Page précédente Table des matières Page suivante


ANNEXE 15
La station piscicole expérimentale Oued El Akarit

par

M.M.J. Vincke

1. Origine et infrastructure

La mission a visité cette station le 10 avril 1982. Elle se trouve à 27 km au nord de Gabès, sur la route Gabès-Sfax, et a été établie en 1973 (Projet PNUD/FAO TUN/70/533, Prospection et Développement de la Pêche) à proximité de l'Oued El Akarit.

La station est alimentée par de l'eau saumâtre jaillissant d'un puits artésien captant le Pontien inférieur (sable). Ce forage, datant de 1956, était à l'abandon du fait qu'il fournissait de l'eau légèrement salée, non utilisable pour l'irrigation. Les caractéristiques de ce forage sont les suivantes (Rhouma et El Ouaer, 1978):

Le premier étang en terre (6 400 m2), construit en 1973, était un bassin expérimental qui a servi aux premiers essais d'élevage de mulets et de carpes communes. En 1976, après un premier essai d'élevage, on a construit 3 nouveaux étangs de un hectare chacun, amenant ainsi la superficie totale de la station à 3,6 ha. La profondeur des étangs est d'environ 1,50 m et le niveau d'eau est de 1 m environ aux endroits les plus profonds (sorties d'eau).

Les digues ont été construites au bulldozer en utilisant la terre argilo-sablonneuse du site. La largeur des digues est d'environ 9 m à la base et de 5 m au sommet; la hauteur est de 2 à 2,5 m.

La pente intérieure des digues est recouverte, en partie, de pierres qui protègent les digues contre l'effet des vagues. On y a également planté des roseaux (Phragmites communis). Le volume total des terres déplacées pour construire les digues est de l'ordre de 22 750 m3.

Le fond des étangs est relativement argileux et de ce fait les infiltrations sont réduites. Les pertes d'eau sont essentiellement liées à l'évaporation souvent très intense (de l'ordre de 2 m par an) (Rhouma et El Ouaer, 1978).

Le forage artésien se déverse dans un puits-collecteur circulaire et ouvert d'où part une canalisation à ciel ouvert qui se déverse dans un second puits et un autre tuyau qui alimente un abreuvoir pour les moutons. Le second puits sert de répartiteur d'où partent deux conduites souterraines qui se déversent chacune dans un puits circulaire d'environ 0,60 m de diamètre, situé sur les digues des étangs. De là partent des canalisations souterraines en P.V.C. d'un diamètre de 20 cm qui alimentent les étangs et trois petits bacs de stockage (voir fig. 1).

Le système de vidange des étangs est du type “digue percée”: deux murets, munis de 3 rainures permettant de régler le niveau d'eau au moyen de planchettes surmontées d'une grille. A la vidange, on retire les planchettes une à une pour baisser le niveau d'eau. L'arrière de la “digue percée” est fermée et l'eau s'écoule par une buse qui se déverse dans un puisard couvert d'une dalle en ciment et qui se vide dans le canal d'évacuation d'eau que rejoint l'oued El Akarit.

A l'avant de chacune des “digues percées”, au point le plus profond de l'étang, se trouve un petit bassin cimenté, sorte de pêcherie ou de fosse de capture de 4 m sur 4 m et d'environ 0,50 m de profondeur, qui sert à rassembler les poissons lors des vidanges.

La station dispose d'un petit bâtiment composé de trois pièces de chacune 4 m sur 4 m, destinées au gardiennage et au stockage des aliments pour poissons et du petit outillage.

Le personnel de la station se compose d'un agent de l'INSTOP, responsable de la gestion d'El Akarit et de deux ouvriers-gardiens.

2. Programme d'élevage (avril 1982)

Lors de la visite de la mission (10 avril 1982) la situation des étangs à El Akarit était la suivante:

Actuellement, aucun des étangs n'est fertilisé et on ne compte que sur la nourriture naturelle, augmentée d'une alimentation artificielle, distribuée irrégulièrement et quand il y en a en stock à la station. La nourriture utilisée est un aliment pour volailles (type No. 1 et No. 2) qui se présente sous forme de granulés de 2 mm de diamètre. Les teneurs en protéine, lipides, etc. sont inconnues mais le mélange contiendrait du maïs, de la farine de poisson, du tourteau de soja et un composé vitaminé. Cet aliment pour volailles coûte 0,066 dinars le kg (6,6 dinars la tonne) et est fabriqué par l'Office des Céréales.

