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7. Accessibilité et durabilité du marché

7.1 Accessibilité aux marchés

7.1.1 Le marché actuel : le commerce ethnique

Au regard des attentes des importateurs, on remarque qu'il existe encore des parts de marchés pour les nouveaux exportateurs. En l'absence des grossistes indépendants, il existe deux clients potentiels pour les acteurs africains. Ce sont les importateurs et les détaillants. De ce fait, l'accès au marché actuel des PFNL en Europe peut se faire par deux voies. La première voie consiste à prendre contact avec un importateur ou plusieurs importateurs qui, dans l'organisation actuelle du marché, cumulent l'importation et la vente en gros. Ils sont actuellement les principaux fournisseurs des ETP et des EZAT. Quant à la deuxième voie, elle consiste à travailler directement avec les détaillants des différentes villes. Le choix d'une telle stratégie nécessite la présence d'un agent commercial en Europe dont le rôle va consister à importer, à conditionner les produits selon les normes européennes et les attentes des détaillants y compris celles des consommateurs. Il devra également s'occuper de la distribution dans toute l'Europe.

7.1.2 Les autres marchés

a. Le marché européen des aliments ethniques

Sur le marché ethnique européen, on trouve les acteurs suivants : la Grande Distribution, la restauration hors foyer, les entreprises de fabrication des aliments ethniques et les importateurs des aliments ethniques. Le Tableau 25 montre le type d'aliments susceptibles d'être importés par chaque acteur et leur place dans les circuits de distribution.

Tableau 25: Les acteurs du marché européen des aliments ethniques et leurs attentes

Les acteurs

Type de produits recherchés

Fabricants des aliments ethniques

ingrédients et savoir-faire alimentaires traditionnels

Grande Distribution

ingrédients, savoir-faire alimentaires traditionnels, plats cuisinés surgelés, plats cuisinés en conserve, produits ethniques à grignotter, boissons ethniques, beignets ethniques, sauces, etc.

Importateurs des aliments ethniques

ingrédients, plats cuisinés surgelés, plats cuisinés en conserve, produits ethniques à grignotter, boissons ethniques, beignets ethniques, sauces, etc.

Restauration hors foyer

Plats cuisinés surgelés

A partir du Tableau 25, on remarque l'existence de produits sur le marché européen des différents types d'aliments ethniques et de quatre acteurs acteurs importants opérant sur ce marché. Ainsi, les exportateurs peuvent se spécialiser dans l'exportation des ingrédients aux fabricants des aliments ethniques. Ce marché intéresse les entreprises qui ne disposent pas d'une infrastructure industrielle favorisant la production des aliments préparés. Ce débouché convient aux groupements paysans de l'Afrique subsaharienne. Ils peuvent destiner leurs produits et les savoir-faire qui leurs sont associés à la Grande Distribution pour la fabrication des aliments ethniques vendus sous les marques de distributeur (MDD). De même, ils peuvent destinés leurs produits et les savoir-faire associés aux fabricants européens d'aliments ethniques et aux importateurs des produits ethniques. Enfin les entreprises capables de développer les différents aliments ethniques peuvent travailler avec tous les acteurs y compris la restauration hors foyer. Cette dernière recherche de plus en plus des aliments préparés surgelés. Ainsi, le choix de la voie d'accès sur ce marché dépend du type de produits dont dispose un exportateur, de ses objectifs commerciaux et du choix du client qu'il veut atteindre.

