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Annexe 1: Transcription des émissions


MST ET SIDA/CAMEROUN

MST ET SIDA

(Enquête radiophonique) 35 minutes

Animateur:

Voici «quelle santé pour vous».

Quelle santé pour vous, une émission de Radio Lolodorf présentée par Pascal Sawong et réalisée par Christian Ebah, avec Guy Emmanuel Mvoum à la technique.

Mesdames et Messieurs, merci de nous rejoindre pour une nouvelle émission entièrement consacrée au MST et au Sida. Au sommaire de cette émission, une causerie-débat avec les populations du village de Kaba qui reconnaissent l’existence du Sida et les méthodes contraceptives alors que d’autres les contestent. Vous allez également suivre les opinions des jeunes filles de Bikoka qui reconnaissent l’existence des MST et SIDA, et enfin un entretien très épicé avec le Docteur Mbassa Vincent, médecin chef de l’hôpital du District de santé de Lolodorf sur ces maladies.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

C’était notamment une musique traditionnelle que nous avons pu recueillir à Bikoka sur les MST et le SIDA. Que sont ces maladies qui font rage actuellement? Nous le saurons dans quelques instants.

Les MST sont des maladies sexuellement transmissibles. Les plus courantes sont la gonococcie, l’infection génitale, le chlamydia trachomatis, l’infection génitale à mycoplasme, la candida génitale, la vaginite bactérienne, le chancre, l’herpès génital et le Sida. Le SIDA syndrome immunodéficitaire acquis est une infection transmise par voie sexuelle, sanguine et transplantaire de mère à enfant. Dans le monde, depuis la découverte du premier cas du Sida en 1981 aux Etats Unis, les sujets atteints ne cessent d’augmenter L’OMS estime qu’actuellement 18 millions d’adultes et environ 1,5 millions d’enfants ont été infectés par le virus VIH et que 4,5 millions de personnes auraient développé la maladie. Par ailleurs, d’ici l’an 2000, 30 à 40 millions d’hommes, de femmes et d’enfants seront infectés par le VIH et 10 à 15 millions d’enfants seront orphelins de mère ou de père morts du Sida. La situation du Sida au Cameroun est alarmante au vu des données statistiques des dernières journées camerounaises du Sida. Le taux de positivité se situe autour de 7,5 pour cent, ce qui représente environ 230 000 personnes. Ces chiffres connaissent malheureusement une ascension vertigineuse d’année en année.

La répartition géographique des cas recensés en 1995 classe les zones urbaines en tête avec 77,6 pour cent de siéro positifs contre 22,4 pour cent en milieu rural. Douala et Yaoundé occupent la première place.

Les filles libres étant les personnes les plus concernées (45 pour cent), suivies des transporteurs (17 pour cent) et des hommes en tenue (6,5 pour cent). Le mode de transmission le plus fréquent est par voie sexuelle (90 pour cent des cas)\; la transfusion sanguine (8 pour cent) et la voie foeto-maternelle (5 pour cent).

Vous écoutez votre magazine ‘Quelle santé pour vous?’. Vous connaissez les MST et le Sida. Pour plus d’informations sur ces maladies, nous avons eu un entretien avec le Docteur Mbassa Vincent, médecin chef de l’hôpital de District de Lolodorf, qui va commencer par définir ces maladies.

Docteur Mbassa Vincent:

En quelques mots, je dirais que les MST sont les maladies sexuellement transmissibles, c’est à dire des maladies qu’on ne contacte que lors de rapports sexuels, par exemple: la gonococcie et la syphilis.

Le Sida est aussi une maladie sexuellement transmissible mais elle est particulière. Elle peut se transmettre sans rapports sexuels notamment par les transfusions sanguines ou par des objets souillés tels que les seringues utilisées par plusieurs malades. Comme nous le savons, le Sida est le syndrome immunodéficitaire acquis. C’est ce que je peux dire en quelques mots.

Animateur:

Docteur, quel est le taux de prévalence des MST dans la zone de Lolodorf et quels sont les moyens de lutte dont dispose votre hôpital pour lutter contre ce fléau?

Docteur Mbassa Vincent:

En réalité pour ce qui est du taux de prévalence, je ne peux pas me prononcer parce très peu de malades viennent à l’hôpital pour poser le problème de MST. Il s’agit d’un nombre de personnel très insignifiant par rapport à ce qui est réellement constaté au niveau du quartier et de la société quand on la pénètre. C’est pourquoi je ne peux pas m’hasarder à me prononcer sur le taux de prévalence.

Les moyens de lutte: nous avons les médicaments qu’il faut cependant nous ne les avons pas tous, mais nous avons ce qu’il faut pour traiter les MST. Nous utilisons aussi la sensibilisation dès que nous avons affaire à un malade, nous répétons qu’il faut traiter les deux partenaires. Ensuite, nous donnons des conseils quant à la responsabilité au niveau des rapports occasionnels qui doivent être protégés. Nous constatons une fois de plus que très peu de gens participent à cette sensibilisation. En effet quand on fait le constat au niveau de notre pharmacie, nous notons que peu de préservatifs sont achetés. Et cela malgré tous les efforts que nous essayons de faire et les conseils que nous essayons de donner, ne serait-ce que pour les quelques rares malades qui passent. Les gens ne prennent pas au sérieux les problèmes de MST et SIDA.

L’an dernier, le chef de district a initié un programme de sensibilisation qui a commencé à Lolodorf au niveau des établissements scolaires, des associations et de la société. Mais nous sommes confrontés au manque de moyens nécessaires pour faire les tâches que nous nous sommes assignées. Parce qu’en réalité quand on parle de moyens, il est question de moyens de locomotion. Déplacer et former les équipes, et parcourir tout le District, nécessitent vraiment des moyens ou c’est le blocage. Ce qui fait qu’à un moment donné, on peut initier quelque chose mais cela n’évolue pas parce que nous n’avons pas tous les moyens pour réaliser ce que nous voulons faire.

Animateur:

Est-ce que vous avez l’impression que les gens d’ici font un effort pour éviter les MST et le SIDA?

Docteur Mbassa Vincent:

Je dirais d’emblée non, parce que c’est regrettable mais il faut vraiment le dire, ces gens se comportent mal. Le comportement social responsable au niveau des rapports sexuels n’existe pas. Les gens se comportent comme si les MST et le Sida n’existaient pas, comme si le Sida n’existait pas. Comme je le disais précédemment, l’exemple, et c’est un bon exemple, ce sont les pharmacies. Les gens n’achètent jamais de préservatifs, à moins qu’ils ne les achètent dans leur quartier. C’est regrettable parce qu’on vit comme s’il n’y avait pas le Sida.

Animateur:

Parmi cette catégorie de personnes, peut-on savoir aujourd’hui quelles les personnes les plus atteintes par les maladies sexuellement transmissibles ou par le Sida?

Docteur Mbassa Vincent:

Ce sont les jeunes, pour cela le constat est clair. Ce sont les jeunes, on ne peut pas dire les femmes libres, les hommes libres. Mais ce qui est sûr, c’est que tout le monde est touché. Nous vivons dans une société où il y a un contact permanent entre ce qu’on appelait les femmes libres, les hommes libres, les hommes mariés, et ainsi de suite. C’est pour dire que tout le monde peut être touché. Mais ce qui est certain, c’est que ce sont les jeunes à être les plus touchés.

Animateur:

Oui, si je comprends qu’il y a un tumulte dans ce domaine mais concrètement les jeunes allant de quel âge à quel âge? Nous voulons savoir.

Docteur Mbassa Vincent:

Les jeunes d’embléede 30 ans dans l’ensemble ce sont les jeunes de moins de 30 ans.

Animateur:

Docteur, quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui doutent ou réfutent l’existence du SIDA?

Docteur Mbassa Vincent:

Il faut que les gens cherchent à s’informer, c’est vrai que nous n’avons pas toujours les mots justes pour convaincre mais il faut que les gens essayent de s’informer. Pour beaucoup c’est encore nouveau mais il suffit de s’informer. Nous avons parfois des malades qui décèdent ici du Sida. Nous ne pouvons pas présenter ces malades comme un trophée à la population. C’est aussi le problème, il y a le secret professionnel, l’intimité du malade que nous ne pouvons pas trahir, donc les gens doivent s’informer, essayer d’accepter ce qui existe ailleurs si pour eux cela n’existe pas ici. Il faut qu’ils comprennent que nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout. Cela pourrait donc arriver ici même si jusqu’à présent, ce n’est pas encore arrivé ici. C’est ce que je peux dire.

Animateur:

(Musique traditionnelle) du groupe de Kaba, vous avez écouté le Docteur Mbassa Vincent qui donnait l’explication sur l’évolution de ces différentes maladies. Malgré toutes ces explications, il y a des gens qui doutent de l’existence du SIDA dans cette localité. Nous avons eu une causerie avec les populations de Kaba, la voici:

Intervenants:

Animateur:

Oui, comment connaissez-vous tout cela? Que pouvez-vous nous dire?

Intervenants:

Oui nous connaissons ces choses à travers les affiches, les campagnes de sensibilisation faites par des infirmiers, des médecins dans les villages, dans les hôpitaux.

Animateur:

C’est l’opinion de quelques personnes de Kaba qui contestent l’existence du Sida alors que vous et moi savons que le Sida existe bel et bien. Les jeunes filles de Bikoka pour leur part ont vu ce que c’est que le MST et le SIDA, elles savent comment se protéger contre ces maladies et nous les écoutons.

Intervenants:

Animateur:

C’était “quelle santé pour vous”. Une émission de radio Lolodorf présentée par Pascal Sawong et réalisée par Christian Ebah. A la technique, Guy Emmanuel Mvoum. Portez-vous bien, au revoir et à très bientôt.

(Musique traditionnelle sur le SIDA)

PARENTÉ RESPONSABLE

(Causerie-Débat) 45 minutes

Animateur:

«Parenté responsable où es-tu?» Parenté responsable où es-tu? C’est un programme que vous propose la radio rurale de Lolodorf avec le concours des animateurs en formation sur les émissions éducatives du IEC/SR de la FAO, du FNUAP et du Ministère de l’Agriculture.

(Musique traditionnelle)

‘Parenté responsable où es-tu’, une causerie-débat présentée par Thimoté Bell Manga de CRTV d’Extrême-Nord avec le concours de toute l’équipe de séminaristes conduite par Monsieur Jean Pierre Ilboudo, Spécialiste de la communication, superviseur technique du projet IEC/SR, du siège de la FAO à Rome, formateur. La technique est de Emmanuel Guy Mvoum.

Mesdames, messieurs, une fois de plus bonsoir. Dans le cadre des émissions éducatives pour la radio rurale, l’équipe de formation des animateurs du projet IEC/SR - Entendez; information éducation communication communautaire en santé de la reproduction, cette équipe de formation, disais-je, s’est rendue à Bikoka, localité située à 5 km de Lolodorf sur la route de Kribi dans le Sud Cameroun.

Les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille, c’est le thème de la causerie-débat à laquelle nous vous convions, et pour ce faire nous avons rencontré les hommes de Bikoka qui vont vous dire les causes des conflits et de la déperdition scolaire de la jeune fille dans la région du Sud Cameroun. Le manque d’éducation à la vie familiale et au dialogue entre parents et enfants, peuvent-elles être des raisons qui freinent le développement communautaire à Bikoka. Vous le saurez en suivant cette émission. Mais avant, voici une musique traditionnelle du groupe des femmes de Kaba qui fera plaisir à tous ceux qui écoutent la radio en ce moment. Cette musique recueillie par le groupe de femmes de Kaba lors d’une soirée culturelle, vous met en condition pour une bonne écoute de ce programme. Les conflits conjugaux sont des situations qui fragilisent un certain nombre de foyers. A Bikoka le phénomène existe. C’est dû aussi au fait que les deux responsables de la famille, que sont le père et la mère, se livrent parfois à la consommation abusive de l’alcool et aussi à une vie incontrôlée.

Les responsables de ce village en l’occurrence Messieurs Eyene Oye, Samuel Eyéné, Tsoungui Ernest, Ateba Oyé Albert, Essomba Edouard et Semengue Aldolf, tous de Bikoka nous donnent les causes fréquentes de ces conflits. Ils sont au micro de Crépin Mekok.

Monsieur, dites-nous quelles peuvent être les principales causes des conflits dans les ménages?

Mr. Eyéné Oyé:

Ce qui emmerde les ménages surtout c’est la désobéissance. L’une des premières causes, c’est la désobéissance parce que le patron, ce qu’il veut, c’est que la femme ne lui marche pas dessus et quand ça ne va pas, il y a des dégâts. Quand je me fâche parfois après ma femme, si ça ne va pas c’est la bastonnade. Après quand elle souffre c’est moi toujours qui paie les remèdes, mais c’est l’énervement du cœur.

Nous avons à tout moment des conflits conjugaux, à tout moment parce que nul, nul ne peut expliquer exactement pourquoi mais tout à coup ça nous arrive. Mais dans certains cas, cela part d’abord d’une chose, c’est le libéralisme qui naît dans le foyer. Au lieu de se soumettre, tout individu mâle ou femelle croit faire comme il l’entend de sa propre tête. Quand il y a déjà un abus puisque toute personne peut se réjouir, mais quand il y a un abus dans ce que les gens appellent divertissement, c’est se lancer à la boisson que ce soit l’homme ou la femme, il n’y aura plus d’entente, il y aura toujours siège de palabre, et puis quand ça peut mener à certains buts néfastes. Le vrai foyer se construit. Celui-là ou celle-là doivent se respecter pour sauvegarder l’honneur de leur foyer et afin d’éviter les conflits. Et ce sont toujours les enfants qui en souffrent.

Tout ceci fait parti de la diversité culturelle des populations de l’arrondissement de Lolodorf. ‘Parenté responsable où es-tu?’, c’est le titre de notre émission causerie-débat sur les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille.

Animateur:

En ce qui concerne le deuxième volet de cette émission, les différents intervenants pensent que la déperdition scolaire des jeunes filles est la résultante du manque de responsabilité de la part de leurs mamans qui doivent s’occuper de l’éducation des filles à la maison. A cela s’ajoutent aussi la pauvreté et la délinquance juvénile. Ecoutons une fois de plus le groupe d’hommes de Bikoka.

Intervenants:

Animateur:

Le groupe local de Kala à Kaba invite à former un groupe avec les différents membres d’une famille. Chers auditeurs, vous constaterez que les différentes raisons évoquées par les hommes de Bikoka sont liées au développement de la société. Les uns et les autres doivent s’entendre afin de bâtir une famille prospère. Vous devez instaurer un dialogue permanent au sein de la famille. La vie d’aujourd’hui n’est plus comme celle d’hier encore moins comme celle de demain. Vous devez assurer dès aujourd’hui votre plein épanouissement. Eduquer sa fille, c’est éduquer une nation, c’est aussi l’envoyer à l’école. Une fille instruite peut contribuer à l’entente et à l’harmonie dans un foyer et concourir au développement de la communauté. C’est à travers la scolarisation que la jeune fille peut bâtir un avenir meilleur, c’est ce qu’on appelle la parenté responsable.

(Musique traditionnelle).

Animateur:

Nous sommes arrivés au terme de notre causerie-débat sur les conflits conjugaux et la scolarisation de la jeune fille. Nous remercions toute la communauté du village Bikoka dans l’arrondissement de Lolodorf pour leur disponibilité. Merci également à Monsieur Jean Pierre Ilboudo du siège de la FAO à Rome. La technique était assurée par Emmanuel Guy Mvoum. Au micro de présentation, Thimoté Bell Manga du CRTV Extrême-Nord. Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de votre aimable attention. C’était ‘Parenté responsable où es-tu?’ Une causerie débat sur la radio rurale de Lolodorf avec le groupe d’hommes du village Bikoka. L’harmonie doit régner dans les foyers quand papa et maman sont en bons termes. L’avenir des enfants en dépend. Merci et au revoir.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

LES MST ET LE SIDA

LES JEUNES FACE AU SIDA

(Magazine pour les jeunes) 55 minutes

Animateur:

Les jeunes face au Sida Une émission préparée et présentée par Jean Kouda. Mesdames, Messieurs, bonjour. Nous sommes heureux de vous rejoindre pour vous présenter ce magazine entièrement consacré au Sida et adressé aux jeunes.

