation. En même temps, ils discuteront des hypothèses sur lesquelles se basera l'évaluation et se mettront d'accord sur ce point (par exemple, sur la façon dont il faut prendre en compte les droits des utilisateurs actuels). A la lumière de ces objectifs et de ces hypothèses, ils établiront une première approximation des types d'utilisation des terres envisageables.

L'organisme responsable des études examine alors le contexte de la zone à l'étude, à savoir, ses conditions générales physiques, économiques et sociales, ainsi que les données disponibles, notamment l'existence de prospections pédologiques et de données climatiques. A partir de ces renseignements et connaissant ceux dont on a besoin pour évaluer l'aptitude d'une terre à des types d'utilisation, on pourra déterminer les données à réunir.

Tableau 2.1 - DESCRIPTION SCHEMATIQUE DES METHODES D'EVALUATION DES TERRES

A ce stade, des modèles du problème et des solutions proposées seront élaborés. Cela veut dire que les organisateurs des études bâtiront des modèles indiquant quelles données il faudra recueillir et sous quelle forme les résultats devront être présentés. Ces modèles seront discutés avec les services gouvernementaux concernés ou autre organisation commanditaire, et modifiés, au besoin, pour répondre à leurs souhaits.

Les grandes lignes de l'évaluation étant tracées, on passe à la planification détaillée de l'évaluation. Il s'agira, par exemple, de définir les prospections pédologiques à entreprendre, en précisant leur échelle et leur degré d'intensité. On examinera alors les questions de personnel et de calendrier et l'on fera une estimation des coûts. Il est possible que le feu vert ne soit donné qu'à ce stade de l'étude.

La seconde phase, la principale, celle des études de terrain, commence par le lancement de deux séries d'activités: l'étude des types d'utilisation des terres et les prospections de base des ressources. L'étude des types d'utilisation des terres commence par une première description des différents types, intrants et produits compris; cette description peut se faire à partir d'études des utilisations actuelles, d'enquêtes sur les systèmes de culture par exemple. Ce travail permet d'établir les exigences des utilisations, c'est-à-dire les propriétés des terres qui sont favorables ou défavorables à chaque catégorie d'utilisation.

Parallèlement, on lance les études de base des ressources, c'est-à-dire la prospection pédologique, les études agroclimatologiques. Ces travaux mènent à l'établissement d'une ou de plusieurs cartes, qui serviront de documents de base pour l'évaluation, sur lesquelles sont délimitées les unités de terres; ces unités peuvent représenter des systèmes de terre et éléments de systèmes, des associations ou des séries de sols, des propriétés du climat ou des sols, ou d'autres unités cartographiques appropriées à l'échelle et aux buts de la prospection. Pour chacune de ces unités cartographiques, les qualités et les caractéristiques qui serviront à évaluer l'aptitude des terres font l'objet de mesures et d'estimations.

Etant donné que les qualités et les caractéristiques ainsi étudiées serviront à évaluer l'aptitude des terres aux types d'utilisation choisis, il est évident que des échanges fréquents entre les deux séries d'études de terrain seront indispensables. Il sera souhaitable de procéder à des répétitions et à des affinements successifs, au cours desquels les exigences et les limitations des utilisations seront à plusieurs reprises comparées avec les résultats des prospections en cours. C'est ce qui apparaît, dans la description schématique, sous la rubrique "examens des résultats provisoires" et qui fait partie de l'étude des compatibilités.

Les résultats des précédentes activités sont tous pris en compte dans la comparaison entre la terre et ses utilisations. L'étude de la compatibilité consiste tout d'abord à comparer les exigences liées à une utilisation donnée et les propriétés de la terre; cette comparaison peut conduire à modifier les descriptions des types d'utilisation.

La comparaison des terres avec leurs utilisations se poursuit avec trois autres procédures, qui peuvent être comprises comme des éléments de l'étude de la compatibilité dans son sens large. Il faut voir si les qualités des terres peuvent être modifiées en mieux grâce à des améliorations de la terre, et si des investissements peuvent apporter des changements substantiels. Les incidences sur l'environnement sont analysées pour tenir compte des effets probables qu'auront, sur la terre, les catégories d'utilisation, classées provisoirement comme possibles. On procède aussi à une analyse socio-économique rudimentaire, même dans les évaluations physiques où elle consiste à examiner d'une manière générale les implications économiques et sociales des types d'utilisation proposés. Dans une évaluation économique des terres, ce stade de l'étude influe de façon très importante sur les résultats. Viennent ensuite un examen des données et une vérification sur le terrain. L'examen des résultats provisoires comporte généralement des discussions avec les utilisateurs. Les différentes catégories d'utilisations sont passées en revue sur le terrain, sur la terre pour laquelle elles sont considérées comme appropriées, par des exploitants, des agronomes et par les techniciens chargés de la classification. Ces nouvelles confrontations peuvent amener à modifier aussi bien les types d'utilisation des terres que l'évaluation des aptitudes.

La dernière phase est celle de l'élaboration et de la présentation des résultats. La classification des aptitudes des terres est définitivement mise au point, même si dans les dernières étapes de la prospection sur le terrain, elle a en fait progressé par approximations successives. L'élaboration des résultats comprend le tracé des cartes et la rédaction des rapports. Il y aura toujours des cartes d'aptitude des terres et des descriptions des types d'utilisation des terres précisant, pour chaque type, les mesures d'aménagement, les besoins d'intrants et la production estimative. Le rapport contiendra les informations qui sont à l'origine des résultats. Des cartes et inventaires des ressources de base accompagneront souvent les résultats de l'étude d'évaluation.

La dernière étape de l'évaluation, proprement dite, est celle de la présentation des résultats. Elle est suivie d'ordinaire par une mise en application des résultats, projet ou programme de mise en valeur des terres. L'évolution d'une utilisation des terres doit toujours être suivie avec attention. Il est préférable que l'organisation et le personnel responsables de l'évaluation jouent un rôle actif tant dans l'application que dans le suivi de cette utilisation. Ce sont eux qui sont les mieux qualifiés pour modifier les recommandations si les circonstances l'exigent ou si les résultats ne correspondent pas aux prévisions. En outre, ce travail fournira des données en retour qui permettront d'améliorer de futures évaluations. Ce genre d'activités ne fait pas partie de l'évaluation proprement dite, mais elle est d'un intérêt vital pour l'accomplissement de ses objectifs.


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