Dans chaque étang empoissonné, l'aliment est généralement distribué comme suit:

  1. jeunes poissons: 5 à 10 kg d'aliment, deux fois par jour. On augmente ensuite à un demi sac de nourriture par jour (25 kg), en deux distributions, quand la température de l'eau augmente (mai-juin);

  2. poissons relativement gros: distribution, vers 10 h du matin, d'un sac de 50 kg d'aliment pour volailles par étang et par jour.

La nourriture est déversée dans le canal d'alimentation en eau, à l'entrée dans l'étang et c'est l'eau qui entraîne la nourriture dans l'étang.

La durée des élevages est variable et dépend de la croissance des mulets. En principe on effectue des pêches de contrôle mensuellement et on décide de la date de vidange quand les mulets ont atteint la taille marchande qui est de 400 à 500 g. Cette taille serait atteinte après 16–17 mois d'élevage, du moins pour les meilleures espèces. (Rhouma, commun. person., 1982).

En prévision des vidanges totales des étangs, on baisse l'eau durant 2 ou 3 jours et on pêche les poissons à la senne. A la fin de la vidange, les poissons se trouvent dans la fosse de capture, devant la “digue percée” où ils sont pris à l'épuisette.

Les poissons produits à El Akarit ne sont pas vendus sur place, mais distribués gratuitement aux fonctionnaires (tests d'acceptabilité).

La tendance actuelle de l'INSTOP est de stocker environ 11 000 alevins de mulets (mélange des différentes espèces) de 5 à 7–8 cm par hectare et on pourrait même augmenter jusqu'à 20 000 alevins par ha. (Rhouma, commun. person., 1982) Les mulets formant l'élément principal d'une polyculture, on ajoute entre 500 et 1 000 alevins de loups et daurades par hectare, en fonction de la disponibilité des alevins de loups et daurades à l'écloserie de Ghar El Melh. Parfois on utilise également des petits cyprinodons, que l'on capture en même temps que les mulets, et qui servent de poissons-fourrage.

Les possibilités d'élevage de loups et de daurades à El Akarit sont limitées du fait du manque d'électricité qui ne permet pas d'y installer une petite chambre froide pour la conservation des aliments pour ces deux espèces.

Depuis plusieurs années, certaines plantes aquatiques envahissent les étangs. Cette végétation très dense n'a pu être éliminée, ni par les carpes communes, ni par aucune des autres espèces. C'est pour cette raison que l'on envisage d'y stocker la carpe herbivore (grass carp, Ctenopharyngodon idella).

3. Résultats des élevages expérimentaux à El Akarit

Les premiers essais d'élevage ont débuté à El Akarit en juin 1973, par une polyculture de mulets et de carpes miroir, en élevage associé avec des canards. Dans l'étang de 6 400 m2 on a déversé des alevins de Mugil cephalus et de M. ramada à une densité de 7 000 alevins/ha. Ces alevins, dont l'âge a été estimé à 3 mois (taille de 2 à 4 cm), ont été acclimatés à l'eau saumâtre (résidu sec: 8 g/1). A ces alevins de mulets, on a ajouté des carpes miroir d'une longueur totale de 6 à 15 cm, également alevins de 3 mois, associées à un élevage de canards (Pillai, 1975 et 1976). Une seconde mise en charge du même étang a été effectuée en décembre 1973 en utilisant du frai de M. auratus acclimaté à l'eau saumâtre.

L'étang avait été préalablement fertilisé au fumier de boeuf (dose non précisée). Les poissons ont été nourris irrégulièrement avec des déchêts d'aliments tels que grains broyés, déchêts de pain, farine de poisson et mauvaises herbes. Les canards ont été élevés en association avec les poissons (Pillai, 1975 et 1976). Il n'y a pas d'autres précisions, ni au sujet des quantités d'aliments distribuées, ni en ce qui concerne le nombre de canards utilisés et les données sur leur élevage.

Les résultats de cet élevage sont les suivants (Pillai, 1975):

En tenant compte de ces premiers résultats, Pillai (1975) estime que les mulets auraient besoin d'une période d'engraissement d'au moins 24 mois, partant du stade de frai, pour atteindre un poids moyen de 450–500 g, taille la plus appréciée sur le marché local. La durée d'élevage de 24 mois pour obtenir des mulets de 450 à 500 g, comme proposée par Pillai (1975), correspond à une croissance théorique de 0,63 à 0,69 g/jour dans les conditions de ce premier essai, avec une fertilisation (doses inconnues), une alimentation artificielle irrégulière et en association avec un élevage de canards (sans autres précisions).

