FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - mai 2002 - P.7

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Commerce 1

Augmentation du volume mondial des échanges commerciaux en 2001/02

Léger ralentissement des échanges commerciaux en 2002/03

Augmentation du volume mondial des échanges commerciaux en 2001/02

Les échanges mondiaux de céréales de 2001/02 sont estimés à 237 millions de tonnes, ce qui représente une progression de 4 millions de tonnes, soit quelque 1,8 pour cent par rapport à la précédente campagne. Ce résultat peut en grande partie s’expliquer par la très forte augmentation des achats de blé effectués par la CE. Le volume total des importations céréalières des pays en développement devrait être à peine supérieur à celui de la précédente campagne; en effet, l’augmentation des importations des pays d’Asie, en particulier la Chine, l’Indonésie et la Turquie, devrait être largement compensée par la diminution des achats de plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique du Sud.



Les échanges mondiaux de blé et de farine de blé (en équivalent blé) en 2001/02 (juillet/juin) sont estimés à 106 millions de tonnes, ce qui représente une hausse de 5 millions de tonnes par rapport à la précédente campagne. Les importations des pays en développement s’établiraient à 81 millions de tonnes, hausse de 3 millions de tonnes par rapport à 2000/01 principament due à l’augmentation des importations réalisées par un certain nombre de pays d’Asie. L’intensification des échanges de blé enregistrée pendant cette campage doit être attribuée à la croissance des achats de blé effectués par la CE, dont le volume dépasse largement la moyenne habituelle de quelque 3 millions de tonnes pour atteindre un niveau record d’au moins 8 millions de tonnes, faisant de la Communauté le plus gros importateur de blé en 2001/02. Cette hausse inattendue des importations de la CE, qui est également un important exportateur de blé, s’explique par la suppression des droits spéciaux d’importation décidée il y a quelque temps et qui a eu pour effet de stimuler les expéditions de blé bon marché, destiné essentiellement à l’alimentation animale en provenance d’Europe de l’Est. Ces taxes ont cependant été réintroduites récemment, entraînant un ralentissement notable des importations.

En ce qui concerne les exportations, il faut relever que l’accession de la CE (qui reste, cependant, un exportateur net) au statut de principal importateur de blé n’est pas le seul fait marquant de la campagne en cours, un autre élément significatif étant l’existence, dans de nombreux pays, de très importants excédents de blé. La campagne 2001/02 se caractérise en effet par une très forte augmentation des quantités de blé exportables dans un certain nombre de pays d'Europe centrale et orientale (PECO) ainsi qu’au Kazakhstan, dans la Fédération de Russie, en Ukraine, en Inde et au Pakistan. Certains de ces nouveaux venus, qui comptaient ces dernières années parmi les plus gros importateurs, se sont orientés vers l’exportation, afin d’écouler rapidement des excédents importants dont le stockage devenait en outre problématique. Autre fait marquant de cette campagne 2001/02, le retour, après deux ans d’absence, de la République arabe syrienne à la position de fournisseur international de blé dur suite à une forte reprise de sa production intérieure. Si l’on se tourne en revanche vers les grands exportateurs traditionnels, seule l’Australie a accru sa part de marché au cours de cette campagne, tandis que les problèmes économiques qui frappent l’Argentine ont déjà, malgré la dévaluation du peso, eu d’importantes conséquences sur le rythme des exportations.



L’Asie est en position dominante sur le marché du blé et les expéditions qui lui sont destinées en 2001/02 sont estimées à 49 millions de tonnes, soit une hausse de 6 millions de tonnes par rapport à la précédente campagne. La République islamique d’Iran, qui compte parmi les grands pays exportateurs d’Asie, enregistre pour la troisième année consécutive un déclin de sa production agricole, ce qui va sans doute l’inciter à augmenter ses importations. Une croissance des importations devrait également être enregistré en République de Corée, en raison d’une forte demande de blé de qualité pour l’alimentation animale. Les importations à destination de la Chine continentale vont sans doute connaître un essor important, suite à la baisse de production de 2001 et à une forte demande de blé de qualité supérieure.