Dans ce magazine nous vous informons sur ce qu’est le Sida, nous vous proposerons par la suite un entretien avec les jeunes du Lycée de Lolodorf. Nous poursuivrons par une causerie-débat avec les jeunes hommes mariés de Bikoka. Vous jugerez vous-même de leur degré de connaissance sur le sujet et de ce qu’ils pensent de cette terrible maladie. Nous écouterons aussi les conseils du Docteur Vincent Mbassa, médecin chef de l’hôpital de Lolodorf. Enfin, nous suivrons un cursus sur le voyage de la vie.

(Musique traditionnelle sur le Sida).

Animateur:

Cette chanson des femmes de Bikoka nous introduit au thème SIDA. Au fait qu’est ce que c’est le Sida?

Le Sida syndrome immunodéficitaire acquis est une infection virale transmise par voie sexuelle, sanguine transplantaire de la mère à l’enfant. La situation du Sida est alarmante au Cameroun comme dans toute l’Afrique. Les jeunes sont les plus touchés. Plus de six millions sont déjà infectés du Sida en Afrique. D’ici à la fin de l’an 2 000, 30 à 40 millions d’hommes, de femmes et d’enfants seront infectés par le virus. 10 à 15 millions d’enfants seront orphelins de père ou de mère morts de Sida. Au Cameroun, le taux de prévalence est passé de o, 5 à 7, 7 pour cent de 1978 à 1998. Mesdames, Messieurs, chers jeunes, vous voyez qu’il faut faire très attention pour se mettre à l’abri du Sida.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

Nous allons rester avec les jeunes du Lycée de Lolodorf pour parler du Sida Ils vont vous dire une fois de plus ce qu’est le Sida et comment l’éviter. Que savez-vous du Sida?

Intervenants:

Animateur:

Pour vous le Sida existe?

Intervenant:

Oui, il existe. Je dirais que c’est une maladie existante qui a eu commencé aux Etats Unis par un berger. C’est une maladie qui se transmet de l’être humain à l’être humain, qui attaque le système défensif de l’homme, et qui symbolise la mort

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

Amis jeunes, vous suivez votre magazine pour les jeunes, qui est aujourd’hui entièrement consacré au Sida. Voici la causerie débat avec les jeunes hommes mariés de bikoka.

Intervenants:

Intervenants:

Merci, je profite de cette situation parce que ce n’est pas une sensibilisation, pour dire qu’effectivement le Sida existe. Si nous nous informons, si nous lisons, nous avons les chiffres réels, jusqu’à ce jour, des victimes du Sida au Cameroun. Mais comme vous l’avez dit au commencement de cette émission, c’est un débat où chacun est libre de donner son opinion. Mais à ce jour, nous avons des victimes déjà enterrées dans notre village, mais que tout le monde nie, comme on nie partout et ailleurs. Mais nous n’allons pas à l’hôpital pour faire des test du Sida. Mais nous autres qui allons régulièrement les faire, nous avons les résultats et nous savons que moi je suis sain et sauf. Votre émission est la bienvenue parce que c’est une sensibilisation et ça doit attirer vraiment l’attention de toute la jeunesse de ce village qui doit savoir que notre siècle a rencontré un phénomène rare, nous devons donc éviter le Sida. Je vous remercie.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

L’ami Jean Oscar disait tout à l’heure: quelle est cette maladie qui n’a pas de signe, n’est ce pas? Pour lui, le Sida n’existe pas parce qu’il n’y a pas de signe Et moi je voudrais demander si parmi vous il y a quelqu’un qui a des idées sur les signes du Sida?

Intervenant:

Pour reconnaître qu’une personne a le Sida, on regarde sa peau et nous constatons des tâches jaunâtres tirant vers un vert jaunâtre. Et aussi si nous avons aussi une personne très maigre, si elle souffre aussi de la diarrhée chronique et excessive. Avec une toux sèche ne finissant jamais, tendant à cracher du sang. Oui, des personnes toujours assoiffées qui ont besoin de choses qui apportent de l’énergie.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

Oui, Monsieur a quelque chose à dire?

Intervenant:

Quand on dit que le Sida fait quoi? Il détruit les globules blancs et les globules rouges et c’est ce qui tient le corps humain. Quand tu n’as plus ces deux forces, ton corps est déjà ouvert à toute les maladies, donc tu as déjà un corps qui n’est plus le tien, c’est à dire que même la chique peut te tuer parce que ton corps n’a plus de défense, il n’a plus rien. Donc en passant, le conseil que je peux vous donner, c’est que le Sida n’existe pas, comme vous persistez à faire passer des tests.

(Musique traditionnelle sur le Sida).

Animateur:

Etre fidèle, l’abstinence et le port du préservatif sont pour le moment les choses pour éviter le Sida. Ecoutons les trois jeunes qui racontent le voyage de la vie. Trois adolescents très connus dans leur village, très touchés par tout ce qui se passe autour d’eux à propos de différents décès d’hommes et de femmes, qui décident de réfléchir sur le chemin à suivre pour espérer au moins de gérer leur propre vie. Après tant de causeries sur tous les aspects de la vie, ils jugent que chacun d’eux devrait acheter une pirogue de la vie. Le premier dit que sa pirogue sera baptisé abstinence car il faudra qu’il attende de se marier pour faire le tour avec sa destinée. Le second déclare que sa pirogue s’appellera fidélité, car il rêve d’un agréable voyage avec sa compagne de vie. Et le troisième tout content dit que sa pirogue portera le nom de condom. Alors tous joyeux et heureux d’acquérir trois pirogues au même moment, les trois adolescents se sont entendus pour emprunter l’une des trois pirogues quand ils le voudront pourvu que leurs pieds ne touchent pas le cours d’eau plein de gonococcie, de syphilis et du Sida. Et vous, jeunes parents et responsables de demain, pour vous le voyage de la vie, quelle pirogue allez-vous choisir?

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

Les jeunes poursuivront la causerie-débat toujours avec le groupe des jeunes mariés de Bikoka.

Intervenants:

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur:

Je voudrais qu’on évolue un peu dans le questionnement parce qu’on a commencé à attaquer les problèmes de prévention.

Animateur:

Monsieur, vous avez la parole.

Intervenants:

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Intervenants:

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Intervenant:

Animateur:

On va bientôt terminer. La fidélité suppose déjà la présence de deux êtres, c’est à dire de la femme et de l’homme.

Intervenant:

Alors dites-nous tout simplement qu’avant de trouver sa femme, on doit faire les tests du Sida. Puisque lorsqu’on va trouver la femme atteinte du Sida, on va automatiquement être atteint du Sida, la fidélité n’aura donc plus sa place.

Animateur:

Malheureusement il faut être fidèle, car la fidélité, l’abstinence et le port du condom sont pour le moment les trois solutions pour éviter le Sida Amis auditeurs, nous sommes arrivés à la fin de notre émission. Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous à la semaine prochaine. C’était au micro, Jean Doumlan, et à la cabine technique, Emmanuel Guy Mvoum. C’était ‘les jeunes face au Sida. Mobilisons-nous pour le vaincre’.

EDUCATION À LA PARENTÉ RESPONSABLE

(Magazine d’information et microprogramme) 30 minutes et 2 minutes

Animateur:

‘Education à la parenté responsable’. Un magazine de Radio Lolodorf consacré à l’éducation des parents et des enfants. ‘Education à la parenté responsable’: une émission présentée par Rachel Penda et Benoît Efa Essomba.

Bonjour à toutes et à tous, bienvenus à l’éducation à la parenté responsable. Aujourd’hui notre magazine qui traite de la parenté responsable mettra un accent particulier sur les grossesses précoces. Pour ce faire, nous parlerons d’abord des grossesses précoces. Qu’entendons-nous par grossesses précoces? Raconte t’on de cas de grossesses précoces dans le District de santé de Lolodorf? On ne peut pas parler de grossesses précoces sans jeter un regard sur le rôle que jouent les parents. Aussi traiterons-nous de la relation entre parenté responsable et grossesses précoces. A ce titre, nous évoquerons les causes et les conséquences des grossesses précoces et nous terminerons le magazine par quelques conseils en vue d’éviter, ou tout au moins de réduire les cas des grossesses précoces. Les études de milieu réalisées par le ‘Projet information, éducation, communication communautaire en santé de la reproduction’ ont relevé dans la province du Sud Cameroun un taux très élevé des grossesses précoces en milieu rural et urbain, mais davantage en zone rurale. Qu’entendons-nous par grossesses précoces? Une grossesse précoce est celle qui survient avant l’âge de dix huit ans. Beaucoup des filles sont victimes de ce phénomène. Tant en milieu scolaire, comme vous l’avez dit, qu’en milieu pré-scolaire. L’accent est mis sur ce phénomène tant par les responsables de santé que les éducateurs et les animateurs sociaux. Le Docteur Jean-Jacques Bidjouli, chef du District de santé de Lolodorf dans le département de l’Océan parle du phénomène dans sa circonscription de compétence.

Docteur Jean Jacques Bidjouli:

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Les grossesses précoces constituent une préoccupation quotidienne des populations du Sud Cameroun. Toutefois les pères et les mères estiment qu’ils jouent pleinement leur rôle en assurant l’éducation de leurs progénitures. Cependant, d’autres parents du village de Kaba disent ce qu’est parenté responsable.

Parents:

Un parent responsable, c’est celui qui s’occupe à 100 pour cent des besoins de son enfant, c’est celui qui veille à son éducation, à sa santé, bref c’est celui qui veille à tous ses besoins. Les parents doivent savoir si leur enfant a besoin de manger, de s’habiller, d’aller à l’école. Bref, les parents doivent connaître, je pense, les besoins de leurs enfants.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Les parents estiment que malgré les conseils prodigués et les efforts déployés, leurs enfants ne sont pas très réceptifs. Mais, disent-ils, ces enfants ne prennent rien au sérieux. Quelques parents rencontrés à Kaba accusent les traditions européennes qui sont venues changer leur rythme de vie.

Parents:

Parce que avant quand on naissait et qu’on grandissait, nous avions quand même une ligne de conduite, mais maintenant le père et la mère peuvent éduquer leurs enfants d’une autre manière à la maison. Quand l’enfant est encore jeune, il peut avoir des habitudes, mais dès qu’il part à l’école, il commence à copier les habitudes des autres. Il y a aussi les films. Parce que nous, quand on fréquentait l’école, il y avait les cours de morale. Il y avait le savoir-vivre, il y avait beaucoup des choses pour enseigner à l’enfant à bien vivre avec la société, avec les parents, avec les supérieurs. Mais maintenant quand je regarde les cahiers de mes enfants, je ne vois pas de cours de morale, je ne vois pas de savoir-vivre. Nous les parents, nous pouvons aussi accuser l’école, la société et la modernisation.

Animateur:

Les causes de l’effondrement de la parenté responsable sont nombreuses, même si les parents estiment que cela est dû au manque de respect de leurs enfants du fait de leur contact avec le milieu scolaire et l’ouverture à d’autres civilisations, il n’en reste pas moins que certains parents ne jouent pas pleinement leur rôle d’éducateur. Comme quoi les responsabilités restent partagées, c’est du moins l’avis du Docteur Bidjouli. Enfin les parents ont peur d’aborder certains sujets avec leurs enfants. C’est pourquoi les enfants sont abandonnés à eux-mêmes, si bien que ce sont les idées de leurs camarades qu’ils ont en tête, les idées de leurs amis. Au lieu de leur donner une véritable éducation, les parents préfèrent confier l’éducation de leurs enfants à la rue. Au niveau de l’école, j’ai l’impression qu’on ne s’occupe pas vraiment du problème de l’éducation sexuelle des enfants à l’école. Est-ce que vous ne voyez pas comme on le disait tout-à-l’heure: Tel parent, telle progéniture, telle mère telle fille. Est-ce que vous ne vous rendez pas compte que les parents ne punissent pas beaucoup?

Parents:

Oui c’est aussi une réalité, parce que nous sommes dans le siècle de vitesse. Les bonnes manières sont en train de disparaître. Peut-être que je suis mal placé pour parler de ces choses, mais quand j’étais petit, je voyais difficilement une femme mariée faire certaines choses, mais de nos jours, c’est terrible. On a plutôt l’impression que se sont les femmes mariées qui sont plus légères que les femmes de la rue. Donc on a un problème multidimensionnel, le problème des grossesses précoces. Les causes fondamentales: la démission des parents, la pauvreté. J’insiste beaucoup là-dessus parce qu’un enfant qui n’a absolument rien, qui a même des difficultés à manger chaque jour, dès que quelqu’un lui présente 100 francs CFA, c’est évident qu’elle va se laisser faire.

Animateur:

Les grossesses précoces, on l’a déjà dit et on le constate, sont une réalité et constituent une préoccupation. Elles ont de nombreuses conséquences. Les plus importantes sont: la perturbation de la scolarité, les avortements, l’abandon des enfants, le tout entraînant de lourdes charges familiales.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Suivons ce témoignage d’une mère de Bikoka dont la fille a été victime d’une grossesse précoce.

Mère:

J’ai eu en tout 18 enfants, neuf sont vivants aujourd’hui parmi lesquels quatre filles. L’une d’entre elles, vient d’accoucher, elle fréquentait l’école à Douala mais au lieu de poursuivre des études, elle a choisi les hommes. Elle m’a apporté une grossesse. Je l’ai su au moment de la rentrée scolaire en septembre dernier. Au moment de retourner à l’école comme les autres, elle a commencé à tourner en rond jusqu’au mois d’octobre. C’est l’une de ses amies qui est venue m’informer, deux mois après que Bella a refusé d’aller à l’école, qu’elle est enceinte. Elle voulait partir de la maison familiale par peur. C’est à la suite des conseils des autres femmes de mon village que j’ai finalement accepté de la prendre à la maison. Mais c’est très difficile financièrement, d’autant que mon mari ne travaille plus. Au moment de l’accouchement, il a fallu faire beaucoup de dépenses: vaccination, préparation de la laite, frais d’accouchement, nutrition du nouveau-né. Ces dépenses nous menacent financièrement. Le père de cet enfant reste toujours inconnu. Je suis la seule à m’occuper de toutes les dépenses. Aujourd’hui, cet enfant a quatre ans, le voilà qui joue sous la véranda. Faire une visite n’est pas facile dans les PMI, les visites sont payantes. De notre temps, les visites étaient gratuites.

Animateur:

Les jeunes filles, victimes du phénomène, reconnaissent que les conséquences sont lourdes même si elles ne sont pas pour autant résignées. Ecoutons ces extraits de la causerie avec quelques filles de Bikoka.

Filles de Bikoka:

Animateur:

Nous le constatons, l’un des fléaux qui perturbent l’épanouissement des jeunes filles dans les familles de la province du Sud Cameroun est sans contexte celui des grossesses précoces. Il a des causes diverses et des conséquences désastreuses. Il est donc important de mettre certains mécanismes en place ou du moins de changer le comportement et d’améliorer l’éducation de la jeune fille, surtout en milieu rural. Ce sont les conseils que donne ici le Docteur Jean-Jacques Bidjouli.

Docteur Jean-Jacques Bidjouli:

- Parents, éduquez vos enfants parce qu’un enfant bien éduqué est mieux armé pour faire face aux problèmes qu’il rencontre dans la vie. Un enfant bien éduqué, un enfant qui a réussi est plus rentable, parce qu’il faut que les parents voient la rentabilité de l’enfant à long terme. Parce qu’un enfant qu’on lance dans la rue maintenant, c’est évident qu’il ne va pas faire long feu là-bas. Il ou elle va attraper le Sida et beaucoup d’autres maladies, elle va attraper la grossesse. Les hommes d’aujourd’hui ne prennent pas facilement les femmes de trois ou quatre enfants. Donc il faut que les parents réfléchissent deux fois avant d’envoyer leurs enfants dans les rues. Et pour les filles je me dis que quand on est enceinte, c’est évident que l’avenir est complètement compromis. Essayer de côtoyer le service de planning familial si on ne peut pas se préserver. Nous, de notre côté, on va essayer d’intensifier la sensibilisation dans les établissements scolaires, les associations, les villages pour essayer d’aider un peu les enfants.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Mesdames et messieurs, chers auditeurs de ‘L’éducation à la parenté responsable’. C’est ici que prend fin notre émission. Nous serons heureux de nous retrouver la semaine prochaine à la même heure. Pour vous servir ce soir Rachel Penda et Benoît Efa Essomba à la présentation. Merci et à bientôt. C’était ‘Education à la parenté responsable’, Magazine de Radio Lolodorf consacré aux parents et aux enfants. La vie d’aujourd’hui n’est pas comme celle d’hier et encore moins comme celle de demain. Préparons l’avenir, instaurons le dialogue et la confiance dans nos familles, changeons de comportement. Parents, prenez vos responsabilités et faites face à vos devoirs. Enfants, vous n’avez pas que que des droits mais également des devoirs. Notre avenir en dépend. Le parent responsable c’est celui qui s’occupe à 100 pour cent des besoins de son enfant. Cest celui qui veille à son éducation, c’est celui qui veille à sa santé. Bref, je peux dire que c’est celui qui veille à tous ses besoins. La vie d’aujourd’hui n’est pas comme celle d’hier et encore moins comme celle de demain. Préparons l’avenir, instaurons la confiance dans nos familles, changeons de comportement. Parents prenez vos responsabilités et faites face à vos devoirs. Enfants vous n’avez pas seulement des droits mais également des devoirs, notre avenir en dépend.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE

(Magazine d’information sur nutrition) 30 minutes

Animateur:

‘Votre santé et vous ou votre demi-heure’ est une émission consacrée aux problèmes de santé dans les familles.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

‘Votre santé et vous ou votre demi-heure’ est une émission de radio Lolodorf préparée et présentée par Julienne Ngah et Benoît Efa Essomba. Elle est diffusée chaque samedi à 18 heures 30 minutes.

