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Annexe IV. Rapport journalier du 1er avril 2002


L’Atelier régional sur la méthodologie d’élaboration et de mise en œuvre des stratégies sectorielles de communication multimédia et des politiques nationales de communication pour le développement a débuté le lundi 1er Avril 2002 à Niamey au Palais des Congrès à partir de 10 h.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Son Excellence, Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, assurant l’intérim de Madame la Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de l’Intégration Africaine, en présence des membres du gouvernement nigérien, de représentants des missions diplomatiques, des organisations internationales et interafricaines et des délégués du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, du Nigeria, de la Sierra Leone, du Sénégal, du Togo et du Niger.

Trois allocutions ont été prononcées à la cérémonie d’ouverture.

Tout d’abord, Madame Roodkowsky, Représentante de l’UNICEF au Niger, après avoir justifié l’appui de son institution à cet atelier régional, a rappelé les résultats obtenus par l’UNICEF dans le cadre du programme de coopération avec le Niger dans le domaine de la communication: plaidoyer soutien aux médias nationaux, mobilisation sociale, partenariat avec la chefferie traditionnelle, renforcement des capacités en communication, etc...

Lui succédant, M. Gérard Bernard, Représentant de la FAO au Niger a expliqué pourquoi la FAO est engagée dans la communication pour le développement. Il s’agit de relever les défis du développement durable, partager les connaissances et les expériences pour le progrès de l’homme et développer le partenariat avec la CEDEAO à travers la contribution à la définition des politiques nationales de communication pour le développement. M. Bernard a réaffirmé la nécessité pour les projets et programmes de développement de se doter d’un volet communication avec des objectifs cohérents en vue de susciter la participation effective des populations concernées. Tout en soulignant les objectifs de cet atelier, qui sont d’échanger et de partager l’expérience de la FAO et les leçons apprises en Afrique francophone et lusophone, Monsieur Bernard a invité les participants à prendre en compte le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication à travers l’initiative RANET et les centres d’information pour le développement au Niger.

Enfin, prononçant l’allocution d’ouverture, Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, au nom de son collègue en charge des Affaires Etrangères, a souligné avec force l’intérêt que le gouvernement nigérien accorde à la problématique de la communication pour le développement. Il s’agit de faire de la communication “un puissant outil de développement et un moyen efficace d’ouverture dans un village planétaire”. Il a ensuite invité les participants à tirer le maximum de leçons dans le domaine de la définition des politiques nationales de communication pour le développement et dans celui des méthodologies d’élaboration des stratégies sectorielles.

Après la cérémonie officielle d’ouverture, le Professeur Alfred E. Opubor, Consultant FAO, a fait un exposé introductif sur les enjeux de la conception et de la mise en œuvre des politiques nationales d’information et de communication pour le développement durable en Afrique.

Il a identifié plusieurs défis à relever qui constituent en même temps des questionnements préoccupants.

Autant de questionnements qui ont suscité des réflexions et des contributions de la part des participants. Les interventions se sont focalisées sur des questions essentielles:

Dans l’ensemble, les intervenants ont apporté des éléments de réponse et le Pr. Opubor a développé un argumentaire sur le pourquoi d’une politique nationale d’information et de communication à la satisfaction de l’assistance.

Intervenant à son tour dans l’après-midi, Monsieur Jean-Pierre Ilboudo, spécialiste de la communication pour le développement au siège de la FAO à Rome, a fait un exposé sur la PNCD en insistant particulièrement sur les définitions des politiques, les stratégies nationales et sectorielles de communication après dix ans d’expériences.

Sur la méthodologie d’élaboration de la PNCD, Monsieur Ilboudo a défini 8 étapes:

1. l’identification des thèmes et secteurs de la communication;

2. l’élaboration d’un document de référence pour les consultants nationaux comportant les grandes options du développement économique, politique, social et culturel du pays;

3. l’organisation d’un atelier pédagogique à l’intention des consultants nationaux;

4. la réalisation des études thématiques et sectorielles;

5. l’organisation de rencontres régionales pour identifier les besoins en information et en communication des communautés rurales;

6. la réalisation d’un document de synthèse des études effectuées sur le terrain;

7. l’organisation d’un atelier national de définition de la PNCD;

8. l’élaboration d’un programme national de communication pour le développement..

Monsieur Ilboudo a ensuite tiré les leçons méthodologiques des expériences du Mali, de la Guinée-Bissau, du Cap-Vert, de la République centrafricaine, du Burkina Faso et du Niger. Puis, il a fait des considérations générales sur l’interdépendance entre la communication et les autres secteurs et domaines du développement et sur les notions de participation et de démocratie. Enfin, il a insisté sur l’importance du cadre juridique et institutionnel et sur la nécessité de recourir à une approche multimédia.

Les débats qui ont suivi l’exposé de Monsieur Ilboudo ont mis en relief les problèmes de continuité dans la gestion de la communication au sein des administrations publiques, la nécessité d’intégrer la mise en œuvre dans le processus de l’élaboration de la PNCD.

D’autres idées ont été développées autour des mécanismes de pilotage et d’évaluation des impacts et pertinences des programmes de développement.

Après cette séance, Mme Balsama Rabetokotany a fait une présentation du projet RANET du Centre africain d’Application de la météorologie au développement (ACMAD).