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

Blé Céréales secondaires Riz (usiné) Total
2001/02 2002/03 prévis. 2001/02 2002/03 prévis. 2002 2003 2001/02 2002/03 prévis.
  (.............................................................millions de tonnes..................................................)
Asie 49,4 50,1 57,7 58,0 13,4 120,5
Afrique 24,2 26,2 13,3 15,6 6,5 43,9
Amérique centrale 6,4 6,8 14,2 14,4 1,7 22,3
Amérique du Sud 11,6 11,8 6,2 6,7 1,0 18,7
Amérique du Nord 2,6 2,6 5,8 3,9 0,7 9,0
Europe 11,3 6,9 9,0 8,3 1,7 21,9
Océanie 0,5 0,5 0,1 0,1 0,4 1,0
MONDE 106,0 105,0 106,2 107,0 25,2 24,21/ 237,4 236,2
Pays en développement 80,7 84,5 69,4 72,7 21,3 20,5 171,5 177,7
Pays développés 25,3 20,4 36,8 34,3 3,8 3,7 65,9 58,4
Source: FAO 1/ Très provisoire.

Malgré la hausse des importations totales destinées à plusieurs pays touchés par la sécheresse dans le nord du continent, les importations de l’Afrique sont en revanche estimées à quelque 24 millions de tonnes au total, soit une baisse de 1 million de tonnes par rapport à la précédente campagne. Le facteur déterminant à cet égard est la diminution des achats de l’Afrique du Sud et de l’Éthiopie, qui ont réalisé en 2001 des récoltes supérieures à la moyenne. Le volume des importations de la plupart des pays d’Amérique latine et des Caraïbes devrait rester proche de celui de la dernière campagne. L’augmentation des disponibilités intérieures se traduira cependant dans certains cas par une baisse des importations (par exemple, au Brésil, au Mexique et au Chili).

Les échanges mondiaux de céréales secondaires en 200/02 (juillet-juin) sont estimés à 106 millions de tonnes, chiffre identique à celui du commerce mondial de blé. Les échanges internationaux de céréales secondaires enregistreraient donc une baisse de 3 millions de tonnes par rapport au volume exceptionnel atteint lors de la précédente campagne. Ce fléchissement serait principalement la conséquence d’une diminution d’environ 69 millions de tonnes du volume total des importations des pays en développement. Le recul des échanges mondiaux s’expliquerait essentiellement par la réduction des importations de maïs (2,2 millions) et de sorgho (500 000 tonnes) qui, de ce fait s’établissent respectivement à 76 et 8 millions de tonnes. En ce qui concere l’orge, le volume des échanges devrait, avec 18 millions de tonnes, avoisiner le niveau de la précédente campagne, alors que les importations des autres principales céréales secondaires - avoine, seigle et mil - devraient toutes accuser un léger recul.

Malgré la contraction des échanges mondiaux, les exportations de céréales secondaires des États-Unis, plus gros exportateur mondial, devraient être supérieures d’environ 2 millions de tonnes en 2001/02 (juillet/juin) à celles de la précédente campagne. La campagne en cours devrait également être prometteuse pour l’Australie, pays qui dispose d’importantes réserves d’orge et qui doit répondre à une importante demande internationale d’orge de brasserie. Le marché des céréales secondaires - tout comme celui du blé - subit cependant cette année l’influence d’un certain nombre de facteurs inattendus. Ainsi, le Canada, un des grands exportateurs de céréales secondaires, devrait importer un volume considérable de maïs (environ 3 millions de tonnes), afin de compenser la baisse de sa production de 2001 de céréales secondaires; la CE, quant à elle, a dû rétrograder de la position privilégiée qu’elle occupait sur le marché mondial des exportations d’orge et importer cette année d’importantes quantités de cette céréale; les exportations en provenance d’Argentine se sont ressenties non seulement de la baisse de la production nationale, mais aussi de toutes les incertitudes qui freinent la mise en place de la politique commerciale du pays. L’Afrique du Sud, qui occupe en Afrique le premier rang parmi les exportateurs de ceréales secondaires, a dû également réduire ses exportations de maïs, suite à une baisse de production de cette céréale. En revanche, la Chine continue cette année à provoquer la surprise par ses ventes massives de maïs. Grâce aux importantes réserves dont il dispose et à la forte demande internationale pour le maïs non génétiquement modifié dont il est producteur, le Brésil est devenu l’un des principaux exportateurs de maïs. Une récolte exceptionnelle en Hongrie, une production record d’orge dans la Fédération de Russie ont également contribué à l’essor des exportations de ces pays.