Quand on voyage à travers le pays, on constate que beaucoup d’enfants souffrent. Les enfants qui sont victimes de la malnutrition sont les premiers à être sujets aux maladies. Nous constatons que cette situation est générale quand on voyage à travers le pays.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

Animateur:

Bonjour! La nutrition est une réalité dans les zones rurales de l’arrondissement de Lolodorf, département de l’Océan. Elle touche aussi bien les enfants, les femmes enceintes que les adultes en général comme vous le suivrez dans ce témoignage du Docteur Jean Jacques Bidjouli médecin chef du District de santé de Lolodorf.

On a entendu en effet que les populations rurales cultivent et produisent en quantité et en qualité suffisantes. Mais cette production n’est pas toujours utilisée pour la consommation courante. Dans notre émission de ce soir, nous nous pencherons sur les problèmes liés à l’alimentation des familles en milieu rural, et nous passerons en revue les principales cultures vivrières développées dans la localité. Nous parlerons également des habitudes alimentaires ainsi que des choses interdites. Nous terminerons par quelques conseils relatifs à la production de cultures contre-saison, aux principaux groupes d’aliments et au respect d’une alimentation équilibrée.

Lolodorf est une zone de forêt équatoriale qui abrite une population assez importante constituée de Betis, Fangs, Mabéas, Ngoumbas et de Pygmées. Ces populations vivent et tirent l’essentiel de leurs revenus de l’agriculture, de la pêche et du petit élevage traditionnel.

Quelles sont donc les cultures vivrières qu’on peut trouver à Lolodorf? Pius Ngama, paysan de Kaba et Jules Patrice Obam, délégué de l’agriculture de l’arrondissement de Lolodorf ont la parole.

Pius Ngama. Jules Patrice Obama:

Nous produisons le manioc, le maïs, la canne à sucre, les macabos, les ignames et diverses autres choses que l’on peut manger. Les arachides, les mangues, les ananas, les papayes, les goyaves, les oranges, les mandarines, les bananes, la canne à sucre et nous les consommons également. Les femmes préparent les jus pour ceux qui n’ont plus de dents. Les enfants sucent les cannes à sucre. Les adultes ne consomment pas assez de fruits.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

Animateur:

Monsieur le délégué, bonsoir. Vous êtes le délégué de l’agriculture de Lolodorf, pouvez-vous nous dire ce que les populations locales produisent principalement pour leur consommation? Les populations produisent principalement le manioc, les ignames, les macabos, les bananes, les patates douces, les arachides, le maïs, le combo etc. Nous savons déjà qu’à Lolodorf, les denrées alimentaires sont suffisantes pour bien nourrir les familles. Mais est ce que les gens consomment normalement ce qu’ils produisent?

Voici les réponses de quelques femmes de Kaba:

Femmes de Kaba:

Nous consommons toutes les denrées qui ont été citées. Les sauces d’arachides par exemple, les légumes aussi. Quand on a une famille nombreuse, on doit préparer suffisamment pour tout le monde.

Animatrice:

Je voudrais que tu nous dises en réalité tout ce que vous connaissez.

Femme de Kaba:

Nous mangeons beaucoup de légumes, le gombo, le kelen-kelen, le zom, le folong, les feuilles de manioc, les macabos, les ignames, le manioc,les bananes, les patates douces, la tomate, les aubergines les carottes, les oignons, les arachides.

Animatrice:

Est ce que tu as des enfants?

Femme de Kaba:

Oui, j’en ai.

Animatrice:

Quand tu es enceinte, l’est ce que tu as une alimentation spéciale pour toi et pour ton enfant, une alimentation qui favorise la bonne formation physique et la bonne santé de ton enfant? Est ce que tu as changé tes habitudes alimentaires par rapport à ce que tu mangeais en temps normal?

Femme de Kaba:

Oui, j’avais l’habitude de consommer mais pas tellement.

Animatrice:

Est ce que tu allais souvent à l’hôpital, quels conseils donnait-on pour ton alimentation?

Femme de Kaba:

Oui, je recevais des conseils et j’allais tout le temps à l’hôpital, on me disait de manger les sauces d’arachide, la viande, le poisson, les fruits et beaucoup de tomate, et de la salade.

Animatrice:

Quand tu as accouché, qu’est-ce tu mangeais pour allaiter l’enfant, est-ce que tu avais des choses spéciales?

Femme de Kaba:

Oui, je ne mangeais pas n’importe quoi, j’achetais la viande de bœuf pour faire le bouillon, des tomates.

Animatrice:

Tu as dix enfants, peux-tu nous dire ce que tu leur donnais, est ce qu’ils mangeaient la même nourriture que toi, ou bien tu leur faisais des choses à part?

Femme de Kaba:

Mes enfants mangent beaucoup et en particulier le riz, le manioc, les macabos, le poisson, la viande, les légumes et les fruits.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

Animateur:

Dans les villages du Cameroun, tout comme ici à Lolodorf on entend parfois dire que les enfants ne doivent pas manger les œufs de peur qu’ils ne deviennent voleurs. La femme enceinte ne doit pas manger les pattes de bœuf, de porc au risque d’accoucher un enfant ayant la bouche fendue, sous forme de patte de bœuf. Qu’en est-il de ces interdictions qui pèsent dans l’esprit des gens et qui les empêchent de se nourrir convenablement? Ecoutez le point de vue de deux hommes de Kaba. Il s’agit de Pierre Obah et de Pius Nguema.

Pierre Obah. Pius Nguema:

Certains de ces interdits disparaissent, mais quand je vais acheter certaines choses, je dois faire attention. Ne pas acheter les pattes quand la femme est enceinte, elle ne doit pas manger n’importe quoi. J’achète des fruits comme l’ananas par exemple.

Animateur:

Vous ne croyez pas que c’est de l’égoïsme des hommes tous ces interdits?

Pierre obah:

A ce niveau non, ce sont les coutumes laissées par nos parents. Le plus souvent quand ces coutumes ne sont pas respectées, et que la femme est enceinte, quand elle accouche on remarque par exemple des cicatrices, des écailles sur le corps de l’enfant. Alors l’on se demande d’où ça vient. L’enfant peut venir au monde avec certaines déformations, trois doigts au lieu de cinq, des doigts collés. C’est pour éviter ces choses que nous respectons nos coutumes. Tout se vérifie après.

Animateur:

Comment faites-vous avec les animaux que vous élevez, chez vous, est-ce que vous les consommez?

Pierre Obah:

Nous les mangeons lors des fêtes de fin d’année, et quand toutes les familles se réunissent. Quand nous recevons nos hôtes, on leur offre nos animaux.

Animateur:

Dans les familles africaines la femme est la machine tournante en matière de nutrition. Cette réalité se fait sentir dans la région de Lolodorf. En effet c’est la femme qui compose les menus, prépare les repas et nourrit la famille. Il est également reconnu que la femme enceinte doit avoir une alimentation spéciale car comme on le dit souvent, elle mange pour deux personnes. Je vous propose cet entretien que nous avons eu avec une femme enceinte de Kaba et le point de vue du chef de District de santé de Lolodorf, il s’agit de Paul Zameyo et de Robert Essane.

Paul Zameyo:

Nous mangeons la viande, les feuilles de manioc, les aubergines, les mangues, les goyaves, les bananes, les oranges, les avocats.

Animateur:

Pourquoi mangez-vous tous ces fruits, on dit que c’est pour les enfants?

Robert Zameyo:

Même vieux, nous les mangeons tous, nous mangeons tout ce qu’on trouve.

Animateur:

Les choses interdites n’existent pas chez vous?

Robert Zameyo:

Moi je mange de tout, même quand je suis enceinte. Jusqu’à présent, rien n’est arrivé à l’un de mes enfants. Au niveau de la laite, c’est le lait maternel qui est conseillé. C’est au quatrième mois, au sixième mois qu’on commence à donner de la nourriture au bébé; en plus du lait, on lui donne aussi des bouillons de viande, de poissons, des légumes aussi. Si bien que quand l’enfant a 10, 12 mois il connaît déjà la nourriture, il plonge la cuillère dans l’assiette, met dans la bouche. Les mamans arrêtent de donner le lait maternel à 12 mois, certaines à 15 mois, donc une transition sans problème.

Animateur:

La balance sur la production agricole met l’accent sur les programmes de production, la période de creuse ou la période de soudure. L’on sait par exemple qu’en période de récoltes, il y a abondance de denrées alimentaires et qu’en période des cultures, il y a pénurie, or, il est indispensable que les populations disposent de produits variés en toute saison. Que faut-il donc faire? Voici le conseil du délégué de l’agriculture de Lolodorf.

Délégué de l’agriculture:

Les populations doivent d’abord bien manger. Elles doivent manger pour avoir de la force pour travailler. Elles doivent aussi vendre leurs produits agricoles pour avoir un peu d’argent et répondre à leurs besoins de première nécessité comme le savon, le pétrole, la scolarité des enfants, les médicaments. Les conseils que je peux vous donner, c’est qu’il faut produire en grande quantité et de bonne qualité.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

Animateur:

Donner le biberon au bébé apparaît comme un phénomène à la mode, un phénomène des temps modernes. D’autres femmes avancent des raisons d’esthétiques pour ne pas donner le sein à leur bébé. Elles redoutent par exemple que leur poitrine ne s’affaisse du fait de l’allaitement maternel. Les conséquences d’une telle situation sont dramatiques pour les enfants. Parmi celles-ci, il y a les cas de diarrhée, première cause de la mortalité infantile. Sur tout un autre plan, on constate que la plupart des villages de Lolodorf, le bébé a droit au plat familial dès l’âge de 2 ou de 3 mois. Monsieur Robert Essane, chef de bureau de santé du District de Lolodorf explique ici de quoi doit être constituée l’alimentation des personnes par groupe d’âge en général et en particulier celle concernant les bébés de 0 à 6 mois.

Robert Essane:

Le bébé doit avoir une alimentation bien composée qui lui permet de grandir et d’avoir une bonne santé. De même les femmes enceintes doivent avoir des aliments bien sélectionnés. Elles luttent pour elles et pour leur bébé. Certaines femmes sont amenées quand elles sont enceintes à manger les aliments qui ont des vitamines, du fer, elles doivent manger la viande, un aliment plastique, les glucides, le manioc, les bananes, les mangues. Les liquides sont en général des huiles végétales qui lui donnent la force. Les vitamines provenant des légumes ont des protéines. Quand une femme enceinte mange ces aliments, le bébé se développe bien.

(Musique traditionnelle sur la nutrition)

Animateur:

Mesdames et messieurs, chers auditeurs et auditrices de ‘Votre santé et vous’, nous sommes arrivés au terme de notre programme de santé hebdomadaire. Nous étions Julienne Ngah et Benoît Efa Essomba à la présentation. Merci de votre attention, au revoir et à la semaine prochaine.

LES CONFLITS CONJUGAUX

(microprogramme) 2 minutes

Animateur:

Quand l’homme et la femme s’entendent, les enfants sont heureux. Quand l’homme et la femme se donnent des coups, ce sont les enfants qui les reçoivent. L’entente dans un couple est une vitamine de croissance pour les enfants.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

Animateur:

Sauvegarder l’honneur de son foyer afin d’éviter les conflits, ce sont toujours les enfants qui en souffrent.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

CONFLITS CONJUGAUX EN MILIEU RURAL

(Enquête radiophonique) 40 minutes

Animateur:

‘Conflits conjugaux en milieu rural’.

CRTV en accord avec la Radio rurale de Lolodorf présente une enquête sur les conflits conjugaux en milieu rural.

Autant on fête de mariages, autant on débloque de divorces qui surviennent toujours dans les ménages aujourd’hui. Dans les villes, les conflits conjugaux ne se comptent plus. En zones rurales, le phénomène existe mais dans des proportions moindres. Dans les villages, la médiation des parents ou du chef traditionnel finit dans la majorité des cas par faire passer l’orage.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

Animateur:

Les conflits conjugaux en milieu rural, voilà le sujet de notre enquête réalisée dans les villages de Kaba et Bikoka de l’arrondissement de Lolodorf au Cameroun. C’est une préparation de Crépin Makok en collaboration avec le projet IEC/SR en milieu rural.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

La cohabitation conjugale en zone rurale est une longue école qui impose une gestion minutieuse délicate du moderne et du traditionnel.

Autant, l’homme reste accroché aux valeurs traditionnelles qui lui confèrent une suprématie absolue dans le ménage, autant la femme pour des raisons évidentes se fait violence pour assurer le développement et l’épanouissement de son ménage, en général. Vous allez l’entendre dans l’extrait qui va suivre.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

Le mari est soutenu et protégé de manière radicale dans sa position de privilégié, à la limite du dictateur, par l’autorité traditionnelle.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

Monsieur Samba Messi, Chef du village de Bikoka

S’il y a des problèmes dans les foyers, moi je sais que la faute est de ce que Monsieur le feu Président Ahidjo avait dit de: ‘L’émancipation de la femme camerounaise’. Parce que maintenant toute femme se croit mieux située que son mari. Le mari dit à la femme: fait ceci, et la femme dit non je ne suis pas esclave. L’émancipation de la femme camerounaise, cela veut dire mettre le désordre dans les foyers conjugaux. Il faut donc absolument que la femme se soumette aux ordres de son mari.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux).

Animateur:

En zones rurales, il est rare que les conflits conjugaux dégénèrent et que l’on arrive au pire, le divorce, quelle que soit la profondeur du conflit. Le conflit finit par trouver la solution à travers la médiation du conseil de famille ou du chef du village. S’ils sont un peu plus rares, il n’en reste pas moins vrai que les causes des conflits conjugaux font le jeu en milieu rural. Pour les hommes, il est hors de question que les femmes ne soient pas totalement soumises, réduites à une forme d’esclavage qui ne dit pas son nom et elles se livrent à l’alcoolisme. Voici les témoignages de quelques maris rencontrés à Kaba et Bikoka.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

Intervenants:

Au lieu de se soumettre à celui qui est allé la chercher, la femme se met au pouvoir comme le Président de la République. Ainsi l’alcoolisme comme l’a dit le groupement est l’une des choses qui sont les affaires fondamentales. Comment voulez-vous, si vous dites à votre femme: c’est comme ça que je veux la ligne de conduite, elle vous dit que c’est comme ça que je demande. Ces conflits mènent les désordres dans les foyers conjugaux. L’émancipation de la femme a introduit le désordre au Cameroun. Ce qui mène les conflits dans un foyer, c’est quoi d’abord? Je ne peux pas parler de l’infidélité, non, c’est que la femme n’est plus docile comme avant. On parle de l’émancipation de la femme camerounaise, nos femmes ont pris ça d’une autre façon ou d’une autre manière si bien qu’actuellement elles emploient cette émancipation comme si c’était leur droit, mais elles n’ont pas le droit. Il y a aussi le problème de la pauvreté qui joue un grand rôle dans les foyers. Parce que quand votre femme voit que vous êtes pauvre, elle va peut-être être infidèle et aller chercher un peu mieux ailleurs, merci.

