FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation, Février 1998

PRIX A L'EXPORTATION

Les cours internationaux des principales céréales, à l'exception du riz, ont considérablement fléchi depuis le dernier rapport (Tableaux A.6-A.8). Alors que l'amélioration des perspectives mondiales de l'offre est la principale responsable de la chute des prix du blé au cours des mois récents, la crise financière en Asie a entraîné une baisse des cours internationaux du maïs. A l'inverse, les prix du riz sont actuellement soutenus par une forte demande d'importation, en particulier de l' Indonésie et des Philippines où la production intérieure a reculé.

Les cours internationaux du blé ont considérablement fléchi au cours des derniers mois. Depuis octobre 1997, les prix à l'exportation du blé ont chuté de quelque 12-25 dollars E.-U la tonne, suivant la provenance. A la fin du mois de janvier 1998, le blé N^o2 des Etats-Unis (HRW, f.o.b.) s'échangeait à 145 dollars E.-U la tonne, soit 8 dollars E.-U la tonne de moins qu'en octobre et 35 dollars E.-U la tonne, ou 19 pour cent, de moins qu'il y a un an. La persistance de la pression baissière sur les prix du blé des Etats-Unis reflétait le rythme lent des exportations en provenance des Etats-Unis, principalement dû à l'offre mondiale plus abondante cette année et à l'augmentation des ventes des autres exportateurs. Vers la mi-janvier, les prix du blé des Etats-Unis se sont en partie redressés après la publication officielle des estimations des semis qui indiquaient que les emblavures de blé d'hiver étaient particulièrement faibles. Cependant, les prix sont restés sous pression en raison de la situation de l'offre généralement plus favorable, d'un ralentissement de la demande d'importation et de la fermeté du dollar des Etats-Unis. Sur le marché céréalier à terme de Chicago, les valeurs du blé livrable en mars et mai ont fortement chuté ces dernières semaines et, comme les perspectives de récolte sont meilleures dans l'hémisphère Sud, de nouvelles baisses ne sont pas exclues. Fin janvier, à la bourse de Chicago, les contrats de blé farineux rouge d'hiver livrable en mai se négociaient 128 dollars E.-U la tonne, soit 3 dollars de moins que l'an dernier à la même période et environ 11 dollars la tonne de moins que la cote d'octobre 1997 pour les contrats arrivant à échéance en mai 1998.

PRIX A L'EXPORTATION LES PLUS RECENTES *

Les cours internationaux du maïs ont aussi fléchi au cours des dernières semaines, principalement sous l'effet d'une contraction de la demande, notamment dans plusieurs pays d'Asie. A la fin du mois de janvier, le maïs des Etats-Unis s'échangeait à environ 116 dollars E.-U la tonne, soit environ 2 dollars la tonne de moins qu'en octobre et 6 dollars de moins qu'il y a un an. Les estimations beaucoup plus élevées que prévu de la récolte de maïs à venir en Argentine ont accentué la pression baissière sur les prix à l'exportation du maïs argentin, tombés à 107 dollars E.-U la tonne, soit 15 dollars de moins qu'en octobre 1997. L'évolution des prix sur le marché à terme a suivi la tendance baissière générale observée sur le marché comptant puisque les valeurs du maïs livrable en mars et en mai ont perdu au moins 5 dollars E.U la tonne depuis octobre.

Actuellement, les prix du maïs sont encore soumis à une pression à la baisse, malgré un récent rapport des Etats-Unis signalant une très forte expansion des utilisations fourragères intérieures et un amenuisement des stocks. Plusieurs facteurs, qui n'avaient pas été prévus, contribuent à la pression baissière sur les prix. Le plus important est la crise économique qui sévit en Asie, où plusieurs pays parmi les plus gros importateurs mondiaux de maïs ont déjà diminué leurs achats en raison des difficultés auxquelles ils sont actuellement confrontés. Deuxièmement, l'impact négatif du phénomène El Niño sur la production semble moins prononcé qu'on ne le craignait. Troisièmement, une plus grande proportion de la récolte record de blé de cette année sera probablement utilisée à des fins fourragères, en raison des disponibilités abondantes de blé de qualité inférieure, ce qui réduira la demande de maïs. Enfin, les prix à l'exportation du maïs des Etats-Unis ont aussi souffert de la forte concurrence des récentes ventes de maïs en provenance de la Chine et de l'Europe orientale.

L'indice FAO des prix à l'exportation du riz (1982-84 = 100), qui atteignait 133 en février 1997, est tombé à 118 en novembre pour remonter à 123 en janvier 1998. Les cours internationaux du riz de qualité supérieure et inférieure ont régulièrement baissé depuis juillet 1997, lorsque le baht thaïlandais a été dévalué par rapport au dollar des Etats-Unis. Ils ont amorcé une hausse en décembre 1997, qui s'est poursuivie pendant presque tout le mois de janvier 1998, malgré une nouvelle dévaluation du baht thaïlandais au cours de cette période. Le raffermissement des prix est dans une large mesure attribué à la forte demande d'importation, qui a été stimulée par les disponibilités réduites dans les principaux pays importateurs d'Asie, en particulier l'Indonésie et les Philippines, et a largement compensé l'impact de la dévaluation du baht thaïlandais. La sécheresse prolongée, due en grande partie au phénomène climatique El Niño, a notamment réduit la production de riz de 1997 de l'Indonésie, de plus de 2 millions de tonnes par rapport à l'année précédente, et retardé les semis des cultures de la campagne principale de 1998.

Fin janvier, les cours du riz Thai 100 B sont montés à 310 dollars E.-U la tonne, soit une hausse de 40 dollars depuis octobre 1997, mais environ 58 dollars de moins qu'il y a un an. Les prix du riz Thai se sont raffermis, principalement parce que l'Indonésie a continué à acheter du riz ces dernières semaines. Aux Etats-Unis, le riz N^o 2 des Etats-Unis, 4 pour cent de brisures, était coté 429 dollars E.-U la tonne en janvier, comme en octobre. Au Viet Nam, les prix du riz à l'exportation ont aussi monté pendant tout le mois de janvier car la plupart des exportateurs cherchaient à s'approvisionner pour honorer leurs engagements élevés. Au Pakistan, les prix à l'exportation ont été à nouveau soutenus par des pluies anormales pour la saison qui ont interrompu les livraisons et réduit l'offre de riz de qualité supérieure.