En 2001/01, les importations totales de céréales secondaires des pays d’Afrique devraient baisser de plus d’un million de tonnes par rapport à la précédente campagne et avoisiner les 13 millions de tonnes. Cette baisse serait principalement due à une réduction des achats d’un nombre limité de pays, en particulier l’Égypte et le Kenya. En Égypte, une récolte de maïs exceptionnelle et d’importants stocks de report restant de la précédente campagne font que les besoins d’importation du pays sont moins importants pendant cette campagne. Il en est de même au Kenya, où une forte reprise de la production de maïs (le meilleur résultat depuis 1995) rend les approvisonnements extérieurs moins nécessaires. Les importations des autres pays de la région subsaharienne devraient toutefois égaler - voire parfois dépasser - le niveau enregistré au cours la précédente campagne. Les hausses les plus sensibles sont attendues en Afrique australe, où les faibles productions d’un certain nombre de pays, en particulier la Zambie et le Zimbabwe, devront être compensées par une augmentation des importations.

En Asie, les importations de céréales secondaires de 2001/02 devraient être de l’ordre de 58 millions de tonnes, chiffre qui traduit un léger recul par rapport à l’an dernier: en effet, la légère augmentation des importations réalisées par la Chine, les Philippines et la Turquie est loin de pouvoir compenser le recul des achats de la République de Corée, de la République populaire démocratique de Corée, de l’Iraq et de la République arabe syrienne. Au Japon, la faiblesse de la monnaie et une baisse de l’utilisation des céréales aux fins de l’alimentation animale ont affaibli la demande d’importation de maïs.

En Europe, où les importations de céréales secondaires de 2001/02 devraient porter sur un volume estimatif de 9 millions de tonnes - soit une légère progression par rapport à l’an dernier - ce sont essentiellement les achats de la CE et de la Fédération de Russie qui contribuent à la hausse des importations

d’une année à l’autre. Les expéditions d’orge en provenance de la Fédération de Russie ont triplé au cours de cette campagne, tandis que les importations de maïs ont augmenté suite à une baisse de la production intérieure de 2001. En Amérique latine et dans les Caraïbes, on s’attend à ce que le Mexique, suite à une forte augmentation de ses récoltes de sorgho et de maïs en 2001, réduise ses importations de céréales secondaires. Au Brésil, une récolte de maïs exceptionnelle a permis de renforcer les réserves nationales et propulsé le pays au rang des grands exportateurs.



Les prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de riz font pour l’instant état de 25,2 millions de tonnes, soit 1,5 million de tonnes de plus que l’estimation corrigée de 2001. Ce résultat - le meilleur depuis 1998 - s’explique par la hausse prévue des importations de l’Indonésie.

L’évolution des flux commerciaux au cours de l’année sera fortement influencée par les résultats de la production de la campagne de 2001, mais aussi par les nouvelles orientations politiques, notamment pour les questions relatives à l’accès au marché. En Extrême‑Orient, l’augmentation par la Chine et la province chinoise de Taïwan des contingents d’importation permet de prévoir une augmentation de leurs achats. Une forte impulsion pourrait également être fournie par l’Indonésie, dont les importations pourraient s’élever à 3 millions de tonnes, soit le double du volume de 2001. La hausse des prix intérieurs et le ralentissement prévu de la production en 2002 incitent les commerçants du secteur privé et l’Office national de l’alimentation (Bulog) à accroître les importations. Dans le reste de la région, la plupart des autres importateurs traditionnels de riz - notamment le Bangladesh et les Philippines qui ont fait d’excellentes récoltes en 2001 - devraient freiner leurs achats. Les prévisions officielles concernant les importations du Bangladesh avancent le chiffre de 200 000 tonnes, contre 370 000 tonnes de l’an dernier. Les achats des Philippines, qui avaient atteint 850 000 tonnes en 2001, devraient chuter jusqu’à 600 000 tonnes. Parmi les pays du Proche-Orient, la République islamique d’Iran devra importer 1,2 million de tonnes, soit 20 pour cent de plus que l’an dernier, pour être en mesure de répondre aux besoins de consommation et de reconstituer ses stocks. Les prévisions concernant l’Iraq restent de 1,2 million de tonnes, niveau identique à celui de 2001, et ont été légérement révisées à la hausse (840 000 tonnes) en ce qui concerne l’Arabie saoudite où la tendance à la croissance amorcée depuis 1997 devrait se poursuivre.

Les importations des pays d’Afrique, qui est devenu l’an dernier l’un des principaux acteurs sur le marché international, devraient accuser une baisse, surtout sur les grands marchés que constituent, par exemple, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal. Le Gouvernenement du Nigéria a par ailleurs relevé à plusieurs reprises les droits d’importation depuis le début de l’année (jusqu'à 150 pour cent à la mi-avril). Ces nouveaux droits de douane pourraient avoir de graves conséquences sur le volume des échanges mondiaux de riz précuit. À Madagascar, en revanche, l’aggravation des perspectives concernant les résultats de la campagne 2002 a été un signal d’alerte qui a incité le pays a réviser ses importation à la hausse par rapport à l’an dernier.