(Musique traditionnelle sur les conflits conjugaux)

La première des choses est que si votre femme vous a déjà donné des enfants, elle ne vous considère plus comme le maître de la maison. Alors vous êtes déjà négligé, elle se comporte déjà comme le maître de la maison et tout cela nous gêne dans nos famille. Comme les nouvelles lois sont venues, en cas de décès on ne connaît plus ni votre frère, ni votre sœur, c’est cette femme qui devient votre héritière. Tout ceci fait qu’elle dise que c’est elle la seule propriétaire du foyer. Ce qui dérange le ménage surtout c’est la désobéissance, l’une des premières des causes, la désobéissance parce que le patron, ce qu’il veut, c’est que la femme ne marche pas là-dessus et quand ça ne marche pas et que ça ne va pas, ça cause beaucoup de dégâts. Quand je me fâche contre ma femme, parfois c’est la bastonnade. Après ces dégâts quand elle est souffrante, c’est moi qui paie les remèdes, mais c’est l’énervement du cœur.

Désobéissance pour l’un, abus d’autorité pour l’autre. Les partenaires se rejettent la paternité des raisons des différents conflits devenus si familiers aux couples par la force de l’irrégularité. Les femmes ne comprennent plus très bien pourquoi elles doivent toujours dire oui aux maris et attendent de lui un soutien, une présence physique permanente dans la gestion du quotidien.

Emilienne, Jacqueline, Bernadette et Véronique, ménagères à Kaba.

Emilienne.

Les motifs qui occasionnent les conflits conjugaux dans les foyers sont nombreux. On fait des enfants et quand ces enfants grandissent, ils deviennent têtus, ils ne vont plus à l’école, ils deviennent des voleurs. Leur papa dit que c’est à cause de leur maman que les enfants sont déroutés et qu’ils déconnent, qu’ils volent, qu’ils chassent les femmes, qu’ils vagabondent partout et font de mauvaises choses. Au fond, la femme ne peut pas laisser son enfant faire les choses qui ne sont pas bien aux yeux des gens. Le souhait de toutes les mamans est que leurs fils deviennent des hommes responsables. L’autre fait c’est que nos maris nous abandonnent pour aller chercher des femmes libres. Quand ils reviennent au foyer, ils nous menacent physiquement. La femme se fâche et dit: mais c’est toi qui sème le désordre tout le temps et quand tu reviens tu t’acharnes sur moi et tu me donnes des coups, c’est quoi, est-ce normal ça? Tu sais bien qu’il y a des maladies, le Sida et tout, tu ne fais qu’aller avec les femmes libres, pourquoi? Les causes sont nombreuses et différentes.

Jacqueline

Des fois c’est la femme, quand la femme aime se promener. Il y a aussi le fait que certaines femmes boivent aussi beaucoup, elles laissent leurs maris affamés toute la journée, quand elles reviennent à la maison, leurs maris se fâchent aussi, donc c’est pareil partout dans les foyers.

Il peut y avoir les cas d’adultère, peut être la mauvaise compréhension entre l’homme et la femme qui émane peut être aussi entre les enfants. Vous savez que les problèmes ne manquent pas dans un foyer qui a des enfants. Par exemple si pendant la période de la rentrée des classes, le mari n’a pas préparé la pension pour la scolarité des enfants, la femme peut se fâcher et en retour l’homme va dire pour le moment je n’ai rien, on a fait des plantations, nous avons le manioc, tu n’as qu’à tremper le manioc puisque la majorité des femmes d’ici font le manioc c’est comme cela qu’on se débrouille pour avoir les sous pour les enfants. Effectivement il n’y a pas beaucoup de problèmes comme adultère, je ne crois pas.

Bernadette.

Généralement vous savez que dans tous les foyers si vous entendez qu’il y a déjà des bruits par exemple vers les heures tardives c’est que peut être il y a eu infidélité ou adultère. Je me dis comme il y a des maladies maintenant, nous tous, presque la population en majorité, sait qu’il y a les maladies sexuellement transmissibles et c’est ça qu’il faut éviter si l’homme triche un peu et la femme aussi. C’est déjà un danger pour le foyer. Aussi ça m’énerve quand mon mari a bu, c’est ça qui me choque, quand il n’a pas bu, nous sommes à l’aise.

Véronique.

Ce qui peut faire fâcher la femme, surtout les femmes déjà âgées qui ont fait les enfants avec leurs maris, quand les enfants sont déjà grands, le constat, le mari ne constate pas il imagine que c’est la femme qui conseille mal les enfants, qui veille à ce que les enfants couchent à la maison, beaucoup de raisons. Et quand la femme voit que son mari est en train de l’accuser injustement, elle se fâche puisque c’est le contraire de ce qu’il pense puisque chaque parent veut que son enfant soit bien éduqué, que son enfant soit bien dans son propre foyer, son enfant soit aussi comme d’autres grandes filles avec des voitures. Alors quand le père arrive à la maison, il dit le contraire de ce tu pensais, avoir un grand fonctionnaire, une grande dame, au lieu d’être comme ça, les enfants deviennent des bandits et ton mari dit que c’est toi qui conseilles l’enfant et il devient voleur, et que l’enfant fréquente la rue ainsi de suite. Alors ça nous fait fâcher. Le seul problème qui peut m’énerver est le manque d’aide lors des travaux des champs.

Animateur:

Incompréhension, alcoolisme, infidélité, paresse, voilà à n’en plus douter, le diagnostic que l’on devrait poser par la force des choses, ils sont des témoins privilégiés mais impuissants, des victimes résignées mais parfois des arbitres pas du tout crédibles aux yeux de la hiérarchie traditionnelle, eux, ce sont les enfants, quelle que soit l’ampleur du conflit conjugal, éclat de voix tout court, bagarres ou dans le pire des cas divorce. Les enfants en prennent toujours un sérieux coup.

L’éducation boite, la scolarisation chancelle, la santé évolue en temps si bref. Les enfants sont déséquilibrés. Ecoutez plutôt Viviane, Alain et Marcial fils de paysans, élèves au Lycée et au CETIC de Lolodorf.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Intervenant:

Quand je vois mes parents se bagarrer je suis mal à l’aise et quand ils cessent de bagarrer je suis obligée de les réunir et de leur parler. Quand ils se bagarrent, c’est la maman qui encaisse, c’est une femme elle n’a pas la force d’un homme. Je me rappelle une fois papa avait arrêté maman de manière à ce qu’elle ne puisse plus respirer, je suis allée, j’ai mordu mon papa sur le dos et il a laissé la maman, le sang coulait et il s’est mis à pleurer. Nous les filles, surtout ça nous touche beaucoup quand le père se bagarre avec la maman. Quand nous les enfants nous sommes là, ça ne nous donne pas une bonne éducation. Quand le père vient souvent et qu’il n’y a pas de problèmes, nous tapons les commentaires, le père prend place la maman aussi. Mais quand ils ont des problèmes, le père vient causer avec nous mais la maman ne vient pas elle reste dans la chambre donc nous ne sommes plus ensemble, ça nous touche et ça nous met mal à l’aise. Souvent quand il n’y a pas toutes ces histoires, on joue ensemble.

Intervenant:

Moi je vais à l’école quand les parents ont ces problèmes, mais là-bas à l’école, on a pas le cœur tranquille, on est préoccupé par la situation de la maison on pense s’ils sont en train de se bagarrer encore.

Intervenant:

Moi d’habitude je quitte souvent la maison pour que ça ne puisse pas me frapper au cœur, je les laisse, c’est après que je reviens.

Intervenant:

Moi je vais souvent m’enfermer dans la chambre jusqu’à ce qu’ils s’arrangent, je pars aussi à l’école, mais là à l’école je ne suis pas toujours tranquille.

Intervenant:

C’est comme moi je vais à l’école, je quitte la maison et je dis qu’ils vont arranger leurs problèmes, ça ne me regarde pas.

Intervenant:

Moi je préfère rester à la maison même si on a une interrogation, je préfère la rater.

Animateur:

Pour l’essentiel on retiendra du regard de la municipalité locale que les conflits conjugaux aigus se comptent au bout des doigts, qu’ils sont rarement portés à l’arbitrage des tribunaux quand ils existent mais qu’ils ont des conséquences sociales fâcheuses. Monsieur Ossa Bikoué, premier adjoint au maire de Lolodorf.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Monsieur Ossa Bikoué:

Les problèmes des conflits dans les ménages chez nous ce n’est pas encore très proportionnel surtout que dans l’arrondissement il n’y a pas de tribunal, tous les tribunaux sont à Kribi. Premièrement s’il y a conflits de mariage, si je peux parler des conflits de mariage, c’est parce que je suis moi-même marié. Quant à dire qu’il y a des conflits de mariage qui vont jusqu’au tribunal, à ma connaissance, je n’en connais pas encore trop, je suis à ma quatrième année à la mairie. Il n’y en a pas assez ici, il n’y a que des mariages qui se célèbrent surtout que moi je leurs dis que je sais unir et que je ne sais pas désunir. Donc les conflits ici, à ma connaissance, il y en a pas encore, s’il y a des petits conflits, c’est à l’intérieur des foyers. Ça ne sort pas jusqu’à aller en justice. Le maire qui est en même temps l’officier du centre d’état civil, lors des célébrations des mariages donne des conseils nécessaires pour la consolidation des ménages, il appartient donc aux jeunes mariés de pouvoir respecter, honorer leurs engagements ce, sont les notions que je leur donne lors de leur union. C’est ainsi que je fais, je dis tout ce que je peux faire pour l’utilité, l’importance du mariage, comment doit-on rester entre homme et femme dans le mariage, c’est tout ce que je peux faire pour le moment. Surtout que les conflits ne se présentent pas encore, quand ils se présenteront je saurais ce que je pourrais faire.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Intervenant:

C’est exact, qui dit conflits dans les mariages dit vraiment désordre dans la société. Quand le mari et la femme ne s’entendent pas, c’est le désordre et ce sont les enfants qui écopent les conséquences, les enfants ne sont pas bien encadrés et ils s’égarent le plus souvent, la délinquance des enfants part du désordre des parents, parce que l’enfant c’est un outil que les parents doit forger, le père tient le marteau et la maman l’enclume, c’est l’enfant alors qui est le morceau de fer à façonner. Si l’enclume n’est pas résistante et le marteau incapable de pouvoir taper fort, l’enfant ne peut pas vraiment devenir l’homme souhaité. Donc dans le mariage il faut que papa et maman soient tous solidaires dans la formation de leurs enfants. L’église sans nier l’existence des conflits dans les mariages estime que l’environnement conjugal aussi bien que le milieu urbain et rural se prêtent à la paix, à l’entente et surtout à la compréhension mutuelle.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Révérend pasteur Ebene Ango Samuel:

Rien ne vaut pas la paix et le respect mutuel dans un ménage, l’harmonie du couple et l’éducation des enfants en dépendent. L’église le gère sur un double plan, du point de vue humain et du point de vue de la constitution. Si par exemple c’est un chrétien, on fait d’abord l’approche on le consulte pour voir à quel niveau se situe ce problème et comme ça on établit les responsabilités de chacun. Mais en général on est là pour que ce couple ne se sépare pas, pour que l’union dure et perdure. C’est pour cela que l’église au niveau de la constitution décourage ce qu’on appelle le divorce, mais encourage par contre le couple dans les relations. Vous savez que c’est à partir du couple que naît la famille. Lorsque le couple ne se comporte pas bien, il y aura des conséquences à tout point de vue au niveau de la famille et la famille sera troublée au niveau même de la société parce que le couple de l’homme et la femme est le qui véhicule l’impact de la société, c’est à dire le calme social. Au niveau de l’église, si le couple se comporte mal il y aura tout de suite des conséquences. Le couple est le symbole même de l’union et le mariage est le symbole entre nous et Dieu dans la bible, c’est à dire l’Ascension. Rien de durable ne peut se faire lorsque cette alliance est rompue. Les enfants seront mal instruits, il y aura des conséquences au niveau de la conduite puisque les gens se comportent en relation avec tel ou tel couple, l’un des conjoints en disant que tel a fait ceci, nous aussi on va le faire, il y a donc des conséquences, tout est négatif à ce niveau. Donc on cherche que le couple soit bien implanté afin que la société puisse bien aller.

Animateur:

Voilà en gros en aval et en amont les conflits conjugaux en milieu rural vus par les principaux acteurs que sont le mari et la femme. Les premières victimes sont les enfants, et les autorités traditionnelles, religieuses et municipales doivent agir. Mais avant de nous quitter, écoutons quelques conseils du Premier Adjoint au Maire de la commune de Lolodorf, Monsieur Asso Ekon, je ne peux que leur demander de suivre les conseils que les officiers de l’état civil leur confient lors de leurs mariages, c’est à dire le respect. L’homme doit s’occuper de sa femme, il doit subvenir à ses besoins matériels comme nous voulons, à l’éducation des enfants et de la femme c’est la clef, le pivot du ménage parce que l’homme reste longtemps au travail et c’est la femme qui reste à la maison avec les enfants, c’est elle qui doit diriger les enfants à la maison, les éduquer à la base avant qu’ils aillent à l’école. Ils devraient d’abord subir une certaine formation de base à la maison, quand ça ne marche pas dans un mariage, même à l’école les enfants ne feront rien parce qu’ils ne sont pas encadrés dans la famille. Si notre société veut vivre comme il le faut, il faut que les mariés sachent garder le secret du mariage.

A l’écoute des uns et des autres, on pourrait très bien définir les conflits conjugaux comme étant les troubles ou disputes qui surviennent dans un mariage en milieu rural. Les causes de ce conflit se rencontrent dans les mots comme la tolérance, l’incompréhension l’irresponsabilité des parents, l’alcoolisme, la stérilité, la paresse et bien d’autres encore. Entre autre les conséquences qui découleraient seront la mauvaise éducation des enfants et divorce. Dès lors il est impératif que les partenaires dans un mariage en conflits se remettent en cause pour sauver ce qu’ils ont au départ construit ensemble dans leur famille. Cette enquête sur les conflits conjugaux en milieu rural vous a été proposée par la CRTV Bertoua et la Radio rurale de Lolodorf. C’était une présentation et une préparation de Crépin Makok avec la collaboration et l’appui du projet IEC/SR. Merci de nous avoir accordé votre aimable attention.

(Musique traditionnelle sur l’éducation).

LA DÉPERDITION SCOLAIRE DE LA JEUNE FILLE

LE CAS DE LOLODORF (Enquête radiophonique) 50 minutes

Animateur:

La déperdition scolaire de la jeune fille en milieu rural, une production de Radio Lolodorf. La déperdition scolaire de la jeune fille en milieu rural. A la cabine technique, Emmanuel Guy Mvoum, assistant de réalisation; Marcel Mvondo Ondiki, pour la réalisation et présentation de Mabogo Bilogo Tamdoum

Mesdames, messieurs, bonjour, nous sommes heureux de nous joindre à vous. L’émission que nous allons vous présenter est une enquête réalisée à Lolodorf et quelques villages environnants sur le phénomène de la déperdition scolaire de la jeune fille. Sans avoir la prétention de faire le procès de qui que ce soit, notre enquête obéira à une enquête très simple. Il s’agit en effet de faire l’état des lieux, de cerner les causes de la déperdition scolaire, de voir ensuite ses manifestations, ses conséquences et enfin de proposer des solutions pour résorber, voir réduire ce phénomène. Nous avons rencontré à cet effet des personnes-ressources concernées de près ou de loin par des questions de la scolarisation dans les arrondissements de Lolodorf, autorités scolaires, chefs religieux et traditionnels, enseignants, parents et élèves, bref tous les acteurs directs et indirects des problèmes éducatifs à Lolodorf. Restez à l’écoute, ils vont vous en parler dans quelques instants.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Ces tam-tams de Kaba nous amènent dans le vif du sujet, sur le mot ‘éducation’ qui signifie assurer la mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un individu. Il est nécessaire de la pratiquer en bas âge, du moins à l’âge de raisonnement afin de modeler, de façonner le jeune esprit, de lui procurer le développement nécessaire à la vie socio-économique, d’où l’impérieuse nécessité d’un encadrement optimum et d’un suivi judicieux et méthodique du cursus scolaire de l’enfant. Cela est d’autant plus nécessaire pour la jeune fille dont la scolarisation semble avoir pris du plomb dans l’aile; notamment dans l’arrondissement de Lolodorf où la déscolarisation de la jeune fille prend des proportions inquiétantes au risque de faire de l’école une institution réservée aux garçons et quelques filles issues de familles aisées. La déperdition scolaire de la jeune fille est un mal social qui frappe de plein fouet les écoles primaires et secondaires de Lolodorf et qui trouve son fondement dans la crise des sociétés elles-mêmes alimentées par la crise économique. Suivez plutôt ces tableaux peu reluisant tel que dépeint ici par l’inspecteur de l’enseignement primaire et maternel de l’arrondissement de Lolodorf Monsieur Charles Ondobo Bikié.

