Conférence internationale sur la
contribution des critères et indicateurs
pour la gestion forestière durable:
perspectives futures
Guatemala City, Guatemala
3 - 7 février
2003
Objectif 3: Renforcer la capacité institutionnelle et les partenariats entre les différents acteurs afin de mettre en oeuvre les critères et indicateurs et de faciliter des échanges d'informations entre toutes les parties prenantes
Président: Mme Christina Amoako-Nuama (Ghana)
Rapporteur: Mme Eva Müller (OIBT)
A. Introduction
Les débats du Groupe de travail et ses conclusions et recommandations reposent sur 1) le document de base présenté en séance plénière par M. Ravi Prabhu (CIFOR) intitulé Strengthening institutional capacity and stakeholder partnerships to implement criteria and indicators and facilitate the exchange of information between all stakeholders [Renforcement de la capacité institutionnelle et des partenariats dans le but de mettre en oeuvre les critères et indicateurs et de faciliter l'échange d'informations entre tous les acteurs] et sur 2) les trois études de cas suivantes présentées à la session du groupe de travail:
1. The challenges and values of stakeholder participation: American Forest and Paper Association experiences with criteria and indicators. [Enjeux et valeurs de la participation des acteurs: Expériences de l'American Forest and Paper Association en matière de critères et indicateurs] par M. Marvin D. Brown Director, Private Forest Lands Management, American Forest and Paper Association, Washington, DC. (Etats-Unis)
2. Indigenous measures of sustainability: developing local-level criteria and indicators. [Mesures indigènes de la durabilité: l'élaboration de critères et indicateurs de niveau local] par P. C. Kotwal et Dharmendra Chandrukar, National Project Leader et Project Manager, respectivement, de l'Indian Institute of Forest Management (IIFM) - Projet OIBT. IIFM, Bhopal (Inde).
3. Commitment and credibility created with wide stakeholder participation, long-term data base and research [Engagement et crédibilité créés grâce à une participation large des acteurs, base de données et recherche sur le long terme] par Jari Parviainen; Directeur, Institut finlandais de recherche agricole, et Jouni Suoheimo, Conseiller en chef au Ministère finlandais de l'Agriculture et des forêts
Conclusions et recommandations
Conclusions
• Les capacités à réaliser pleinement les potentialités des critères et indicateurs comme outils de la gestion forestière durable, particulièrement dans les pays en développement et plus particulièrement au niveau local, demeurent insuffisantes.
• Il est nécessaire d'accroître la transparence des travaux des administrations forestières, dont leurs fonctions de contrôle et de supervision.
• Doivent être mises au point des manières innovantes de remplir les fonctions administratives des institutions forestières. Celles-ci peuvent comprendre la sous-traitance de certaines fonctions de suivi et de contrôle liées à la mise en oeuvre des critères et indicateurs.
Recommandations
• La coopération internationale doit accorder la priorité à l'appui au renforcement des capacités pour élaborer et mettre en oeuvre des critères et indicateurs comme outil d'amélioration des pratriques de gestion forestière.
• [Les bailleurs de fonds internationaux doivent dispenser une assistance aux pays en développement pour qu'ils préparent des propositions de projets liés aux critères et indicateurs pour financement par le FEM].
• Les administrations forestières devraient élaborer et mettre en oeuvre des critères et indicateurs en collaboration avec les propriétaires et aménagistes forestiers, les autres secteurs, les ONG, la communauté des chercheurs et d'autres porteurs d'intérêt. L'édification des capacités doit s'étendre à tous les intervenants des processus de critères et indicateurs.
Conclusions
• La participation des porteurs d'intérêts est le mode tout indiqué de hâter efficacement l'instauration de la gestion forestière durable et les critères et indicateurs.
• Il existe un certain nombre de mécanismes innovants pour favoriser la participation des aceurs et leur dialogue dans l'élaboration et l'instauration des critères et indicateurs (tables-rondes, sondages d'opinion, comités conjoints de gestion forestière, recours aux instances de débat existantes dont les conseils municipaux, etc.)
• La participation effective des acteurs peut être assurée si leurs besoins et leurs intérêts sont pris en compte (y compris par l'accès aux avantages de la gestion forestière durable) dans la définition des critères et indicateurs.