Les résultats d'un essai d'élevage ultérieur, également dans le même étang d'El Akarit sont donnés par Rhouma (1979). Il s'agissait d'une polyculture de 2 espèces: M. cephalus et M. ramada. On a déversé un mélange de 7 000 à 8 000 jeunes mulets dans l'étang de 6 400 m2, soit une densité de 10 938 à 12 500 alevins par hectare. L'étang n'a pas été fertilisé, mais les poissons ont reçu irrégulièrement une alimentation artificielle composée de l'aliment pour volailles No. 1 composé de: 61,5 % de mais, 33,5 % de soja et 5 % de composés vitaminés. Cet aliment coûte actuellement (1982) 0,066 DT le kg. La croissance enregistrée au cours de la période d'élevage de 16 mois est donnée au tableau 1.

Tableau 1: Station El Akarit - Croissance de mulets en polyculture

Source: Rhouma, 1979

Période d'élevage(mois)EspèceNombre d'individus par échantillonPoids total (g)Poids moyen (g)
  à la captureMugil cephalus
Mugil ramada
à la capture les alevins avaient des tailles de 3 à 7 cm et des poids allant jusqu'à 7 g  
  4ème mois d'élevageM. cephalus  5   23547   
M. ramada15   325  21,66
  6ème mois d'élevageM. cephalus12   845  70,41
M. ramada13   75558   
10ème mois d'élevageM. cephalus  51 070214     
M. ramada101 320132     
13ème mois d'élevageM. cephalus  93 275363,9  
M. ramada101 870187     
16ème mois d'élevageM. cephalus  83 470433,75
M. ramada  91 925213,9 

Tableau 2: Croissance journalière de M. cephalus élevé en étang à El Akarit

Poids moyen au:Poids moyen au:Nombre de jours d'élevageGain de poids (g/jour)
moisg.moisg.
  4ème mois  47  6ème mois  7060  0,38
  6ème mois  7010ème mois214120  1,2
10ème mois21413ème mois364901,6
13ème mois36416ème mois43490  0,77

Tableau 3: Croissance journalière de M. ramada élevé en étang à El Akarit

Poids moyen au:Poids moyen au:Nombre de jours d'élevageGain de poids (g/jour)
moisg.moisg.
  4ème mois  22  6ème mois  58600,6
  6ème mois  5810ème mois132120  0,6
10ème mois13213ème mois187900,6
13ème mois18716ème mois214900,3

En partant des données du tableau 1, on peut se faire une idée de la croissance journalière de M. cephalus et de M. ramada, dans les conditions de l'élevage à El Akarit. Ces données se trouvent aux tableaux 2 et 3.

Comme on peut le constater, la croissance de M. cephalus est nettement supérieure à celle de M. ramada. En calculant la croissance moyenne (g/jour) à partir du 4ème mois jusqu'au 16ème mois, soit sur 12 mois (365 jours), M. cephalus est passé de 46 g. à 434 g en un an, ce qui fait un gain de poids moyen de 1,06 g/jour. Dans les mêmes conditions, M. ramada est passé de 22 g à 214 g, soit un gain moyen de 0,52 g/jour.

Un troisième essai d'élevage en polyculture de 3 mulets (M. labrosus, M. cephalus et M. ramada) a été effectué dans le même étang de 6 400 m2. L'étang n'a pas été fertilisé et les poissons ont été alimentés artificiellement, mais irrégulièrement avec de l'aliment pour volailles No. 1. On a déversé entre 7 000 et 8 000 alevins de 3 à 7 cm dans 6 400 m2, soit une densité à la mise en charge de 10 900 à 12 500 alevins/ha. La durée de l'élevage a été de 16 mois (480 jours), mais certains poissons n'ont été pesés qu'après 17 mois. En 16 mois, la production a été de 1 300 kg dans 6 400 m2, soit un rendement de 1 522,3 kg par ha par an. (Rhouma, 1979)

Au point de vue croissance, après 17 mois, M. labrosus a atteint des poids allant jusqu'à 1,200 kg avec une moyenne de 0,800 kg, tandis que M. cephalus n'atteignait que dans les 0,430 kg et M. ramada arrivait à un poids moyen d'environ 0,214 kg (Rhouma, 1979). Mugil labrosus semble donc, du moins dans les conditions d'élevage d'El Akarit, avoir une croissance nettement supérieure à celle des deux autres espèces.