Monsieur Charles Ondobo Bikié:

L’arrondissement de Lolodorf est suffisamment couvert par l’école, seulement il faut relever ici que c’est l’esprit des populations face à la chose éducative qui reste à sensibiliser; La jeune fille tout comme le jeune garçon doivet avoir accès à l’école. Les parents comprennent bien qu’il faut mettre tous les enfants à l’école; seulement le suivi dans le cursus scolaire n’est pas bon à mon avis parce que lorsqu’on si considère les chiffres, sur environ 591 petits Camerounais qui vont à l’école, il y a 294 filles, mais vous allez constater qu’en fin d’année, seulement 266 petites filles ont pu terminer l’année scolaire. Et lorsqu’on parcourt ce tableau de la base, c’est à dire de l’asile au cours moyen II, on a l’impression qu’au fur et à mesure qu’on évolue, la petite fille cesse de venir à l’école, et pourquoi? Il y a d’abord ce problème de la pauvreté qui empêche les parents de maintenir les enfants dans les écoles; cela se justifie parce que le coût de la scolarisation est suffisamment élevé, les charges scolaires également, les livres, les cahiers. Les parents ne supportent pas facilement cela.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Le diagnostic est donc clair et sans équivoque: la gangrène est là et le mal déjà perceptible pourrait, si rien n’est fait, compromettre l’avenir d’une composante entière de notre société. Au Lycée de Lolodorf si le mal n’est pas encore atteint, il faut tirer la sonnette d’alarme. Sur une population scolaire estimée à 600 élèves, 4 filles ont été renvoyées à la maison depuis le début de l’année scolaire en cours pour grossesses précoces. Monsieur Zibi Etoundi Léon Honoré, Proviseur du Lycée de Lolodorf, cache à peine son inquiétude lorsqu’il explique la situation qui prévaut dans son établissement.

Monsieur Zibi Etoundi Léon Honoré:

C’est que, quand on voit le pourcentage de filles au Lycée, qui est presque de 30% et nous avons des problèmes que nous vivons ici Les filles vont toujours vite en besogne en matière de sexualité et cela se manifeste directement par des exclusions, on met les filles en congés de maternité, et récemment, j’en ai mis quatre, pour cause de grossesses, il y a aussi peu d’intérêt, à la chose scolaire, les filles, elles voudraient passer plutôt par des chemins faciles, donc avoir un peu d’argent au quartier, parce qu’on aurait passé une nuit avec tel ou tel, et cela parfois est même encouragé par certains parents. Les parents semblent soutenir beaucoup plus quelques subsides que sa fille peut leur apporter à la maison au point de couvrir même l’auteur d’une grossesse et cela peut aussi s’expliquer par le fait qu’il y a de la pauvreté. Cela fait que certaines filles vont beaucoup plus dans la rue, parce que certaines élèves partent beaucoup plus Bikoka pour aller à Lolodorf, cela fait plus de 9 km, et vous voyez chemin faisant, que de tentation et surtout quand on a le ventre affamé. Il y a aussi les frais d’imitation, les frais du snobisme, parce que c’est parfois un plagiat des filles bien nanties. Alors les filles sont amenées à les imiter à vouloir faire comme celles qui sont bien nanties, nous avons aussi les faits pervers des médias avec les produits importés que l’on présente. Nous avons des vidéoclub et c’est juste l’application de ce qu’elles auront vu et au point que l’école peut être reléguée au second plan.

Animateur:

Monsieur le Proviseur, vous avez avancé quelques éléments tout à l’heure, notamment vous disiez qu’ici les filles vont vite en besogne, est ce qu’on peut dire que c’est lié à la coutume ou à la tradition d’ici?

Monsieur le Proviseur:

Je crois qu’il y a aussi un problème de mentalité. Je crois que je ne pourrais pas parler de lubricité, il y a certains facteurs qui militent pour cette façon de percevoir les choses, parce que dès lorsque la jeune fille naît, il y a certains rites, que je ne peux pas dire ici, qui accompagnent la naissance, au point qu’on trouve que c’est normal, donc on trouve que c’est un problème de mentalité. On peut parler d’excuse, on doit d’abord purger les mentalités.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Il ne fait plus l’ombre d’un doute, il y a déperdition scolaire aussi bien dans le secondaire que dans le primaire; le primaire où déjà cette année l’on a enregistré 17 cas de grossesses, dans l’ensemble de l’arrondissement. Excusez du peu, une fois encore je vous propose d’écouter l’Inspecteur de l’enseignement primaire et maternel de l’arrondissement de Lolodorf, Monsieur Charles Ondobo Bikié.

Monsieur Charles Ondobo Bikié:

Les conditions sociales font qu’elles soient très tôt livrées à la débauche, vous avez ici des jeunes filles à partir du cours élémentaire II qui attrapent des grossesses indésirées. Il y en a, et pour cette raison, elles abandonnent l’école. Depuis le début de cette année, je crois avoir enregistré 17 cas de ce genre, dans les écoles primaires uniquement, 17 cas et des jeunes filles..., oui qui ont abandonné l’école parce qu’elles ont attrapé une grossesse et ne peuvent plus aller à l’école soit parce qu’elles ont honte de venir à l’école avec leurs camarades, parce que ce n’est plus possible de se mêler au groupe, et assez souvent aussi, parce qu’on ne peut pas supporter et la grossesse et les études.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Face à la peur du mal et aux conséquences sociales qui en découlent et qui ont pour nom ‘grossesses indésirées précoces, SIDA, délinquance juvénile’ entre autres.... Il y a lieu de penser, de trouver une thérapie de choc à appliquer au mal avant qu’il ne se généralise. A cet effet, l’Inspecteur de l’enseignement primaire et maternel de l’arrondissement de Lolodorf propose une solution qui inclurait l’éducation des adultes à la parenté responsable et l’introduction du planning familial dans le programme scolaire. Une fois encore Charles Ondobo Bikié.

Monsieur Charles Ondobo Bikié:

Nous avons pensé à une éducation des parents mais ça n’a pas mordu cette année. Mais nous ne nous décourageons pas pour autant, nous pensons pouvoir relancer l’idée l’année prochaine au sein des associations des parents d’élèves, d’avoir des entretiens et de faire aussi quelque chose par rapport aux enfants mêmes. A ces petites filles! Nous avons même pensé à introduire des équipes du planning familial au sein des écoles primaires parce que jusque-là on pensait que c’était trop tôt de penser aux enfants des écoles primaires; on avait envisagé cela au niveau des lycées et des collèges, mais maintenant, nous pensons qu’il faut utiliser cela au niveau des enfants du primaire. L’éducation des parents, ce serait de les intéresser à l’école, les encourager à mettre les enfants à l’école et nous pensons qu’avec la mesure annoncée par le chef de l’Etat au cours de la fête nationale de la jeunesse, il n’y aurait plus beaucoup de charges. Les parents n’auront plus rien à payer au niveau de la scolarité. Ce qui pourrait donc permettre à tous les enfants d’être admis à l’école. Nous voulons apprendre aux parents à entretenir des causeries avec les enfants pour leurs présenter tout le danger qu’il y a de laisser les enfants à un certain libertinage.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Pour le Proviseur du lycée de Lolodorf que vous allez écouter dans quelques instants, le problème de la déperdition scolaire de la jeune fille trouvera des solutions, lorsque les partenaires de l’éducation se seront accordés pour ne plus faire de la sexualité un sujet tabou: c’est l’ensemble de tout un réseau de partenaires. Il y a d’abord les parents à la maison, les parents franchement, ils devraient sensibiliser leurs filles, à aller d’abord à l’école, et à étudier. Donc il y a d’abord les parents qui doivent sensibiliser leurs filles à aller à l’école et cette sensibilisation doit passer d’abord par les médias. Nous avons une radio rurale ici qui devrait vulgariser la sexualité, leur apprendre certaines méthodes parce que ce n’est plus un problème tabou, parler de sexe, donc cela procède aussi de la curiosité, mais quand on simplifie déjà l’acte, la fille peut être amenée à transcender beaucoup de situations. Il y a les médias sans oublier le cadre scolaire où nous sommes appelés chaque fois qu’il y a une occasion, on leur demande d’abord d’étudier, on les sensibilise pour qu’elles fassent d’abord leurs études, il faut d’abord aussi des diplômes. Certaines filles pensent que c’est le fait d’être belle qui va leur procurer le mariage mais elles oublient qu’avec ce siècle de vitesse, il ne faut pas être un munus sabens, c’est à dire ne rien avoir dans la tête parce que c’est la loi de l’intérêt maintenant qui compte, donc autant d’abord avoir le parchemin avant de conquérir les hommes. Oui d’une manière globale, parce que là, il n’y a pas de bouc-émissaire, tout ce qui compte c’est la synergie d’intelligence, la synergie disons d’élan, que chacun dans la société essaie de faire comprendre à la jeune fille. Elle est une jeune fille et il faut d’abord aller à l’école, à quelque niveau que ce soit, l’école est incontournable.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Victimes et actrices de la déperdition scolaire, les filles ont leurs opinions sur la question, Assongo Hortence et Tsoungui Chantal, élèves au Lycée de Lolodorf portent un doigt accusateur sur les parents.

Assongo Hortence. Tsoungui Chantal:

D’après moi, je me dis que les jeunes filles abandonnent l’école quelque part parce qu’elles sont pressées de se marier. Il y a le chômage, ou bien peut être parce que les jeunes garçons peuvent aussi vous tromper avec des tournants, elles sont obligées de retourner au quartier se balader, peut être qu’en marchant, on peut trouver quelqu’un, peut être l’homme de ma vie, et puis attraper des grossesses indésirées. Beaucoup plus peut être parce que certaines ne savent pas compter leur cycle. Beaucoup plus parce que les parents n’ont pas le temps, surtout les mamans ne savent pas à qui demander conseils. Donc ce sont les filles qu’on comprime, le goût qu’elles ont d’une petite liberté de sortir, donc elles profitent de faire n’importe quoi. Les filles abandonnent l’école parce que peut-être celles-là ont été exclues du;ycée et qu’on ne les veut plus dans d’autres établissements et qu’elles préfèrent rester à la maison ou bien parce qu’elles portent une grossesse, ses parents n’acceptent plus qu’elles fréquentent, elles restent à la maison, ou celles qui trouvent que l’école ne leur plait pas, donc elles préfèrent faire la mauvaise tête dehors, elles laissent l’école. Il y a trop de mauvaises choses ici à Lolodorf. Un manque d’encadrement surtout et les filles ne veulent pas fréquenter, elles veulent toujours aller en mariage.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Accuser de complicité passive par les uns et de fuir leurs responsabilités par les autres, les parents s’en prennent plutôt à la rue, à la mauvaise compagnie, au système éducatif et à la pauvreté galopante. Suivons ce témoignage de quelques parents. Mbomeyo Louis, Ondoua Jacques et Véronique Ada, tous parents, et chacun a sa petite idée.

Intervenants:

Nous envoyons nos enfants à l’école, mais ce qui arrive c’est vraiment les mentalités, le comportement, les compagnies, il y a aussi ce qu’on appelle la misère, qui concourt au comportement de nos enfants à l’école. Quand ils vont à l’école, le parent peut bien lui donner de l’argent pour fréquenter; mais bien après, une fille peut trouver quelqu’un qui va lui donner une fausse doctrine afin d’abandonner les études.

C’est ce qui fait que dans nos villages vous allez trouver beaucoup de filles qui sont mères, à un âge qui n’est pas normal pour être mère, il y en a qui ont 13 ans même, c’est pour cette raison que je voudrais dire qu’il est vrai que le parent est responsable de l’éducation de son enfant à la maison, de donner des leçons d’éducation à ses enfants, mais il faut voir cela en confiant nos enfants à l’école, mais je crois que c’est pour cela qu’ils sont toujours mal éduqués. A partir des romans, des films, c’est là qu’ils commencent avec leurs camarades de classe. L’éducation qui se passe maintenant je peux dire que ça surcharge les têtes des enfants, parce que quand j’ai des enfants à la maison je les conseille, je leur enseigne, je leur fais comprendre exactement ce que je veux. Quand ils sortent, il y a les voisins qu’ils rencontrent, ces voisins ont des conseils à donner, ce même enfant va à l’école le maître lui enseigne. Ce qu’ils apprennent à l’école, ce n’est pas ce qu’ils apprennent à la maison. On peut même aller plus loin, la télévision, ça c’est encore une autre affaire parce que l’enfant ne m’écoute pas, il regarde seulement la télévision, il voit tout ce qui se passe là-bas, il se fait très vite conseiller. La plupart de nos parents ici sont pauvres et la fille abandonnée à elle-même, elle commence bien mais à un certain moment elle s’essouffle parce que les parents ne l’épaulent pas, et finalement on assiste à des choses qui ne nous plaisent pas du tout, des filles qui se livrent à la prostitution parce qu’elles n’ont pas un autre moyen.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Vous écoutez radio Lolodorf, c’est une enquête sur la déperdition scolaire de la jeune fille. Au dire de certains parents, une grossesse précoce ne saurait gâcher l’avenir scolaire de la jeune fille. Ecoutons certains cas cités par Mbomeyo Louis, notable de Kaba. Il y a au moins 3 filles qui avaient dans leur bas âge fait des enfants et à un moment donné elles ont compris l’importance de la scolarité et elles ont regagné les bancs, il y a certaines qui sont des professeurs actuellement, c’est le souhait que nous voulons. Mais nous ne pouvons pas nous fâcher de la situation, nous voulons que la fille essaie de nous comprendre, peut être demain ou après, qu’elle soit ce que nous voulons.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

Une autre cause de la déperdition scolaire de la jeune fille: ce sont les rites de la tradition qui avaient fait autrefois de l’école une institution réservée aux garçons, les filles étant alors une machine réservée à la maison. Monsieur Ondoua Jacques, patriarche du village Kaba, est de ceux qui pensent de cette manière.

Monsieur Ondoua Jacques:

Nos grands-parents ne voulaient pas que les filles aillent à l’école et ce n’est qu’à nos jours qu’on voit les filles aller à l’école. Et aujourd’hui l’éducation montre que les filles peuvent aller plus loin, voilà les filles veulent aller plus loin. Avant on leur disait: vous restez à la maison pour garder les enfants parce que demain vous allez en faire et c’est tout ce que vous devez faire. On croyait que ce n’était que le garçon qui pouvait étudier et doit devenir médecin, avocat, un ceci, un cela. C’est tout ce qu’on pouvait faire. Les filles maintenant abordent très vite les garçons. Et quand une fille a connu un garçon, c’est fini, la tête est partie. Les garçons ne sont pas comme les filles, parce que quand un garçon a connu une fille, il ne devient pas fou comme une fille, mais ce sont les filles qui se trompent très vite, dès qu’une fille a connu un garçon, c’est fini rien ne marche plus.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

A l’origine, la scolarisation massive au Cameroun a été autour des années 1884, c’est avec beaucoup de peine que l’église vit le phénomène de la déscolarisation. L’institution ne propose ni plus ni moins qu’un retour aux vraies valeurs morales. L’éducation spirituelle des parents et des élèves. Voilà le Révérend Pasteur Samuel Ebane, modérateur de la paroisse EPC de Libi qui déclare.

