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ÉTUDE SUR LES TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION

ET DE LA COMMUNICATION
L'ÉVOLUTION DU SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

L'évolution historique du secteur des télécommunications a été marquée par cinq principales périodes.

LA PÉRIODE D'AVANT 1960

Le réseau de télécommunications était composé d'équipements radioélectriques à ondes décamétriques et de quelques lignes aériennes. Il servait principalement aux communications administratives et internationales avec Dakar, capitale de l'Afrique occidentale française.

LA PÉRIODE ALLANT DE 1960 À 1967: LIGNES FILAIRES ET SERVICES TÉLÉPHONIQUES ET TÉLEX INTERNATIONAUX

Au cours de cette période, les télécommunications du Burkina Faso, jeune Etat qui vient d'accéder à l'Indépendance étaient gérées par un service ministériel pour la partie nationale et par France câble radio pour le téléphone international et le télex. Les équipements étaient ceux laissés par le colonisateur, complétés par les installations internationales de France câble radio et les premiers centraux automatiques.

LA PÉRIODE ALLANT DE 1968 À 1986: DÉVELOPPEMENT DES TÉLÉCOMMUNICATIONS INTERURBAINES INTERNATIONALES

Cette période consacre la naissance d'un secteur de télécommunications modernes au Burkina Faso. En effet, en 1968 fut créé l'Office national des postes et télécommunications (OPT), Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) doté d'une autonomie financière et de gestion et chargé, d'une part, de fournir sous monopole les services publics de télécommunications jadis confinés dans les départements ministériels et, d'autre part, de l'application de la réglementation, du contrôle et de la gestion du spectre des fréquences.

Dès lors, le développement des équipements et des infrastructures de télécommunications sera significatif avec le concours de la Banque mondiale, de la coopération bilatérale (Agence canadienne de développement international, Agence française de développement, Pays-Bas etc.), des institutions et organisations spécialisées (Union internationale des télécommunications, Autorités du Liptako gourma; Communauté économique des Etats de l'Afrique de l' Ouest, etc.).

L'ANNÉE 1987: SÉPARATION DES POSTES ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS-CONCEPTION D'UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT

Les bailleurs de fonds intervenant dans le financement des projets de télécommunications voulant s'entourer de toutes les garanties de remboursement des prêts consentis exigeaient que l'Etat prenne en charge les déficits de la branche postale. Cette exigence des bailleurs de fonds, qui du reste est demandée aux pays de la sous-région, a amené l'Etat à séparer en 1987 les deux (2) branches d'activités de l'OPT en deux entités distinctes avec le statut d'EPIC: l'Office national des télécommunications (ONATEL) et l'Office national des postes (ONP).

L'ANNÉE 1994: ADAPTATION DE L'ONATEL À L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

En novembre 1994, l'ONATEL a été transformé en société d'Etat. Cette transformation, qui concerne plusieurs offices nationaux et qui entre dans les mesures d'accompagnement du programme d'ajustement structurel signé entre l'Etat et les institutions de Bretton Woods, vise d'une part à renforcer l'autonomie de gestion de l'ONATEL et ses performances dans l'optique d'un soutien plus puissant aux différents secteurs d'activités du pays et, d'autre part, à le préparer pour affronter le phénomène de dérégulation et de libéralisation né en 1982 aux Etats-Unis.

En terme quantitatif, on note une croissance des équipements de communication, une extension et une numérisation du réseau, une vulgarisation de l'accès aux services téléphoniques par l'implantation de 165 cabines téléphoniques publiques en 1997.

En terme qualitatif, la construction du réseau a été faite avec un équipement moderne. Ainsi:

La croissance régulière du parc téléphonique sur la période considérée (1987-1997) a permis de tripler le nombre de lignes sur dix ans et de porter la densité téléphonique nationale (nombre de lignes principales (LP) pour cent habitants à 0,32 en 1997 contre 0,14 en 1988. Bien que l'effort de désenclavement du territoire par l'extension des réseaux de télécommunications rurales fut notable (145 localités rurales accédant au téléphone en 1997, contre seulement 80 en 1988), il est à noter que la densité téléphonique nationale de 0,32 LP pour 100 habitants cache en réalité une répartition très inégale des lignes principales entre les zones urbaines et les zones rurales.

La situation actuelle des télécommunications se résume comme suit:

LE MONDE RURAL BURKINABÉ ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

LES ATOUTS DES NTIC

Sur le plan international, les populations rurales ont démontré que les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) peuvent être utilisées pour répondre à leur besoins propres au monde rural. Ce sont des technologies appropriées lorsque celles ci sont configurées et dimensionnées pour le contexte local au service des populations.

L'accès à Internet dans les zones rurales comme au Mexique permet, par exemple, aux paysans d'être au courant des réalités du marché mondial (situation mondiale des biens primaires, évolution de la structure des échanges, progrès des moyens de production, transports et taxes diverses sur les produits) et de changer de stratégie de production.

Internet permet aussi de consolider les relations entre les organisations paysannes, les vulgarisateurs, les chercheurs, les décideurs et autres acteurs du développement rural. Un exemple pour illustrer cela est celui du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) et le «Centre for Low-External-Input and Sustainable Agriculture (ILEIA)» qui donnent la possibilité aux populations rurales de créer des sources d'informations locales et de les diffuser sur Internet, ainsi que d'accéder aux bases de données et outil pédagogiques pour une agriculture rurale durable et à faible coût d'intrants (http:/www.cta.nl/ index.htm).

Sur le plan national, l'importance de l'accès aux NTIC a été bien prise en considération par l'opérateur national des télécommunications ONATEL et la Délégation générale à l'informatique (DELGI). Le développement de sites Web (au Festival panafricain du cinéma (FESPACO) de Ouagadougou, au Musée de l'Université, au Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), ainsi que l'utilisation du courrier électronique sont importants, mais ne concernent que la capitale Ouagadougou et les centres urbains importants.

