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PAYS-BAS

Introduction

Les Pays-Bas sont un pays de pointe en matière de production agricole et le troisième exportateur agricole au monde, après les Etats-Unis et la France. Cependant, malgré certains efforts de remise à niveau ces deux ou trois dernières années, leur filière agricole biologique reste assez petite par rapport à la production agricole globale et/ou par rapport à certains autres pays de la CE. Avec actuellement environ 1,4 pour cent de la superficie agricole totale en production biologique et une consommation biologique se situant à environ 1 pour cent de la consommation totale, le marché biologique aux Pays-Bas figure parmi les moins avancés d'Europe.

Pendant la majeure partie des années 90, les produits biologiques n'étaient quasiment vendus que par le biais de magasins biologiques spécialisés et de ventes par abonnement/à la ferme (c'est-à-dire des accords de vente directe entre les agriculteurs et les consommateurs). Ainsi, une grande variété de consommateurs, qui achètent leurs aliments dans les supermarchés conventionnels, n'étaient pas concernés et ne se sont pas familiarisés avec l'existence de produits biologiques. Les produits biologiques ont été introduits dans les supermarchés dans la seconde moitié des années 90, et la politique gouvernementale a incité les producteurs primaires à se convertir aux méthodes d'agriculture biologique et à accroître la sensibilisation du consommateur; tout cela a contribué à la forte croissance des ventes biologiques aux Pays-Bas. La filière biologique a pris un élan important lorsque le principal détaillant néerlandais a lancé sa propre marque biologique en 1998.

1. L'agriculture biologique aux Pays-Bas

1.1 Introduction

La filière biologique représente seulement 1,4 pour cent de la production agricole totale, malgré la croissance dynamique des exploitations biologiques et de la superficie en culture biologique qui s'est produite ces dix dernières années (tableau 1).

Tableau 1: Nombre d'exploitations biologiques et superficie cultivée biologique (2000)

Nombre d'exploitations biologiques:

1 390

Dont celles certifiées:

1 121

Dont celles en cours de conversion:

270

Nombre total d'exploitations:

100 545

% d'exploitations biologiques par rapport au total:

1,32%

Surface cultivée biologique:

27 820 hectares

Surface cultivée totale:

2 000 000 hectares

% de la surface biologique par rapport à la surface totale:

1,39%

Source: EKO-Monitor, février 2001.
Au cours de l'année 2000, le nombre d'exploitations biologiques est passé de 174 à 1 390. Grâce à un programme de soutien lancé par le gouvernement en septembre 2000, qui comprend une assistance financière aux producteurs primaires pendant les premières années de conversion, le taux de croissance devrait augmenter en 2001. Le but de cette politique est d'avoir 5 pour cent de la surface totale en production biologique en 2005 et 10 pour cent en 2010, soit 200 000 hectares.

La principale région de production se trouve dans le centre des Pays-Bas, dans les polders (terre initialement sous la mer) de la province du Flevoland. La principale coopérative de production est «Nautilus», avec une surface totale d'environ 5 000 hectares.

Graphique 1: Nombre d'exploitations biologiques et surface cultivée biologique (y compris celles en cours de conversion)

La filière agricole biologique peut se diviser en groupes de produit comme suit (pourcentages basés sur la surface en production):

Légumes

24,0 pour cent

Fruits

5,2 pour cent

Produits cultivés

24,0 pour cent

Bétail

42,5 pour cent

Autres (champignons, etc.)

4,3 pour cent


Les fruits et légumes représentent presque 30 pour cent de la production biologique totale, suivis par les produits d'élevage. Cependant, le secteur ayant connu la plus forte croissance est la production de champignons biologiques; le nombre d'exploitations de champignons a doublé pour passer de 21 à 42 entre octobre 1999 et octobre 2000 (EKO-Monitor, octobre 2000). Cela porte l'estimation de la production totale de champignons à 130-150 tonnes/semaine, soit 3 pour cent de la production nationale totale de champignons (Rabobank, 2000).

Certains produits biologiques ont une part de marché beaucoup plus grande que d'autres. Le secteur des produits laitiers biologiques (à l'exclusion du beurre) représente une valeur de ventes de 46 millions de Florins, soit 2,3 pour cent des ventes totales de produits laitiers (EKO-Monitor, octobre 2000), ce qui représente plus de 9 pour cent des ventes biologiques totales. D'autres produits importants sont les champignons (3 pour cent de la production de champignons est biologique) et les pommes (2,5 pour cent de la surface en production de pommes).

1.2 La production de fruits et légumes biologiques

En 1999, la production totale de fruits et légumes biologiques atteignait 65 000 tonnes, avec une valeur de production estimée (au niveau du prix au producteur) à presque 70 millions de Florins. La surface totale en production biologique est estimée à 2 100 hectares, dont 1 800 hectares sont consacrés au maraîchage, 260 hectares aux fruits et 40 hectares à la production biologique sous serres (voir graphique 2) (Productboard for Horticulture, 2000).

1.2.1 Les légumes cultivés en plein champ

Environ 300 exploitations produisent des légumes biologiques, sur approximativement 1 800 hectares, soit 2 pour cent de la surface totale en production légumière. On estime que la production totale est de 50 000 tonnes. Les produits les plus importants sont les oignons (400 hectares) et les carottes (220 hectares). Les autres légumes biologiques importants sont les haricots blancs, les choux-fleurs et la chicorée. Ces cinq légumes représentent plus de la moitié de la surface en production légumière biologique. D'autres produits sont les brocolis, les choux (blancs et rouges), les poireaux et les endives (Productboard for Horticulture, 2000). Le rendement de la production légumière biologique représente en moyenne 70-90 pour cent du rendement de la production conventionnelle, comme le montre le tableau 2.

