III - RÉSULTATS ET ANALYSE

Données socio démographiques

Tableau 1.1 Répartition par sexe et par âge

De ces répartitions par sexe et par âge, il ressort que 88% des femmes enquêtées sont en âge de procréer. Pour les hommes, le pourcentage est de 73,01%. Tous les résultats qui suivent sont donnés en pourcentage.

Tableau. 1.2 Répartition selon le niveau d’instruction

Plus de la moitié de la population touchée a au plus le niveau du CMII (Cours Moyen Deuxième Année). 16,39% sont illettrés, avec une pointe de 42,2% à l’Extrême Nord.

Connaissance sur les grossesses

Tableau 2.1 Grossesses précoces

Les grossesses précoces sont mal connues des populations en général et de celles de la province de l’Est en particulier, où 8,34% seulement de sujets savent que c’est une grossesse survenant avant l’âge de 18 ans. Cela est certainement dû à la tendance qules jeunes de cette province à entrer prématurément dans la vie sexuelle. Il nous a été rapporté que les filles de 12 à 13 ans se font développer artificiellement les seins par des techniques traditionnelles afin de paraître plus mûres qu’elles ne le sont aux yeux des hommes. La majorité pense qu’une grossesse précoce est une grossesse survenant avant l’âge de 15 ou 16 ans.

Tableau 2.2 Grossesses tardives

De façon générale, il est reconnu dans les sites de l’enquête que la femme peut faire des enfants jusqu’à 45 ans et même au-delà car c’est Dieu qui donne et qui doit cesser de donner, a-t-on dit au Sud et au Centre. C’est pour cette raison que 18,29% seulement des 688 personnes enquêtées savent que les grossesses tardives sont celles qui surviennent après l’âge de 35 ans: 16,13% à l’Est, 21,27% au Centre.

Tableau 2.3 Grossesses rapprochées

62,51% des personnes enquêtées reconnaissent que la femme ne doit pas concevoir chaque année. Cette connaissance varie d’une province à une autre. Si le Sud, l’Est et l’Extrême Nord ont sensiblement le même niveau de connaissance (70% environ), le Centre n’est qu’à 36,57%. Ce qui pourrait justifier l’attitude pro nataliste et la recherche effrénée des enfants de sexe masculin constatées dans la région. Au regard du faible niveau de connaissance des populations sur les grossesses à risque et les grossesses précoces et tardives, le projet devra développer une stratégie d’IEC pertinente.

Tableau 2.4 Connaissance des inconvénients dus a ces grossesses précoces, tardives, rapprochées

Les populations savent à 71,19% que ces grossesses sont préjudiciables à la santé de la mère et de l’enfant surtout les grossesses rapprochées et précoces qui peuvent dans certains cas entraîner la mort de l’un ou de l’autre, voire des deux.

Tableau 2.5 L’âge idéal de la première maternité est de 18 ans

Si 53,14% de personnes savent que l’âge de la première maternité devrait être de 18 ans, près de 47% pensent qu’elle doit intervenir entre 14 et 16 ans. Cette moyenne générale de 47% est plus élevée au Sud où elle est de 65%.

Connaissance sur l’espacement de naissance: méthodes de contraception

Tableau 3.1 Connaissance de l’âge d’espacement de deux naissances consécutives est de 2 ans au moins

L’intervalle entre deux naissances consécutives d’un minimum de deux ans semble bien connu dans les quatre provinces; car, semble-t-il, l’espacement des naissances a toujours été ainsi de générations en générations dans les zones d’enquête, sans utilisation des méthodes modernes d’espacement de naissance. En effet, on attendait que l’enfant commence à marcher pour en faire un autre.

Tableau 3.2. Connaissance d’au moins deux méthodes modernes d’espacement de naissance, préservatif et abstinence

Tableau 3.3. Connaissance d’au moins trois méthodes modernes d’espacement de naissance, abstinence, préservatifs pilule, injectables

Tableau 3.4 Connaissance d’aucune méthode d’espacement de naissance

La méthode la plus connue est l’abstinence (70%). Le préservatif, la pilule et les injectables sont relativement connus. Cette connaissance reste très faible car moins de 19% des interviewés ont pu citer deux méthodes de contraception. Au Sud, 40,39% n’ont pu citer une méthode moderne de contraception. Tout cela est dû à l’intérêt plus ou moins prononcé d’une majorité de la population pour les méthodes naturelles et traditionnelles qui, en plus de leur disponibilité, ont un coût très faible. Ont recours à ces méthodes, les individus âgés, ceux qui ont un niveau d’instruction très bas ou tout simplement ceux qui restent très attachés à la tradition et qui parfois n’ont jamais séjourné hors de leur village.

