G. GIORGETTI
Les maladies peuvent être causées par différents facteurs qui, généralement, sont étroitement associés. Les seuls facteurs de stress peuvent induire une maladie (dans ce cas, il s'agira d'une mamadie non infectieuse) et ils influenceront toujours, associés à des agents virulents ou non virulents, l'apparition et la gravité de la situation.
ROBERTS (Fish Pathology, 1978) nous rapporte une citation significative de DUBOS (1955) : “Nombreuses sont les situations où le microbe, ubiquiste et constamment présent dans l'environnement, provoque la maladie uniquement quand le patient est affaibli par un facteur qui, pendant un certain temps tout au moins, permet à l'infection de se développer sans contrainte. Toutes les théories relatives à la maladie devraient tenir compte de ce fait surprenant que, dans n'importe quelle collectivité, un fort pourcentage d'individus en bonne santé hébergent en permanence des microbes pathogènes sans présenter ni symptômes ni lésions imputables à ces microbes”.
La technique d'élevage peut causer le stress s'il y a quelque chose d'incorrect dans la ferme elle-même, comme:
Mauvaise qualité de l'eau, due à:
la présence de certaines substances toxiques à la source, ou
des changements négatifs résultant de l'élevage lui même;
Poissons non-appropriés à ce type d'eau (température trop haute ou trop basse);
Bassins inadéquats;
Alimentation inadéquate ou trop abondante;
Gestion inadéquate;
Surpopulation
D'autre part, l'élevage peut causer le stress, parce que, même si la ferme a été bien conçue, bien construite et marche dans les meilleures conditions, certaines opérations d'élevage qui causent le stress ne peuvent être évitées, telles que :
nettoyage,
triage,
manipulation,
transport.
Pendant la vie du poisson d'élevage, il y a certaines étapes critiques spécifiques où le poisson est plus sensible aux maladies induites par le stress. Ces étapes sont :
le développement larvaire,
la première alimentation
la maturation sexuelle.
Certaines maladies sont étroitement liées à l'élevage, telles que la maladie bactérienne des branchies, associée directement à la surpopulation et au nettoyage. La maladie du tournis (Whirling disease) peut aussi être considérée comme directement liée aux pratiques d'élevage; il est reconnu que si le Myxosome rencontre un os complètement ossifié, il ne pourra pénétrer le poisson. Cela signifie que si l'éleveur prend la peine d'éliminer tous les résidus du fond des bassins pendant les premiers mois de la vie du poisson, il éliminera, par conséquent, tout risque pour le poisson d'être atteint de la maladie du tournis.
J'ai vu différentes méthodes pour atteindre cet objectif, telles que des bassins en terre entièrement recouverts de fibre de verre ou de plastique, des filtres à sable à l'entrée de l'eau, etc… A ce propos, je voudrais mentionner quelques systèmes qui peuvent être installés dans les structures d'élevage ou au dessus de l'entrée d'eau du bassin, pour éviter que les agents pathogènes puissent entrer, par eux-mêmes ou via des transporteurs, dans l'eau de la ferme :
écran grillagé,
grille électrique,
système à ultrasons,
filtre à sable,
rayons ultraviolets
épouvantails.
Parmi ces systèmes, les seuls qui soient efficaces et actuellement utilisés dans des fermes aquacoles sont les épouvantails, et plus encore, les filets contre les oiseaux. Au Danemark, qui est le premier pays à faire démarrer un programme organisé contre les maladies contagieuses des poissons, l'utilisation de filets au-dessus des bassins est exigée par la loi.
Nous ne croyons pas que l'aliment soit une cause majeure de stress, au moins dans les fermes à tradition ancienne, comme celles des truites. Nous pensons que la qualité de l'aliment s'est beaucoup améliorée ces dernières années. Au contraire, la gestion et la qualité de l'eau ont empiré avec le passage d'un élevage familial à un élevage industriel.
A propos de l'opportunité d'effectuer des traitements dans les fermes, il est important de considérer, avant ce traitement, les relations entre les parasites ou les bactéries présents dans la ferme et le poisson. Nous avons très souvent observé que les traitements au formol causent la maladie des branchies. ll faut souligner, surtout au personnel non formé, que la présence de parasite ou de bactéries ne signifie pas toujours maladie, puisqu'il est facile, naturel et compréhensible que le technicien, après avoir découvert un parasite souhaite faire un traitement qui pourrait être sans utilité et même dangereux.
Observons maintenant les situations où le stress apparaît : L'historique des fermes piscicoles nous fait passer des fermes primitives de carpes exploitées maintenant comme il y a 2 000 ans, vers les systèmes d'élevage les plus sophistiqués d'aujourd'hui, où le risque de stress est maximum.
CONCLUSION
Nous confirmons tout ce que ROBERTS écit dans son livre, (Fish disease) :
“… La plupart des maladies microbiennes sont dues à des germes facultativement pathogènes, tellement répandus qu'il serait vain ou prohibitif d'empêcher leur contact avec le poisson. C'est donc à la chimiothérapie que le pisciculteur doit alors s'adresser comme mesure de protection à court terme, afin de maîtriser la multiplication des microbes pendant le temps qu'il lui faut pour rectifier ses erreurs d'élevage, foncièrement responsables d'un stress qui a transformé une infection “naturelle” en une véritable maladie.”
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| Fig. 1. Relation “Hôte-Pathogène-Environnement”, avec la maladie | Fig. 2. Relation “Hôte-Pathogène-Environnement”; pas de maladie, grace à l'amélioration des conditions environnementales. |
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| Fig. 3. Relation “Hôte-Pathogène-Environnement”; Pas de maladie, pas de pathogène virulent. | Fig. 4. Courbe de mortalité a) aigüe (insuffisance environnementale b) aigüe c) maladie infectieuse chronique |