Graphique 2: Production de fruits et légumes biologiques aux Pays-Bas en 1999 (surface en hectares, production en tonnes et valeur en milliers de Florins)

Source: Productboard for Horticulture, 2000.
Tableau 2: Rendement de la production de légumes biologiques par rapport à la production conventionnelle

Légume

Rendement en tonnes par hectares

% biologique par rapport au conventionnel

Endives

38

80 %

Choux-fleurs

16

90 %

Choux chinois

27

65 %

Choux

45

-

Betteraves

40

75 %

Poireaux

23

70 %

Choux de Bruxelles

13

75 %

Oignons

35

85 %

Carottes (petites)

60

80 %

Carottes (grosses)

50

75 %

Source: PAV.
1.2.2 Les légumes cultivés sous serres

La production conventionnelle de légumes sous serres est répandue aux Pays-Bas. Cependant, la production sous serres de légumes biologiques continue d'être limitée, avec une surface totale de 40 hectares en 1999. Néanmoins, comme le montre le graphique 2, la valeur totale de la production biologique sous serres est estimée à 20 millions de Florins, un chiffre important dans le contexte du faible total de production biologique.

Les principaux légumes produits sont les tomates (y compris les variétés différentes comme les tomates cerises) avec 8 hectares, les concombres avec 8 hectares et les poivrons avec 5 hectares. La production biologique sous serres augmente rapidement, mais sur la base d'une surface de départ réduite; au troisième trimestre 2000, la surface totale était estimée à 51 hectares.

1.2.3 Les fruits

En 1999, la surface totale en production fruitière biologique était estimée à 260 hectares, dont 180 hectares étaient réservés aux pommes. La production fruitière biologique totale est estimée à 4 000 tonnes (dont les pommes ont la plus large part avec 2 500 tonnes), avec une valeur de production de 8 millions de Florins. Les autres produits principaux sont les poires, et quelques autres produits cultivés en petites quantités. La production de pommes biologiques représente environ 2 pour cent de la production totale de pommes aux Pays-Bas, et, bien que cette part augmente régulièrement, le nombre reste inférieur à d'autres pays de la CE comme l'Italie et l'Allemagne. La conversion de la production conventionnelle à la production biologique se heurte à toute une série de problèmes, dont les suivants:

1.3 La politique gouvernementale concernant l'agriculture biologique

Afin d'inciter les agriculteurs à abandonner la production agricole intensive aux Pays-Bas, qui a exercé une pression énorme sur l'environnement dans les années 80 et 90, et afin d'accroître la sensibilisation des consommateurs à l'égard des produits biologiques, le gouvernement néerlandais a apporté ces dernières années un appui financier à la conversion à la production biologique. Le «Plan d'Action 1997-2000», avec un appui total de 116 millions de Florins, a été suivi par un plan de politique appelé «Un marché biologique à gagner». Cette nouvelle politique, annoncée en septembre 2000 pour la période 2001-2004 (budget de 277 millions de Florins), vise à accroître la production agricole et la consommation biologiques, pour atteindre 10 pour cent de la production et de la consommation totales d'ici à 2010. Plus spécifiquement, cette politique vise à:

2. Le marché des fruits et légumes biologiques aux Pays-Bas

2.1 Le marché des aliments biologiques

Le montant total des ventes biolo giques au détail aux Pays-Bas varie en fonction des différentes sources. Une étude du CCI sur les aliments et boissons biologiques (CCI, 1999) établit que les ventes biologiques totales aux Pays-Bas s'élevaient à 700-800 millions de Florins en 1997. Cependant, au cours d'entrevues, de nombreuses sources commerciales ont estimé que les ventes biologiques totales se situaient à environ 500 millions de Florins en 2000. En avril 2001, Rabobank, une banque néerlandaise, a estimé que les ventes d'aliments biologiques aux Pays-Bas atteindraient 700 millions de Florins à la fin 2001, représentant 1,2 pour cent des ventes alimentaires totales. La banque a estimé que les ventes totales de produits biologiques atteindraient 870 millions de Florins d'ici à la fin 2002.

Les magasins biologiques spécialisés ont été le principal réseau de vente au détail jusqu'en 2000, et représentaient un chiffre d'affaires estimé à 257 millions de Florins - plus de la moitié des ventes biologiques totales. Les supermarchés (quasiment absents de la filière biologique jusqu'à il y a quelques années) réalisent des ventes biologiques d'environ 150 millions de Florins. La principale chaîne de supermarchés, Albert Heijn, qui a lancé sa propre marque biologique en 1998 («AH biologisch»), réalisait 120 millions de Florins en ventes biologiques, soit une part de 78 pour cent des ventes biologiques totales des supermarchés en 1999 (LNV, 2000). D'autres réseaux de ventes sont constitués par les marchés hebdomadaires, les systèmes d'abonnement et les ventes à la ferme, qui représentent un total estimé à 120 millions de Florins. En mars 2001 une agence de conseil, Aurelia, a estimé qu'à la fin 2001 les supermarchés seraient devenus le principal réseau de ventes, avec 45 pour cent des ventes biologiques totales, contre 42 pour cent pour les magasins spécialisés (Distrifood, 2001).

Dans la période comprise entre 1995 et 1999, le nombre de magasins biologiques spécialisés est passé de 280 à 400. Au cours de la même période, les supermarchés vendant plus de 15 produits biologiques sont passés de 70 à plus de 4 000 (le nombre total de supermarchés aux Pays-Bas est de 5 500). Ainsi, les ventes biologiques par le biais des supermarchés constitue le réseau de vente au détail connaissant la croissance la plus rapide. En 1999, environ 60 pour cent des consommateurs ont acheté des produits biologiques en supermarché, 30 pour cent en magasin spécialisé, et 15 pour cent par des abonnements ou des ventes à la ferme.

Avec l'introduction des produits biologiques dans les supermarchés, un plus grand éventail de consommateurs a été atteint - les consommateurs moins sensibilisés à la santé et aux questions «écologiques», mais plus sensibles aux prix. D'un côté, cela a conduit à ce que plus de personnes se familiarisent et soient intéressées par les produits biologiques. Ces acheteurs sont des nouveaux clients potentiels pour les magasins spécialisés, car l'offre de produits biologiques encourage à acheter au-delà de l'assortiment proposé par les supermarchés. D'un autre côté, cependant, les clients qui ont l'habitude d'acheter certains produits en magasin spécialisé et le reste de leurs produits alimentaires en supermarché, pourraient préférer, par commodité, acheter tous leurs aliments à un seul endroit et en une seule fois. Ainsi, ce groupe de clients pourrait abandonner les magasins biologiques spécialisés. Les données disponibles au moment de la rédaction de ce rapport (mi-2001) montrent que, jusqu'à présent, ces deux forces contraires se sont équilibrées mutuellement; en d'autres termes, le nombre total de clients achetant en magasin spécialisé n'a pas changé au cours de l'année dernière.

