Previous PageTable Of ContentsNext Page

Les perspectives du développement forestier dans le Bassin du Congo

La situation des forêts

Les forêts tropicales denses humides (FDH) du Bassin du Congo couvrent environ 140 millions d'hectares (Cassagne, 2003), soit le tiers de la surface totale des six pays concernés. Les législations récentes ont permis d'asseoir presque partout un domaine forestier permanent, dont une partie est vouée à la production forestière par des concessions, et l'autre à la constitution d'aires protégées. Pour l'ensemble des six pays, les concessions forestières attribuées représentent près de 55 millions d'hectares, soit 42 pour cent de la surface des FDH. A ce jour, 17 millions d'hectares de ces concessions sont en cours d'aménagement. Les aires protégées, quant à elles, représentent environ 16 millions d'hectares de forêt, soit 12 pour cent de la superficie des forêts denses humides.

Depuis plusieurs décennies, les formations forestières de tous ces pays ont subi des réductions importantes en surface (déforestation, par changement fondamental dans l'occupation principale des terres pour d'autres utilisations non forestières) et surtout en qualité (dégradation affectant la structure, la composition, la densité, la diversité biologique et la vitalité des forêts) suite à des exploitations intenses et sélectives des meilleurs arbres ou à d'autres types de prélèvement. La perte de forêts dans le Bassin du Congo est estimée à 800 000 ha par an (FAO, 2001). La dégradation forestière est surtout remarquable le long des côtes et des grandes voies de communications ainsi, qu'autour des agglomérations urbaines.

Le contexte socioéconomique

Les pays du Bassin du Congo, pour la plupart francophones, possèdent un immense potentiel forestier qui devrait, en partie, soutenir leur développement humain, social, économique et culturel. Un ensemble de facteurs, surtout de nature politique et institutionnelle, empêche la réalisation de ce potentiel en faveur du développement.

La densité de population dans le Bassin du Congo est en moyenne très faible. Avec un taux d'accroissement annuel de 2,6 pour cent, quelque 54 millions d'habitants vont, d'ici 2020, s'ajouter aux 74,7 millions vivant actuellement dans la sous-région. Une grande partie de cette population, au départ rurale, migre vers les centres urbains à la recherche d'emplois et de meilleures conditions de vie. Le taux d'infection de la pandémie VIH/SIDA est élevé dans la sous-région et aura des conséquences économiques et sociales néfastes sur les populations alors que souvent des maladies soudaines telles que l'ebola, peuvent éclater.

Le revenu national brut annuel par habitant est variable et souvent relativement bas (entre 114 $EU en République démocratique du Congo et 3 985 $EU au Gabon) (FAO, 2003a). Bien que certaines économies nationales soient favorablement influencées par les revenus du pétrole, la situation socioéconomique des populations de ces pays ne devrait s'améliorer que très progressivement. En effet, l'essentiel de la croissance va principalement à une très faible minorité de la population. Les faibles revenus nationaux et leur répartition inéquitable se traduisent par une situation générale de pauvreté, en particulier dans les zones rurales. Cette situation a des conséquences directes et indirectes sur la forêt. En outre, le remboursement de la lourde dette extérieure condamne la plupart de ces pays à une exploitation intensive et non durable de leurs ressources naturelles afin d'honorer leurs engagements financiers.

Les perspectives du développement forestier

Les conséquences du développement agricole

Suite à l'accroissement démographique et aux faibles possibilités de diversification économique, l'expansion de l'agriculture itinérante devrait se poursuivre et même s'accélérer aux dépens de la forêt. Ainsi, il est possible que dans les 10 prochaines années, plusieurs millions d'hectares de forêts soient convertis en terres agricoles ou en formations fortement perturbées et modifiées, augmentant ainsi les superficies de forêts secondaires (FAO, 2003b).

