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1. INTRODUCTION

La santé et la productivité des forêts dépendent de la structure et de la dynamique de leur base génétique. La négligence ou une mauvaise gestion provoquent une perte ou une réduction des ressources génétiques, augmentent la vulnérabilité de l’environnement et font perdre les gains que la sélection pourrait procurer.

D’après certaines estimations, les forêts contiennent la moitié de la diversité biologique mondiale. Les forêts tropicales abritent plus des quatre cinquièmes des représentants de nombreux groupes de plantes et d’animaux. Le Bassin du Congo, couvrant 35 pour cent des forêts tropicales humides, constitue la seconde plus grande étendue de forêt ombrophile du monde. La forêt tropicale humide, caractérisée par l’existence d’habitats exceptionnels, est considérée comme une source importante d’émission de carbone et un réservoir de gènes potentiellement utiles pour les générations présentes.

A l’échelle mondiale, selon des informations récentes, un pauvre sur quatre dépend directement ou indirectement des forêts pour sa subsistance (Banque Mondiale, 2000). En Afrique Occidentale et Centrale humide, la proportion estimée d’individus qui dépendent fortement des ressources forestières est relativement élevée. La contribution du secteur forestier au produit intérieur brut des pays considérés est souvent significative.

Bien que la plupart des pays aient adopté les conventions internationales liées à la gestion de l’environnement et des forêts, les inquiétudes, soulevées par la déforestation et la dégradation des forêts, subsistent. D’après la FAO, selon la dernière évaluation des ressources forestières mondiales, la situation des forêts d’Afrique Occidentale et Centrale humide indique une évolution négative de la couverture forestière, entre 1990 et 2000, autour de moins 0.4 pour cent pour l’Afrique Centrale et d’environ moins 1.5 pour cent pour l’Afrique Occidentale (FAO, 2002). Cependant, il reste difficile de recueillir des statistiques similaires précises sur l’évolution qualitative de la forêt, aux niveaux national et régional.

Plusieurs pays d’Afrique Centrale ont été affectés à des degrés divers par des crises politiques aiguës ou des conflits armés (République démocratique du Congo, Congo, République Centrafricaine). Les autres ont vu leurs moyens financiers et leur légitimé politique diminuer avec des réformes économiques difficiles. Cette situation a vraisemblablement favorisé des activités illégales d’exploitation des ressources naturelles et forestières.

Au cours des deux dernières décennies, dans de nombreux pays d’Afrique Occidentale et Centrale, ce contexte difficile a influencé la réforme des politiques et des stratégies forestières, caractérisées par l’intégration progressive des problématiques environnementales et forestières dans les nouvelles politiques publiques. On a constaté la montée en puissance des concepts de décentralisation, de participation des acteurs locaux, de priorités relatives à la lutte contre la pauvreté et de gestion des ressources transfrontalières. Des initiatives ont été prises pour développer des instruments économiques favorisant le lien entre développement et gestion durable des forêts.

Cependant, les outils de planification nationale restent limités, car ils n’intègrent pas la réalité des écosystèmes forestiers. En effet, ces outils nationaux ne tiennent pas compte de la distribution naturelle de la plupart des espèces forestières, qui ne respecte pas les frontières des pays. De ce fait, la diversité biologique est rarement prise en compte dans la planification et la gestion des terres et des forêts ou dans les directives relatives à l’utilisation des ressources forestières.

Les stratégies actuelles de conservation de la diversité biologique, notamment pour le secteur forestier, devraient insister d’avantage sur l’approche écosystème ou éco-régionale, intégrant l’évolution dans le temps et dans l’espace des normes descriptives du fonctionnement des écosystèmes. Une attention particulière devrait être accordée aux compromis entre acteurs, sur la base de leurs intérêts, dans le but de définir des stratégies nationales, utiles pour la formulation de Plans d’Action Régionaux et répondant aux aspirations du développement durable.


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