En Afrique de l’Ouest, la saison des pluies est maintenant bien établie dans la plupart des pays. Dans les pays côtiers le long du Golfe de Guinée, le mil et le sorgho semés récemment se développent de façon satisfaisante dans le nord, tandis que le maïs de la première campagne semé en avril-mai est actuellement récolté dans le sud et dans le centre. Les semis du riz sont achevés au Libéria et en Sierra Leone, mais les récents troubles politiques de Freetown ont affecté les activités agricoles et limiteront les superficies plantées. Dans le Sahel, la sécheresse a affecté les récoltes dans l’ouest. Après un début précoce de la saison des pluies en mai-juin dans les pays situés dans l’ouest du Sahel, les conditions de croissance se sont considérablement détériorées en juillet, notamment pendant la seconde décade du mois où l’on a signalé de très faibles pluies ou même la sécheresse dans la plupart des régions du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie. Les précipitations ont également diminué en Guinée-Bissau. En revanche, les conditions météorologiques ont été bien plus favorables dans l’est du Sahel avec des pluies supérieures à la normale au Tchad, notamment dans ses zones sahéliennes. Dans le centre de la région, les précipitations sont restées généralement normales et bien réparties. Au Mali, les pluies ont été bien réparties et assez régulières. De la même façon, les précipitations ont augmenté considérablement au Burkina Faso à la mi-juillet et fin juillet après les faibles pluies du début du mois. Au Niger, les pluies sont restées en général bien réparties pendant le mois de juillet. Au Cap-Vert, les pluies ont commencé sur les îles principales. Les semis sont achevés dans la plupart des pays du Sahel, mais il faudra peut-être semer de nouveau et de façon importante en Gambie, en Mauritanie et au Sénégal. Les faibles pluies de juillet dans l’ouest du Sahel ont gravement affecté le développement végétatif et compromis les rendements. La croissance des récoltes est généralement satisfaisante dans le centre et l’est du Sahel.

En Afrique centrale, la période de végétation se poursuit de façon satisfaisante dans l’ensemble. Au Cameroun, le maïs de la première campagne est actuellement récolté dans le sud, tandis que les semis des céréales secondaires s’achèvent dans le nord. Dans le nord et dans le sud de la République démocratique du Congo, le maïs de la seconde campagne est actuellement récolté, tandis que dans le centre les semis du maïs de la campagne principale sont en cours. Dans le Rutshuru, près de Goma, on signale que les récoltes de sorgho, de maïs et de café sont mauvaises, du fait des pluies irrégulières, de la pénurie d’intrants de base ainsi que du retard des semis dus aux troubles civils et aux déplacements de population.

En Afrique de l’Est, les résultats de la campagne principale, qui n’est ont pas encore rentrée dans tous les pays, sont incertains. Les perspectives concernant les récoltes en Ethiopie, en Erythrée et au Soudan dépendent de l’évolution du temps dans les mois à venir. En Ethiopie, une mauvaise récolte "belg" a été rentrée et les emblavures de la campagne principale seront vraisemblablement inférieures aux prévisions. La récolte de la campagne principale "Gu", qui vient de se terminer en Somalie, est réduite. Ailleurs en Afrique de l’Est, on estime que la production de 1997 est supérieure à celle de l’an dernier au Burundi et au Rwanda, et inférieure en Tanzanie et en Ouganda.

En Afrique australe, les moissons de la plupart des céréales sont achevées ou peu s’en faut. La production totale est estimée à 21,8 millions de tonnes, soit 15 pour cent au-dessus de la moyenne, mais en dessous de la récolte exceptionnelle de l’an dernier de 24,4 millions de tonnes. En Angola, les précipitations ayant été inférieures à la normale, la production céréalière a baissé de 14 pour cent et s’établit à 431 000 tonnes. On s’attend à une production inférieure à l’an dernier au Botswana, au Lesotho, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe où les conditions météorologiques ont été défavorables. A Madagascar, la production céréalière de 1997 sera probablement en baisse en raison des dégâts provoqués par les acridiens. Par contre, au Mozambique, la production est estimée à 1,5 million de tonnes, soit une hausse 11 pour cent par rapport à l’an dernier, due à l’augmentation des semis et au temps favorable. La récolte des céréales secondaires devrait atteindre un niveau record en Namibie, où les semis ont été plus importants et les pluies abondantes.

En Asie, les conditions de végétation sont généralement satisfaisantes, mais une grave sécheresse persiste dans certaines régions. En République populaire démocratique de Corée, le temps sec de juin et juillet et des températures supérieures à la normale ont causé des pertes de récolte considérables, notamment en ce qui concerne le maïs dans les régions du nord, et possiblement le riz dans le sud. On signale également que, dans les régions du nord de la Chine, près de 20 millions d’hectares de cultures sont compromis par la sécheresse prolongée, notamment dans les régions situées dans l’est des principales provinces productrices de Shandong et de Hebei. La sécheresse a également affecté les récoltes dans les régions centrales de la Thaïlande en juin, bien que les pluies de juillet aient un peu amélioré la situation. Par contre, au cours des deux premières décades de juillet dans les régions orientales de l’Inde et au Bangladesh, et début août au Pakistan, de fortes pluies ont provoqué des inondations avec des pertes de récoltes. Les pluies torrentielles qui ont suivi le typhon Victor ont provoqué des inondations dans l’est du Cambodge et dans certaines régions du Laos, endommageant les récoltes. Les ondées bien réparties de fin juillet ont accru l’humidité disponible des rizières dans tout le Viet Nam et aux Philippines. En Afghanistan, on prévoit une récolte céréalière plus abondante en 1997 du fait du temps favorable et de l’amélioration des conditions de sécurité dans le sud et dans la plupart des régions de l’est. En Iraq, en raison de la pénurie de matériel, de pièces de rechange et d’intrants agricoles, la production céréalière de 1997 se situe à un niveau très inférieur à l’an dernier.