À la différence de l’Afrique, les exportations à destination d’Amérique centrale et des Caraïbes devraient enregistrer une croissance de 6 pour cent pour atteindre 1,7 million de tonnes, afin de compenser le recul de la production survenu l’an dernier. Le Mexique et Cuba resteront les principaux marchés, absorbant chacun quelque 500 000 tonnes. On s’attend par ailleurs à une diminution - toutefois moins importante que prévu - des achats des pays d’Amérique du Sud. Selon les dernières estimations officielles, le Brésil ne procédera qu’à une lègère diminution de ses livraisons qui passeront de 700 000 en 2001 à 677 000 tonnes cette année. Les estimations officielles concernant les importations du Pérou avancent le chiffre de 50 000 tonnes, soit une diminution de 20 pour cent justifiée par les perspectives favorables concernant les récoltes de cette année. Les importations de la Colombie, qui sont soumises au contrôle des pouvoirs publics, pourraient également baisser sensiblement par rapport à leur niveau élevé de 2001. De nombreux pays de la région, notamment la Colombie, établissent une fourchette de prix qui se traduit par une modulation des droits d’importation qui augmentent lorsque les cours mondiaux sont faibles et baissent dans le cas contraire. Suite à une plainte déposée par l’Argentine en octobre 2002, l’OMC a d’ailleurs récemment condamné le Chili pour cette pratique. Sa décision pourra faire jurisiprudence pour un grand nombre de pays mettant en œuvre des procédés du même ordre. En ce qui concerne les pays développés, les prévisions concerant les expéditions à destination des États-Unis et de la CE ont été révisées à la hausse pour s’établir respectivement à 400 000 et 700 000 tonnes, ce qui correspond approximativement au niveau de l’an dernier. Les achats de la Fédération de Russie devraient porter sur un volume de 370 000 tonnes (soit une augmentation de 50 000 tonnes).

S’agissant des exportations, une des caractéristiques frappantes du marché international du riz est cette année le retour de l’Inde dans la catégorie des grands fournisseurs. Les réserves de riz y ont atteint un volume exceptionnel, ce qui incite le gouvernement à exporter le riz à un prix nettement inférieur à celui qui a cours sur le marché intérieur. Les prévisions de la FAO concernant les exportations de 2002 s’établissent à 3,5 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que l’an dernier, bien que le gouvernement ait défini un objectif nettement plus ambitieux pour l’exercice budgétaire de cette année. Bien que l’Inde soit en train d’évincer certains pays exportateurs traditionnels sur d’importants marchés d’Afrique et d’Asie, la croissance du marché mondial devrait également permettre l’expansion des ventes de la Chine, de l’Égypte, du Myanmar, des États-Unis et du Viet-Nam. La Thaïlande pourrait quant à elle maintenir le volume de ses expéditions à 7,5 millions de tonnes, ce qui correspond au record réalisé en 2001. En revanche, la faible quantité des disponibilités intérieures devrait contraindre l’Australie, le Pakistan et l’Uruguay à fortement réduire leurs exportations, qui passeraient, respectivement, de 700 000 à 550 000 tonnes, de 2,4  à 1,5 million de tonnes et de 640 000 à 450 000 tonnes).

Léger ralentissement des échanges commerciaux en 2002/03

Alors que la campagne touche à sa fin, les perspectives concernant la campagne 2002/03 qui commence en juillet 2002 retiennent l’attention. Compte tenu des perspectives de production préliminaires pour 2002 et des anticipations actuelles se rapportant à la consommation céréalière globale pendant la campagne 2002/03, les premières prévisions de la FAO relatives au commerce mondial de céréales en 2002/03 sont provisoirement établies à 236 millions de tonnes, chiffre légèrement inférieur à l’estimation des importations de 2001/02. Ce recul attendu serait essentiellement imputable au ralentissement des échanges de blé et de riz, tandis que, pour les céréales secondaires, les perspectives globales devraient quelque peu s’améliorer.