La croissance annuelle d'environ 5 pour cent dans les magasins biologiques spécialisés est due à une augmentation des achats par client. La dépense moyenne par consommateur dans un magasin biologique spécialisé est estimée à 22 Florins (EKO-monitor, octobre 2000). Cependant, l'introduction de produits biologiques dans les supermarchés a mis sous pression les prix de vente au détail des magasins biologiques spécialisés. Dans les années à venir, beaucoup dépendra de la capacité des magasins spécialisés à se développer comme une sorte de supermarché biologique, ainsi que de la gamme de produits biologiques que les supermarchés continueront d'offrir.

Afin de contrer la concurrence croissante des supermarchés dans le second semestre 2000, les magasins biologiques spécialisés ont décidé de moderniser leurs points de vente et de devenir une sorte de chaîne de petits supermarchés pour produits biologiques. L'organisme fédérateur des magasins biologiques spécialisés (NWO - Natuurwinkel Organisatie) reconnaît que la croissance de leurs ventes biologiques est loin derrière les taux de croissance dans les supermarchés, en raison de l'aménagement en général désordonné, démodé et limité de leurs points de vente (Levensmiddelen-krant, 2 octobre 2000).

Un exemple de l'apparence qu'aurait le magasin biologique «idéal» est un magasin de Rotterdam appelé «De Groene Passage» (Le Passage Vert). Ce petit supermarché vend une large gamme et variété de produits, y compris de nombreux fruits et légumes frais (voir photographie 1).

L'offre croissante de fruits et légumes biologiques dans les supermarchés semble avoir un impact négatif sur les systèmes d'abonnement. La forte croissance des inscriptions observée dans la seconde moitié des années 90 s'est arrêtée, et le nombre des inscriptions baisse lentement.

Photographie 1: Fruits et légumes biologiques dans le supermarché biologique De Groene Passage, Rotterdam

Source: Photographie prise par l'auteur, octobre 2000.
2.2 Le marché des fruits et légumes biologiques

Environ deux tiers de la production nationale de fruits et légumes biologiques (42 000 tonnes) sont exportés, principalement vers l'Angleterre, l'Allemagne, le Danemark et la Suède.

Dans le même temps, des détaillants, en particulier les chaînes de supermarchés, ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de l'insuffisance de l'offre nationale. Ainsi, le manque d'information et une filière biologique ne fonctionnant pas de manière optimale semblent être des problèmes importants (Productboard for Horticulture, 2000). L'importance des exportations de fruits et légumes biologiques cultivés localement peut s'expliquer par le fait que les consommateurs des pays voisins sont disposés à payer plus cher que les consommateurs néerlandais. Les producteurs et les négociants peuvent obtenir un prix beaucoup plus élevé pour leurs produits à l'étranger (voir aussi «les attitudes du consommateur»).

2.2.1 Le marché national de fruits et légumes biologiques

Un tiers de la production nationale (23 000 tonnes) est vendu par le biais de divers réseaux nationaux de vente au détail. Les importations de fruits et légumes biologiques étant estimées entre 17 000 et 22 000 tonnes (voir le chapitre IV), la taille réelle du marché biologique néerlandais des fruits et légumes est estimée entre 40 000 et 45 000 tonnes (chiffres de 1999).

Les principaux fruits et légumes vendus sont ceux qui sont déjà disponibles dans tous les réseaux de vente (à savoir les magasins spécialisés, les supermarchés, les abonnements et les marchés agricoles), ainsi que ceux qui sont disponibles toute l'année à un prix et une qualité constants. Ces deux points sont liés, car les supermarchés en particulier préfèrent vendre les produits qui sont disponibles en permanence pour un prix donné avec des fluctuations limitées de la qualité. Les quatre fruits et légumes biologiques les plus importants sont les pommes de terre, les oignons, les carottes et les champignons. D'autres produits importants et à forte croissance sont les choux, la laitue, les concombres et les kiwis, suivis par les pommes et les poires.[18]

2.2.2 Les prix au niveau de la vente au détail et la gamme de primes de prix par rapport aux produits conventionnels

Plusieurs sources (par exemple les négociants, les détaillants et diverses études) indiquent que les primes de prix par rapport aux fruits et légumes conventionnels se situent entre 0 et 200 pour cent selon le produit, la saison, le point de vente, etc. Des chiffres précis n'ont pas pu être obtenus, mais les propres observations de l'auteur en octobre 2000 (semaine 42) dans différents supermarchés dans tout le pays confirment l'ordre de prix susmentionné. Selon les observations de l'auteur, les primes de prix des produits biologiques se situaient entre 8 et 150 pour cent au-dessus des prix des produits conventionnels (voir tableau 3).

Tableau 3: Prix de vente au détail (en Florins néerlandais) d'une sélection de fruits et légumes biologiques et conventionnels dans les supermarchés des Pays-Bas et prime de prix (en %)

Nom et Lieu

Produits

Biologique

Conventionnel

Différence entre prix biologique et prix conventionnel (en %)

Prix à l'unité (Florins)

Pays d'origine

Prix à l'unité (Florins)

