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Conférence internationale sur la contribution des critères et indicateurs
pour la gestion forestière durable: perspectives futures
CICI - 2003
Février 2003, Guatemala City, Guatemala

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

La Conférence internationale sur la contribution des critères et indicateurs de la gestion forestière durable: Perspectives d'avenir (CICI - 2003) a été accueillie par les Services forestiers nationaux du Guatemala (Instituto Nacional de Bosques, INAB) à Guatemala City du 3 au 7 février 2003, avec le concours de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et les gouvernements de Finlande et des Etats-Unis.

La CICI - 2003 a rassemblé 109 participants représentant 73 gouvernements, organisations internationales, processus de critères et indicateurs, et des groupes du secteur privé et d'obédience non gouvernementale, pour envisager les moyens de : 1) renforcer l'élaboration et l'application des critères et indicateurs de la gestion forestière durable; 2) favoriser l'engagement politique à s'en servir; 3) contribuer aux travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) et aux initiatives internationales qui portent sur les indicateurs ayant trait au développement durable.

La CICI - 2003 a reconnu le rôle des critères et indicateurs dans l'avènement d'une compréhension commune de la gestion forestière durable, dans la coordination de la collecte et de la diffusion des données, le suivi et l'évaluation de l'état des forêts, et dans l'inflection des politiques et pratiques nationales ainsi que dans la coopération internationale en matière forestière. Elle a également reconnu que la durabilité est un concept dynamique et que les critères et indicateurs sont appelés à évoluer pour refléter l'expérience acquise, les informations scientifiques nouvelles et l'évolution des valeurs de la société. En traçant des "perspectives d'avenir" la CICI - 2003 a convenu de 30 conclusions et 24 recommandations d'action aux plans national et international. On trouvera ces conclusions et recommandations à la section VI (pagés 4-13). Elles peuvent se résumer comme suit:

a) Les critères et indicateurs comportent de nombreuses applications. Ils servent entre autres de cadre à la fixation d'objectifs, de tableau de bord au suivi de la gestion forestière durable et de moyen de contrôle de l'efficacité des programmes forestiers nationaux; ils peuvent sous-tendre l'écocertification, et servir d'aide à la planification stratégique, permettre la communication des progrès accomplis aux responsables et au public, et aident à édifier des passerelles entre les différentes parties prenantes. Les pays devraient intégrer les critères et indicateurs dans leurs programmes forestiers nationaux, ou cadres politiques analogues, ainsi que dans d'autres processus concernant le développement durable.

b) L'engagement politique à tous les niveaux, particulièrement au niveau national, est essentiel pour élaborer et mettre en oeuvre les critères et indicateurs et devrait être accru en conséquence. L'engagement au niveau régional peut aussi fournir un cadre puissant aux efforts nationaux et aux demandes coordonnées d'assistance extérieure, en même temps qu'il facilite l'émergence de visions communes et permet une meilleure utilisation des capacités techniques.

c) La participation des acteurs fait progresser la connaissance des avantages que procurent les critères et indicateurs, et génère un engagement à long terme dans l'action pour la gestion durable des forêts. Les pays doivent promouvoir la participation large de tous les intéressés à un processus transparent, permanent et itératif s'appuyant sur les mécanismes innovateurs existant. Les universités et d'autres établissements d'enseignement doivent intégrer dans leurs cursus les connaissances les plus récentes sur la gestion forestière durable et les compétences permettant d'élaborer et de mettre en oeuvre les critères et indicateurs.

d) Il est nécessaire de renforcer les capacités, singulièrement dans les pays en développement pour la mise en oeuvre des critères et indicateurs. Les pays en développement doivent créer un environnement propre à susciter les investissements nationaux et étrangers, notamment en se dotant des capacités nécessaires aux critères et indicateurs, en mobilisant d'autres ressources au travers de partenariats bilatéraux et internationaux, en sollicitant le concours de la FAO, de l'OIBT et du Fonds pour l'environnement mondial, et en veillant à un usage plus efficient des mécanismes existants. La communauté des bailleurs de fonds doit apporter son concours à ces efforts en octroyant un appui financier, en communiquant des technologies et en dispensant des savoir-faire.

e) Les indicateurs au niveau national, mis au point dans des processus régionaux et internationaux, doivent, au besoin, être adaptés aux conditions de chaque pays ; ils peuvent ne pas être tous applicables aux niveaux infranationaux. Les pays pourront caractériser les progrès vers la gestion forestière durable par agrégation des indicateurs de niveau inférieur si ces niveaux sont représentatifs des conditions qui prévalent dans l'ensemble du pays.