Comme nous l'avons déjà signalé, le marché des produits biologiques doit son ascension aux nombreux scandales alimentaires à répétition (vache folle, poulet à la dioxine) en Europe et l'avènement des organismes génétiquement modifiés (OGM). La demande des aliments biologiques en Europe ne cesse de croître. C'est pourquoi leur vente qui jadis se limitait aux réseaux spécialisés, se fait actuellement dans la Grande Distribution. Par conséquent, plusieurs groupes agro-alimentaires s'intéressent de plus en plus aux produits biologiques. Tout comme pour les aliments ethniques, des parts de marché importantes restent à prendre pour les exportateurs de l'Afrique subsaharienne. Les enquêtes réalisées au Ministère français et belge de l'Agriculture montrent que la majorité des importations proviennent de l'Amérique du Sud. L'exemple de la banane biologique étudiée par la FAO (Guillaume-Gentil, 1999) en est une parfaite illustration. En effet, cette étude révèle que sur les 27 000 tonnes de banane biologique importées dans le monde en 1998 dont 12 000 tonnes dans l'Union Européenne, 80 % des importations proviennent de la République Dominicaine, suivie de la Colombie et d'Israël. Comme, on le constate l'Afrique subsaharienne où certaines régions présentent des conditions agro-écologiques et pédologiques favorables à l'agriculture biologique, ne participent pas dans ces échanges. Il faut toutefois signaler que certains pays ont commencé à s'intéresser à ce créneau. C'est le cas de Madagascar, du Rwanda, du Burundi, de la Côte d'Ivoire et du Cameroun. Mais leur participation reste faible, ce qui fait qu'ils n'apparaissent pas dans les rares statistiques publiées. Dans le cas de la banane biologique, les efforts entamés actuellement par la République du Cap-Vert sont à encourager. Le Tableau 26 montre les principaux acteurs opérant sur le marché et les produits qu'ils recherchent.

Tableau 26 : Les acteurs du marché européen des produits biologiques

Les acteurs

Type de produits recherchés

Les importateurs des produits biologiques

fruits spontanés, fruits des vergers villageois, fruits séchés, boissons biologiques, épices, etc.

Les fabricants des produits biologiques

fruits spontanés, fruits des vergers villageois, fruits séchés, épices, huiles essentielles,

Les centrales d'achats des magasins spécialisés

fruits et légumes frais, boissons, produits secs

Les centrales d'achats de la Grande Distribution

fruits et légumes frais, boissons, produits secs

A l'image des aliments ethniques, les exportateurs africains peuvent choisir une voie d'accès au marché des produits biologiques qui satisfasse leurs besoins et leurs objectifs. Cet accès peut se faire soit par l'exportation des ingrédients, soit par celle des fruits et légumes frais, soit par celle des produits transformés. Tout dépend des produits dont ils disposent et de leur capacité à produire ou pas les produits transformés. L'exportation des fruits frais et des ingrédients, à notre avis, convient, comme dans le cas des aliments ethniques, aux exportateurs des PFNL de l'Afrique subsaharienne. Quant à la deuxième voie, elle concerne l'exportation des produits trsansformés (fruits séchés, jus de fruits, plats cuisinés) conformes aux normes de l'Union Européenne. Ces produits peuvent être destinés aux centrales d'achats et aux importateurs des produits biologiques (cf. Tableau 26).