Pays d'origine

Konmar, La Haye




Kiwis

3,49/4 pièces

Nouvelle- Zélande

1.69/4 pièces

Nouvelle- Zélande

106

Pommes

4,49/4 pièces

Italie

2,39/4 pièces

Pays-Bas

88

Oranges

3,99/4 pièces

Espagne

2,49/4 pièces

Espagne

60

Pommes de terre

3,99/2 kg

Pays-Bas

1,99/2 kg

Pays-Bas

101

Albert Heijn, Utrecht




Kiwis

3,99/4 pièces

Nouvelle- Zélande

1,89/4 pièces

Nouvelle- Zélande

111

Pommes

3,99/4 pièces

Pays-Bas

2,39/4 pièces

Pays-Bas

67

Tomates cerises

4,69/0,25 kg

Israël

3,99/0,25 kg

Pays-Bas

18

Tomates

3,98/4 pièces

Pays-Bas

2,99/4 pièces

Pays-Bas

33

Plusmarkt, Amsterdam




Kiwis

3,49/4 pièces

Nouvelle- Zélande

1,99/4 pièces

Nouvelle- Zélande

75

Carottes

2,69/kg

Pays-Bas

2,50/kg

Pays-Bas

8

Oignons

1,99/0,75 kg

Pays-Bas

1,49/0,75 kg

Pays-Bas

34

Pommes de terre

4,99/2 kg

Pays-Bas

2,25/2 kg

Pays-Bas

122

Albert Heijn, Amersfoort




Kiwis

3,99/4 pièces

Nouvelle- Zélande

1,89/4 pièces

Nouvelle- Zélande

111

Poires

2,99/kg

Pays-Bas

1,79/kg

Pays-Bas

56

Oignons

1,79/0,75 kg

Pays-Bas

1,35/0,75 kg

Pays-Bas

34

Pommes de terre

4,99/2 kg

Pays-Bas

1,99/2kg

Pays-Bas

150

C1000, Zwolle

Pommes de terre

2,99/2 kg

Pays-Bas

1,99/2 kg

Pays-Bas

50

Source: Observations de l'auteur, octobre 2000.
2.2.3 Les réseaux de distribution

Les magasins biologiques spécialisés sont le principal débouché des ventes de fruits et légumes biologiques, avec environ 50 pour cent des ventes totales; ils sont suivis par les systèmes d'abonnement, un moyen populaire de vente de fruits et légumes biologiques. Chaque semaine, les abonnés reçoivent un sac de fruits et/ou légumes, principalement ceux de saison, mais également des produits importés. Selon les estimations, les systèmes d'abonnement ont augmenté jusqu'à 40 000 en 1999, et se sont stabilisés depuis (LNV, 2000). Cependant, comme nous l'avons mentionné plus haut, l'influence des supermarchés qui vendent des fruits et légumes frais biologiques a mis une forte pression concurrentielle sur les systèmes d'abonnement, et jusqu’à la fin 2000 une légère baisse du nombre des inscriptions a été observée. Les supermarchés se placent en troisième position dans les ventes de fruits et légumes (pour l'ensemble des aliments, les ventes biologiques des supermarchés les placent au second rang, voir plus haut). Enfin, un quatrième réseau de vente au détail sont les «boeren-markten» (marchés agricoles), des marchés hebdomadaires où les produits biologiques sont vendus - souvent par les producteurs eux-mêmes (voir graphique 3). Ces marchés se trouvent dans tout le pays. Les principaux produits vendus sont les fruits et légumes frais, la viande et le lait. En novembre 2000, il y avait 33 marchés biologiques aux Pays-Bas (Ecomarkt, 2000). L'organisme fédérateur des marchés agricoles («Stichting Landelijk Platform Biologische Markten») prévoit que le nombre total de ces marchés continuera d'augmenter, pour atteindre le nombre de 50 en 2005.

Graphique 3: Fruits et légumes biologiques produits aux Pays-Bas: où vont-ils?

Source: Productboard for Horticulture, 2000.
2.3 Les attitudes du consommateur

Environ 96 pour cent des consommateurs néerlandais ont entendu parler des aliments biologiques et connaissent l'existence des labels de certification biologique; néanmoins, environ trois quarts d'entre eux ne savent pas ce que signifient ces labels, ni n'ont pu indiquer les avantages et les inconvénients des produits certifiés biologiques. Le Ministère de l'Agriculture, de la Gestion de la Nature et des Pêches des Pays-Bas distingue quatre groupes de consommateurs différents: (i) les «grands consommateurs»; (ii) les acheteurs sélectifs; (iii) les «connaisseurs»; et (iv) les «non connaisseurs» (LEI, 2000). Pour tout détail sur les caractéristiques de chacun de ces groupes, voir le tableau 4.

Tableau 4: Profil des consommateurs néerlandais

Nom du groupe

Pourcentage

Caractéristique

Grands consommateurs


1-2 %

· N'achètent que des aliments biologiques


· Achètent dans les magasins spécialisés

Acheteurs sélectifs


3-4 %

· Achètent toujours certains produits dans des magasins spécialisés


· Achètent d'autres produits alimentaires dans les réseaux conventionnels

Connaisseurs

± 35 %

· Sont informés sur les produits biologiques, mais n'en achètent que sporadiquement

Non connaisseurs

± 56%

· Sont peu informés sur les produits biologiques et n'en achètent jamais

Source: LEI, 2000.
Pour augmenter la part des aliments biologiques dans la consommation totale, les «grands consommateurs» et les «acheteurs sélectifs» sont identifiés comme étant les plus intéressants. Des recherches ont été menées sur les principaux éléments déterminant la décision du consommateur d'acheter ou non des produits biologiques (LEI, 2000). Ces facteurs stimulants et limitants sont donnés par le graphique 4; les pourcentages montrent l'importance du facteur. Pour environ la moitié des consommateurs, la raison la plus importante d'acheter un produit biologique est la santé (en partie en raison de l'absence de résidus chimiques et d'OGM). D'autres raisons sont le type de production respectueux de l'environnement et le meilleur goût.

Graphique 4: Facteurs stimulants et limitants de l'achat (ou du non achat) des produits biologiques

Source: LEI, 2000.
Face à ces facteurs stimulants, il existe une série de facteurs limitants. Bien que les pourcentages précis ne soient pas disponibles, certaines sources commerciales déclarent que le principal facteur limitant pour les consommateurs néerlandais est le prix des produits biologiques par rapport aux produits conventionnels. Différents négociants et détaillants ont confirmé ce point au cours d'entretiens. Ils ont aussi mentionné que le consommateur néerlandais moyen prend en compte les facteurs de santé et d'environnement (à savoir des facteurs stimulants; voir graphique 4 plus haut) tant qu'ils ne se reflètent pas par des prix plus élevés. Même une faible augmentation des prix (jusqu'à 20 pour cent au-dessus du prix conventionnel) pourrait dissuader les consommateurs néerlandais d'acheter des produits biologiques. Cependant, le prix actuel est en général plus élevé et dans certains cas beaucoup plus élevé (jusqu'à 200 pour cent de plus) que le prix des produits conventionnels.

