1996 | 1997
estim. |
1998
prévis. |
|
(. . . . millions de tonnes . . . .) | |||
TOTAL MONDIAL | 539 | 547 | 555 |
CE | 125 | 125 | 125 |
Etats-Unis | 70 | 71 | 71 |
Inde | 68 | 71 | 74 |
Féd. de Russie | 36 | 34 | 33 |
Pakistan | 20 | 21 | 22 |
Brésil | 19 | 21 | 22 |
Ukraine | 16 | 15 | 14 |
Pologne | 11 | 12 | 12 |
Nouvelle Zélande | 10 | 11 | 12 |
Australie | 9 | 9 | 10 |
Dans les pays en développement, la croissance de la production laitière devrait se poursuivre en Asie et en Amérique latine. Dans l’hypothèse de conditions météorologiques normales et d’un accroissement moyen des taux de production, la production laitière de l’Inde dans la campagne commerciale 1998/1999 (avril-mars) pourrait atteindre 74 millions de tonnes. Cela placerait l’Inde en tête des pays producteurs de lait: un peu plus de 50 pour cent du lait indien provient de bufflonnes. La croissance de la production laitière indienne a été soutenue par le renforcement de la demande intérieure, quoique la consommation par habitant reste relativement modeste, avec 65 kilos d’équivalent lait par an. De nombreux pays d’Amérique latine devraient connaître une expansion de leur production laitière, principalement sous l’effet de l’accroissement de la demande sur leurs marchés intérieurs. Toutefois les producteurs du cône sud ont subi des pluies extrêmement fortes, attribuées au phénomène El Niño, qui ont limité l’accès aux pâturages. Par exemple à la fin mars certaines régions d’Argentine avaient déjà reçu des précipitations dépassant la pluviométrie moyenne annuelle. Pour les pays d’Amérique latine qui sont aussi exportateurs de produits laitiers, principalement l’Argentine et l’Uruguay, la baisse des cours internationaux depuis le début de l’année (voir plus loin) pourrait aussi contribuer à un ralentissement de la croissance de la production laitière. Malgré un démarrage lent, les importations faites par le Brésil en provenance du Mercosur se comportent bien, les perspectives restant bonnes jusqu'à l’afflux de lait du printemps au Brésil (septembre-octobre).
La demande de fromage dans les principaux pays importateurs devrait demeurer stable en 1998. En ce qui concerne le beurre, les achats de la Fédération de Russie, le principal importateur, pourraient être inférieurs à ceux effectués en 1997. De même une régression des achats de lait en poudre en Asie du Sud-Est, à la suite de la crise économique qui a frappé plusieurs pays de la région, pourrait engendrer une stagnation, voire un tassement de la demande mondiale de lait en poudre en 1998.
Les prix à l’exportation de la plupart des produits laitiers ont baissé depuis la fin de 1997 sous l’effet du recul de la demande d’importation et, parallèlement, de l’accroissement de la production de plusieurs pays exportateurs, par exemple l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine, qui ont contribué à renforcer les disponibilités sur le marché mondial. Les produits concernés sont le beurre, le lait écrémé en poudre et le lait entier en poudre: les prix de la caséine ont chuté au premier semestre 1997, et sont restés déprimés. Le fromage fait exception à la tendance générale, les prix de ce produit étant en général restés stables. Les prix du fromage ont été soutenus dans une certaine mesure par les engagements tendant à limiter les exportations subventionnées, dans le cadre de l’Accord du Cycle d’Uruguay. Pour le reste de 1998, on peut escompter que les cours internationaux des produits laitiers resteront bas du fait des disponibilités exportables abondantes et du peu de dynamisme de la demande d’importation. Les prix du beurre et du lait en poudre pourraient se dégrader encore cette année, alors que ceux du fromage resteront vraisemblablement stables.