Révérend Pasteur Samuel Ebane:

Je pense que l’église vit mal ce phénomène parce qu’au départ l’église a trouvé qu’elle doit avoir ses propres institutions comme les écoles parce qu’elles sont des vecteurs de l’évangélisation. Je pense qu’il faut que l’église gagne d’abord les parents à éduquer les jeunes filles en disant qu’il faut voir l’école de la jeune fille, au même niveau que les hommes. Les femmes jouent aussi un grand rôle dans la société, pas seulement au niveau du mariage. C’est pour cela que l’école n’est pas un frein pour cette évolution là. Le mariage peut venir après, c’est pour cela que l’église encourage les jeunes filles en les éduquant, en disant que vous avez trouvé un moyen d’évoluer, il faut donc continuer ainsi parce que l’église encourage les responsabilités et nous, notre société a besoin des femmes qui sont responsables et a’apprêtent à jouer un rôle social.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

Animateur:

En conclusion et au regard de ce qui précède, il semble clair que l’éducation de la jeune fille a du plomb dans l’aile, en ville comme en campagne, au primaire comme au secondaire, la situation de la jeune fille est de plus en plus préoccupante. La jeune fille déserte l’école, les parents peu soucieux de l’avenir de leurs progénitures, rêve pour elles d’une vie facile, avec la rue et ses tentations. Un programme scolaire peut s’adapter aux besoins de formation et d’éducation des jeunes mais la baisse du pouvoir d’achat, une tradition en perte de vitesse, bref un ensemble d’éléments endogènes et exogènes qui combinés ne donnent pas à la fille un cadre idéal à son éducation, sa formation et son épanouissement. C’est pourquoi il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard, ôter la mauvaise herbe avant que le mal ne se propage, car pour nous, pour vous, pour la société d’aujourd’hui et de demain, aucune circonstance atténuante ne nous sera accordée. Marginaliser l’éducation, la formation de la jeune fille, c’est détruire le ciment de notre société. Evitons donc d’incriminer la société, la crise économique sans nous laisser nous prendre dans un jeu d’accusation et de contre-accusation, au risque de faire le procès de notre société, c’est pourquoi toute langue de bois dans l’établissement des responsabilités des uns et des autres, dans la déperdition scolaire de la jeune fille équivaudrait tout simplement à une démission face à nos responsabilités les plus sacrées.

Il est des actes qui sont le symbole d’un mal profond, un mal de société; que des filles mineures issues des écoles primaires soient la convoitise charnelle d’adultes, n’est qu’autre crime social considéré que la famille comme main d’œuvre et source de revenu. La fille se voit, en toute logique condamnée à effectuer les tâches domestiques même les plus avilissantes. La fille est devenue vulnérable parce que la vie a remplacé la vertu et pour beaucoup de parents, l’argent et le plaisir passent avant l’éducation et la responsabilité. Mais si chacun de nous écoute la vie de son âme et de sa conscience, nul doute que nous réussirons à inverser la tendance actuelle, c’est sur cette invitation que s’achève notre enquête sur la déperdition scolaire de la jeune fille dans l’arrondissement de Lolodorf.

(Musique traditionnelle sur l’éducation)

SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE: VACCINATION

(Magazine pour femme et microprogramme) 27 minutes et 2 minutes

Animateur:

‘Santé dans nos villages’

(Musique traditionnelle)

‘Santé dans nos villages’ est une émission consacrée aux questions de santé du monde rural. C’est une émission d’information, d’éducation et de communication communautaire en santé de la reproduction.

‘Santé dans nos villages’est une production de radio Lolodorf. Santé pour nos villages. C’est une émission diffusée en français et en langue locale.

Nous vous proposons aujourd’hui un magazine ‘Santé dans nos villages’. ‘Santé dans nos villages’, magazine pour femmes.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

‘Santé dans nos villages’, une émission préparée et présentée par Lydie Françoise Foumou Youssoufa Idrissa et Emmanuel Guy Mvoum, à la technique.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

Salut à tous et bienvenus à notre magazine. Mesdames, messieurs, nous sommes heureux de vous joindre pour présenter une émission consacrée à la vaccination. Nous vous dirons l’importance de la vaccination, les risques et dangers que court un enfant non vacciné. Nous vous proposerons également un témoignage d’une femme de Kaba qui déplore la non-assistance des uns par rapport à la non-vaccination.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

Enfin nous écouterons les conseils du Docteur Bidjouli Jean-Jacques, Chef du District de santé de Lolodorf.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

Ces chansons sont du groupe de filles de Kaba qui nous amènent au thème de la vaccination. Quelle est l’importance de la vaccination?

(Musique traditionnelle)

Animateur:

La prévention des maladies de l’enfant passe par la vaccination des enfants de 0 à 5 ans, le respect scrupuleux des règles et une alimentation équilibrée de l’enfant à la mère. La vaccination prépare l’organisme à lutter contre la rougeole, la coqueluche, la méningite, la poliomyélite, le tétanos et la tuberculose, etc.

La vaccination est une introduction d’anticorps ou substances chimiques dans l’organisme qui barrent la route aux maladies citées plus haut. Une femme qui suit régulièrement le calendrier des vaccinations et qui honore les rendez-vous du personnel de la santé aura un enfant bien portant. C’est normal que l’enfant souffre après la vaccination, dans ce cas il faut lui donner de l’aspirine, aucune inquiétude à se faire, c’est une réaction normale, ne rien mettre sur l’endroit qui a été vacciné.

Animatrice:

Suivons à présent les femmes de Kaba qui donnent selon leur point de vue l’importance de la vaccination.

Les femmes de Kaba

Les femmes se plaignent que les hommes ne les accompagnent pas à l’hôpital. L’homme reste sans accompagner la femme et l’enfant à l’hôpital et dit que c’est une affaire de la femme, qu’il s’occupe des travaux des champs, donne de l’argent pour les soins à sa femme et pour les problèmes de santé. Quand l’enfant est vacciné, il est protégé contre les maladies, on ne doit pas avoir d’inquiétude ceci pour toutes les maladies citées plus haut. Comment doit-on faire pour éviter que l’enfant soit infirme après la vaccination vu que ça arrive souvent. Nous devons aussi être vaccinées.

Animatrice:

Quand tu vas à l’hôpital, tu as combien de maladies? Quels sont les noms de ces maladies?

Intervenants:

Animateur:

C’était là l’importance de la vaccination donnée par les jeunes de Kaba. Un enfant qui n’a pas été vacciné est exposé à toutes les maladies et souvent il reste une grande charge pour la famille et pour toute sa vie, si son corps est n’est pas immunisé, cet enfant ne résiste pas à la pénétration des maladies. Ecoutons à présent le témoignage de cette mère qui a des enfants atteints de la poliomyélite.

La mère:

Mon enfant est tombé malade à l’âge de 4 ans. Arrivé à l’hôpital quatre jours après, il ne pouvait plus mettre un pied par terre. A présent cet enfant est infirme, j’ai été reprochée à l’hôpital parce que mon enfant n’avait pas été vacciné.

Animateur:

Les femmes se plaignent du fait que les hommes ne les accompagnent pas à l’hôpital. L’homme reste borné et dit que l’hôpital, c’est l’affaire de la femme. Lui s’occupe des travaux champêtres après avoir donné de l’argent à sa femme pour les problèmes de santé. Alors que nous savons que dans notre société c’est la femme qui est la première à se lever, la dernière à se coucher, elle travaille à longueur de journée.

Suivons plutôt Monsieur Eloundou du village de Kaba qui confirme l’idée malheureusement répandue que la vaccination reste l’affaire de femme.

Monsieur. Eloundou

Le programme de santé pour tous à l’an 2000 avait commencé par le Docteur Biwolé. Le Gouvernement avait lancé à cet effet l’idée du recrutement de volontaires, d’agents de santé pour soutenir son action. L’homme et la femme sont tous responsables de leurs enfants, ce n’est pas normal que la femme s’occupe seule de l’enfant quand il est malade si j’ai 10 francs je les donne à ma femme pour amener l’enfant à l’hôpital, c’est elle qui sait comment cela fonctionne mais si je constate que le cas est grave, je me présente aussi.

Animateur:

Ce bébé qui pleure semble être ému par les propos de son père. L’assistance de l’enfant doit être la préoccupation de la mère. Asso Emane à l’écoute des pleurs de cet enfant.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

Nous voici actuellement dans le bureau du Docteur Bidjouli Jean-Jacques, Chef du Service de santé du District de Lolodorf, il nous entretient sur l’importance des problèmes rencontrés au sujet de la vaccination dans son aire de santé.

Docteur Bidjouli Jean-Jacques:

Je suis le Médecin-Chef du District de santé de Lolodorf qui regroupe les arrondissements de Mveugue, Lolodorf, Bipindi, et une partie de l’arrondissement d’Akom 2.

Donc nous nous occupons un peu de la santé de tout ce monde.

Animateur:

Docteur Bidjouli Jean-Jacques vous êtes Chef du District de santé de Lolodorf, nous allons parler de la vaccination: Selon vous, qu’est ce qui est important pour la vaccination dans votre District de santé?

Docteur Bidjouli Jean-Jacques:

La vaccination est très importante pour toute la population, le gouvernement a donné des moyens pour que la population soit vaccinée et les enfants surtout. Dans notre district certains hésitent encore à faire vacciner leurs enfants mais dans notre District je crois que la majorité des enfants sont vaccinés contre la plupart des maladies citées. Notre District n’a pas les moyens pour la sensibilisation des populations, mais quand on a un peu plus, on fait mieux. Lors des descentes sur le terrain, la radio essaie de sensibiliser les populations mais tout le monde n’a pas les moyens pour la communication, si on avait les moyens, on organiserait des descentes dans les quartiers, on organiserait des causeries-débats.

Animateur:

Combien de centres de santé avez-vous dans votre District de Santé?

Docteur Bidjouli Jean-Jacques:

Pourvu que ce soit dans les centres médicaux d’arrondissement ou bien dans l’hôpital de district, on vaccine les enfants. Dans ce sens, on a ce qu’on appelle la stratégie avancée, c’est à dire qu’on prend la moto on va vacciner les populations dans leur village. C’est ainsi que se passe la vaccination dans le District de santé de Lolodorf. On remet aussi les seringues à la population, une seringue par personne, il n’y a pas de frais pour la vaccination.

Animateur:

Est-ce que vous avez un calendrier pour les passages dans les villages selon le programme de votre District de santé pour la vaccination?

Docteur Bidjouli Jean-Jacques:

Normalement, on a un calendrier pour les vaccinations, mais il y a quand même des petits manquements par-ci par-là, mais on s’arrange pour que la situation ne soit pas critique.

Animateur:

Est-ce qu’il y a un conseil à donner à la population qui est concernée par cette vaccination?

Docteur Bidjouli Jean-Jacques:

Quant à la vaccination, elle est très importante parce qu’un enfant qui n’est pas vacciné est exposé à beaucoup de maladies. La vaccination va amener certaines maladies à disparaître, sans la vaccination quand la maladie arrive elle va causer des dépenses financières énormes mais quand l’enfant est vacciné, il est indépendant. Dans le village, la sensibilisation ne doit pas être seulement le problème de l’Etat. Les gens devraient sensibiliser leurs populations pour que ces populations amènent leurs enfants et les femmes enceintes à la vaccination afin que tout le monde bénéficie de cet outil essentiel pour éviter les maladies.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

La vaccination est très importante pour notre santé. Si nous voulons avoir des enfants bien portants il suffit tout simplement de commencer les vaccins dès la naissance et de suivre régulièrement tous les rappels. Nos enfants seront à l’abri de toutes les maladies.

(Musique traditionnelle)

Animateur:

C’est ici que prend fin notre émission de ce jour. Le magazine ‘Santé dans nos villages’ une émission réalisée par Idrissa Youssoufa, Koah Eyanga et Nestor Ngomzé, à la technique, Emmanuel Guy Mvoum, à la présentation Lydie Françoise Mfoumou, en collaboration avec le Projet information, éducation, communication communautaire en santé de la reproduction.

‘Santé dans nos villages’, une émission consacrée aux questions de santé du monde rural. ‘Santé dans nos villages’, une émission d’information et de communication communautaire en santé de la reproduction. ‘Santé dans nos villages’ une production de radio Lolodorf.

Papa, maman, votre enfant a aussi droit à la santé. Dressons des barrières solides contre toutes ces maladies qui rôdent autour de nos enfants. Vaccinez vos enfants dès la naissance et ceci cinq fois avant l’âge d’un an. La vaccination fortifie notre corps et nous met à l’abri des infirmités et de la mort.

LES MST ET LE SIDA

(microprogramme) 1 minute et 50 secondes

Intervenant:

Ah! mon frère, il y a un car qui mène au village de la mort, ne l’emprunte jamais. Le Sida est une maladie incurable qui décime des milliers de personnes dans le monde entier et chaque année.

Ce car qui mène au village de la mort, c’est le Sida. Pour éviter de le prendre, donc évite cette maladie, je te conseille trois choses: l’abstinence, la fidélité et le port du condom.

(Musique traditionnelle)

Intervenant:

Moi j’en ai vu parce qu’au village on avait une maman en face de nous, elle était morte elle avait le Sida, elle était de Yaoundé, mais on l’avait amené à l’hôpital de Lolodorf. Ses cheveux tombaient, elle maigrissait, elle avait la diarrhée. Le Docteur cachait et c’est lorsqu’elle était déjà morte que le Docteur a dit de quoi elle souffrait.

Intervenant:

Oh! mon frère il y a un car qui mène au village de la mort, ne l’emprunte jamais. Le Sida est une maladie incurable qui décime des milliers de personnes dans le monde entier chaque année, ce car qui mène au village de la mort c’est le Sida. Pour éviter de le prendre, évite cette maladie, je te conseille trois choses: l’abstinence, la fidélité et le port du condom.

ÉMISSION PUBLIQUE SUR LE THÈME DU SIDA

(60 minutes)

Animateur:

Nous allons maintenant écouter Mr. Mbang Luc Léonel, notable du village Ekambé, qui va nous donner la signification du nom de ce village.

D’où vient ce nom? Comment on l’appelle en langue locale? Vous me le permettez?

Mr. Mbang Luc Léonel:

Je vous rappelle qu’il est Conseiller municipal de la commune de Lolodorf.

Nkog Mbéh I, signifie tout simplement le tronc d’un arbre appelé Mbéh, sur lequel nos ancêtres ont traversé la lokoundjé en amont avant de s’installer sur les bords du premier village. C’était lors de l’émigration partant de Bongale, ils ont traversé sur le tronc Mbéh et ils se sont installés donc à Nkog Mbéh, le premier Nkog Mbéh à côté de la lokoundjé. C’est lorsqu’il y a eu les troubles de la première guerre mondiale que les Allemands les ont amenés ici, ils sont donc venus s’installer au bord de la route pour être mieux contrôlés par l’administration. Mais aujourd’hui on appelle celui-ci Nkoa Mvah I au lieu de Nkog Mbéh II. C’est quand même une petite erreur, mais c’est Nkoa Mvah I. Nous avons traversé sur un tronc qu’on appelle Mbéh.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida).

Animateur:

Merci à Mr Mbang Luc Léonel, notable du village. Nous allons maintenant passer à notre jeu avec une première question qui va consister à découvrir une énigme. Grave maladie qui conduit à la mort qui fait des dégâts en ce moment, je te conseille trois choses pour m’éviter, qui suis-je?

Et quelles sont ces trois choses? Tous ceux qui veulent répondre sont priés de s’aligner ici et on passe à tour de rôle.

Ndzié Gilbert

Cette maladie c’est le Sida et les trois conseils sont: l’abstinence, l’utilisation des préservatifs et la fidelité.

Bizouli Armand

Par rapport à notre énigme je dis qu’un croyant, celui qui croît au Christ ne peut pas mourir par une maladie quand il croît en Christ.

Roger Sawel

Il faut respecter les dix commandements, il faut suivre les modes de temps, éviter le vagabondage, s’accrocher quelque part.

Gaston

Je suis Satan, le mensonge et la tromperie. Il faut manger, être bien logé, ce qui nous tue, c’est l’excès de vagabondage et le levé de coude.

Samuel Roger

La maladie, c’est le Sida, éviter le vagabondage sexuel, avoir une seule femme et être fidèle et fréquenter les centres de santé lorsqu’on est malade.

Ntoa Sophie Chantal

Il faut aimer soi-même, à l’intérieur du foyer il faut prendre soin de conseiller son mari pour voir comment éviter cette terrible maladie, le Sida. Il faut porter les préservatifs.

Animateur:

Merci Madame Chantal, on applaudit pour cette femme, elle a utilisé son courage merci. C’est au suivant.

Mendouga Jean

La maladie c’est la crise économique, parce que durant la crise les gens volent et il ne faut pas voler.

Les gens tuent, assassinent. Ne soyez pas envieux.

Ngué Emmanuel

La maladie c’est le Sida, que ce soit l’homme ou la femme, lors des rapports sexuels, que l’on n’évite pas de donner les conseils à l’autre, il faut porter le condom. Si l’un des partenaires refuse, vous n’acceptez pas, c’est protéger la vie de l’autre.