Les forêts de production

Avec son potentiel, le Bassin du Congo pourrait satisfaire une grande partie des besoins mondiaux en bois tropicaux. Toutefois, en 2000, seulement 13 millions de m3 de bois rond industriel exploités légalement auraient été officiellement extraits des forêts du Bassin du Congo. De nombreux facteurs limitent la production forestière, notamment le caractère très sélectif de l'exploitation et les longues distances qui séparent les zones de production des ports d'exportation. Les techniques d'aménagement des forêts sont encore peu développées dans le Bassin du Congo. Les faibles capacités existantes des administrations et des entrepreneurs forestiers font craindre que les pratiques de gestion et d'exploitation non durables seront encore largement utilisées dans les années qui viennent.

L'inaccessibilité des zones d'exploitation pour une administration aux moyens limités ainsi que les pratiques corruptives rendent difficiles l'application des lois et des règlements, d'où la nécessité du renforcement du cadre administratif, l'amélioration de la gouvernance et de la participation des organisations de la société civile dans la gestion forestière.

LA CONSOMMATION DE VIANDE DE BROUSSE
DANS LE BASSIN DU CONGO

Dans le bassin du Congo, la consommation de viande de brousse fait partie des habitudes alimentaires. L'exode rural et la croissance démographique ont entraîné le développement d'une filière à destination des grands centres urbains et favorisé une chasse incontrôlée avec une forte menace sur la faune sauvage ainsi qu'une déforestation. La production de viande d'élevage (d'aulocodes par exemple) comme alternative, soutenue par la FAO, est un bon moyen de résoudre ce type de consommation non durable. Cela offfre aussi des sources d'emploi et de revenus alternatifs aux populations locales.

Les industries forestières

Il existe de bonnes potentialités pour une expansion de l'industrie de transformation du bois, principalement du sciage et des produits à haute valeur ajoutée. Tous les pays désirent faire une transformation plus poussée de leur production forestière mais cette industrialisation est très dépendante des marchés et des conditions économiques extérieures. En outre, l'industrialisation de la filière bois s'adresse essentiellement aux grandes entreprises étrangères. Les petits entrepreneurs locaux restent quasiment exclus des processus de développement industriel, eu égard à leurs faibles moyens et aux efforts insuffisants d'organisation et de modernisation.

Le secteur informel

La faible croissance des possibilités d'emplois et de revenus dans les secteurs industriel et agricole a considérablement renforcé le secteur informel dans les pays du Bassin du Congo. Pour survivre, ses populations exercent de nombreuses activités liées à la récolte, la transformation artisanale et le commerce de produits forestiers. Ce secteur informel représente un potentiel de développement considérable qu'il serait utile de soutenir pour améliorer les conditions d'existence des communautés locales. Sur un autre plan, un secteur clandestin organisé et équipé, en marge de la loi, s'est également développé en profitant de la faiblesse des institutions pour exploiter de façon illégale et excessive des ressources telles que le bois d'œuvre ou la viande de brousse. Les capacités des institutions et la gouvernance forestière doivent être renforcées et améliorées pour limiter l'expansion de ces activités illégales.

Les produits forestiers non ligneux

Grâce à leur grande diversité biologique, les forêts du Bassin du Congo sont riches en produits forestiers non ligneux. Ces produits assurent une bonne partie de la subsistance des populations tant rurales qu'urbaines. La consommation de viande de brousse ou l'utilisation du rotin en sont des exemples. La dépendance alimentaire et financière vis-à-vis de ces produits de la forêt restera importante dans les années à venir. Ceci aura pour conséquence une pression accrue sur les ressources fournissant ces produits forestiers non ligneux. La collecte et la commercialisation de ces produits continueront de relever du secteur informel. L'amélioration du contrôle tant sur la ressource que sur les techniques de prélèvement est indispensable. Ce contrôle incombe aux services administratifs mais aussi aux populations concernées.