• Il est nécesaire de susciter une prise de conscience chez les acteurs des avantages tangibles que peuvent procurer les critères et indicateurs.
• Le contrôle de l'application des critères et indicateurs est susceptible d'accréditer l'idée que les collectivités sont capables de gérer les forêts.
Recommandations
• Les pays devraient favoriser les mécanismes innovants qui permettent une participation effective des acteurs à tous les niveaux.
• La participation des acteurs devrait faire partie d'un processus transparent, permanent et itératif d'élaboration et de mise en oeuvre des critères et indicateurs et d'observation suivie des progrès.
Conclusions
• La sensibilisation du public et la vulgarisation sont des outils puissants en faveur de la gestion forestière durable et de ses critères et indicateurs, mais on y recourt insuffisamment.
• La contribution de la gestion forestière durable à l'atténuation de la pauvreté, la conservation des eaux, la biodiversité et la production d'énergie sont encore insuffisamment comprise.
Recommandations
• La compréhension du rôle de la gestion forestière durable demeure inadéquate chez de nombreux acteurs. Des messages ciblés devraient prendre en compte les perceptions, les besoins et les capacités des différents groupes d'acteurs (populations citadines, groupes indigènes, etc.).
• Recourir aux enceintes nationales et locales comme voies de communications en faveur des critères et indicateurs.
• L'enseignement de la foresterie devrait être amélioré pour dispenser les qualifications nécessaires à l'élaboration des critères et indicateurs, dont la communication, la participation des acteurs, la gestion des conflits, etc.
• Les activités de vulgarisation et de popularisation de la gestion forestière durable et de ses critères et indicateurs devraient toucher les secteurs connexes dont ceux de l'eau, de la biodiversité, de l'énergie, de l'agriculture et de la santé.
• Le secteur forestier, y compris les organisations internationales pertinentes, devraient se porter à l'initiative auprès des autres secteurs pour accroître la prise de conscience et maintenir la foresterie dans les dossiers à l'ordre du jour des enceintes internationales et nationales.
• Les pays membres des processus régionaux et internationaux devraient remettre leurs rapports nationaux sur les critères et indicateurs des forêts au FNUF de manière à fournir à ce dernier des éléments utiles aux décisions du FNUF en matière de suivi, d'évaluation et de production de rapports.
Echange d'expériences et information (niveaux national et international)
Conclusion
• Plusieurs organisations internationales et nationales opèrent des collectes de données relatives aux forêts, mais sans grande coordination entre elles.
Recommandations
• Davantage de coopération et de coordination sont nécessaires entre organisations et organismes recueillant des données relatives aux forêts aux niveaux international et national.
• La coopération Sud-sud devrait être renforcée à tous les niveaux. Cela devrait inclure l'exploitation des réseaux existants et d'autres à créer, des conférences de niveau ministériel et d'autres mécanismes idoines.
• L'échange d'expériences et la connaissance des méthodes innovantes d'administration des forêts domaniales (par exemple, sous-traitance, délégation de pouvoirs) devraient être encouragés et appuyés.
La recherche
Conclusions
• Le champ couvert par les données disponibles et leur qualité constituent un facteur limitant majeur pour la mise en oeuvre effective des critères et indicateurs.
• Au niveau local, une recherche est nécessaire qui produise des résultats relatifs aux critères et indicateurs dans le court et le moyen termes pour répondre aux besoins des communautés.
Recommandations
• De plus amples recherches devraient être menées sur les indicateurs qui sont aujourd'hui de lecture difficile: biodiversité, produits forestiers non ligneux, valeurs non marchandes, conservation du sol et des eaux, piégeage du carbone et aspects sociaux.
• La FAO et l'IUFRO devraient faciliter la recherche sur les indicateurs des fonctions protectrices des forêts, dont les celles en rapport avec l'eau.
• La Convention sur la diversité biologique, et la Convention cadre de l'ONU sur les changements climatiques devraient faciliter la recherche visant à améliorer les indicateurs de la gestion forestière durable pour la diversité, la restauration des terres et le bilan du carbone.
•Mener une recherche visant à une meilleure intégration des critères et indicateurs dans les systèmes de communication de d'information sur la gestion forestière ainsi que dans les processus relatifs aux forêts et aux réformes.