SAHEL: SITUATION METEOROLOGIQUE
ET ETAT DES CULTURES
Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture
 
--------------------------------------------------
Rapport No 2 - 10 July 1998

LA PREPARATION DES TERRES ET LES SEMIS PROGRESSENT VERS LE NORD EN SUIVANT L’ARRIVÉE DES PLUIES

Cape verdeGambieGuinea BissauMauritaniaMaliNigerChadSENEGALBKF
Sensitive Map of the Sahel countries
Cliquez sur le nom ou dans les limites d'un pays pour consulter sa situation.

RESUME

Les premières pluies ont atteint le Burkina Faso, l’extrême sud du Tchad, du Mali et du Niger en avril puis l’est de la Guinée-Bissau vers la mi-mai et l’extrême sud-est du Sénégal et l’est de la Gambie au début du mois de juin. Des premières pluies ont été également enregistrées dans plusieurs zones du sud de la Mauritanie. Ailleurs, au Cap-Vert, au nord du Sénégal et à l’est du Niger des conditions sèches de saison continuent de prévaloir. Les dernières images satellites Météosat pour les premiers jours de juillet indiquent que les nuages restent présents sur la plupart des zones de production du Mali, du Burkina Faso, de l’ouest du Niger et du sud du Tchad, mais des conditions sèches perdurent au nord du Sénégal, à l’est du Niger et dans la majeure partie de la Mauritanie.

La préparation des terres et les semis progressent en suivant l’arrivée des pluies. Les cultures lèvent généralement de façon satisfaisante au Mali, au Burkina Faso, à l’ouest du Niger et au sud du Tchad. Les précipitations ont décru fin juin au Burkina Faso mais les réserves d’humidité dans le sol sont généralement suffisantes.

Des sauteriaux ont été signalés au Burkina Faso, au Tchad et au Niger. Une activité acridienne(criquets pèlerins) limitée est signalée au Mali. On s’attend à ce qu’une reproduction à petite échelle commence avec les pluies estivales dans le sud de la Mauritanie, le nord du Mali et du Niger.
 



 

SITUATION EN GUINÉE BISSAU

 Depuis le 7 juin, malgré les efforts de médiation de la communauté internationale, les combats continuent entre les forces armées rebelles et les troupes loyales au gouvernement élu du Président Joao Bernardo Vieira.  Récemment, les combats ont gagné d’autres villes que Bissau la capitale, notamment Mansoa. 

 Environ 400 000 personnes, soit 80% de la population de la capitale, ont fui leurs maisons vers les régions de Cacheu et Biombo à l’est, la région de Quinara, les îles côtières ou le Sénégal et la Guinée Conakry voisins. Les personnels étrangers des Nations-Unies, des missions diplomatiques, des agences humanitaires et des ONG internationales, soit environ 3000 personnes, ont été évacués. Les infrastructures ont été sérieusement endommagées. 

 Ce conflit survient au début de la campagne agricole quand les cultures doivent être semées ou repiquées. Si les combats continuent et s’étendent aux zones rurales, ces activités agricoles seront sérieusement entravées. L’insécurité a déjà empêché la distribution d’intrants aux agriculteurs. En conséquence, la production agricole chutera probablement en 1998 et la situation alimentaire pourrait être très difficile en 1998/99. La disponibilité en nourriture et en eau dans les villes et autres localités qui ont reçu un nombre important de réfugiés, est déjà inquiétante. Dans ces zones, les stocks alimentaires sont actuellement insuffisants pour nourrir les populations locales et les personnes déplacées, et les circuits d’approvisionnement alimentaire ont été interrompus. Enfin, avec la saison des pluies en cours, il y a un risque réel d’épidémie de choléra et de paludisme. 

 La Guinée Bissau importe normalement environ 40% de sa consommation céréalière, presque totalement via le port maritime de Bissau. L’insécurité et les combats risquent donc de causer une pénurie alimentaire sévère dans Bissau et ses environs. Avant la crise, la FAO avait estimé les besoins d’importation céréalière pour la campagne de commercialisation 1997/98 (novembre à décembre) à 76 000 tonnes mais il est peu probable que ce volume soit atteint si l’insécurité persiste. Les approvisionnements pourraient également être perturbés au sud du Sénégal car des quantités importantes de riz produit localement ou importé, y sont habituellement exportées. 

 Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a laissé environ 2700 tonnes de vivres à Bissau et autorisé le Comité International de la Croix Rouge (CICR) à distribuer jusqu’à 450 tonnes de ces vivres par l’intermédiaire des églises et des ONG. Au moins 30 tonnes ont été distribuées jusqu’à présent, principalement à Bissau, Prabis et les îles Bijagos. Les églises se sont engagées activement dans la distribution d’eau potable et de riz mais les stocks de vivres touchent à leur fin et l’approvisionnement en carburant pose problème. Le CICR rapporte que la distribution s’est fait lentement en raison des bombardements et  d’une capacité de transport par camions insuffisante. Le PAM prépare une opération concernant 350 000 personnes, nombre comprenant  des personnes déplacées en Guinée Bissau et des réfugiés dans les pays voisins, Gambie et Sénégal. Une mission d’évaluation inter-agences des Nations-Unies a récemment visité le pays. 
 
 

 


SITUATION PAR PAYS

BURKINA FASO  CAP-VERT  GAMBIE  GUINEE-BISSAU  MALI  MAURITANIE  NIGER  SENEGAL  TCHAD  SITUATION DANS LES PAYS COTIERS
 


QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.


Next Page See File