7.1.3 Conditions d'accès aux différents marchés

En s'appuyant aussi bien sur les attentes des importateurs actuels que sur celles des marchés futurs (Grande Distribution, industrie agro-alimentaire, industrie cosmétique,..), il apparaît que l'organisation de la filière d'exportation devient indispensable. Car comme nous l'avons dit au cours de nos travaux antérieurs (Tabuna, 1999) l'organisation de la filière actuelle en Afrique est adaptée au marché local voire au marché régional et non au marché européen. Les difficultés rencontrées actuellement par les importateurs, notamment sur la qualité des produits et le manque d'étiquetage, en sont une parfaite illustration. Il n'est pas question ici de dénoncer cette forme d'organisation. Notre objectif est de voir comment adapter le modèle d'organisation actuelle à la demande de la Grande Distribution sans sacrifier la structure sociale. Pour cela, nous avons fait deux choix. Premièrement, nous maintenons l'organisation de la production des PFNL qui se fait autour des unités familiales (villageoises, péri-urbaines et urbaines) dont le fonctionnement est basé sur des relations claniques, ethniques, réligieuses, etc (Bazabana et Bom Kondé, 1997). Deuxièmement, nous avons identifié l'acteur ou les acteurs qui, dans le système actuel, font le lien entre les paysans et les marché urbains. On se rend compte effectivement de la présence de plusieurs petites entreprises (familiales ou individuelles) qui, depuis plusieurs années, travaillent harmonieusement avec les paysans. Ils sont nombreux dans chaque pays, mais nous ne ferons pas la typologie de ces acteurs, car plusieurs auteurs ont déjà abordé cette question. Certains disposent d'un parc de véhicules, d'autres les louent. Outre les véhicules, ils vont jusqu'à louer des wagons entiers des compagnies ferrovières et des pirogues (Bazabana, 1997). Des relations de confiance se sont établies entre eux et les paysans à qui, non seulement ils achètent les PFNL, mais leur offrent également plusieurs services gratuits : acheminement des courriers, transfert d'argent, achat des médicaments, etc. Appelées entreprises de liaison par Bazabana (1997), ils jouent un rôle clé entre les unités de production rurale et les marchés urbains (Unité de production urbaines, micro-détaillants) ou régionaux. Le rôle et le dynamisme des Bayam Sellam au Cameroun est bien connu (Ndoye, 1995). Compte tenu de leur expérience et de leur savoir-faire, nous sommes persuadés que ce sont eux qui doivent ouvrir les produits des paysans au marché international. Dorénavant, ils auront trois débouchés (Fig. 2) : les marchés nationaux, les marchés régionaux et les marchés internationaux. En plus de la distribution des PFNL et la circulation des informations commerciales qu'ils assurent déjà, ces entreprises doivent intégrer de nouvelles fonctions à leurs activités : l'exportation et la promotion. De même, les paysans doivent se rendre compte que leurs produits seront maintenant destinés à de nouveaux consommateurs et utilisateurs. Pour les paysans et les futurs exportateurs, cette ouverture du marché n'est pas un défi insurmontable. Pendant la période coloniale, les paysans africains exportaient déjà des PFNL vers l'Europe via les compagnies concessionnaires. Certains d'entre eux ont vécu ces périodes et savent que chaque marché a ses exigences. Ainsi au Congo-Brazzaville et au Congo-Kinshasa, les paysans ramassaient des noix de palmes desquelles, ils extrayaient les palmistes, comme l'exigeait le marché. Une attention particulière était portée sur la qualité des produits. Tout devrait être fait pour ne pas casser le palmiste. Nous sommes conscients de la différence entre les deux périodes, du fait notamment de la place du marketing dans le commerce international actuel. Ainsi, il nous rest à résoudre le problème de la cohabitation entre la modernité et de la tradition.

En effet, on se rend compte, à travers la non satisfaction des attentes des acteurs européens, de l'absence des pratiques commerciales modernes (ex : utilisation du marketing) par les exportateurs actuels. Pour résoudre ce problème, nous proposons une démarche combinant le marketing (utilisation des outils de communication) et l'ethnoscience (maintien des pratiques traditionnelles). Le recours à l'ethnoscience nous permet de connaître " le marketing

traditionnel " utilisé par les acteurs de la filière en Afrique, les valeurs symboliques des produits, les vertus thérapeutiques associées aux produits, etc. Quant au marketing, il nous permet de bien connaître, par exemple, comment utiliser les informations collectées pour mettre en place une stratégie de communication à travers soit une marque, soit un label, soit une appelation d'origine contrôlée. A travers les apports de cette double approche, nous proposons la création d'un concept d'entreprises susceptibles de faire le lien entre les paysans et les marchés européens, voire nord-américains. Ce concept a également valeur de label. Nous l'avons dénommé Centrale de Distribution et d'exportation des Produits des Paysans Africains (CENDEXPPA). Il doit garantir aux consommateurs ou aux utilisateurs européens la traçabilité des produits (dans le cas des PFNL alimentaires), l'origine paysanne des produits, la protection des intérêts des paysans et l'utilisation des méthodes protégeant l'environnement. Géré par la FAO, par exemple, il devra être livré aux entreprises présentant certains critères. Citons entre autres :

