Previous Page Table of Contents Next Page


MISE EN VALEUR ET GESTION DE L'AQUACULTURE: SITUATION, PROBLÈMES ET PERSPECTIVES


8. Le Secrétariat a présenté le document COFI:AQ/I/2002/2, qui décrit la situation, les questions et perspectives concernant le développement et l'aménagement de l'aquaculture. La plupart des délégués ont félicité le Secrétariat de la qualité des documents de travail et d'information.

9. De nombreux délégués ont reconnu le rôle important que joue l'aquaculture commerciale et rurale et ils ont décrit leur expérience en matière de développement de l'aquaculture. Le Sous-Comité a indiqué qu'il serait extrêmement utile que ces expériences puissent être mises en commun. Notant que le Sous-Comité est la seule tribune mondiale permettant des échanges de vues multilatéraux intergouvernementaux sur l'aquaculture, les délégués ont réaffirmé que le Sous-Comité était un cadre approprié pour cet échange d'informations.

10. Certains délégués ont souligné que l'évaluation de l'impact sur l'environnement devrait être un aspect primordial du développement de l'aquaculture. Il a donc été proposé que la FAO envisage de procéder à des analyses comparatives des retombées écologiques de la production agricole et halieutique, notamment en analysant les secteurs terrestres de l'élevage et des cultures. Les effets des espèces non locales (exotiques, introduites ou transplantées), des antibiotiques et autres intrants et les espèces génétiquement modifiées sur la diversité biologique devraient constituer une partie importante d'une évaluation de l'impact sur l'environnement.

11. Plusieurs délégués ont reconnu l'importance d'une gestion intégrée des ressources qui permet de réduire l'utilisation d'intrants tels que les aliments pour animaux et les engrais, et de recycler l'eau. L'importance de la gestion de l'eau dans la gestion des ressources a été soulignée et il a été souligné que les pays devraient élaborer des plans de gestion des ressources en eau recouvrant les activités d’aquaculture, selon qu’il convient. Un délégué a également identifié le tourisme comme un secteur qui doit faire partie de cette intégration. Le Sous-Comité a fait remarquer que des facteurs liés à d'autres secteurs conditionnent et limitent le développement de l'aquaculture, notamment la perte et la dégradation de l'habitat aquatique, la diminution de la quantité et de la qualité de l'eau douce, la mauvaise utilisation des terres et la contamination génétique des espèces.

12. Nombre de délégués ont souligné que la question de la qualité des aliments, de la sécurité sanitaire et de la certification des produits est particulièrement importante pour le commerce international et l'accès aux marchés étrangers, en particulier pour les pays en développement. Il a été noté que certains d'entre eux ne sont pas en mesure de recueillir les informations nécessaires pour établir certains types de certification des produits. Le Sous-Comité a proposé que la FAO élabore des directives en vue de la mise au point de procédures de certification transparentes et non discriminatoires. Ils ont en particulier fait état des récentes initiatives prises au Japon et dans la Communauté européenne en matière d'étiquetage pour distinguer les produits d'élevage des produits sauvages et des exigences croissantes en matière de traçabilité des produits alimentaires. La délégation du Canada a informé le Sous-Comité que son pays serait disposé à offrir une assistance technique aux pays en développement afin de les aider à s'acquitter de leurs obligations de certification concernant la sécurité sanitaire des aliments.

13. Le Sous-Comité a reconnu l'importance des échanges internationaux de produits aquacoles. Plusieurs délégués ont indiqué que l'accès aux marchés devrait être équitable et que les normes à l'importation/l'exportation relatives à la qualité des aliments devraient être harmonisées afin d'éviter les obstacles non tarifaires au commerce. Le Sous-Comité a demandé instamment que les pays développés et les pays en développement se mettent directement en rapport pour traiter ces questions et que les pays développés apportent une aide technique aux pays en développement afin qu’ils puissent satisfaire à ces exigences.

14. Le Sous-Comité a en outre reconnu que l'aquaculture peut approvisionner les marchés locaux et extérieurs et a noté que l'aquaculture orientée vers l'exportation peut créer des conflits avec les communautés locales. Des délégués ont estimé que l'aquaculture commerciale et la petite aquaculture rurale devraient coopérer plutôt que se faire concurrence et que les communautés rurales devraient être prises en compte dans les politiques de développement de l'aquaculture. Le Sous-Comité a également souligné la nécessité de mettre à jour les informations sur le développement de l'aquaculture et de les diffuser, en particulier en ce qui concerne le développement rural.