Ce projet RANET, grâce à une combinaison de la radio et d’Internet, permet de mettre les données et services météo à disposition des utilisateurs finaux. Il permet, entre autres,

- d’assurer la télécommunication de l’information auprès de la population du monde traditionnel;

- de résoudre le problème de la circulation de l’information et de combler les lacunes en information, en répondant aux besoins d’utilisateurs isolés.

L’exemple de l’Ouganda a été présenté par un des membres de l’ACMAD. Les échanges qui ont suivi l’exposé ont donné l’occasion à Monsieur Mohamed Sadeck Boulaya, directeur général de l’ACMAD, d’apporter un éclairage technique aux différentes interrogations liées aux applications météorologiques. Les participants ont manifesté un vif intérêt pour les applications de ces nouvelles technologies au développement du monde rural.

Après quelques informations pratiques données par les organisateurs, la séance a pris fin à 18h.

RAPPORT JOURNALIER DU 2 AVRIL 2002

La séance du mardi 2 avril a débuté à 9 h. Le Président de séance Monsieur Ibrahima Sané a d’abord présenté les nouveaux venus (deux Ivoiriens et un Sénégalais). Il a ensuite annoncé la non participation de la Chargée de communication de la CEDEAO, Adrienne Diop à l’atelier. Puis, M. Sané a présenté le programme de la journée avant de donner la parole à Jean-Pierre Ilboudo pour une communication sur le sens même de la PNCD. Dans son exposé, Ilboudo a fait ressortir l’importance de l’élaboration des instruments de structuration pour une action globale dans le domaine de la communication.

Selon lui, la PNCD est un cadre de référence pour les partenaires au développement et un guide d’action pour les acteurs nationaux du développement. Elle définit les objectifs généraux à atteindre et les objectifs liés aux grandes options et orientations du développement économique, politique, culturel et social du pays. Il s’agit, selon M. Ilboudo, d’un processus d’échange, de dialogue qui implique avant tout un changement de comportement. Il n’est pas seulement l’apanage des journalistes des communications, mais de tous les acteurs au développement.

Le cas du Mali

Cette introduction par Jean-Pierre Ilboudo a été suivie de l’étude des cas.

Concernant l’étude du Mali, Cheick Hamalla a tout d’abord expliqué le contexte dans lequel est intervenue la PNCD: juste après la chute du régime autoritaire en 1991, l’atelier de définition de la PNCD qui a été voulu par les autorités de la 3ème République. M. Hamalla a expliqué la méthodologie utilisée: constitution de cinq groupes de travail; recrutement d’experts nationaux et internationaux; tenue de l’atelier national qui a abouti à la naissance du document final sur les grandes lignes de la PNCD au Mali.

Elaboration de la PNCD auMali

ATOUTS

CONTRAINTES

- Volonté politique affichée des autorités
- Disponibilité des partenaires
- Existence de structures d’appui (CESPA, CNIES, Radio rurale)

- Nombre élevé de participants
- Non préparés pour l’élaboration de la PNCD
- Non implication du monde rural

Mise en œuvre de la PNCD au Mali

ATOUTS

CONTRAINTES

- Document de référence pour l’Etat, les partenaires internes et externes au développement
- Document largement diffusé

- Non disponibilité des fonds
- Perte de mémoire
- Cadre juridique institutionnel PNCD non précisé

Le cas dela Guiné-Bissau

Présentant la stratégie nationale de communication pour le développement en Guinée-Bissau, M. Barreto Carvalho a tout d’abord expliqué le contexte de guerre qui a fortement perturbé les travaux de la PNCD. Mais avec l’accalmie, la PNCD a vu le jour.

Elaboration de la PNCD en Guinée Bissau

ATOUTS

CONTRAINTES

- Document disponible pour les autorités et les acteurs au développement.
- Premier travail de fond sur la communication pour le développement

- Temps très court pour la préparation de la stratégie
- Difficulté d’engager des consultants
- Choix difficile des partenaires
- But de la stratégie non expliqué
- Faible implication des décideurs

Mise en œuvre en Guinée Bissau

ATOUTS

CONTRAINTES

- Documents de portée nationale au service du développement
- Ventilation du document

- Non identification des partenaires financiers
- Inexploitation du document par les autorités

Le cas du Burkina Faso

Le Burkina Faso, s’est, selon Pr. Balima, inspiré des premiers pays et a su profiter d’une certaine expertise: consultation de la base au sommet avec en boucle un atelier national.

Elaboration de la PNCD auBurkina Faso

ATOUTS

CONTRAINTES

- Méthode de participation impliquant tous les acteurs au développement
- Appui des autorités et des partenaires au développement

- Non respect des délais par les consultants
- Temps relativement insuffisant
- Difficulté de transport

Mise en œuvre au Burkina Faso

ATOUTS

CONTRAINTES

Pas encore débuté


Le cas du Niger

Le Niger, selon le Pr. Diallo, a, tout comme le Burkina, bénéficié de l’expérience du Mali et de la Guinée-Bissau pour élaborer sa stratégie. Une enquête a été faite au niveau n°1 qui a abouti à l’atelier national.

Elaboration de la PNCD au Niger

ATOUTS

CONTRAINTES

- Volonté politique
- Partenaires au développement
- Implication de tous les Nigériens dans le processus.



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