Mvoula Jacques

L’homme en soi est une maladie, il faut manger, travailler et se soigner.

Tsam Edgard

Pour être épargné de ces maladies, moi je proposerais d’abord de lutter pour promouvoir, sauvegarder la création et la créature de Dieu. Il faudra respecter le Gouvernement et l’Etat, merci.

Ndzié Simplice.

La maladie c’est le Sida, il faut porter le préservatif, éviter d’utiliser les mêmes objets, l’homme est né pour mourir.

Sabouang Doh Victor.

La maladie c’est le Sida, utiliser le préservatif. En cas d’injections, utiliser les seringues à usage unique, éviter la transfusion sanguine non contrôlée.

Animateur:

Nous allons donc pour ces trois questions, nous retourner vers les membres du jury pour demander de délibérer et de choisir les six meilleurs candidats qui auraient bien répondu à la première question. Nous allons esquisser quelques pas de danse.

(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)

Nous allons attentivement suivre le jury pour proclamer les six gagnants. Je vous donne ces résultats par ordre de mérite.

Animateur:

On applaudit très fort. Vous venez de connaître l’énigme, il s’agit de l’abstinence, de la fidélité, du port du condom pour lutter contre les MST et le Sida. Maintenant nous sommes les personnes appelées à sensibiliser et de motiver la population pour lutter contre les MST et le Sida. Vous l’avez dit vous-même, il faut pratiquer l’abstinence, il faut être fidèle, il faut porter le condom. Qu’allez-vous leur dire pour qu’ils adoptent de nouvelles attitudes et pratiquent comme vous l’avez dit ici? Présentez-vous Monsieur.

Intervenant:

Je m’appellais avant Ndzié Ndzié, à présent c’est Ndzié Ndzié Alphonse.

Il faut utiliser les préservatifs, être fidèle, c’est tout.

Ntoah Chantal.

Cette terrible maladie, le Sida. Il faut éduquer vos enfants, leur faire éviter le Sida. Il faut utiliser les préservatifs, le Sida ne pardonne personne.

Ngué Emmanuel.

Pour éviter le Sida, il faut utiliser le condom, quand on est malade, il faut aller à l’hôpital.

Ndzié Julbert.

Le Sida frappe tout le monde, les grands comme les enfants. Fidélité et port de préservatifs pour éviter le Sida même si le Sida est venu de chez les blancs, de l’Amérique, ça n’a pas d’importance, il faut éviter le Sida.

Animateur:

Nous passons le micro au jury. Il y avait six candidats, quatre sont éliminés. Je vous donne la liste de nos gagnants qui vont concourir pour le grand poste radio, etc.

Animateur:

Pour la dernière épreuve, les deux vont nous composer cette fois-ci une chanson pour lutter contre les MST et le Sida. Chantal et notre ami Ndzié dans ‘Chanson contre le Sida’.

Le sixième prix est composé d’une lampe, d’un paquet d’allumette et d’un paquet de sucre qui vous seront remis par Jean Pierre Ilboudo, superviseur technique du projet au siège de la FAO à Rome, formateur de la session.

Jean Pierre Ilboudo:

Toutes mes félicitations et puis bon courage et succès pour la promotion que vous avez faite aujourd’hui pour l’avenir. Au revoir.

Animateur:

Le quatrième prix sera remis par monsieur Toutou Zé, Directeur de l’école publique. Le prix est composé d’une machette, d’un savon et d’un paquet de sucre.

Le cinquième prix est composé d’une lampe tempête, d’un récipient, d’un savon. Ce prix sera remis par le Conseiller municipal de Nkouambé, Monsieur Mbang Luc Léonel:

Mademoiselle Ntoah Chantal, je vous adresse mes sincères félicitations et j’adresse aussi mes remerciements à l’équipe de la FAO qui est venue ici à Nkouambé aujourd’hui parce que c’est une première dans l’histoire de notre village. Le souhait de la population de Nkouambé serait que vous passiez ici de temps en temps. Aujourd’hui c’est le Sida, demain qui sait? Peut être que ça sera autre chose si vous venez toujours nous sensibiliser, vos informations nous sont très utiles.

Mademoiselle Ntoah Chantal, je vous félicite une fois de plus et je vous conseille de persévérer dans la chanson..

Animateur:

Il est prévu 3000 f.cfa par groupe musical. Ce casier sera remis par Monsieur Ndoumba Jean responsable de la formation et par Penda Rachel, responsable du matériel éducatif au niveau du projet.

Animation finale. Cette émission a été réalisée dans le cadre de l’atelier de formation en production radio rurale, émission réalisée par Nestor Ngomzé, Idrissa Youssoufa et moi-même, respectivement de Radio Lolodorf et de la Radio rurale de Dana à Yagoua. La partie technique était assurée par Crepin Mékok, Bokali Daniel, Mabouli Paul Joël et Zé Gilbert.

(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)

MST ET SIDA

(Magazine pour femmes) 35 minutes

Animateur:

‘Yan Waï’, émission de radio Lolodorf. ‘Yan Waï’, émission consacrée aux femmes et présentée par Biloa Emilienne

Mesdames, Messieurs bonjour! Nous sommes très heureux de vous voir nombreux à notre émission consacrée aux maladies transmissibles. Nous parlerons du Sida, maladie transmissible par voie sexuelle et par transfusion sanguine.

Comment doit-on se protéger contre le Sida, quelles sont les précautions à prendre pour être à l’abri du Sida?

Vous allez suivre le témoignage des femmes de Bikoka. Qu’est ce qui pousse les femmes à avoir plusieurs partenaires? Comment les hommes se comportent-ils vis à vis de leurs femmes pour éviter ces problèmes?

Nous écouterons également les conseils du Docteur Mbassa Vincent, Médecin-chef du District de santé de Lolodorf.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)

Animateur:

Ecoutons la chanson des femmes de Kaba sur le Sida. Le Sida, maladie qui se transmet par voie sexuelle et transfusion sanguine. Le Sida, syndrome immunodéficitaire acquis, est une infection virale transmise par voie sexuelle, sanguine, transplantaire de la mère à l’enfant. Si une femme enceinte est atteinte du Sida, l’enfant qu’elle porte dans son ventre est également atteint du Sida. La situation est alarmante en Afrique et au Cameroun. Les jeunes sont les plus touchés. Plus de six millions sont déjà infectés par le Sida en Afrique. D’ici la fin de l’an 2000, 30 à 40 millions d’hommes, de femmes et d’enfants seront infectés par le virus. 10 à 15 millions d’enfants orphelins de pères et de mères morts de Sida. Au Cameroun, le taux de prévalence est passé de 0, 5 en 1978 à 7, 7% en 1998. Les personnes les plus exposées sont les jeunes allant de 17 ans à 38 ans. Quand on observe la situation on constate que les femmes sont les plus atteintes par le Sida.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)

Animateur:

Suivons le témoignage des femmes de Kaba sur le Sida. Pourquoi les hommes laissent-ils leurs femmes? pourquoi les femmes sortent-elles avec les autres hommes? Pourquoi les hommes n’utilisent-ils pas le condom?

Femme de Bikoka:

Au nom des femmes de Bikoka, je souhaite bonne tournée à tous nos invités et meilleurs vœux pour l’an 2000. Je voudrais répondre à toutes les questions qui ont été posées par ma fille Bilao Emilienne, journaliste. Je sais que la syphilis est une maladie sexuellement transmissible. Nous savons que cette maladie provient aussi quand l’un des deux partenaires est sale. Nous connaissons bien cette maladie que nous appelons ‘le song’, gonococcie en français. Est-ce que tu connais le Sida? Le Sida c’est ce que nous appelons à Bikoka ‘Awù’.

La mort en français. C’est une maladie qui est venue de chez les blancs, une maladie qui vient d’arriver, nous l’appelons la mort. Comment faire pour éviter le Sida? Ma fille, pour éviter cette maladie qu’on appelle le Sida, nous savons que c’est la maladie des blancs qui se transmet par les rapports sexuels et par la transfusion sanguine. Elle se transmet par le virus HIV je sais comment on appelle ça en français, mais en éwondo je ne sais pas. Selon toi quelles sont ces maladies transmissibles, syphilis, gonococcie?

Madame Mvogo Marie de Bikoka:

Oui, j’ai entendu parler du Sida, c’est une très mauvaise maladie qui a déjà fait beaucoup de victimes. On nous dit d’être prudentes, de ne pas suivre les hommes pour éviter le Sida. Dans les centres de soins médicaux primaires, on nous a conseillé de ne pas utiliser les mêmes seringues. Chaque personne doit apporter ses seringues.

Bernadette:

La syphilis est une maladie qui empêche la femme pour beaucoup de choses, elle peut occasionner la stérilité.

Animateur:

Awòno Catherine, tu ne connais pas ces maladies?

Awòno Catherine:

Je ne connais pas le Sida. Je sais que ces maladies sont nombreuses, la syphilis, la gonococcie et qu’elles gâtent la vie humaine. Toutes les maladies sexuellement transmissibles freinent l’évolution de la femme et de l’homme. Si ton mari fréquente les femmes de la rue et attrape ces maladies, tu peux perdre la chance de faire les enfants.

Animateur

Tu connais le genre de personnes qui sortent avec cette catégorie de femmes? Que font-ils, ils font l’amour avec ces femmes de la rue?

Awòno Catherine

Oui. On les conseille d’utiliser les préservatifs quand ils sortent. Quand on met le condom, est ce que le moteur peut tourner sans carburant?

Soungui Juliette

On doit seulement faire l’amour avec nos maris pour éviter le Sida. Il faut avoir peur de la mort, on doit garder jalousement nos maris. Que nous soyons tous fidèles, si mon mari va chez les femmes libres, c’est lui qui peut apporter le Sida et me le transmettre, moi je me protège contre le Sida. Quand mon mari sort, je lui donne des conseils, mais je ne sors pas avec lui, je ne sais non plus s’il utilise les préservatifs.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)

Si une personne atteinte par le Sida utilise une lame de rasoir, une autre personne ne doit pas utiliser cette lame. Si une mouche se pose sur la plaie d’un malade du Sida, la même mouche se pose sur la plaie d’une autre personne qui n’a pas le Sida, dites-nous ce que nous devons faire pour éviter le Sida dans ce cas?

Docteur Mbassa Vincent

Le Sida ne se transmet pas par la mouche, le Sida ne s’attrape pas dans ces conditions, le Sida se transmet par les rapports sexuels, par l’utilisation commune de certains objets comme la lame, les seringues, les serviettes, etc.

Femme de Bikoka

Le Sida est une mauvaise maladie, c’est pas facile à éviter parce que nos maris ne sont pas fidèles. On nous a dit que c’est l’homme qui a attrapé le Sida parce qu’il a fait l’amour avec le singe. C’est ça qu’on nous dit, c’est les hommes qui nous transmettent aussi ces maladies qu’ils attrapent dehors. Nous te remercions pour ton intervention.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)

Femme de Bikoka

Je voudrais savoir ce que c’est que la syphilis, est ce que c’est une maladie sexuellement transmissible?

Animateur

Nous allons écouter la réponse d’une femme de Bikoka et le témoignage d’une certaine femme sur les rapports sexuels d’une femme et d’un homme, et l’histoire d’une jeune fille qui a fait l’amour avec un chien. Eyene Rosalie nous dit comment on attrape le Sida au Cameroun.

Femme de Bikoka

Mesdames, c’est pas facile à expliquer, le Sida, c’est une maladie transmissible qui a beaucoup de ramifications, l’homme peut aimer la femme et l’attraper, quand il revient chez sa femme celle-ci peut l’attraper à son tour. Donc, vous pouvez accepter ce n’est pas le Sida mais c’est la syphilis. J’ai vu à Kribi un blanc qui a donné de l’argent à une fille pour faire l’amour avec son chien et la fille avait accepté. Ils se sont enfermés dans la chambre, les gens sont arrivés, ils ont cassé la porte et ils ont trouvé la fille collée avec le chien, la fille a commencé à pleurer quand elle a vu les hommes. Donc c’est les filles d’aujourd’hui qui couchent avec les blancs et les chiens qui amènent le Sida.

(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)

Animateur

Vous venez de suivre le témoignage de l’une de nos sœurs. Nous étions avec Mvondo Marcel de la radio de Mbalmayo. Nous allons suivre les conseils qui nous sont indiqués sur comment faire pour savoir qu’une personne a le Sida. Quand une personne a le Sida, elle a la diarrhée, elle commence à vomir, elle maigrit aussi, le corps se gonfle, elle a des abcès. Le rôle des préservatifs est important et je voudrais demander à toutes les femmes de se protéger elles mêmes contre le Sida, il faut être fidèle. Avant de se marier, les jeunes doivent faire le test. Moi je ne sais pas comment les femmes peuvent se protéger contre toutes ces maladies par ce que les hommes vont toujours chercher les femmes dehors. J’étais une fille libre, j’allais chercher les hommes de gauche à droite. Je suis sortie une fois, j’ai attrapé la maladie et je suis allée à l’hôpital, le médecin m’a dit que j’avais la syphilis.

Femme de Bikoka

Moi depuis ma naissance je n’ai jamais eu ces maladies, et je ne les connaissais pas non plus. Nous avons connu plusieurs cas à Bikoka, même les décès, nous avons déjà enterré plus de quatre personnes à Bikoka. Ce que je peux donner comme conseils, c’est de dire aux femmes d’être fidèles à leurs maris et aux maris d’être fidèles avec leurs femmes. Les plus jeunes disent qu’ils veulent sortir, je leur dis oui mais utiliser les condoms et aux autorités de lutter efficacement contre le Sida, de chercher les remèdes si non le Sida va toujours tuer. Est-ce que nous pouvons encore faire des enfants si on utilise toujours les préservatifs? Parce que le sperme ne peut pas passer et le moteur de la femme tourne à sec, les femmes ne vont plus faire les enfants. Quand on nous dit d’être fidèles, le préservatif ne doit plus être utilisé et personne ne doit aller avec un autre partenaire. Moi je dois aller chercher, mon message, c’est que les médecins doivent informer les malades du Sida le plus tôt possible parce que le plus souvent on les garde sans aucune information sur l’état de leur maladie.

Madame Efa

J’ai des filles, elles sont encore jeunes, quand elles vont se marier, qu’est ce qu’elles doivent faire dites-nous, nous sommes des villageoises. Elles reçoivent les conseils à l’école.Filles comme garçons, ce qu’il y a entre homme et femme, ils connaissent tout. Les plus jeunes ont l’habitude de faire l’amour derrière la cuisine de leurs mamans. Dites à vos enfants, l’homme est comme ça, la femme est comme ça, ainsi ils n’auront pas de problèmes. Si les deux partenaires se décident de se marier, ils doivent d’abord passer faire le test.

(Musique traditionnelle sur les MST et Sida)

Animateur

Ecoutons Madame Semengue Françoise qui nous dit comment les femmes doivent se comporter pour ne pas aller dehors, pour être fidèles et éviter cette terrible maladie qui est le Sida.

Semengue Françoise

Mes compatriotes, je vous dis que le Sida est venu nous exterminer, nous avons des cœurs très légers pour sortir, c’est la faute de nos maris parce qu’ils nous rendent la vie dure. Avant d’aller au lit avec un homme, il faut exiger que cet homme porte le condom. Si on te donne cinq cent francs, est-ce que cet argent peut te soigner en cas de maladie? Non, et si tu attrapes une grossesse dehors, tu seras menacée par ton mari. Pour lutter contre le Sida il faut dire à l’Etat de nous chercher les remèdes pour soigner le Sida.

Madame Eyenga Rosalie

Nous envoyons nos filles à l’école, après elle nous amènent les grossesses et les maladies, elles maigrissent, elles tombent malades et elles meurent du Sida. Conseillez vos enfants, demandez leur de laisser les hommes et l’argent, d’être dignes d’elles-mêmes.

Animateur

Avant de clôturer notre magazine, écoutons le Docteur Mbassa Vincent, Médecin-chef du District de santé de Lolodorf.