4. Programme d'élevages pilotes

La station piscicole d'El Akarit est actuellement la seule exploitation alimentée par un forage artésien. Comme cela a déjà été mentionné, il existe de nombreux forages similaires dans le sud tunisien. Certains de ces forages artésiens ne sont pas utilisés ni pour les besoins humains, ni pour l'irrigation mais ont cependant un potentiel piscicole très important. L'utilisation de ces eaux pour alimenter des piscicultures est techniquement faisable. Mais avant de se lancer dans des opérations de ce genre, il est indispensable de tester des méthodes et techniques d'élevage, afin de mettre au point des systèmes d'élevage qui puissent s'appliquer aux forages similaires dans la région, tenant compte des conditions écologiques et socio-économiques de cette partie de la Tunisie.

La station piscicole expérimentale d'El Akarit devrait donc être une station pilote où se feront des essais d'élevage qui permettront de mettre au point différents systèmes d'élevage à vulgariser ensuite dans d'autres régions où existent les mêmes forages.

Le programme à exécuter à El Akarit devrait être le suivant:

  1. Remettre en état tous les étangs, aussitôt que possible (digues, alimentation en eau, système de vidange, etc.).

  2. Réparer les fuites dans l'étang No. 4.

  3. Compléter les installations existantes par la construction de:

    1. une batterie de 5 bacs de tri et de stockage en béton de 1 m de large, 1 m de profondeur et 5 m de long, avec adduction d'eau. Ces bacs doivent permettre le stockage et le triage d'alevins, de reproducteurs et de poissons de consommation;

    2. quatre étangs de chacun 400 m2 permettant d'effectuer certains essais. Ces étangs pourront également être utilisés pour le stockage de reproducteurs de carpes;

    3. cinq étangs de ponte de 100 m2 chacun.

  4. Entamer l'étude physico-chimique de l'eau: relevé de la température de l'eau, à la sortie du forage et dans un des étangs, en surface (± 50 cm sous eau) et sur le fond. Il serait utile de prendre la température chaque jour, le matin (vers 7 h), à midi et le soir (vers 15 h). De plus, tous les 15 jours (le premier et le quinze de chaque mois), dans un des étangs, déterminer le pH, l'oxygène dissous, la salinité, la turbidité (disque de Secchi) et prélever un échantillon d'eau (environ 2 litres) pour analyse (azote, phosphore, fer, etc.). Si possible, étudier également les facteurs biologiques (plancton, benthos, etc.).

  5. Débuter les essais de production en utilisant les quatre étangs existants. Etant donné qu'à El Akarit il n'y a actuellement aucun stock de reproducteurs et d'alevins, ni de carpe commune, ni de tilapia, les premiers essais seront des élevages de mulets (mélange d'espèces) dont les alevins devront être capturés à l'embouchure de l'oued El Akarit ou dans les environs immédiats. Ces essais porteront sur l'alimentation en eau des étangs, les densités de mise en charge et l'alimentation des poissons. Le protocole de ces essais se trouve à la section 5.

  6. Aussitôt que l'on aura terminé la construction des 5 bacs de stockage et des 4 étangs de 400 m2 chacun:

    1. transférer une centaine d'alevins et de juvéniles de Tilapia nilotica de Kébili, les acclimater à l'eau d'El Akarit (résidu sec: 8 g/l), et les déverser dans un des bacs de stockage. Après deux ou trois jours d'acclimation séparer les alevins (tailles comprises entre 3/4 cm et 7/8 cm) des juvéniles. Compter les alevins, les peser globalement et calculer le poids moyen. Faire de même pour les juvéniles et déterminer les sexes, si possible. Stocker séparément les alevins et juvéniles en bacs de stockage et les nourrir journellement à une dose de 4% du poids du stock. Utiliser comme nourriture de l'aliment pour volaille No. 2.

    2. Transférer également un lot d'alevins et de juvéniles de T. mossambica de l'oasis de Tozeur ou de Nefta, les acclimater à l'eau d'El Akarit et faire les mêmes opérations que pour T. nilotica.

