Page précédente Table des matières Page suivante


PREMIERS RESULTATS DES ESSAIS D'ENRACINEMENT DE JEUNES BOUTURES D'ALBIZIA FALCATARIA ET D'ARAUCARIA CUNNINGHAMII/A. HUNSTEINII (EXTRAIT)

par

J.S. de Muckadell 1

Ce rapport intérimaire, publié dans le cadre du projet FAO/PNUD MAL/78/009, résume les premiers résultats d'essais d'enracinement de jeunes boutures d'Albizia falcataria et d'Araucaria cunninghamii et A. hunsteinii effectués au Centre de recherche forestière de Sepilok (Sabah) entre avril et novembre 1983, et suggère des voies à suivre pour poursuivre ce travail. Pour Albizia falcataria le nombre de boutures susceptibles de s'enraciner récoltées par ortet doit être accru, la variabilité des résultats doit être réduite et, ce qui est le plus prioritaire, des méthodes sûres d'empotage doivent être mises au point. Pour les Araucaria spp. il faut encore étudier les moyens d'accroître la formation de rejets et accélérer l'enracinement.

Albizia falcataria. Une méthode de multiplication végétative est nécessaire pour A. falcataria en raison de la difficulté d'obtenir des semences d'arbres de bonne forme. Deux techniques d'enracinement différentes ont été utilisées: un nébuliseur intermittent avec contrôle électronique des feuilles, et une serre à humidité élevée en polyéthylène. Cette dernière a donné des résultats médiocres. L'efficacité du nébuliseur a souffert des coupures imprévisibles d'électricité et de la difficulté d'obtenir des pièces de rechange.

Le substrat qui a donné les meilleurs résultats est un sable dont on a extrait les fractions grossières et fines. On a utilisé comme ortets des plants repiqués âgés de 4 à 12 mois, certains d'entre eux de manière répétée. Des boutures à un seul oeil avec une partie de feuille ont été essayées. Dans les premières expériences les boutures à oeil terminal ont donné de bien moins bons résultats que des boutures comprenant le 2ème ou 3ème oeil à partir du sommet; il était trop tôt pour tirer des conclusions sur le comportement de boutures prélevées plus bas sur l'ortet. Il semblait que les boutures provenant d'ortets jeunes aient un meilleur enracinement que celles provenant d'ortets plus âgés.

Les essais d'ombrage n'ont pas montré de tendances nettes, bien qu'il semble favoriser l'enracinement avec de jeunes boutures à oeil terminal. Un traitement hormonal avec de l'acide naphtoxyacétique (ANA) ou de l'acide indolebutyrique (AIB) en suspension dans du talc a semblé avoir un effet négatif, tandis que l'acide indole-acétique (AIA) tendait à stimuler l'enracinement avec des boutures à 2ème oeil à partir du sommet. Dans les essais effectués à ce jour la contrainte hydrique semble diminuer les pourcentages d'enracinement. Une réduction excessive de la feuille laissée sur la bouture a, semble-t-il, le même effet.

Le taux de reprise des boutures racinées après la mise en pots varie entre 10 et 50 pour cent, en dépit des différentes périodes de sevrage et méthodes de transplantation essayées. La raison de cette difficulté, la plus sérieuse rencontrée, n'est pas connue. Cette phase de transplantation représente la première priorité pour les futurs travaux de recherche.

Araucaria cunninghamii et A. hunsteinii. Les disponibilités de semences de ces deux espèces sont réduites, et les graines d'A. hunsteinii sont du type récalcitrant. L'emploi de boutures racinées serait évidemment une solution possible. Il est pratiqué avec succès en Australie et en Malaisie continentale, avec des boutures prélevées sur la tige principale; les boutures de branches présentent un plagiotropisme persistant.

Les systèmes de multiplication et les substrats essayés sont les mêmes que ceux décrits plus haut à propos d'Albizia falcataria. Les ortets utilisés pour A. hunsteinii étaient des plants de semence âgés de 8 mois. Pour A. cunninghamii, on disposait de sujets de 3 ans. La plupart des boutures étaient des boutures apicales avec un verticille de branches réduit; quelques-unes ne comprenaient que la pousse apicale.

Six semaines après leur mise en place, 10 pour cent des boutures d'A. hunsteinii avaient pris racine, et 74 pour cent de celles-ci avaient survécu. Pour A. cunninghamii, de nombreuses boutures n'avaient ni pris racine ni dépéri au bout de 8 mois. Les boutures de rejets semblent s'enraciner plus vite que celles prélevées sur la tige principale primitive. Le bouturage sous brouillard semble être la technique la plus efficace. Les boutures portant un verticille de branches réduit semblent le mieux s'enraciner. Bien que la croissance après mise en pots soit décevante même à l'âge de 8 mois, la mortalité a été faible.

De nombreux problèmes subsistent donc et devront être résolus en ce qui concerne la multiplication végétative des Araucaria par bouturage.

1 Centre de recherche forestière, Sepilok, P.O.Box 1407, Sandakan, Sabah, Malaysia. Note extraite au siège de la FAO du Document de travail no 21, FAO/PNUD. MAL/78/009 (janvier 1984).


Page précédente Début de page Page suivante