SAHEL: SITUATION METEOROLOGIQUE
ET ETAT DES CULTURES
Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture
 
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Rapport No 3 - 10 Août 1998

LES CONDITIONS DE CROISSANCE DES CULTURES SONT GÉNÉRALEMENT FAVORABLES SAUF AU SENEGAL OÙ LE RETARD ET LA FAIBLESSE DES PLUIES ONT SÉRIEUSEMENT AFFECTÉ LES CULTURES

Cape verdeGambieGuinea BissauMauritaniaMaliNigerChadSENEGALBKF
Sensitive Map of the Sahel countries
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RESUME

La saison des pluies est maintenant bien installée dans la plupart des pays du Sahel. Après des pluies réduites à la fin du mois de juin, les précipitations ont été généralement bien réparties sur la plupart des zones de production du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, devenant plus abondantes et atteignant des zones particulièrement septentrionales durant la dernière décade de juillet. En revanche, les précipitations sont restées limitées sur la Gambie et sur le Sénégal au nord duquel il n'a commencé à pleuvoir que fin juillet, et sur la Gambie. En Mauritanie, après la mi-juillet, des pluies suffisantes ont permis les semis dans les principales zones de production. Au Cap-vert, les pluies ont démarré fin juillet. Les précipitations ont décru en Guinée Bissau mais sont restées bien réparties. La dernière image satellite pour les premiers jours d'août indique que des nuages sont toujours présents sur les principales zones productrices du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, où les précipitations devraient rester adéquates. En revanche, les pluies restent plus limitées sur le Sénégal et la Gambie.

Suite aux bonnes précipitations de la fin du mois de juillet et du début du mois d'août, les cultures se développent en général de manière satisfaisante au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad. Les céréales lèvent de façon satisfaisante en Mauritanie. Au Sénégal et en Gambie, les cultures sont sévèrement affectées par la faiblesse des précipitations. Beaucoup de semis ont échoué et il est urgent que les précipitations augmentent pour éviter un échec massif des cultures.

Des sauteriaux ont été signalés au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Tchad. Des oiseaux granivores sont aussi présents au Mali et au Sénégal. Une activité acridienne (criquets pélerins) limitée a été signalée au Niger. On s'attend à ce qu'une reproduction à petite échelle commence avec les pluies estivales au sud de la Mauritanie et au nord du Mali, du Niger et du Tchad.


 



 

EVOLUTION DE LA SITUATION EN GUINEE BISSAU

 Après huit semaines de violents combats entre les forces gouvernementales et les rebelLEs armés, une trêve, négociée par un groupe de contact composé de nations lusophones, a été signée dimanche 26 juillet. Elle appelle à la cessation immédiate des hostilités, à des négociations formelles, à la création d'une zone démilitarisée autour de la ville de Mansoa, point stratégique situé au nord de Bissau, au déploiement de soldats gardiens de la paix envoyés par des pays lusophones, enfin, à l'ouverture de corridors humanitaires. Depuis la signature de ce cessez-le-feu, la situation est calme à Bissau, largement désertée aprés des semaines de bombardements intensifs.

Fin juillet, on estimait que 288 000 personnes, la plupart de Bissau, avaient été déplacées dans le pays au cours du conflit et avaient besoin d'assistance. Environ 156 000 personnes étaient concentrées dans les zones urbaines de Bissau, Boloma et Prabis, et 134 000 campaient dans la campagne, en majorité dans les régions de Bafata et de Gabu.

Ce conflit est survenu au début de la campagne agricole quand les cultures doivent être semées ou repiquées (riz). Ces activités ont été sérieusement perturbées. En outre, insécurité et interruption des circuits d'approvisionnement ont empêché la distribution des intrants (semences, engrais) aux agriculteurs qui, souvent, ont consommé leurs stocks de semences. En conséquence, la production alimentaire chutera probablement fortement cette année et le pays fera face à un sérieux déficit alimentaire lors de la prochaine saison commerciale.

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a distribué environ 2 800 tonnes de vivres par l'intermédiaire du Comité International de la Croix Rouge (CICR), des églises ou des ONG. Au 4 août, environ 500 tonnes de vivres du PAM en provenance de Guinée Conakry et 25 tonnes en provenance du Sénégal, ont été acheminées à Bafata et Gabu. Les pluies intenses retardent actuellement l'acheminement de 175 tonnes de vivres provenant du Sénégal. L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) est en train d'acheter et d'expédier quelques 60 tonnes de semences et 36 tonnes d'engrais. Un appel à l'aide internationale pour couvrir les besoins de 350 000 personnes déplacées en Guinée Bissau pendant les six prochains mois pour un montant total de 29 millions USD a été diffusé le 10 juillet par le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies pour l'aide. La partie FAO de l'appel prévoit de venir en aide à 40 000 familles de paysans dans les régions de Bafata et de Gabu pour un total de 2 686 900 USD. Une mission d'évaluation inter-agences des Nations Unies a visité le pays les 2 et 3 août.

 


SITUATION PAR PAYS

BURKINA FASO  CAP-VERT  GAMBIE  GUINEE-BISSAU  MALI
MAURITANIE
  NIGER  SENEGAL  TCHAD 
 


QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.


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