    3. Amener à El Akarit une centaine de carpillons à capturer dans le bassin principal de Kébili ou à Douz, si il en reste dans un de ces bassins. Les acclimater à l'eau d'El Akarit et les déverser dans un des bacs de stockage. Après une semaine d'accoutumance, les peser et mesurer et les nourrir comme prévu pour les tilapia.

    4. Ces alevins et juvéniles de tilapia et de carpes miroir seront élevés (en monoculture et en polyculture) dans les étangs de 400 m2 et ces poissons seront ensuite conservés comme reproducteurs.

5. Protocoles des élevages expérimentaux à El Akarit

5.1 Utilisation de l'eau à El Akarit

On a toujours considéré qu'il était indispensable d'avoir, dans les étangs d'El Akarit, un courant d'eau traversant les étangs et, de ce fait, la consommation d'eau a toujours été très importante. Une série d'élevages comparatifs devrait être conduite de manière à alimenter les étangs seulement pour compenser les pertes d'eau par évaporation et percolation, en vérifiant si cela provoque des inconvénients (mortalités).

5.2 Elevages de mulets en monoculture

Densités à expérimenter: 15 000, 20 000 et 25 000 alevins de 5–7 cm par ha. Choisir de préférence et si possible des alevins de Mugil cephalus et M. labrosus. Il faudra prévoir trois étangs (un bassin par densité). Alimentation artificielle: aliment pour volailles No. 1, à une dose journalière de 4% du poids total du stock. Réajuster la ration chaque mois, sur base du poids moyen des poissons obtenu lors de pêches de contrôle, à la senne de plage.

Durée de l'élevage: le temps nécessaire pour obtenir des mulets d'un poids moyen de 350 à 400 g. A la fin de l'élevage (vidange des étangs), trier les mulets par espèce et établir, pour chaque espèce, la taille moyenne et le poids moyen. Ensuite calculer le rendement par ha/an pour l'ensemble des mulets se trouvant dans l'étang; calculer le coefficient de transformation ou coefficient nutritif (Qn) de la nourriture distribuée et établir un bilan financier (prix de revient d'un kilo de mulets).

5.3 Elevages de mulets en polyculture

Quand deux ou trois étangs de 400 m2 seront disponibles, les stocker avec des alevins de mulets (espèces en mélange) à une densité de 15 000 alevins/ha et y ajouter des alevins de carpe commune à une densité de 5 000 alevins/ha.

Fertilisation des étangs: quinze jours avant la mise en charge, épandage sur le fond de l'étang de 800 kg de fumier de boeuf par ha ou de 600 kg de fumier de cheval par ha ou 500 kg de fientes de poules par ha. Si l'on ne dispose pas de fumier, appliquer la fumure minérale suivante par épandage sur le fond, également 15 jours avant la mise en charge: de superphosphate: 300 à 400 kg/ha + sulfate d'ammoniaque: 200 à 300 kg/ha. Après l'épandage des engrais, mettre l'étang sous eau et n'admettre de l'eau du canal que pour compenser les pertes par évaporation et percolation. En cours d'élevage les étangs seront fertilisés chaque mois (épandage en surface), en fonction des engrais utilisés avant la mise sous eau et aux doses suivantes:

 -fumier de boeuf: 300 kg/ha
ou-fumier de cheval: 200 kg/ha
ou-fientes de poule: 200 kg/ha
 -superphosphate: 250 à 300 kg/ha et
 -sulfate d'ammoniaque: 150 à 200 kg/ha.

Alimentation des poissons: aliment pour volailles No. 1, à une dose journalière de 4% du poids total du stock. Réajuster la ration chaque mois, en fonction des pêches de contrôle.

Durée de l'élevage: le temps nécessaire pour obtenir des mulets d'un poids moyen de 350–400 g. A la vidange finale de l'étang, trier les espèces et, pour chaque espèce, établir la taille moyenne et le poids moyen. Calculer le rendement par ha/an pour l'ensemble des poissons, calculer le coefficient de transformation et établir un bilan financier.

Il serait intéressant de tester également une autre polyculture comprenant à l'hectare: 10 000 alevins de mulets + 5 000 alevins de carpe commune + 5 000 alevins de T. nilotica ou, à défaut, de T. mossambica. Faire les mêmes opérations que pour la polyculture de mulets avec carpe commune.


Page précédente Début de page Page suivante