Les aires de conservation et les services environnementaux

Les forêts du Bassin du Congo sont considérées comme une source importante de services environnementaux à l'échelle locale, régionale et mondiale. Leurs rôles dans le stockage du carbone et dans la protection de la biodiversité sont reconnus. La conservation de ces écosystèmes forestiers est l'objet d'une attention et d'un soutien particuliers des grandes organisations internationales. Cependant, face aux besoins de développement des pays, la conservation des forêts reste fragile et dépendra, entre autres, et dans une large mesure, d'un élan de développement socioéconomique des pays de la sous-région et de transferts financiers pouvant compenser les services environnementaux rendus.

La protection réelle des 16 millions d'hectares d'aires protégées de la sous-région est loin d'être effective en raison de l'insuffisance de moyens financiers, de l'inadéquation des systèmes de gestion des aires protégées, des difficultés d'accès ou de l'insécurité qui caractérisent encore de nombreuses parties du territoire de ces pays. Si une extension des aires protégées paraît donc bien aléatoire dans les conditions actuelles, le renforcement des capacités de gestion des parcs existants est nécessaire.

La foresterie et la lutte contre la pauvreté

Les forêts du Bassin du Congo représentent une richesse dont l'utilisation appropriée peut améliorer les conditions de vie des populations qui y habitent. Certains préalables tels que la sécurité, l'accès aux ressources, l'accès aux marchés et à l'information, l'accès aux services primaires de santé et d'éducation sont indispensables pour dégager les capacités de gestion et de mise en valeur et accroître la contribution des ressources et du secteur forestier à la lutte contre la pauvreté. Cette contribution inclut la diffusion des approches participatives au niveau des communautés dans la gestion des forêts et de ses produits. Il faudra certes encore beaucoup de temps pour satisfaire ces préalables mais, les forêts représenteront pour une grande partie des populations pauvres, une source vitale directe de biens et de revenus, mise à profit trop souvent de manière non durable.

Les initiatives récentes et le soutien international pour le développement forestier dans le Bassin du Congo

Le développement forestier dans le Bassin du Congo est en grande partie assuré par l'assistance et le secteur privé étrangers, les administrations nationales ne disposant pas de moyens financiers et humains suffisants. En conséquence, l'importance des forêts du Bassin du Congo n'a pas laissé indifférents la plupart des agences et des bailleurs de fonds traditionnels en Afrique ainsi que les ONG environnementales.

Les principaux intervenants financiers dans le secteur forestier sont la Commission européenne, la France, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique (avec le CARPE), le PNUD au travers du FEM, et les ONG internationales. La Banque mondiale a pris de nombreuses initiatives, en particulier au niveau de chacun des pays, seule ou en partenariat avec le Centre d'investissement de la FAO et d'autres institutions nationales ou internationales.

Le Canada, l'Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni financent ou supportent aussi, dans une moindre mesure, des activités relatives au développement du secteur forestier dans les pays du Bassin du Congo. Parmi les ONG, l'UICN, le WCS, le WRI, le WWF, sont particulièrement présentes dans la conservation des écosystèmes et la gestion des aires protégées. Le secteur privé est en grande partie formé de grandes entreprises à capitaux étrangers mais aussi d'entrepreneurs locaux. Il est représenté internationalement par l'IFIA.

Un appui technique est apporté au travers d'organisations telles que des institutions de recherche étrangères dont le CIFOR et le CIRAD ou d'organisations comme l'OIBT.

Des réseaux appuyés de sites internet tels que AFORNET, CORAF-Forêt, FORNESSA, REPOFBAC, FORAC participent à la diffusion des informations relatives à la gestion des forêts dans le Bassin du Congo. D'autres institutions telles que les Universités de Gembloux et Bruxelles, le Missouri Botanical Institute, le Smithsonian Institute, des musées d'histoire naturelle, etc., sont également actifs dans la sous-région.

Chaque organisation fournissant de l'assistance a sa propre stratégie d'intervention selon ses préférences thématiques et/ou géographiques (Nasi et al., 2003). La nature et l'intensité des initiatives d'appui varient fortement selon les organisations et les pays bénéficiaires.