LES CONTRAINTES ACTUELLES

Dans la première partie de l'étude, les données relatives à la situation existante montrent que les infrastructures des télécommunications couvrent une infime partie des zones rurales.

De plus, lorsque le réseau téléphonique atteint les zones rurales, il se pose un problème de sécurité des supports de téléphonie sur câbles aériens (vol de poteaux, de fils, etc.) et de difficultés de maintenance. La desserte du téléphone dans les zones rurales n'étant pas suffisante, les populations sont forcées d'utiliser les routes, les pistes, voire les cours d'eau (pirogue) pour se déplacer en vue de communiquer. De ce fait, les villages, les communes et les départements sont isolés et communiquent très difficilement, non seulement entre eux mais également avec les partenaires de développement et les services administratifs auxquels ils sont rattachés. Une autre faiblesse est celle de l'organisation et de la gestion de centres communautaires en zone rurale.

Sur le plan de l'énergie et du conditionnement (climatisation), il y a un grand manque dans les zones rurales; en effet, l'électrification des villes n'est pas accompagnée de celle des zones rurales, la tendance générale étant d'alimenter en priorité les villes au détriment des zones rurales pour des raisons de "rentabilité".

Une autre faiblesse à noter est celle du manque de techniciens locaux de maintenance en zone rurale qui permettraient de répondre rapidement aux besoins d'entretien et de dépannage des équipements; il y a donc un besoin crucial de formation technique d'agents locaux ainsi que des mesures d'accompagnement à prendre à leur égard (rémunération suffisante).
L'exploitation des NTIC en milieu rural suppose une connaissance précise des besoins en information et en communication de développement des populations rurales. L'enquête de terrain a fait ressortir les besoins suivants:

Tous ces besoins peuvent être satisfaits par une définition adéquate des outils NTIC avec un ratio efficacité/prix à prendre en compte du fait du faible pouvoir d'achat des populations. Le choix technologique devrait donc se faire non pas pour être à la mode avec la technologie des villes ou des pays avancés mais au contraire se justifier uniquement par les services nécessaires à remplir par le TCP (Télécentre communautaire polyvalent) dans l'intérêt des populations; néanmoins, il faut souligner qu'une nouveauté technologique peut être adoptée pour le TPC si celle-ci présente un ratio efficacité/prix intéressant pour les populations rurales.

L'étude sur les télécommunications et les nouvelles technologies de l'information et de la communication a mis en évidence les points suivants:

SUR LE PLAN DU DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU ET DES SERVICES:

SUR LE PLAN DE LA COUVERTURE NATIONALE DE SERVICES DE RADIODIFFUSION SONORE ET TÉLÉVISUELLE:

Par rapport aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, les principaux points saillants de l'étude se présentent comme suit:

SUR LE PLAN DE L'EXISTANT:

SUR LE PLAN DES BESOINS DES POPULATIONS RURALES:

SUR LE PLAN DE L'ÉTUDE DE FAISABILITÉ D'UN PROJET TCP PILOTE:

SUR LE PLAN DE LA PROMOTION DES NTIC AU SERVICE DU MONDE RURAL:

RECOMMANDATIONS

Au terme de l'étude, les recommandations suivantes ont été proposées:

RECOMMANDATION À LA FAO, AU MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET À LA DELGI

L'étude a mis en évidence que les TCP peuvent être des outils performants exploitables par les populations rurales pour satisfaire plusieurs types de besoins; de même, compte tenu de la bonne disponibilité et de l'intérêt manifesté par les partenaires nationaux et internationaux de développement, il est proposé d'examiner les différentes études faites sur les TCP (celui du PNDC et celui de la DELGI) pour en faire un projet unique «TCP du Burkina» et de conjuguer les efforts pour mettre en œuvre un projet pilote TCP dans une zone rurale (à définir d'un commun accord) en vue d'en tirer le maximum d'enseignements pour les vulgariser ensuite dans les autres zones rurales du Burkina.

RECOMMANDATIONS AU MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION

Le projet TCP/BKF/8823 initié par le Gouvernement avec le concours de la FAO est piloté par le Ministère de la communication. De même, considérant que le Ministère de la communication a comme mission de conduire la politique nationale en matière de communication et d'information, et qu'il est intéressé à priori par toutes les activités pouvant concourir au développement des outils de communication, notamment les NTIC, les consultants recommandent au Ministère de la communication et de la culture de piloter la mise en œuvre du projet TCP de Bougnounou à travers les principales actions suivantes:

RECOMMANDATIONS À LA DÉLÉGATION GÉNÉRALE À L'INFORMATIQUE (DELGI)

La Délégation générale à l'informatique (DELGI) définit les plans directeurs ainsi que la politique nationale du Burkina en matière d'informatique. Les consultants recommandent par conséquent le concours de la DELGI dans la mise en œuvre du projet TCP pilote à travers les actions suivantes:

RECOMMANDATIONS AUX MINISTÈRES PRÉSENTS EN ZONE RURALE:
(AGRICULTURE, ÉLEVAGE, SANTÉ, ENVIRONNEMENT ET EAU, SANTÉ, ÉDUCATION)

Les consultants ont noté que beaucoup de besoins en information, en formation, en éducation et en santé exprimés par les populations sont en majorité du ressort des ministères cités ci dessus. Afin que ces ministères puissent renforcer leurs actions auprès des populations rurales concernées, il est recommandé à ces ministères avec l'appui de la DELGI:

RECOMMANDATION À LA PRESSE PUBLIQUE ET PRIVÉE
RECOMMANDATION À LA DELGI

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