f) Dans le but de renforcer la coordination entre pays et processus, la FAO et l'OIBT devraient organiser une consultation internationale d'experts appelée à se pencher sur : a) la mise en place d'un réseau de communication entre processus, pays et autres partenaires concernés; b) l'amélioration de la compréhension commune et l'harmonisation des critères et indicateurs des concepts, termes et définitions y afférents; c) l'identification de démarches et méthodes communes en matière de collecte, stockage et échange de données; d) le renforcement des processus et de leur coopération mutuelle; e) les avantages qu'offrirait la constitution d'un groupe technique consultatif international ad hoc sur les questions techniques relatives à l'élaboration et l'application des critères et indicateurs. Les résultats des travaux de ce groupe seraient versés au processus du FNUF entre ses troisième et quatrième sessions.

g) Les institutions nationales et internationales devraient mener des recherches sur les critères et indicateurs difficiles à mesurer et à interpréter, tels que la diversité biologique, les produits forestiers non ligneux, les valeurs non marchandes, la conservation du sol et des eaux, le piégeage du carbone, et les aspects et valeurs d'ordre social et culturel.

h) Dans l'examen des avantages potentiels d'un groupe commun de critères qui reposerait sur ceux existants, élaborés par les processus régionaux et internationaux, les participants ont reconnu sept domaines thématiques communs: 1) étendue des ressources forestières ; 2) diversité biologique ; 3) santé et vitalité des forêts ; 4) fonctions productives des ressources forestières ; 5) fonctions protectrices des ressources forestières ; 6) fonctions socioéconomiques ; 7) cadre juridique, politique et institutionnel.

i) Les évaluations forestières et les inventaires forestiers nationaux sont une source fondamentale d'informations sur les indicateurs. Les pays devraient intégrer les principaux critères et indicateurs dans leurs évaluations forestières et élaborer des stratégies de collecte de données à bons rapports coût-bénéfice.

j) Une meilleure coopération est nécessaire entre les organisations nationales et internationales engagées dans la collecte des données forestières. La FAO devrait utiliser les domaines thématiques communs à tous les groupes régionaux et internationaux de critères de niveau national dans le cadre général de l'évaluation des ressources forestières mondiales (ERF), tout en aidant à faire en sorte que les aspects nationaux spécifiques soient pris en compte. Les informations de l'ERF devraient faciliter l'utilisation des critères et indicateurs au niveau national et international, y compris au sein du FNUF, et améliorer la compatibilité des informations émanant de sources différentes.

k) Le Comité des forêts (COFO) de la FAO devrait réaffirmer comme priorité de la FAO l'application de critères et indicateurs, y compris l'octroi d'assistance technique et le renforcement des capacités, notamment par le biais du "Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux"; et il devrait réaffirmer le rôle de la FAO dans la promotion de la collaboration entre les différents processus de critères et indicateurs.

l) Les pays devraient faire en sorte que le FNUF reconnaisse la contribution des critères et indicateurs à la gestion forestière durable et, au-delà, au développement durable, et qu'il aide à rationaliser les rapports nationaux relatifs aux forêts. Les pays devraient envisager de recourir aux critères et indicateurs pour rendre compte au FNUF de leurs avancées en matière de gestion forestière durable. Le Groupe de travail du Partenariat de collaboration sur les forêts, chargé de rationaliser les rapports, devrait prendre en compte les travaux effectués sur les critères et indicateurs, recommander aux institutions gouvernementales pertinentes les moyens de réduire les tâches d'établissement des rapports, inviter les processus sur les critères et indicateurs et les pays expérimentés dans la formulation de ces rapports de participer à ses travaux et promouvoir l'usage des critères et indicateurs dans d'autres initiatives sur les indicateurs.

m) La contribution des forêts à l'atténuation de la pauvreté, et aux secteurs de l'eau, de l'énergie, de la santé, de l'agriculture et à la diversité biologique est mal appréhendée. Une meilleure coordination nationale et internationale est nécessaire pour faire en sorte que la gestion forestière durable contribue aux développements de ces secteurs et d'autres secteurs, ainsi qu'au développement en général, et qu'elle en soit également bénéficiaire. Les pays, les organisations internationales et le FNUF devraient s'employer à sensibiliser le public aux applications potentielles des critères et indicateurs à d'autres secteurs et dans d'autres initiatives portant sur les indicateurs du développement durable (par exemple au sein de la CDB, de la CDD et de OCDE) et maintenir la question forestière dans l'ordre du jour politique national et international.

La Conférence a prié le gouvernement du Guatemala de présenter les résultats de CICI - 2003 à toutes les rencontres régionales et internationales s'occupant de forêts pendant l'année 2003, en commençant par la session du COFO en mars 2003.

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