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Annexe VII. La situation de l’Information et de la Communication au sein de la CEDEAO par Adrienne Yandé Diop, Directrice de la Communication de la CEDEAO


Abuja mars 2002

Madame le Ministre des Affaires Etrangères, chargée de l’Intégration africaine,

Monsieur le Ministre des Transports et de la Communication,

Monsieur le Représentant de la FAO,

Monsieur le Représentant du PNUD,

Mesdames et Messieurs les Représentants d’Institutions Internationales,

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais tout d’abord exprimer mes sincères remerciements à la FAO et au PNUD pour avoir organisé cet atelier sur «les méthodologies d’élaboration et de mise en œuvre des stratégies sectorielles de communication multimédia et des politiques nationales de communication pour le développement». J’émets l’espoir que ce premier atelier soit le début d’une collaboration durable et bénéfique à nos Institutions.

Ma gratitude va également au gouvernement Nigérien qui a accepté d’abriter cette rencontre combien importante pour la CEDEAO. Sa disponibilité est une manifestation de plus, de son engagement à la réalisation des objectifs de la CEDEAO, de l’intégration économique de notre sous-région.

Le Secrétaire exécutif se félicite de la tenue de telles assises, car elles viennent compléter et renforcer ce que nous essayons de faire au niveau communautaire. En effet, le thème qui nous réunit constitue une préoccupation majeure de notre Institution.

Un bref rappel des objectifs, des mécanismes et des activités de la CEDEAO vous édifieront sur cette réalité, si besoin en était.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été créée en 1975. Elle a pour objectif de promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective de la mise en place d’une union économique en Afrique de l’Ouest. Cette intégration devrait permettre d’améliorer le niveau de vie des populations, d’assurer la croissance économique, de promouvoir les relations entre les Etats membres et contribuer au progrès et au développement global du continent africain.

La CEDEAO base son action sur les principes fondamentaux suivants:

Pour fonctionner la CEDEAO s’est dotée des Institutions suivantes:

La CEDEAO a un certain nombre de réalisations à son actif dans les secteurs suivants:

Vous voyez donc, le développement dans son acception la plus large est au centre de nos activités. Tous les secteurs qui contribuent au développement d’un pays font l’objet de programmes et de projets spécifiques. Et pour aider au développement, pour consolider les acquis, il est nécessaire d’avoir une politique de communication adéquate.

Le rôle de la Communication dans toute activité de développement n’est plus à démontrer.

Création du département de l’Information

C’est en 1990, constatant le déficit en information sur la CEDEAO, la méconnaissance des populations de leur organisation et pour sous-tendre les activités de notre Communauté, que la division de l’information a été érigée en département de l’Information. Il est devenu département de la Communication en 2000, à la faveur de la restructuration du secrétariat, avec une mission plus large et qui prend en compte le formidable révolution dans le secteur des nouvelles technologies de l’Information et de la Communication.

Ce département a pour mission de promouvoir la CEDEAO en tant qu’organisation, de mettre en exergue ses activités et ses programmes. Il s’agit de faire connaître cette Institution auprès des citoyens de l’Afrique de l’Ouest, des organisations régionales et internationales, de nos partenaires, des opérateurs économiques, du grand public en général.

Pour y parvenir, les moyens classiques de communication et de relations publiques sont utilisés, à savoir les médias, les conférences de presse, les séminaires d’information et de sensibilisation, les publications, les documentaires, les productions audiovisuelles, la publicité, le site web et toutes autres activités jugées adéquates.

Les textes

En 1990, La CEDEAO a formulé une Politique et un Programme d’information. Quatre ans plus tard, en 1994, l’Institution sous-régionale se dote d’un Programme Prioritaire d’Actions en matière d’Information. Ce programme avait pour objectif de lever les obstacles majeurs aux efforts d’intégration, en mettant en place des instruments permettant une participation, voire une appropriation des projets d’intégration par les populations. Face aux difficultés inhérentes à la mise en œuvre de ce programme et aux résultats modestes enregistrés, une Nouvelle Politique d’Information et de Communication de la CEDEAO a été adoptée par les Ministres de l’Information et de la Communication de nos Etats membres en décembre 2000.

Cette Politique réaffirme que l’ignorance des populations des objectifs, programmes et activités de la CEDEAO constituent des obstacles majeurs qui entravent les efforts d’intégration de la CEDEAO. Cette Nouvelle Politique vise donc à accroître la diffusion des informations sur les objectifs et réalisations de la CEDEAO, à faciliter la sensibilisation des citoyens ouest-africains concernant leur organisation en vue de renforcer leur sentiment d’appartenance à la Communauté et partant, les inviter à une participation plus active au processus d’intégration. Leur adhésion aux projets ainsi obtenue, ils ont plus de chance de réussir.