15. De nombreux délégués ont souligné la nécessité de créer des environnements qui soient favorables, sur le plan financier, juridique et des orientations, au développement de l'aquaculture, et qui comprennent notamment des cadres juridiques fondés sur les communautés et les particuliers, énonçant les droits et obligations des aquaculteurs et facilitant l’accès au crédit. Certains délégués ont informé le Sous-Comité qu'ils ont pris des mesures, comme la délivrance de permis, visant à conférer de tels droits aux aquaculteurs de leur pays. Plusieurs délégués ont souligné qu'il faudrait prévoir des incitations pour aider à promouvoir un développement durable de l'aquaculture et à mettre en place les politiques nécessaires au plan national pour les secteurs public et privé. Ces politiques devraient notamment viser l'utilisation des ressources publiques, l'identification et le règlement des différends, la petite aquaculture et l'utilisation des espèces non locales.

16. Le Sous-Comité a reconnu que la collaboration sous-régionale, régionale et bilatérale, sous forme d'échange d'informations, de transfert de technologies, de coopération Sud-Sud, d'enseignement et de formation, revêt une importance extrême. Les mécanismes en place tels que la coopération technique entre pays en développement (CTPD) pourraient être examinés en vue d'une éventuelle amélioration de leur efficacité. À cet égard, le Réseau de centres d'aquaculture pour la région Asie-Pacifique (RCAAP) a proposé d'aider à l'organisation d'une réunion ad hoc chargée de la coopération interrégionale. La Société européenne d'aquaculture (EAS) a proposé que la FAO, en collaboration avec des organisations non gouvernementales (ONG) et d'autres instances, prépare des notes d'information non techniques à l'intention des médias et des consommateurs afin de favoriser la mise en place d'un environnement institutionnel et de politiques qui soit favorable. Il a par ailleurs été noté qu’à l’intérieur des pays, les parties prenantes et les institutions publiques concernées doivent renforcer leur collaboration.

17. Le Sous-Comité s'est déclaré conscient du rôle que la technologie peut jouer et a soulevé plusieurs importantes questions techniques relatives à la recherche, au développement et à la gestion de l'aquaculture. Les délégués ont identifié la nécessité d'une assistance technique dans les domaines suivants: biotechnologie, en particulier résistance aux maladies et génie génétique, ainsi que santé du poisson et mesures sanitaires, qualité des aliments, technologies des aliments pour animaux, amélioration des stocks, pêche fondée sur l'élevage et reconstitution des stocks, mise au point de nouvelles espèces pour l'aquaculture et de races domestiquées améliorées, évaluation des risques et technologies de sécurité sanitaire des aliments. Ils ont également identifié la nécessité de recherches portant sur la production aquacole, les organisations de consommateurs, l'information du consommateur et les échanges internationaux.

18. Le Sous-Comité a souligné l'importance de l'enseignement, de la formation, de la mise en valeur des ressources humaines et du renforcement des services de vulgarisation, en particulier dans les systèmes à faible apport d'intrants, et a insisté sur le rôle important que la FAO pourrait jouer à cet égard.

19. Certains délégués ont noté l'importance de l'aquaculture pour les petits États insulaires en développement, ainsi que les possibilités qu'offrent l'élevage de poissons d'agrément et l’alimentation animale à base de poissons vivants.

20. Certains délégués ont indiqué qu’il était nécessaire d’élaborer des stratégies de développement responsable de l’aquaculture qui comprennent des éléments de conservation de l’environnement et des pêches, de santé des consommateurs, de qualité des aliments du bétail et des reproducteurs, de viabilité économique et de développement des marchés, et que les pays en développement devraient bénéficier d’une aide pour formuler ces stratégies. Le Sous-Comité a reconnu la limitation des ressources dont dispose la FAO et a proposé que les pays présentent à l’Organisation des rapports sur leurs diverses activités en matière de développement et de gestion de l’aquaculture de façon à lancer un processus de mise en commun des informations afin d’aider la FAO à s’acquitter de ses futurs travaux.

21. Plusieurs observateurs ont indiqué qu'ils souhaitaient collaborer plus étroitement avec la FAO. Les domaines principaux identifiés étaient l'aquaculture et la lutte contre la pauvreté dans le cadre du développement rural en collaboration avec le RCAAP et la gestion de la santé des poissons en collaboration avec l'Office international des épizooties (OIE).


Previous Page Top of Page Next Page