Docteur Mbassa Vincent:

Il faut que les gens cherchent à s’informer, c’est vrai que nous n’avons pas toujours les mots justes pour sensibiliser les gens, les mots justes pour convaincre, mais que les gens essaient de s’informer, de s’informer sur quelque chose. Pour beaucoup c’est encore nouveau mais il suffit de s’informer. Nous avons des malades ici qui décèdent aussi du Sida. Donc, nous ne pouvons pas présenter ces malades comme un trophée à la population. C’est ça aussi le problème, il y a le secret professionnel, l’intimité du malade que nous ne pouvons pas trahir. Donc les gens doivent s’informer et essayer d’accepter ce qui existe ailleurs. Si pour eux, ça n’existe pas ici, qu’ils comprennent que nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout donc ça pourra aussi arriver ici, si jusqu’à présent ce n’est pas encore arrivé. C’est ce que je peux dire.

Animateur

Mesdames, vous venez de suivre notre magazine pour femmes consacré aux maladies qui concernent les femmes et les hommes. Les maladies sexuellement transmissibles et le Sida. Nous vous remercions de votre participation et nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine. A la technique Emmanuel Guy Mvoum, au micro Emilienne Biloa.

(Musique traditionnelle sur les MST et le Sida)

SOS SIDA

(Magazine pour adultes) 45 minutes

MST

Animateur:

Chers auditeurs, bonjour! Voici votre émission ‘SOS Sida’, c’est un magazine de santé sur le Sida. Durant notre émission de ce jour, nous aborderons quelques aspects liés à la prévention des MST et du Sida. Pour le faire nous nous entretiendrons d’abord avec deux dames responsables d’une organisation non gouvernementale (ONG)qui s’appelle SOS, entendez en français, Société des femmes africaines face au Sida, il s’agit de Mmes Ngoum Béatrice et de Marguerite. Nous écouterons ensuite un adulte du village de Bikoka, dans l’arrondissement de Lolodorf sur les MST. La prise de son de cette émission est assurée par Emmanuel Mvoum au microphone de présentation, Jean Jacques Essono. ‘SOS Sida’ est une émission du projet IEC/SR, de la Direction du génie rurale et du développement communautaire, du Ministère de l’Agriculture.

Animateur

Mesdames et messieurs, une fois de plus bonjour! Depuis quelques années, le Sida fait rage dans toutes les couches sociales camerounaises, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics et tous les intervenants de la société civile pour freiner l’expansion de cette pandémie, le taux de prévalence continue d’augmenter de 0,5% en 1987, il est passé à 0,8% en 1998. Les zones urbaines sont les plus touchées. Les filles libres, les hommes en tenue et les transporteurs sont les plus exposés. La plus grave, le Sida, n’a pas encore de traitement, par conséquent la prévention reste le seul moyen de lutte efficace. En milieu rural la maladie est en train de gagner du terrain à cause de l’ignorance et du manque d’accès à l’information des populations sur le sujet. A Lolodorf, la situation du Sida n’est guère tranquillisante comme le confirment les témoignages que je vous propose d’écouter après cette inspiration musicale. Voici donc comme promis, chers auditeurs, le point de vue de nos deux invités qui donnent quelques conseils sur la prévention de la transmission du Sida par la transfusion sanguine.

Intervenants:

Pourquoi dit-on que la femme est plus vulnérable que l’homme? Nous avons aussi eu la question de savoir si le VIH pouvait se transmettre par le lait maternel. Nous avons eu ce genre de question et nous avons eu la question de savoir si pendant la grossesse, la mère peut prendre des médicaments pour baisser la charge et ne pas transmettre le virus et surtout comment séparer le mécanisme. Comme dernier point nous avons été très agréablement surpris des questions qui nous ont été posées par des femmes. Une autre question nous avait été posée: on nous demandait pourquoi, si le virus du Sida ne pouvait pas atteindre et attaquer le sperme, parce que le sperme d’un homme atteint du Sida fait concevoir la femme? Comment cela était-il difficile pour leur expliquer? Quelles actions entreprenez-vous auprès de certains prestateurs de services qui sont dans la ville? Je pense notamment aux coiffeurs quand on sait que, quelques fois ces personnes utilisent des instruments qui peuvent être bons moyens de transmission du virus. Pour ce qui est des coiffeurs, nous n’avons pas eu de causeries spéciales avec eux, mais nous passons par les médias. Nous avons une tranche d’antenne dans la radio rurale, nous essayons d’éduquer les masses et en même temps nous parlons aussi aux coiffeurs. Mais de plus en plus, les praticiens viennent vers nous pour qu’on leur donne plus d’explications, pour qu’on leur explique exactement ce que nous voulons dire mais spécialement les coiffeurs ne se gênent pas. Donc notre question vient éveiller notre attention dessus et je crois que cela entrera dans notre plan d’action. Plus souvent, nous demandons à chaque individu d’apporter ses propres lames quand nous allons chez le coiffeur, vous amenez vos lames, si vous allez à l’hôpital, apportez vos seringues, même si vous allez chez les pygmées, vous amenez aussi vos lames, parce que si vous attendez que le coiffeur change de lames, ça n’ira pas, pour lui c’est un commerce, c’est à vous d’utiliser vos propres lames.

Animateur

Après avoir écouté nos deux invités, tournons-nous à présent vers un adulte de Bikoka, situé dans la périphérie de Lolodorf, qui va nous parler de situation des MST dans son village. Merci parce que cette confiance qui nous a été faite ce qui concerne la santé à Bikoka. Je serais assez large.

Intervenant

A Bikoka, comme partout ailleurs, nous vivons dans des zones endémiques. Dans ces zones endémiques, qu’est ce qu’on y rencontre? On y rencontre la syphilis, qui jusqu’à présent est une maladie grave parce qu’il y a des séquelles de syphilis. Nous avons été, nous avons vécu, nous sommes nés dans cette zone endémique de MST. Qui est sœur ou frère du même géant, puisque le vrai problème syphilitique, ressemble de très près au problème panique et les maladies laissent presque les mêmes séquelles. Prenons en second lieu, la gonococcie, que nous appelons couramment blennorragie, ou dans les termes de cache-cache, celle-ci quand nous la contaminons, c’est tant mieux pour l’homme, parce que l’organe génital de celui-ci est beaucoup plus sensible que celui de la femme. La femme se ressent de la gonococcie quand ça entre déjà dans des phases compliquées. Donc ce qu’il nous faut, c’est le premier soin pour la syphilis qui est en voie de disparition, la gonococcie qui vit encore plus, ce méchant soldat qui vient sévir. Le Sida, le premier traitement, c’est la prévention de tout un chacun.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur

Le deuxième témoignage vient confirmer à l’auditeur que la situation des MST et du Sida est préoccupante dans la zone de Lolodorf et ses environs, c’est dire que la sensibilisation des populations locales par tous les acteurs de lutte contre le SIDA doit se renforcer. C’est aussi dire que chacun de nous doit adopter des comportements responsables, durables face aux nombreux risques de contaminations, mais en attendant que les uns et les autres revoient leurs stratégies de comportement, nous vous proposons d’écouter les conseils de prévention du Docteur Vincent Mbassa, Médecin-chef de l’hôpital de Lolodorf.

Docteur Mbassa Vincent

Sur la question, il faut que les gens cherchent à s’informer, c’est vrai que nous n’avons pas toujours les mots justes pour sensibiliser les gens, les mots justes pour convaincre, mais que les gens essaient de s’informer. S’informer sur quelque chose, pour déjà beaucoup, c’est quelque chose, mais il suffit de s’informer, de s’informer. Nous avons parfois des malades ici qui décèdent des suites du Sida, mais nous ne pouvons pas présenter ces malades comme des trophées qu’il faut présenter à la population. Cça aussi le problème. Il y a le secret professionnel et l’intimité du malade que nous ne pouvons pas trahir, donc les gens doivent s’informer et essayer d’accepter ce qui existe ailleurs si pour eux ça n’existent pas. Qu’ils comprennent que nous tous, nous voyageons tous, nous évoluons un peu partout, donc ça pourra aussi arriver ici si jusqu’à présent ce n’est pas encore arrivé. C’est ce que je peux dire.

Animateur

On ne le dira jamais assez, le SIDA est bel et bien parmi nous, ne prenez pas de risques inutiles. Protégeons-nous en portant toujours un préservatif au cours des rapports sexuels occasionnels, en restant fidèle à un partenaire, fidèle ou tout simplement en nous et enfin, en évitant l’utilisation commune des objets courants comme les lames de rasoirs, les seringues ou du matériel souillé pour la circoncision ou les traitements traditionnels.

(Musique traditionnelle sur le Sida)

Animateur

Amis auditeurs, nous voici arrivés au terme de notre parcours radiophonique, votre magazine sur le Sida s’achève. Restez fidèles à cette émission qui sera diffusée tous les mardis de 16 h00 à 16 h 30 en attendant de nous retrouver nombreux. Je vous dis au revoir et surtout n’oubliez pas les bons conseils de préventions contre les MST et le Sida.

SOS Sida est une production du Ministère de l’Agriculture, c’est une réalisation de la IEC/SR de la Direction du génie rurale et du développement communautaire (au Ministère de l’Agriculture). Au microphone de présentation Jean Jacques Essono.

(Musique traditionnelle sur le Sida).

FREQUENTATION DES CENTRES DE SANTE

(Enquête radiophonique) 38 minutes

(Musique traditionnelle)

Animateur

‘Santé dans nos villages’. ‘Santé dans nos villages’ est une émission consacrée aux questions de santé dans un monde rural. ‘Santé dans nos villages’, une émission d’information, d’éducation et communication communautaire en santé de reproduction.

‘Santé dans nos villages’ une production de radio Lolodorf. Santé dans nos villages une émission diffusée en français et en langue locale.

Mesdames et Messieurs, chers auditeurs, bienvenus à ‘Santé dans nos villages’. Aujourd’hui, nous allons faire une enquête sur la fréquentation dans les centres de santé. En effet les centres de santé sont mis en place par les structures de l’Etat ou par les privés. Ils sont en effet réservés à la préservation de la santé des hommes qui sont appelés à se rendre de temps en temps dans les centres de santé. L’équipe de production de santé dans nos villages s’est rendue dans les villages de Lolodorf pour enquêter sur la fréquentation des centres de santé. Cette équipe est composée de Lydie Françoise Mfoumou, Idrissa Youssoufa, Koah Eyanga et Nestor Ngomzé. Elle a reçu de nombreux témoignages. Tout au long de cette émission, l’équipe va tenter de faire l’état des lieux, de présenter l’opinion des uns et des autres avec leurs suggestions sur le sujet.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Lydie Françoise Mfoumou, Idrisa Youssoufa et Nestor Ngomzé se sont rendus à Kaba, ils ont cherché à savoir quel est l’état des lieux des centres de santé auprès des populations. Ils ont tenté de savoir si celles-ci se rendaient régulièrement au centre de santé en cas de maladie.

Ecoutons les réponses.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Nous avons assisté à la causerie d’un groupe de femmes de Kaba qui disaient les raisons pour lesquelles elles se rendent de moins en moins au centre de santé. Les raisons sont diverses mais très régulièrement la cherté des remèdes revient à la bouche de ces femmes.

Suivons un extrait de ce débat dans lequel elles présentent leurs attentes vis à vis de l’Etat.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Une jeune femme raconte un fait survenu récemment dans un village de Lolodorf, à Balibou. Une jeune fille vient de perdre brutalement son jeune et unique fille, écoutons là.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Les centres de santé existent, il y en a 12 dans le District de santé de Lolodorf, mais de plus en plus ces lieux prédestinés à sauver la vie humaine sont de plus en plus abandonnés par les populations qui préfèrent mourir tranquillement à la maison ou se rabattre à l’automédication et à la pharmacopée traditionnelle. Les malades affirment que sans l’argent, c’est la mort assurée malgré la présence des centres de santé.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Nous avons rencontré le Chef de service du District de santé de Lolodorf, le Docteur Bidjouli, qui sent la désertion des centres de santé. Il trouve cependant des raisons diverses. Le Docteur donne également des conseils pour la prise en charge des problèmes de santé de la famille.

Ecoutons le Docteur Bidjouli

Messieurs, je suis le médecin chef du District de santé de Lolodorf qui regroupe les arrondissements de Mvengue Bipindi et Lolodorf et une partie de l’arrondissement d’Akom II. Nous nous occupons de la santé de tout ce monde. Par rapport á la fréquentation des grands centres de santé, normalement il y a beaucoup de centres de santé dans notre district de santé de Lolodorf, mais on remarque que les centres ne sont pas très fréquentés pour de nombreuses raisons.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez? Quant aux difficultés, il y a un problème de personnel qui n’est pas suffisant si bien que les populations veulent bien aller. Mais, quelquefois, quand on va au centre on ne trouve pas d’infirmier, et en plus de ça, il y a le coût des médicaments. Vous savez que nous vivons dans une région pauvre, les gens vivent un peu de cacao. Quand on est en période creuse, les gens ont beaucoup de difficultés financières, bien que le Gouvernement ait mis la santé à la portée des populations qui éprouvent les difficultés à financer leur santé.

En plus de ça, il y a des problèmes qui relèvent du personnel médical, certains sont absentéistes, d’autres sont malades, il faut vraiment utiliser le terme. Les populations vont à l’hôpital quand elles ne peuvent plus rien faire. C’est la situation qu’on vit actuellement. Nous sommes en train de mettre les bouchées doubles pour que la situation change un peu afin que le malade trouve la solution à l’hôpital.

Enfin, est-ce que quelqu’un qui est malade trouve vraiment la solution à l’hôpital. Les populations se plaignent qu’on ne s’occupe pas d’elles et sont gravement malades, raison pour laquelle sans moyens, elles préfèrent mourir à la maison. Cela relève de la conjoncture actuelle au Cameroun. Normalement les frais médicaux sont financés. On ne peut pas soigner les populations gratuitement, c’est pour cela que lors des programmes sanitaires du Gouvernement, nous avons insisté que les populations se réunissent pour former des groupements qui s’occuperont de leurs problèmes de santé. Enfin, que les populations soient responsables de leurs problèmes de santé, lorsque nous appliquons les mesures préconisées par le Gouvernement. A l’hôpital central, sans moyens, on ne vous prend pas en charge. Les gens doivent mettre de l’argent de côté pour s’occuper des problèmes de santé. Si non toutes les pharmacies communautaires qui font la fierté du village vont tomber parce que le stock des médicaments ne pourra être renouvelé s’il faut distribuer. Il faut que les populations achètent les médicaments, qu’on renouvelle le stock. Si on distribue donc les médicaments à toutes les populations, il arrivera un moment ou il y en aura plus rien à distribuer.

Pour éviter les nombreux cas de décès, quel conseil donnez-vous à ces populations? Pour avoir une bonne santé qu’est ce qu’il faut faire? Quand on vend son cacao, son macabo, son plantain, il faut mettre de l’argent de côté pour les problèmes de santé, que les populations mettent de plus en plus de l’argent de côté pour s’occuper de leurs problèmes de santé, parce que la santé aujourd’hui n’est plus gratuite au Cameroun.

Si avant le Gouvernement pouvait se permettre d’acheter les médicaments et de les distribuer à toute la population, il ne le peut, plus aujourd’hui. On demande donc le support des populations pour prendre en compte leurs problèmes de santé.

(Musique traditionnelle sur la santé)

Les centres de santé existent; Les populations s’y rendent de moins en moins à cause de la cherté des médicaments et des problèmes de prise en charge des malades dans les centres de santé.

Les opinions des uns et des autres permettent de comprendre que le taux de fréquentation des centres de santé est faible, que les mesures sont nécessaires pour ramener les populations aux centres de santé.

Que le service soit gratuit, qu’on aide les populations à constituer une caisse d’épargne. Les avis sont partagés mais l’évidence est là, il faut se déplacer pour une meilleure prise en compte des problèmes de santé des populations.

(Musique traditionnelle sur la santé)

L’équipe de santé vous a présenté une enquête sur la fréquentation des centres de santé de Lolodorf. Nous reviendrons sur d’autres sujets dans les prochaines émissions.

Cette enquête a été préparée et présentée par Lydie Françoise Mfoumou, Idrissa Youssoufa et Nestor Ngomzé. A la technique Emmanuel Guy Mvoum.

‘Santé dans nos villages’. ‘Santé dans nos villages’, une émission consacrée aux questions de santé du monde rural.

‘Santé dans nos villages’ une émission d’information, d’éducation et de communication communautaire en santé de la reproduction. ‘Santé dans nos villages’, une production de radio Lolodorf. ‘Santé dans nos villages’, une émission diffusée en français et en langue locale.


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