Connaissance des mst

Tableau 4.1 Connaissent au moins deux MST

Tableau 4.2 Connaissent au moins trois MST

Tableau 4.3 Ne connaissent aucune MST

L’existence des MST est bien connue dans l’ensemble des villages d’enquête. Leur prolifération dans ces zones et les dégâts qu’elles ont dû créer en sont peut-être les principales justifications; car plus de 80% des enquêtés ont pu citer trois MST. Les plus citées sont: la syphilis, la blennorragie, le sida et l’herpès. Les jeunes femmes semblent mieux connaître ces maladies par rapport aux jeunes hommes: 84,5% contre 73%.

Tableau 4.4 Connaissance des modes de transmission

La voie sexuelle est le mode de transmission le plus connu: 82,31% de la population le citent. Les hommes sont les mieux informés dans ce domaine: 89,08% mais les jeunes hommes, cible la plus vulnérable, le sont moins: 71,98%.

Connaissance des moyens de prévention des mst

Tableau 4.5 Connaissent au moins une méthode de prévention (fidélité ou abstinence)

Tableau 4.6 Connaissent au moins deux méthodes de prévention, condom et fidélité ou condom et abstinence.

Tableau 4.7 Ne citent aucune méthode de prévention

La fidélité et l’abstinence sont connues de 40,25% de la population enquêtée. Toutefois à l’Extrême Nord, 15,76% seulement des enquêtés les ont citées. Le condom et la fidélité ou le condom et l’abstinence sont plus connus à l’Est: 87,1% que dans les autres provinces. Cela s’explique peut-être par les multiples projets de lutte contre les MST/SIDA qui y sont implantés. Globalement, quatre sujets sur cinq connaissent une ou plusieurs méthodes de prévention. Des efforts doivent cependant être faits dans le Sud où environ le tiers de la population ne connaît aucune méthode de prévention, bien que cette population soit consciente de la gravité du fléau.

Connaissance de l’importance de la vaccination

Tableau 5.1: Savent que la vaccination est une bonne chose pour la santé de l’enfant

Plus de 90% des personnes interrogées savent que la vaccination sert à protéger l’enfant contre les maladies. Ils ont déjà sûrement réalisé qu’un enfant vacciné normalement jouit d’une meilleure santé que celui qui ne l’est pas. Les jeunes hommes sont plus avancés que les autres cibles à cause probablement de leur niveau d’instruction supérieur à celui des autres. On parle de la vaccination dès le CMI.

Tableau 5.2 Connaissent l’âge de vaccination de l’enfant dès sa naissance

Si les personnes interrogées connaissent suffisamment le but de la vaccination, l’âge à partir duquel l’enfant doit recevoir le premier vaccin dès sa naissance n’est connu que par 56,34% des enquêtés. En effet, es gens pensent que l’enfant peut recevoir son premier vaccin à n’importe quel moment durant sa première année de vie.

Tableau 5.3 Les gens qui connaissent au moins un type de vaccin

Il ressort que 82,05% des personnes enquêtées connaissent au moins un type de vaccin. Les vaccins les plus cités sont: le BCG, la polio, la rougeole, la coqueluche et le tétanos. En conclusion, il faut noter que le niveau de connaissance dépend du thème traité. Ainsi, il ressort globalement que les MST, types, modes de transmission et méthodes de prévention, sont bien connus à 81,40% des populations. Il en est de même, mais dans une moindre mesure, de la vaccination, de son importance, de l’âge de vaccination et des différents types de vaccination: 76,58%.

Quant aux grossesses, elles restent assez mal connues des populations: 47,34%. D’où la nécessité d’y accorder une importance capitale dans les activités d’IEC.