Pour permettre à ces entreprises " labellisées " d'être compétitives, elles doivent être encadrées, accompagnées et soutenues, tout au moins au début, par des organismes internationaux (FAO, PNUD, Banque Mondiale) afin de répondre aux attentes du marché international. Une des missions de la FAO sera, par exemple, de les identifier et de leur dispenser une formation en codex alimentaire. D'autres formations faisant appel à plusieurs disciplines (marketing, commerce international, communication, démarche qualité, utilisation de nouvelles technologies, etc.) devront leur être destinées. Ainsi, elles devront être capables d'expoter des PFNL selon la stratégie suivante :

Le concept de CENDEXPPA pourraît s'appliquer à tous les pays de l'Afrique subsaharienne et à tous les PFNL issus des paysans. Ces derniers devront également s'adapter à la nouvelle donne du commerce de leurs produits. Pour cela, ils devront également, bénéficier de la même assistance que les CENDEXPPA. Un accent doit être mis sur l'utilisation de leur acquis culturel (maîtrise de l'agroforesterie, la recherche de la satisfaction du client, la diffusion de leur savoir faire, l'utilité de ne pas faire disparaitre les espèces spontanées, etc.) pour satisfaire les attentes des marchés aussi longtemps que possible.

7.2 Durabilité des marchés : cas des aliments ethniques

La durabilité d'un marché dépend de la durabilité de l'offre et de la demande. Si la durabilité du commerce ethnique se heurte actuellement à la chute du taux de croissance des Africains en Europe, en revanche la demande des autres produits (aliments ethniques, produits biologiques, aliments santé ou alicaments,) devrait continuer à croître pendant plusieurs années. Pour illustrer notre propos, nous prendrons l'exemple de la demande des aliments ethniques et des produits biologiques.

7.2.1 La durabilité de la demande

La durabilité de la demandes des aliments ethniques par les Européens tient à une double explication : historique et sociologique. Sur le plan historique, il convient de dire que plusieurs produits alimentaires appartenant à l'univers alimentaire européen actuel ont une origine extra européenne. Citons entre autres : le maïs venu du Mexique, la pomme de terre venue du Pérou, le café venu de l'Ethiopie, la tomate et la courgette venue d'Amérique du Sud. Mais dans un passé plus récent, on peut se souvenir de la pénétration dans les ménages français d'abord et après européens du couscous, aliment venu du Maghreb. Mais peu de gens se souviennent encore de cet aliment maghrébin tellement il est entré dans les habitudes alimentaires des Français et des Européens, notamment des jeunes.

Sur le plan sociologique, il apparaît que les consommateurs des aliments ethniques en Europe appartiennent au groupe de personnes dont l'âge varie entre 25 et 45 ans, ce qui est un atout pour le développement du marché. Celui-ci pourra se faire par effet générationnel : ceux qui consomment des aliments africains à 25 ans continueront sans doute à en acheter à 40 ou à 50 ans. Outre le profil des consommateurs, il y a la multiculturalité de plusieurs pays européens (Belgique, Portugal, France, Royaume-Uni et Pays Bas) et le développement des restaurants étrangers dans les grandes agglomérations européennes.

