SAHEL: SITUATION METEOROLOGIQUE ET ETAT DES CULTURES EN 1999 Système Mondial d'Information et d'Alerte Rapide
	Rapport No 1 - 16 Juin 1999

RESUME

La saison des pluies a généralement démarré à temps ou même de manière précoce dans le sud du Sénégal. Cependant, suite aux pluies généralement supérieures à la normale du début et de la mi-mai, les pluies ont nettement diminué au début du mois de juin dans le centre et l'est du Sahel. Par contre, dans l'ouest du Sahel, les pluies ont progressé vers le nord au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau. L'hivernage a débuté en avril dans l'extrême sud du Mali et a progressé vers le nord durant le mois de mai. Au Burkina Faso, les pluies ont débuté à la mi-avril et sont devenues bien réparties et généralement supérieures à la moyenne dans le sud et le centre du début à la mi-mai, mais elles ont fortement diminué au début du mois de juin. Les précipitations ont été bien réparties en mai sur le sud du Niger et du Tchad mais ont diminué au début du mois de juin. Par ailleurs, le Cap Vert, le nord du Sénégal et la Mauritanie ont connu les conditions sèches de saison. La dernière image du satellite Meteosat pour les premiers jours de la seconde décade de juin confirme que la couverture nuageuse progresse vers le nord dans l'ouest du Sahel mais reste limitée sur le centre et l'est.

La préparation des terres et les semis progressent en suivant l'arrivée des pluies. Les cultures lèvent de façon satisfaisante au Burkina Faso, dans le sud du Tchad et au Mali, mais les pluies réduites du début du mois de juin menacent les cultures récemment plantées, notamment au Burkina Faso.

Des oiseaux granivores ont été signalés au Mali, au Niger et au Tchad. Des traitements sont en cours. Des rongeurs sont apparus suite aux semis au Niger. Quelques criquets pèlerins ont été signalés en Mauritanie. On s'attend à ce que de faibles effectifs d'ailés apparaissent dans les zones de reproduction d'été avec le début des pluies saisonnières. Aucun développement significatif n'est attendu.

REUNIONS RECENTES SUR LE SUIVI DE L'HIVERNAGE AU SAHEL

Deux rencontres ont été organisées à Dakar pour préparer le suivi de l'hivernage 1999 au Sahel.

Du 7 au 9 juin, l'ACMAD (Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement) et le Centre Agrhymet du CILSS ont organisé le deuxième Forum sur la prévision climatique s'est réuni à Dakar du 7 au 9 Juin 1999 pour formuler des directives sur les pluies prévues pour la période juillet à septembre 1999 sur l'Afrique de l'Ouest, le Soudan et l'Ethiopie. La zone Sahélienne reçoit 80% du cumul des précipitations de Juillet à Septembre. Le Forum a passé en revue l'impact possible sur le climat de la région du phénomène La Niña (1998-1999) qui devrait prendre de l'ampleur dans les prochains mois et du présent réchauffement de la température de surface de l'océan Atlantique tropical. Une prévision saisonnière a été élaborée à partir des résultats des modèles dynamiques couplés 0céan - Atmosphère et de modèles nationaux basés sur l'approche statistique. Le modèle estime la probabilité que la pluviométrie de cette année tombe dans l'une des trois catégories (pluviométrie au-dessus de la normale, proche de la normale, en dessous de la normale) définies par référence la pluviométrie moyenne des 30 ans sur la période 1961-1990.

Pour la zone centre et est du Sahel s'étendant à l'est du Mali, il y a des probabilités dominantes pour des conditions proches de la normale à supérieures à la normale. En revanche, pour la partie ouest du Sahel sur la majeure partie de la Mauritanie et du Sénégal et s'étendant vers le Sud vers la Guinée, il y a moins de probabilité pour les conditions supérieures à la normale et une probabilité dominante pour les conditions proches de la normale. Pour les régions s'étendant de la Sierra Leone au centre du Nigeria, il y a une probabilité importante d'avoir des totaux pluviométriques au-dessus de la normale. Plus à l'est, et plus particulièrement sur le sud-est du Nigeria et le sud du Cameroun, les totaux pluviométriques seront vraisemblablement proches de la normale.

Du 10 au 12 juin, le CILSS (Comité inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel) a organisé une rencontre régionale restreinte pour faire le point sur la situation actuelle dans le Sahel en début d'hivernage. Après une présentation des résultats définitifs de la production céréalière et une mise à jour des bilans céréaliers, les participants ont revu les programmes d'assistance en cours et discuté du suivi de l'hivernage 1999. Une rencontre régionale est prévue vers la mi-septembre pour faire une pré-évaluation de la campagne agricole avant les habituelles missions FAO/CILSS d'évaluation des récoltes en octobre. Par ailleurs, la rencontre a permis de présenter et discuter le rapport final d'un groupe de travail sur les Systèmes d'Information sur la Sécurité Alimentaire au Sahel (SISAS) et sur les activités ultérieures dans ce domaine.

SITUATION PAR PAYS

QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.