D'autres facteurs limitants, outre le prix, sont: (i) l'offre limitée de produits biologiques dans les réseaux de vente au détail conventionnels (supermarchés); (ii) le manque de familiarité des consommateurs avec le label EKO; et (iii) la distribution à petite échelle, induisant des coûts plus élevés, entraîne à son tour un cercle vicieux de faible chiffre d'affaires, d'où des prix plus élevés et par conséquent un chiffre d'affaires faible, etc. En outre, certaines sources commerciales indiquent que beaucoup de consommateurs néerlandais n'ont pas confiance en la fiabilité des labels biologiques et dans le processus de production biologique.

2.4 Les contraintes au développement du marché

A part l'attitude des consommateurs à l'égard des produits biologiques et leur prix, il y a d'autres facteurs qui pourraient encore limiter le développement du marché. Une étude complète effectuée par KPMG pour le Ministère de l'Agriculture, de la Gestion de la Nature et des Pêches (LNV, 2000) a identifié toute une série de goulets d'étranglement dans la filière biologique néerlandaise, comme: (i) le manque de coordination des acteurs du marché; (ii) l'absence de garantie des possibilités de ventes; et (iii) une communication réduite.

L'étude maintenait que le principal facteur limitant le développement du marché des fruits et légumes biologiques se trouve du côté de la production. De nombreux agriculteurs s'attendent à ce que les prix au producteur des produits biologiques baissent dans les prochaines années. Ils sont donc moins enthousiastes pour abandonner la production conventionnelle. Un second facteur réduisant le développement futur du marché est la volonté limitée des consommateurs néerlandais de payer une prime de prix importante pour les produits biologiques (voir plus haut).

3. Les importations de fruits et légumes biologiques

3.1 L'accès au marché: réglementation et certification

Les règles de base sur les importations biologiques sont celles posées par le Règlement du Conseil (CE) No. 2092/91. Cependant, la certification biologique est une des exigences nécessaires pour entrer sur le marché néerlandais. On demande aux importateurs de spécifier précisément le profil du produit, ses normes de qualité et les exigences de conditionnement/emballage sur la base desquelles chaque livraison sera inspectée. Un obstacle majeur à l'approvisionnement des importateurs néerlandais est le transport et le stockage des fruits et légumes, qui doivent se conformer aux réglementations biologiques et garantir que des produits de première qualité arrivent jusqu'au consommateur (CCI, 1999).

Le Ministère de l'Agriculture, de la Gestion de la Nature et des Pêches a désigné SKAL comme l'organisme habilité à certifier les producteurs biologiques. SKAL inspecte et contrôle également que les exigences de production biologique sont satisfaites.

Concernant les importations en provenance des pays tiers (ceux qui ne sont pas sur la liste CE des pays tiers, comme décrit par le Règlement du Conseil (CE) No. 2092/91, article 11), les licences d'importation doivent être obtenues par le biais de LASER[19], basé à Roermond. Cette autorité est rattachée au Ministère de l'Agriculture, de la Gestion de la Nature et des Pêches.

3.2 Les importations de fruits et légumes biologiques

Bien que les Pays-Bas ne collectent pas de données officielles sur les importations de produits certifiés biologiques, ils sont un importateur majeur. Les sociétés néerlandaises jouent un rôle important dans le commerce d'import/export et de grandes quantités (jusqu'à 80 pour cent) sont réexportées, la plupart vers d'autres pays européens.

Il s'est avéré difficile d'obtenir des informations quantitatives fiables sur les importations biologiques. De plus, les entretiens avec les importateurs n'ont pas toujours donné des résultats précis sur les quantités importées. Certains négociants ont une politique stricte quant à la divulgation d'informations sur leurs importations, alors que pour d'autres le marché néerlandais n'est qu'une petite fraction de leur volume total commercialisé. Par exemple, EOSTA, le plus grand négociant biologique néerlandais de fruits et légumes, réalise 95 pour cent de son chiffre d'affaires total hors des Pays-Bas. Bien qu'il soit basé aux Pays-Bas, ses principaux marchés sont l'Europe de l'ouest (Allemagne, Royaume-Uni et Scandinavie) et les Etats-Unis. Un autre facteur de complication dans la compilation de données sur les importations de fruits et légumes biologiques réside dans le fait qu'une grande partie des importations passe par la Belgique (Anvers). Il n'est pas toujours facile d'obtenir les chiffres sur les importations de la part du pays d'origine. Ce qui suit est une estimation des importations, basée sur diverses sources d'information, y compris des entretiens avec des importateurs et des négociants.

Comme le montre le graphique 3, environ 35 pour cent de la production nationale de fruits et légumes biologiques (23 000 tonnes) restent dans le pays. De nombreuses sources ont indiqué qu'environ la moitié des fruits et légumes biologiques consommés aux Pays-Bas est importée. Ainsi, le marché national total des fruits et légumes biologiques est estimé à environ 42 000 tonnes, avec des importations se situant entre 17 000 et 22 000 tonnes. Il faut noter qu'il ne s'agit que d'un chiffre approximatif; en général, le pourcentage des importations dans le chiffre de la consommation totale de fruits biologiques est plus élevé (60 pour cent) que pour les légumes (40 pour cent), avec des fluctuations en cours d'année en fonction de la récolte nationale. Certains négociants ont indiqué que les importations de fruits biologiques augmentent rapidement, non seulement en valeur absolue, mais aussi par comparaison aux importations de légumes biologiques.

3.2.1 Composition des importations de fruits et légumes biologiques par produit

Le tableau 5 donne les estimations des importations de fruits et légumes biologiques par produit pour l'année 2000, sur la base d'entretiens avec des importateurs et des négociants du secteur des fruits et légumes biologiques aux Pays-Bas. Les pommes, les poires, les agrumes, les oignons, les bananes, le raisin, les kiwis et les tomates sont les principaux produits importés. Les mangues, les avocats, l'ail et le gingembre sont aussi importés, en plus petites quantités.