Les stocks publics de beurre de la CE, en avril 1998, se situaient à un niveau analogue à celui auquel ils se trouvaient un an plus tôt, mais au-dessous du niveau du début des années 1990, sous l’effet d’une forte demande sur le marché intérieur et d’un accroissement appréciable des exportations. De même les stocks publics de la CE pour ce qui est du lait écrémé en poudre n'ont pas appréciablement augmenté par rapport à l’année précédente. Aux Etats-Unis, les stocks publics de produits laitiers sont depuis quelques années pratiquement inexistants; toutefois, sous l’effet de la production accrue, les prix du lait écrémé sont tombés à des niveaux suffisamment bas pour déclencher les achats de la Commodity Credit Corporation (CCC), bien qu'ils ne soient pas classés "stocks non engagés".
CE | Etats-Unis | |||
Beurre | Lait écrémé en poudre | Beurre | Lait écrémé en poudre | |
(. . . . . milliers de tonnes. . . . . ) | ||||
avril '96 | 69 | 11 | 0 | 5 |
avril '97 | 58 | 116 | 0 | 0 |
avril '98 | 33 | 137 | 0 | 0 |
Les prix élevés des produits laitiers sur le marché international en 1995 ont conduit beaucoup d’acteurs de ce secteur à escompter une période de nouvelle hausse, en partie associée à la réduction des subventions à l’exportation du fait des engagements pris au titre du volet agricole de l’accord. Dans certains pays, l’optimisme de 1995 a conduit les agriculteurs à accroître leur production - parfois en achetant des terres à des prix qui aujourd’hui semblent excessifs. Dans de nombreux pays où les prix sont liés à ceux du marché mondial, la chute ultérieure des cours mondiaux a entraîné une grave perte de rentabilité. La chute des prix mondiaux depuis la fin de 1997 a dans certains cas été compensée par la dévaluation des monnaies (par exemple en Nouvelle-Zélande et en Australie), tandis qu'ailleurs (en Argentine et en Uruguay) elle s'est traduite par une forte baisse des prix payés aux producteurs. Si les prix restent aux niveaux actuels, la croissance de la production s'en trouvera limitée dans les pays qui exportent sans recours à des subventions, ce qui pourrait être partiellement compensé par une certaine croissance de l’utilisation intérieure dans ces pays. En outre, la faible rentabilité du secteur pourrait accélérer l’abandon de l’activité laitière par les producteurs les moins efficaces dans ces pays, avec un accroissement concomitant de la taille moyenne des troupeaux.
1997 | 1998 | |||
avril | fév. | mars | avril | |
( . . dollars E.-U./tonne, f.o.b. . . ) | ||||
Beurre | 1 425 | 1 775 | 1 675 | 1 675 |
Lait écrémé en poudre | 1 775 | 1 575 | 1 525 | 1 525 |
Lait entier en poudre | 1 775 | 1 800 | 1 725 | 1 725 |
Fromage (Cheddar) | 2 150 | 2 163 | 2 113 | 2 100 |
Caséine acide | 4 125 | 4 100 | 4 100 | 4 100 |
Dans les pays importateurs nets de produits laitiers,
dont la plupart sont des pays en développement, la baisse des cours
mondiaux pourrait signifier que la croissance de l’industrie laitière
locale sera inhibée par la concurrence des importations. Toutefois
ce phénomène pourrait n'avoir qu'une ampleur limitée
dans les pays en développement où une grande partie de la
production et de la distribution laitière se fait en marge du cadre
structuré des industries de transformation (qui seraient les principales
utilisatrices des importations). Dans le cas de l’Asie du Sud-Est, la forte
dévaluation de la monnaie de nombreux pays par rapport au dollar
a eu pour effet que les prix locaux du lait (exprimés en dollars)
sont tombés au-dessous des cours internationaux et, de ce fait,
les secteurs laitiers de ces pays ne devraient pas être négativement
affectés par la concurrence extérieure.
CONFERENCE INTERNATIONALE
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