Parmi les initiatives les plus significatives, figurent les projets sectoriels Forêts et Environnement au Gabon et au Cameroun, des programmes d'appui pour les aires protégées comme les projets Ecosystèmes forestiers de l'Afrique centrale (ECOFAC), les nombreux projets d'aménagement de concessions forestières réalisés par le secteur privé dans tous les pays y compris les efforts de certification. En outre, de nombreuses initiatives de renforcement institutionnel ont été mises en place telles que celles visant à l'harmonisation des politiques sous-régionales, la promotion de l'industrialisation, les programmes de diffusion ou d'échange d'information (GFIS, FORAFRI, ADIE), l'amélioration de la gouvernance forestière (AFLEG) et la revue des fiscalités, l'éducation environnementale et la foresterie communautaire dans la plupart des pays.

Plusieurs pays (Cameroun, Congo, Gabon, République démocratique du Congo) ont achevé ou préparent actuellement de nouvelles législations forestières et des programmes de développement sectoriel Forêts et Environnement. Ces programmes sont destinés à devenir les cadres stratégiques affirmés pour le développement du secteur et pour la mise en cohérence de l'appui des partenaires.

Les initiatives et principales coordinations d'origine et de nature régionales

On peut noter une impulsion et une coordination des initiatives de développement dans le Bassin du Congo, surtout ces 10 dernières années. Plusieurs organisations et partenariats jouent ce rôle de promotion de l'initiative régionale et de mécanisme de coordination et de concertation entre pays de la sous-région et pays et organismes donateurs.

L'OAB est la plus ancienne organisation interafricaine de coopération en matière de gestion des ressources forestières. Cette organisation qui compte 13 pays membres, a pour mandat principal d'assurer un soutien aux politiques d'exploitation, de conservation et de valorisation des ressources forestières. Durant ces dernières années, le rôle de l'OAB s'est centré sur la définition des principes, critères et indicateurs de gestion durable des forêts tropicales et la mise en place d'une certification africaine.

La CEFDHAC (Conférence sur les écosystèmes de forêts denses humides d'Afrique centrale), lancée dans le cadre du Processus de Brazzaville en mai 1996, se veut un cadre de concertation et d'échange d'expériences. La CEFDHAC réunit tous les deux ans les principaux acteurs du secteur forestier. Un groupe de contact réalise au niveau de chaque pays un travail permanent de mise en commun de l'action et de l'information.

CONTRIBUTION DES FORÊTS DU BASSIN DU CONGO
AU NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE (NEPAD)

Les stratégies de développement des forêts et en particulier celles proposées pour le Bassin du Congo, contribuent pleinement à la mise en œuvre et vision du NEPAD. La FAO appuie les objectifs du NEPAD et a contribué à la rédaction d'un rapport conjoint FAO/NEPAD sur le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA), dont l'adoption constitue une étape importante vers la stabilité du secteur agricole et le développement économique de la région.

La COMIFAC (Conférence des ministres des forêts d'Afrique centrale) a été organisée à la suite du Sommet des chefs d'état de l'Afrique centrale, tenu à Yaoundé en mars 1999. Ce Sommet qui a réuni sept chefs d'Etat de la sous-région fut un évènement remarquable dans la prise de conscience et le relèvement de la priorité des forêts de l'Afrique centrale dans la politique et la planification du développement des pays concernés. Dans sa déclaration finale, le Sommet a affirmé: «prendre des mesures pour que les programmes de développement des écosystèmes forestiers soient en accord avec ceux des autres secteurs, notamment le reboisement, le transport et l'agriculture». La COMIFAC est un organe unique d'orientation et de décision de l'ensemble des initiatives sur les forêts d'Afrique centrale. Lors de sa deuxième réunion, en juin 2002, la COMIFAC a adopté un plan de convergence traçant le cadre dans lequel doivent s'inscrire les projets touchant le développement forestier et indiquant les actions prioritaires à court terme (2003-2005).