Tableau 5: Importations nettes de fruits et légumes certifiés biologiques (en tonnes), 2000

Produit

Estimations des importations pour la consommation nationale (en tonnes)

Pays d'origine

Agrumes

5 500 - 7 500

Italie, Espagne, Afrique du sud, Argentine, Israël, Australie

Pommes

2 500 - 3 500

Chili, Argentine, Brésil

Poires

1 500 - 2 500

Etats-Unis, Argentine

Oignons

500 - 1 000

Argentine

Bananes

750 - 1 000

République dominicaine, Colombie, Equateur, Pérou

Tomates

750 - 1 000

Espagne, Israël

Kiwis

2 500 - 3 500

Nouvelle-Zélande, Italie

Mangues

Moins de 500

Burkina Faso, Guinée, République dominicaine, Mexique, Israël, Brésil

Avocats

Moins de 500

Mexique, Espagne, Israël, Afrique du sud

Gingembre

Moins de 100

Brésil, Honduras, République dominicaine

Ail

Moins de 300

Argentine

Asperges

Moins de 100

Argentine

Raisin

Moins de 100

Argentine, Chili

Autres

n.d.

n.d.

TOTAL

17 000 - 22 000


Source: Calculs de l'auteur sur la base d'une étude de marché.
3.2.2 Les réexportations: destination et pourcentage

Il faut noter que le tableau ci-dessus tente d'identifier quelles quantités de produits importés sont consommées aux Pays-Bas. Les importations totales de fruits et légumes biologiques sont bien plus élevées, car les Pays-Bas, en raison de leur situation géographique et de leur infrastructure bien développée avec le grand port de Rotterdam, est une porte d'entrée importante pour le continent européen.

Les quantités précises des réexportations de ces produits n'ont pas pu être obtenues, mais pour certains produits seule une faible part est consommée localement. Par exemple, les importations totales de bananes biologiques sont estimées à environ 8 500 tonnes (chiffre préliminaire pour 2000), alors que la consommation nationale de bananes biologiques est estimée à environ 750 tonnes. Ainsi, plus de 90 pour cent des bananes biologiques importées sont réexportés.

3.3 Les principaux importateurs et leurs principaux produits (coordonnées en annexe)

Il existe quelques acteurs majeurs sur le marché biologique néerlandais des fruits et légumes. La plupart d'entre eux sont impliqués dans les importations, les exportations et le commerce national. Le marché biologique aux Pays-Bas est relativement petit, et en général ces sociétés opèrent à une échelle plus européenne que néerlandaise. Des calculs du Greenery ont estimé que, en 1998, les six principaux acteurs du marché détenaient les parts de marché suivantes dans le secteur des fruits et légumes biologiques (Groenten en Fruit, 03/12/99): Eosta (25 pour cent), Zann (21 pour cent), Odin (12 pour cent), Nautilus (11 pour cent), Bick (5 pour cent) et le Greenery (1,5 pour cent).

Sur la base d'entretiens avec des négociants et des importateurs, on peut s'attendre à ce que la part de marché du Greenery, par le biais de son entreprise Disselkoen Organic Bv, soit parmi les trois premières, surtout grâce à ses exportations biologiques. Il faut noter que la liste susmentionnée n'inclue pas Trabana. Spécialisé dans l'importation de fruits exotiques biologiques, Trabana fait partie des importateurs européens de bananes biologiques les plus importants, représentant environ 20 pour cent des importations européennes totales de bananes biologiques (année 2000).

3.4 Les contraintes à la croissance des importations

Bien que le marché biologique néerlandais augmente, divers facteurs pourraient entraver l'expansion future du marché et/ou des importations biologiques. Comme nous l'avons déjà mentionné, la volonté limitée du consommateur moyen de payer une prime de prix supérieure à une estimation de 20 pour cent par rapport aux produits conventionnels est importante. Tant que la différence de prix entre les produits conventionnels et biologiques reste du même ordre (parfois plus de 200 pour cent), on ne peut s'attendre à aucune augmentation nette de la demande.

Dans le même temps, la production biologique nationale de produits des régions tempérées (principalement des légumes) et de production sous serres (poivrons, tomates et concombres) rattrape son retard, stimulée par la politique gouvernementale de subventions pour la période de conversion. Pour ces produits, il est plus probable que les Pays-Bas vont devenir un exportateur biologique majeur au lieu d'un marché intéressant pour les importations. Ainsi, une augmentation des importations est plus probable pour d'autres produits, comme les fruits et légumes exotiques et de contre-saison.

Comme mentionné dans la section 2, il y a une certaine méfiance parmi les groupes de consommateurs vis-à-vis de la fiabilité des mécanismes de certification à l'étranger, ce qui est une contrainte supplémentaire à la croissance des importations. De plus, en général, les importateurs et les négociants expriment leur préférence pour les produits provenant de pays avec lesquels les distances de transport sont les plus courtes («aussi proche que possible, aussi loin que nécessaire»).

3.5 Les opportunités d'importation en provenance des pays en développement

Malgré toute la série de facteurs ayant un impact potentiellement négatif sur la croissance future de la demande en fruits et légumes biologiques en général, il existe aussi des opportunités d'augmentation des importations de certains produits provenant de pays tiers.

Les supermarchés, le débouché de ventes biologiques qui connaît la plus forte croissance, préfèrent vendre des produits toute l'année à un prix et une qualité stables. Cependant, actuellement, ils prétendent que seule une gamme limitée de produits satisfait ces conditions. Cela est confirmé par les recherches effectuées auprès de 125 gérants de supermarchés, selon lesquelles 61 pour cent des personnes interrogées étaient insatisfaits des produits biologiques, en particulier du rapport qualité-prix des fruits et légumes biologiques (EKO-Monitor, octobre 2000). Ainsi, afin de permettre des livraisons toute l'année dans les points de vente, les pays en développement, en particulier ceux de l'hémisphère sud, pourraient en profiter et approvisionner le marché néerlandais (et européen) pendant l'hiver de l'hémisphère nord, lorsque la production nationale est quasiment inexistante.

En second lieu, avec la sensibilisation croissante des consommateurs vis-à-vis de l'existence des produits biologiques et la méfiance croissante vis-à-vis des produits conventionnels, une augmentation des importations de fruits et légumes biologiques est probable pour les aliments non produits dans l'hémisphère nord, en particulier les produits exotiques. Les exemples sont, entre autres, les bananes, les mangues et les ananas.

Enfin, avec une infrastructure bien établie et un long passé en matière d'importations et de réexportations, les Pays-Bas constituent une porte d'entrée importante vers le marché du continent européen. Les négociants néerlandais sont très expérimentés et sont habitués à travailler avec des producteurs aux premiers stades de la conversion et de la certification. Même si la croissance du marché biologique néerlandais des fruits et légumes conserve son retard sur la croissance dans les autres pays européens, les importations vers les Pays-Bas devraient augmenter dans les années à venir.