En ce qui concerne la durabilité de la demande de produits biologiques, il faut citer le contexte actuel où les consommateurs, les politiques et les entreprises deviennent de plus en plus attentifs au respect de l'environnement. Si la politique agricole commune (PAC) au sotir de la deuxième guerre mondiale était axée sur l'augmentation de la production à tous les prix, en raison des besoins de l'après guerre, de nos jours ce besoin n'est plus d'actualité. Le consommateur européen se préoccupe de plus en plus de sa santé et de son environnement. Les agriculteurs sont obligés d'opter soit pour l'utilisation raisonnée des engrais, c'est l'agriculture raisonnée, soit de s'abstenir de l'utilisation des engrais chimiques de synthèse, c'est l'agriculture biologique. Cette dernière est encouragée par la nouvelle PAC adoptée par l'Union Européenne et par les négociations de l'Organisation Mondiale de Commerce (OMC). A côté de cela, on assiste à l'émergence des associations des consommateurs qui boycottent des produits, comme les OGM, ne respectant pas la préservation de l'environnement. On assiste également à l'émergence d'un nouveau comportement des consommateurs durci depuis le scandale de la vache folle. Parmi les défenseurs de l'environnement, les jeunes seraient les plus nombreux, ce qui est une bonne chose pour l'avenir des produits biologiques et donc de la durabilité de ce créneau.

7.2.2 La durabilité de la production

Comme nous l'avons dit en introduction, les PFNL de l'Afrique subsaharienne sont constitués des PFNL cultivés et des PFNL spontanés. Suite à la demande croissante des marchés et les objectifs des paysans d'améliorer leurs revenus, le développement de la production des produits demandés doit se faire de façon à sauvegarder les espèces spontanées et avoir une production durable (Fig.3). Pour cela, deux stratégies peuvent être choisies.

Premièrement, il faut commencer à développer les PFNL cultivés, non dans des agrosystèmes monoculturaux, mais à partir des systèmes agroforestiers dont les techniques sont maîtrisées en milieu rural. Dans la perspective d'extension de la consommation des PFNL de l'Afrique subsaharienne aux Européens, les PFNL cultivés devront être choisis, tout au moins à court terme, au détriment des PFNL spontanés, le temps que ces derniers soient domestiqués et vulgarisées chez les paysans. Cette démarche permet aux paysans, une fois qu'ils ont trouvé des débouchés rémunérateurs, de se détourner d'une utilisation mercantile des PFNL spontanés dont la production est souvent limitée et aléatoire : c'est la conservation indirecte. Ainsi dans les perspectives d'introduire, par exemple, des légume-feuilles dans la Grande Distribution, il serait intéressant de développer le saka saka à la place du fumbua. Ce choix permettrait aux paysans d'approvisionner durablement leurs clients, dans la mesure où ils peuvent contrôler et renouveler la production du saka saka. En revanche, ils ne pourront pas avoir la même attitude pour le fumbua dont les zones de cueillette s'éloignent de plus en plus des villes et des villages, en raison de la pression anthropique. Ce cas a été observé au Congo par Makita-Madzou et al. (1993) et Profizi et al. (1993). Il ressort de ces travaux que face à la croissance de fumbua à Brazzaville, les zones de cueillette se sont éloignées des marchés, ce qui oblige les paysans à parcourir de longues distances. En conséquence, les livraisons de fumbua sont devenues irrégulières au point où les détaillants sont régulièrement en rupture de stock.

La deuxième stratégie concerne la recherche des débouchés à très haute valeur ajoutée pour les espèces non domesticables. Loin d'être une innovation cette démarche est utilisée pour plusieurs plantes huiles essentielles n'ayant pu être domestiquées : c'est la conservation directe. Plusieurs plantes des forêts africaines sont concernées. C'est le cas du moabi (Baillonella toxisperma), arbre pouvant atteindre 60 m de haut, dont l'âge de production actuelle peut aller jusqu'à 48 ans (Schneemann, 1994). Des débouchés rémunérateurs pour l'huile extraite de ses amandes et la drèche issue de l'extraction de cette huile doivent être prospecter. Les drèches par exemple peuvent entrer dans la fabrication des aliments destinés à l'aviculture biologique en plein développement en Europe, suite aux scandales du poulet à la dioxine.

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