Malgré la révision à la hausse des importations prévue dans la plupart des régions, le commerce mondial du blé pourrait tomber en 2002/03 à 105 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de moins que pendant la campagne en cours. Ce fléchissement probable des échanges internationaux s’explique principalement par la forte chute des importations de la CE prévue après le bond en avant inattendu de cette campagne. Compte tenu de la reprise de la production et de l’accroissement des prélèvements à l’importation, les importations de blé de la CE risquent de revenir aux niveaux d’avant 2001/02, ce qui entraînera probablement un recul d’au moins 4,5 millions de tonnes. Si des importations réduites sont attendues en Europe, celles de pratiquement toutes les autres régions devraient augmenter. La progression la plus importante devrait concerner l’Afrique, où l’on voit que le Maroc et l’Égypte se tourneront vers le marché mondial pour se procurer davantage de blé du fait de la diminution prévue des approvisionnements intérieurs. En Asie, les importations de la Chine pourraient augmenter en raison du recul probable de la production nationale. Les expéditions plus importantes d’aide alimentaire destinées à l’Afghanistan pourraient par ailleurs faire progresser les importations totales de ce pays. En revanche, compte tenu de l’amélioration prévue de la production intérieure, les importations de la République islamique d’Iran devraient reculer pendant la prochaine campagne. En Amérique latine et aux Caraïbes, une augmentation des importations est attendue, sous l’effet principalement de la progression de la demande d’importation du Mexique et du Chili.

À ce stade initial, il est difficile d’évaluer dans quelle mesure les échanges commerciaux de blé de la prochaine campagne seront cette fois encore influencés par certains des événements imprévus qui ont créé un effet de surprise pendant la campagne en cours, à savoir la situation fluctuante de la CE et l’accroissement des disponibilités de pays exportateurs non traditionnels, tels que l’Inde et le Pakistan. En 2001/02, les exportations de l’Inde ont eu pour destinataires non moins de 20 pays et il est probable qu’elle continuera à exporter et à élargir son marché pendant la prochaine campagne, en raison de la pression exercée sans relâche au niveau national pour trouver des acheteurs étrangers pour les excédents. Les exportations du Pakistan pourraient enregistrer un net recul, ses stocks ayant déjà fortement diminué par suite des exportations importantes effectuées pendant la campagne commerciale en cours. En revanche, la prochaine campagne sera sans doute marquée par le retour de la Turquie, qui serait un important fournisseur du fait de la reprise prévue de sa production. Parmi les pays de la CEI, les exportations du Kazakhstan et de la Fédération de Russie pourraient progresser de nouveau pendant la prochaine campagne, mais pour les autres pays de la région, ainsi que pour les PECO, les perspectives d’accroissement des ventes risquent d’être fortement réduites du fait des possibilités limitées d’exportation vers la CE. Parmi les cinq principaux exportateurs habituels, les ventes de la CE devraient augmenter. tandis qu’il est également possible que les expéditions de l’Argentine se redressent, surtout si la situation économique s’améliore. Les perspectives d’exportation de l’Australie, du Canada et des États-Unis risquent de se dégrader légèrement.

S’agissant des céréales secondaires, les prévisions à ce stade initial sont tout à fait provisoires compte tenu du peu d’informations disponibles sur les semis et sur la production ultérieure. Selon les hypothèses actuelles concernant la production et la consommation en 2002/03, le commerce mondial des céréales secondaires devrait légèrement dépasser le niveau de cette campagne, atteignant 107 millions de tonnes. Ce sont les importations de l’Afrique qui devraient le plus progresser, en particulier celles de l’Afrique australe où la détérioration de la situation des approvisionnements dans plusieurs pays pourrait entraîner une forte augmentation des importations. Les importations de la plupart des autres régions devraient rester proches de celles de la campagne en cours, mais en Amérique du Nord, les achats du Canada devraient revenir à des niveaux plus normaux en raison de la reprise prévue de la production intérieure. S’agissant des exportations, les disponibilités totales seraient plus que suffisantes pour couvrir la légère augmentation de la demande d’importation qui est attendue. Outre les principaux exportateurs qui disposent d’approvisionnements importants, le Brésil, la Chine, la Hongrie, la Fédération de Russie et l’Ukraine devraient également rester des concurrents non négligeables pendant la nouvelle campagne.


1/ Le volume du commerce mondial de blé et de céréales secondaires est fondé sur l'estimation des importations livrées jusqu'au 30 juin de la campagne de commercialisation (juillet/juin). Certains achats tardifs peuvent être inclus dans les chiffres de la campagne suivante si la livraison intervient après le 30 juin. D'une manière générale, les exportations et les importations sont calculées d'après l'estimation des expéditions et des livraisons qui ont eu lieu durant la campagne juillet/juin, si bien qu'elles risquent de ne pas coïncider parfaitement pour une année donnée à cause du délai entre les expéditions et les livraisons. 2/ La prochaine campagne de commercialisation du riz commencera en janvier 2001.


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