4. Conclusions et opportunités commerciales pour les pays en développement

Le marché biologique néerlandais a gagné du terrain vers la fin des années 90. Avec l'appui de la politique gouvernementale, le nombre des exploitations certifiées biologiques a nettement augmenté, avec des taux de croissance atteignant 30 pour cent par an. En outre, les consommateurs se sont familiarisés avec le label biologique national (EKO-keurmerk), et les ventes biologiques ont augmenté de manière significative au cours des dernières années; cependant, la base de départ était réduite, et la croissance s'est effectuée à une vitesse inférieure à celle de nombreux autres pays européens. Néanmoins, le marché biologique néerlandais devrait continuer à se développer, et avec l'introduction de produits biologiques dans les principaux supermarchés depuis quelques années, un nouveau groupe de consommateurs a été touché.

Les consommateurs expriment en général leurs préoccupations à propos de leurs santé et de l'environnement, et montrent une préférence pour les aliments produits d'une manière (plus) durable; cependant, le principal facteur limitant la croissance future du marché biologique semble être le refus du consommateur néerlandais moyen de payer une prime de prix de plus de 30 pour cent au-dessus du prix des produits conventionnels.

De plus, vivant dans le troisième pays exportateur agricole mondial, les consommateurs néerlandais ont l'habitude de payer des prix bas pour les produits agricoles. La forte sensibilité au prix du consommateur conduit à ce qu'environ deux tiers des fruits et légumes produits localement soient exportés, principalement vers les pays proches des Pays-Bas, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni. Les producteurs et les exportateurs indiquent fréquemment qu'ils obtiennent des prix supérieurs à l'étranger; les consommateurs dans ces pays sont disposés à payer un prix plus élevé.

Le supermarché est un débouché de vente des produits biologiques de plus en plus important. En outre, les magasins biologiques spécialisés, qui restent le principal réseau de vente au détail (en 2000), devraient se professionnaliser dans les années à venir, afin de pouvoir continuer à concurrencer les supermarchés conventionnels. Beaucoup de négociants et informateurs clés interrogés voient dans un futur assez proche l'exemple du «supermarché biologique» à Rotterdam (voir section 2) comme le moyen de vente de la majorité des produits biologiques aux Pays-Bas.

Avec une politique gouvernementale visant à ce que plus de producteurs primaires se convertissent aux méthodes biologiques, la production nationale devrait poursuivre sa croissance au cours des années à venir. Sur la base des documents étudiés et des entretiens avec des acteurs clés des secteurs du commerce et des ventes de produits biologiques, il semble correct de conclure qu'il est plus probable que les Pays-Bas, exportateur agricole majeur, deviendra aussi un exportateur majeur de légumes biologiques, en particulier pour les produits des régions tempérées (principalement les légumes) et les produits de serre (poivrons, tomates et concombres).

Actuellement, les supermarchés trouvent difficile de fournir des produits frais biologiques toute l'année à leurs clients à des prix constants (encore plus pour les fruits que pour les légumes - qui sont pour la plupart produits localement). Ainsi, afin de garantir aux consommateurs des livraisons biologiques toute l'année, un fort potentiel d'importation existe pour les produits qui ne sont actuellement pas disponibles toute l'année. Ces livraisons de contre-saison offrent des opportunités évidentes aux pays de l'hémisphère sud, qui ont des avantages comparatifs pendant l'hiver de l'hémisphère nord pour fournir des fruits frais. Cela sera en particulier le cas des fruits périssables (comme le raisin), qui sont plus difficiles à stocker. Les possibilités pour les pays en développement d'exporter des fruits à noyau et des agrumes vers les Pays-Bas pourraient se heurter à une concurrence sérieuse de la part du secteur déjà bien établi des exportations biologiques en Espagne et en Italie. Le slogan souvent entendu «aussi près que possible, aussi loin que nécessaire» souligne que les importateurs (potentiels) tenteront d'acheter leurs produits dans les pays à partir desquels le transport vers les Pays-Bas sera le plus réduit.

Une seconde opportunité importante existe pour les fruits et légumes exotiques (qui ne peuvent pas être produits en Europe en raison des conditions climatiques). Ces produits sont importés, ce qui permet aux pays tiers d'alimenter le marché. Les opportunités pour les autres produits sont moins évidentes. Un important facteur potentiel de croissance réside dans une réduction de la différence de prix entre les produits biologiques et conventionnels.

Etant un importateur et réexportateur majeur, les Pays-Bas constituent une porte d'entrée attractive vers le marché biologique européen en général. Une infrastructure bien établie et un long passé en matière d'importations et de réexportations aux Pays-Bas font du pays un portail significatif vers le continent européen. La plupart des produits entrant aux Pays-Bas par son port de Rotterdam continuent leur voyage vers les pays voisins et la Scandinavie. Les négociants néerlandais sont très expérimentés et sont habitués à travailler avec des producteurs dès les premiers stades de conversion et de certification. Cette expérience pourrait être d'une grande utilité pour les exportateurs biologiques potentiels dans les pays en développement.

Références

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http://www.ecomarkt.nl/boerenmarkt/
Distrifood, 2001, Supers overvleugelen natuurvoedingsspeciaalzaken, 24 March 2001, in: www.agriholland.nl/nieuws

ITC, Organic food and beverages, World Supply and Major European Markets,

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LEI, Biologisch landbouw en Nederlandse consument (Organic Agriculture and the Dutch Consumer), Wageningen University and Research Centre, The Hague, March 2000

LNV, An organic market to conquer; Policy Document for Organic Agriculture 2001-

2004, Ministry of Agriculture, Nature Management and Fisheries, The Hague, September 2000

LNV, Knelpuntenstudie biologische landbouw (Bottle-necks in Organic Agriculture), study done by KPMG for the Ministry of Agriculture, Nature Management and Fisheries, The Hague, September 2000

LNV, Evaluatie Plan van Aanpak Biologische Landbouw 1997-1999, Expertise centrum LNV, Ede, August 2000

Michelsen, et al, The European Market for organic Products, Growth and Development, Organic farming in Europe: Economics and policy, Volume 7, 1999