Le Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) a été lancé conjointement par l'Afrique du Sud et les Etats-Unis d'Amérique lors du Sommet de Johannesbourg en septembre 2002. Le programme actuel de ce partenariat est largement orienté vers la mise en œuvre d'activités de conservation. L'initiative regroupe 29 partenaires institutionnels ou privés. Lors de sa première réunion de coordination tenue à Paris, en janvier 2003, le PFBC a clarifié son fonctionnement en s'intégrant entièrement dans le plan de convergence préparé par la COMIFAC. Il est appuyé par deux co-facilitateurs provenant des pays promoteurs et des pays de la sous-région.

Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) est fondé sur une vision panafricaine de placer les pays africains sur la voie de la croissance et du développement durable, en comptant essentiellement sur leurs propres efforts et ressources. Ce nouveau partenariat augmente progressivement en puissance. Il devrait promouvoir plus particulièrement des efforts stratégiques additionnels régionaux et sous-régionaux qui complètent et catalysent les efforts nationaux.

Le programme CARPE (Central African Regional Program for Environment) est une activité régionale de l'USAID. Il a pour objectif de coordonner des activités réduisant la déforestation et la perte de la biodiversité en Afrique centrale. CARPE revoit actuellement sa stratégie d'intervention dans le Bassin du Congo et il vient de délocaliser sa gestion à Kinshasa.

Le RAPAC (Réseau des aires protégées d'Afrique centrale) créé en 2000, est une association régionale des administrations en charge de la gestion des aires protégées de huit pays de la sous-région sans la République démocratique du Congo. Cette association a pour but de faciliter la définition de stratégies régionales d'aménagement d'aires protégées.

Le RIFFEAC (Réseau des institutions de formation forestière et environnementale de l'Afrique centrale) créé en 2001, vise à promouvoir la collaboration sous-régionale entre les institutions en charge de la formation forestière pour harmoniser ou normaliser les programmes des études, améliorer la qualité de la formation et faciliter les échanges entre les membres.

La CEMAC, la CEEAC et la COMESA sont des organes institutionnels sous-régionaux qui visent à une intégration politique et économique plus grande des pays. Ils peuvent jouer un rôle dans l'harmonisation de la gestion des ressources forestières.

De multiples facteurs tels que le manque de coordination entre bailleurs de fonds, la faible participation de la société civile, les financements inadéquats ou le support politique limité des gouvernements rendent difficile une véritable mise en œuvre et une réelle synergie de ces initiatives régionales sur le terrain.

Les stratégies récentes de développement forestier dans le Bassin du Congo

Face aux multiples stratégies offertes pour le développement du secteur forestier dans le Bassin du Congo, il est important de rappeler le caractère souverain des politiques nationales en matière de gestion durable et de conservation des forêts.

Au niveau des pays, l'on a pu mettre en évidence des priorités communes de développement. Les priorités suivantes sont souvent citées:

• l'assainissement et la restructuration du secteur forestier;

• le renforcement institutionnel du ministère en charge des forêts et la poursuite des réformes
fiscales;

• la promotion et l'avenir des petites et moyennes entreprises forestières;

• la connaissance de la ressource forestière et la formulation de plans d'aménagements;

• l'amélioration des connaissances et la mise en valeur des produits forestiers non ligneux;

• la gestion des aires protégées et de la faune sauvage y compris leur valorisation cynégétique
et par l'écotourisme;

• l'accompagnement de la dynamique de l'industrialisation forestière;

• le soutien à la foresterie communautaire;

• la promotion et le renforcement de la coopération forestière régionale, en particulier à travers le
Plan commun de convergence et l'appui au dialogue forestier national, souvent inexistant.

Au niveau régional, le plan de convergence de la COMIFAC définit les stratégies communes d'intervention des Etats et des Partenaires au développement de l'Afrique centrale (COMIFAC, 2002).

Les axes stratégiques du Plan de convergence visent:

• la maîtrise de la connaissance de la ressource et des dynamiques des écosystèmes;

• la conservation de la biodiversité;

• la valorisation durable des ressources naturelles;

• la promotion de la participation de tous les acteurs, notamment des populations et la
réduction de la pauvreté;

• l'amélioration de la coopération sous-régionale entre les parties prenantes et surtout le
renforcement de la coopération sous-régionale, la recherche, des capacités et des cadres
institutionnel et réglementaire;

• le développement d'alternatives à l'utilisation des ressources naturelles et en particulier à la
pression sur elles.