Les principaux axes de cette Nouvelle Politique d’Information et de Communication sont:

Dans le but réaffirmer leur adhésion à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont adopté en décembre 2000, une Déclaration de principes sur la pratique du journalisme, la protection de la profession et le rôle des praticiens des médias dans le processus d’intégration de l’Afrique de l’Ouest.

Activités

Dans le cadre de sa mission le Département de la Communication a entrepris un certain nombre d’activités, notamment:

Contexte médiatique de l’Afrique de l’Ouest

Les années quatre vingt dix ont été marquées par un développement sans précédent des moyens d’information. La consolidation des valeurs démocratiques en Afrique de l’Ouest et le pluralisme politique ont contribué à la multiplication des titres et des stations de radios et de télévision. Au pluralisme politique a succédé le pluralisme médiatique marqué surtout par l’essor des organes privés.

Cependant si cet essor s’est traduit par une diversification des médias et un traitement de l’information pluriel et plus équilibré au niveau national, il n’a pas eu d’impact au niveau de la couverture de l’actualité au niveau régional. En effet, la couverture des évènements dans les pays de la sous-région est toujours dominée par les médias internationaux et reprise au plan national. De manière générale, l’actualité chez nos voisins, même les plus immédiats, est toujours présentée sous un angle extérieur. Cette situation donne lieu aux mêmes reportages uniformes produits par les «grandes chaînes» et diffusés dans tous les pays. Les moyens financiers des organes d’information ne leur permettent pas d’avoir des correspondants dans les pays de la sous région, ni même de dépêcher des envoyés spéciaux lors d’évènements importants. Il est temps d’avoir des informations sur l’Afrique de l’Ouest produite par les africains.

Projets/Perspectives

Pour pallier les insuffisances soulevées, la CEDEAO souhaiterait collaborer avec certaines Institutions, parmi lesquelles la FAO pour organiser de façon régulière sur des thèmes d’intérêt communs, des séminaires de formation et de spécialisation à l’intention des journalistes de l’Afrique de l’Ouest. La création d’un réseau de journalistes spécialisés dans la couverture des questions agricoles serait très utile pour la sous-région, quand l’on connaît les enjeux que constituent, le développement de l’agriculture, l’autosuffisance et la sécurité alimentaires. Cette initiative serait appuyée par la création d’un banque de données sur l’agriculture dans les pays de la CEDEAO et de l’information agricole.

La CEDEAO soutiendrait et participerait également à la mise en œuvre de certains projets notamment:

Conclusion

Si le paysage médiatique de l’Afrique de l’Ouest s’est réellement métamorphosé durant ces dix dernières années, il n’en reste pas moins qu’il reste encore des obstacles à franchir. Le cadre juridique régissant la profession et les organes d’information a besoin de toilettage dans la plupart des pays membres de la CEDEAO. Il est également manifeste que les journalistes ouest africains dans leur grande majorité, n’évoluent pas dans un environnement permettant un plein épanouissement professionnel. Les salaires, les conditions de travail, le contexte politique et économique ne sont pas toujours les meilleurs.

La CEDEAO a pour objectif d’intégrer les peuples, les économies, d’harmoniser les politiques et les structures, de promouvoir la coopération entre les Etats afin d’assurer la croissance et améliorer le niveau de vie des populations. Vaste programme dans lequel la Communication a un rôle fondamental à jouer. Qui mieux que les communicateurs, les journalistes peuvent contribuer au rapprochement des peuples et des nations? Quelles structures sont plus à même que les médias de véhiculer instantanément les messages, de rapporter les évènements d’un pays à un autre, d’exprimer les pensées et les opinions émanant de n’importe quel endroit de la planète. Les médias sont indispensables pour véhiculer les activités et les projets, les succès et les échecs en un mot les réalités d’un Etat, d’un peuple ou d’une Institution. La CEDEAO ne fait pas exception.

Grâce aux médias les liens sociaux ont été bouleversés. Des solidarités nouvelles sont apparues et des liens inattendus se sont crées depuis l’avènement du village global. Les peuples de l’Afrique de l’Ouest ne devraient pas manquer cette formidable opportunité de réécrire l’histoire, de se retrouver pour conduire ensemble leur destin commun.

Je vous remercie de votre attention


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