Platform Biologica, EKO-Monitor, various issues (February 2001, October 2000, May 2000, January 2000, October 1999), Utrecht, the Pays-Bas

Platform Biologica, Op zoek naar nieuwe klanten, (Looking for new customers), Conference, September 2000

Productboard for Horticulture, De Nederlandse biologische groenten- en fruitsector in opmars?, Wilco van den Berg, Zoetermeer, September 2000

Rabobank, Biologische groeistuipen, Een verkenning van de ontwikkeling van aanbod en vraag in de biologische sector, Utrecht, March 2000

Rabobank, Biologische landbouw, Utrecht, May, 1998

USDA, Organic Products, Market for U.S. Apples and Pears, Foreign Agricultural Service, November, 2000

Annexe

Contacts utiles

Opérateurs commerciaux

ZANN Bio-Center
Director: W. Rog
Marconistraat 1-11,
NL-3029 AE Rotterdam
Tel: +31-10-4775688
Fax: +31-10-4775070

Eosta BV
P.O. Box 348
2740 AH Waddinxveen
Netherlands
e-mail: [email protected]
website: www.eosta.com
Tel: 0031 (0) 180 63 55 00
Fax: 0031 (0) 180 63 83 43

Odin International BV
Director: K. Bakker
Postbus 225
4190 CE Geldermalsen
Tel: +31-345-577133
Fax: +31-345-576848

Trabana BV
Latexweg 12
1047 BJ Amsterdam
Tel: (31) - 20 407 4455/33
Fax: (31) - 2- 497 2990
[email protected]

Udea BV
Vluchtoord 41
5406 XP Uden
Tel.: +31 413 256700
Fax: +31 0413 256156
http://www.udea.com

The Greenery International
Ben Linthorst
Postbus 79
2990 AB Barendrecht
Tel: (31) 180 - 655140
Fax: (31) 180 - 655201

Nautilus Coöperatie
Henk Leenstra
Bronsweg 22
NL-8222 RB Lelystad
Tel: +31-320-237000
Fax: +31-320-280155
Agr. Production

Coöperatie Biofruit
Harmen Peters
Eltenseweg 1,
NL - 6915 KA Lobith Pays-Bas
Tel: +31-316-542042
Fax: +31-316-542327
Activities: marketing association for fruit

Products Manager Organics
Albert Heijn
Ms. L. van Gast,
Proviancialeweg 11
Postbus 3000, 1500 HA Zaandam
Tel: +31-75-6592218
Fax: +31-75-6598644
[email protected]

De Nieuwe Weme BV
Postbus 90
8440 AB Heerenveen
Tel: +31-513-630333
Fax: +31-513-650170
Retailer

Konmar BV
De Werf 13
2544 EH Den Haag
Tel: +31-70-3215121
Fax: +31-70-3291174
Retailer

NWO (De Natuurwinkel/
Gimsel/De Groene Winkel)
Mr. Hartveld
Postbus 193
3840 AD Harderwijk
Tel: +31-341-464211
Fax: +31-341-464204

De Groene Passage (Gimsel),
Mariniersweg 1-31,
3011 NB Rotterdam
Tel: 31 - 1- 233 1933

Organisations du secteur biologique

Platform Biologica
Postbus 12048, 3501 AA Utrecht
Tel: +31-30-2300713
Fax: +31-30-2304423
[email protected]
www.platformbiologica.nl
Umbrella association for organic sector

LBI-Louis Bolk Instituut
E.T. Lammerts van Bueren
Hoofdstraat 24
NL-3972 LA Driebergen
Tel: +31-343-517814
Fax: +31-343-515611
[email protected]

Landelijk Platform Biologische
Boeren
markten
Jeep ter Heiden
Postbus 353,
NL - 1900 Castricum, Pays-Bas
Tel: +31-251-67 15 07
Asociation for organic farmers markets

VBP Vereniging biologische
producenten
Edisonstraat 26,
NL - 3817 VN Amersfoort
Pays-Bas
Tel: +31-33-4617734
Association of organic producers

Autorités nationales réglementant l’importation de produits biologiques

Ministry of Agriculture LASER
P.O. Box 965
6040 AZ Roermond
Tel: +31-475-355555
Fax: +31-475-318939

Autres contacts utiles

CBI - Centre for the Promotion
of Imports from developing countries
WTC Beursbuilding, 5th floor
Postbus 30009
3001 DA Rotterdam
Tel: +31-10-2013434
Fax: +31-10-4114081

Skal
P.O. Box 384,
NL-8000 AJ Zwolle
Tel: +31-38-4268181
Fax: +31-38-4213063
[email protected]
www.skal.com
Inspection, Certification

LEI-DLO
Agricultural Economics Research
Institute
Postbus 29703
2502 LS The Hague
Tel: +31-70-3308341
Fax: +31-70-3615624
[email protected]

Wageningen University,
Department of Ecological
Agriculture and Society
Prof. Dr. E.A. Goewie
Haarweg 333, NL - 6709 RZ
Wageningen Pays-Bas
Tel: +31-317-484448
[email protected]
http://www.dpw.wageningen-ur.nl/eas/

Rabobank Utrecht
Stafgroep Duurzame
ontwikkeling
Mr. Krouwel
Director Sustainable
Developments
P.O. Box 17100
3500 HG Utrecht
Tel: 31 - 30 - 216 3524
Secretary: Ms. Heuvel
[email protected]

American Embassy
Philip A. Letarte
Agricultural Councelor
Lange Voorhout 102
2514 EJ The Hague
Tel: (31) - 70 - 310 92 99
Fax: (31) - 70 - 365 7681

Ministry of Agriculture, Nature
Management and Fisheries (LNV)
Bezuidenhoutseweg 73
2594 AC Den Haag
Paul Davina: 070 - 378 5507
Gabrielle Nuytens: 070 - 378 4665

Productboard for Horticulture
Mr. Wilco van den Berg
Louis Pasteurlaan 6
2700 AG Zoetermeer
Tel: 079 - 347 07 07
Fax: 079 - 347 04 04
[email protected]


[18] Dans la CE, on produit généralement beaucoup moins de fruits biologiques que de légumes biologiques.
[19] LASER: Landelijke Service bij Regelingen (Service National de Réglementation).

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