La contribution de tout partenaire devrait consolider la vision et les options des parties prenantes à la coopération régionale, en particulier les lignes directrices du Plan de convergence sous sa forme la plus à jour.

L'étude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) à l'horizon 2020 a mis en exergue les grandes priorités du développement forestier qui seront la lutte contre la pauvreté et la protection de l'environnement. L'aménagement durable des forêts va dans le sens de ces priorités.

STRATÉGIES D'ACTIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT
DES FORÊTS EN AFRIQUE CENTRALE
Proposées par FOSA

- Amélioration des techniques d'aménagement forestier

- Priorité au développement social et économique des communautés forestières

- Soutien au secteur informel traditionnel

- Renforcement des institutions forestières et soutien aux organisations de la société civile

- Promotion de la coopération régionale pour améliorer les lois et réglementations

forestières, la prévention des activités illégales et faciliter la bonne gouvernance

- Appui au développement de l'éducation, la formation et recherche

Pour l'Afrique centrale et le Bassin du Congo en particulier, l'étude a montré que certains domaines critiques doivent être renforcés tels que: la mise en œuvre de pratiques d'aménagement durable qui génère des avantages économiques, sociaux et environnementaux répartis de façon équitable; l'amélioration de la conservation de la diversité biologique et des autres valeurs environnementales; la promotion des produits forestiers non ligneux.

Opportunités et contraintes au développement forestier

Le fort potentiel forestier du Bassin du Congo demande à être mis en valeur selon les principes du développement durable. La stabilité politique qui semble se mettre en place dans la sous-région depuis quelques temps offre de nouvelles perspectives de développement au secteur forestier. La communauté internationale montre au travers de ses initiatives le grand intérêt qu'elle porte à la sous-région, à ses forêts et à ses populations.

Jusqu'à présent, l'assistance a surtout porté sur la conservation et la protection des zones à forte diversité biologique ainsi que sur la gestion des grandes concessions forestières. Il conviendra également de se préoccuper davantage de la gestion et de l'utilisation des forêts dégradées situées le long des côtes et autour des centres urbains. D'autres sous-secteurs appelant à de nouvelles initiatives ou à une augmentation des activités concernent la valorisation de la production forestière non ligneuse, la promotion de l'action forestière des collectivités, des communautés et des paysans individuels, le développement de l'agroforesterie, la récupération des forêts dégradées et la promotion de l'arbre hors forêt.

Une attention particulière devrait aussi être portée à l'amélioration de l'information forestière dans son ensemble. Celle-ci pourrait bénéficier de la mise en place par chaque pays, d'un réseau de collecte de l'information forestière devant être gérée en dernier ressort par un Système d'information articulé aux niveaux national et sous-régional.

De nombreux programmes sont proposés et la plupart des cadres légaux existent pour assurer un développement effectif du secteur forestier. Cependant, les actions concrètes et d'envergure au bénéfice et avec l'appui des populations sont encore trop rares.

Les gouvernements travaillent activement à l'élaboration d'une gouvernance des forêts avec le concours des organisations internationales. Ces espoirs doivent cependant être fortement appuyés et nourris en considérant les faibles capacités et compétences disponibles à tous les niveaux. Il existe un besoin énorme en formation et recherche dans tous les domaines du secteur forestier.

Les forêts ne profitent pas assez aux populations qui vivent dans le Bassin du Congo. De nouvelles politiques et méthodes doivent être recherchées et mises en place afin d'aider les individus, les communautés, les petits et moyens entrepreneurs nationaux à tirer un meilleur parti du potentiel forestier sans pour autant le détruire. La coopération offerte doit s'orienter vers la recherche de mécanismes nouveaux facilitant l'utilisation des forêts au profit des populations de la sous-région.

Previous PageTable Of ContentsNext Page