En Amérique centrale et aux Caraïbes, les céréales de la campagne principale ont été récoltées dans la plupart des pays. On s’attend à une production de maïs record au Mexique, tandis qu’en El salvador, au Nicaragua, au Guatemala et au Honduras, les récoltes ont été affectées par "El Niño". Aux Caraïbes, en République dominicaine, le riz irrigué de la seconde campagne ainsi que d’autres cultures vivrières pluviales ont été compromis par une période de sécheresse. En Haïti, la production devrait être en net recul à la suite des dégâts provoqués par la sécheresse. A Cuba, on s’attend à une production de maïs moyenne, tandis que celle de riz devrait être basse, les superficies ensemencées étant réduites du fait de la pénurie continue d’intrants agricoles.

En Amérique du Sud, les semis du blé de la campagne 1997/98 sont pratiquement achevés dans les régions du sud. En Argentine, toutefois, les semis sont retardés, à cause principalement de l’humidité excessive qui règne dans certaines régions. Au Brésil, les premières estimations font état d’une baisse de la production par rapport à l’an dernier, mais elles resteraient supérieures à la moyenne. En Uruguay, les semis prévus devraient atteindre un niveau proche du record, tandis qu’au Chili, on prévoit une reprise sensible par rapport aux récoltes de l’an dernier touchées par la sécheresse. Dans les pays andins, la récolte des céréales de la première campagne 1997 est bien avancée, et l’on s’attend à des productions proches des records en Bolivie, en Equateur et au Pérou. En Colombie, la production de maïs serait légèrement inférieure à la moyenne, tandis qu’au Venezuela, la production serait moyenne ou supérieure à la moyenne pour toutes les céréales, excepté en ce qui concerne le sorgho où elle serait en baisse en raison des faibles prix à l’importation.

En Europe, les fortes pluies et les inondations de juillet et début août dans une grande partie de la région, mais plus particulièrement dans l’est, ont endommagé les récoltes céréalières et entravé les moissons. En ce qui concerne les pays situés dans l’est de la région, on ne connait pas encore l’étendue complète des dégâts provoqués par le mauvais temps, mais la République tchèque, la Pologne, la Roumanie et la République slovaque ont revu à la baisse leurs prévisions officielles pour tenir compte des pertes probables. Dans la CE, la production céréalière de 1997 devrait être encore supérieure à la moyenne avec 202 millions de tonnes, mais en retrait par rapport au niveau record de l’an dernier. En Croatie et en République fédérative de Yougoslavie (Serbie et Montenegro) de bonnes récoltes de blé ont été rentrées. En Bosnie-Herzégovine, la production totale de blé devrait dépasser celle de l’an dernier mais n’empêchera pas un déficit structurel important de persister en ce qui concerne le blé.

Dans la Communauté des Etats indépendants (CEI), les moissons des céréales d’hiver ont commencé et, selon les premières indications, la production est nettement meilleure que l’an dernier. Toutefois, les pluies continues de juillet dans certaines régions de l’Europe et les pénuries de combustibles retardent les opérations de la moisson et pourraient se traduire par une baisse des rendements moyens, une diminution de la qualité des grains et une hausse des pertes de récoltes. La production semble devoir se redresser fortement par rapport aux niveaux déprimés de l’an dernier dus à la sécheresse en Géorgie, en Moldova et en Ukraine. On s’attend également à une hausse de la production au Bélarus et dans la Fédération de Russie. Dans le Caucase, de fortes pluies et des orages de grêle en juin ont provoqué des dégâts, en Azerbaïdjan notamment, mais également en Arménie. Dans la République du Kazakstan, les superficies emblavées sont en recul en raison du manque de crédits pour les combustibles et les perspectives de récolte restent incertaines. Ailleurs, on signale une production plus élevée que l’an dernier en Ouzbékistan, au Tadjikistan et au Turkménistan.

En Amérique du Nord, le gros de la récolte de blé d’hiver est rentré aux Etats-Unis, et la moisson du blé de printemps est en cours. Selon les dernières estimations officielles, la production de blé s’établit en 1997 à 68,9 millions de tonnes, 11 pour cent de mieux que l’an dernier. Toutefois, les perspectives concernant les céréales secondaires se sont détériorées en raison du temps chaud et sec qui a prévalu dans les principaux Etats producteurs, et la production est maintenant estimée à 263 millions de tonnes, soit légèrement en baisse par rapport à l’an dernier. Au Canada, les perspectives se sont dégradées pour ce qui concerne l’essentiel des récoltes de blé et de céréales secondaires en raison du temps chaud et sec enregistré ces deux derniers mois. La production de blé est aujourd’hui estimée à environ 26 millions de tonnes, soit une baisse de 15 pour cent depuis 1996, tandis que la production de céréales secondaires s’établirait à 27,5 millions, soit une baisse de 4 pour cent.

En Océanie, les perspectives concernant les céréales d’hiver de 1997 en Australie se sont détériorées au cours des deux derniers mois du fait de la sécheresse persistante. Selon les dernières prévisions officielles, la production de blé de 1997 s’établira à environ 16 millions de tonnes, soit un recul de quelque 30 pour cent par rapport au niveau record de l’an dernier.