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4. STRATEGIES PREVENTIVES CONTRE LA PPCB


Introduction

La vieille maxime selon laquelle «mieux vaut prévenir que guérir» est très appropriée à la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et aux autres maladies transfrontalières des animaux (TAD). La quarantaine est la première ligne de défense contre ces maladies et tous les pays devraient consacrer un niveau de ressources suffisant pour garantir la mise en œuvre de politiques de quarantaine aux frontières et à l’importation efficaces et de programmes pour empêcher l’introduction des maladies graves du bétail.

L’analyse des risques pour la PPCB devrait fournir une estimation du degré de risque d’introduction de la maladie; des mécanismes et voies d’entrée les plus probables de la PPCB; et de la gravité potentielle des conséquences de la maladie si elle était introduite dans le pays. Cela devrait servir de base à la conception et la mise en œuvre des stratégies préventives contre la PPCB et à la dotation en ressources nécessaires.

L’élément le plus important dans la prévention contre la PPCB (ou toute autre maladie du bétail) est d’informer le propriétaire ou le gardien d’animaux. Les propriétaires de bovins à tous les niveaux de la production doivent être à même de reconnaître la PPCB et de savoir comment agir en cas de suspicion. Cela n’est réalisable que par une formation intensive des éleveurs, en utilisant des supports faciles à comprendre, très visuels et qui serviront de rappel permanent sur la maladie et son importance. Une communication doit être établie entre les propriétaires de bétail et les services vétérinaires par l’intermédiaire des autorités locales et du personnel agricole si nécessaire, qui devraient également être informés sur la PPCB. On a remarqué que les propriétaires sont les seules personnes quotidiennement en contact avec les animaux. Tenir les propriétaires ou les gardiens d’animaux informés est donc le seul moyen de surveillance effectivement valable pour détecter les maladies animales.

Politique de quarantaine à l’importation

Le chapitre 2.1.6 du Code zoosanitaire international de l’Office international des épizooties (OIE) - édition 2001 - sur la péripneumonie contagieuse bovine, fournit des directives zoosanitaires pour l’importation de bovins domestiques et sauvages sains destinés à l’élevage ou à l’abattage. Il établit aussi les normes de reconnaissance internationale des pays indemnes de PPCB et de zones indemnes de PPCB dans les pays.

Politique de quarantaine aux frontières

La possibilité que des bovins infectés traversent les frontières communes est probablement le plus grand risque que la plupart des pays rencontrent pour la PPCB, et c’est à ce niveau que le plus gros effort doit être déployé pour empêcher l’introduction de la maladie dans des pays actuellement indemnes de PPCB.

Evidemment, pour ce qui est de l’introduction officielle de bovins aux frontières nationales, les directives en matière de santé animale recommandées par le Code zoosanitaire international de l’OIE sur l’importation de bovins destinés à l’élevage ou à l’abattage doivent être appliquées dans la mesure du possible.

Cependant, c’est l’introduction non officielle de bovins par les frontières nationales qui présente les plus grands risques et qui est plus difficile à gérer pour éviter l’introduction de la PPCB. Une telle introduction non officielle peut avoir lieu lors d’échanges commerciaux ou de pratiques nomades ou de transhumance. L’afflux soudain de réfugiés avec leurs bovins en provenance de pays voisins infectés où sévit une guerre civile constitue probablement le plus grand risque d’introduction de toute maladie.

Alors qu’il est peut-être très difficile ou même contreproductif d’essayer d’empêcher ces entrées de bovins non officielles, tous les efforts doivent être déployés pour les limiter dans la mesure du possible, et sinon les rendre plus sûres en essayant de garantir que seuls des bovins sains testés en laboratoire ou vaccinés sont introduits à des points homologués. Cela nécessite le développement d’une étroite collaboration avec les autorités sanitaires des pays voisins à la fois au niveau national et au niveau local dans les provinces limitrophes. Cela requiert également l’établissement de liens étroits avec les négociants de bétail, les communautés d’élevage et les gardiens de troupeaux dans les zones de frontières à haut risque. Cela doit permettre d’assurer l’alerte précoce en cas d’activité de PPCB reconnue ou suspecte à proximité des frontières, de garantir que les bovins proviennent dans la mesure du possible de zones indemnes de PPCB, qu’ils sont sains et vaccinés contre la PPCB et que tout animal malade est tenu à distance des autres (c’est-à-dire en quarantaine) et confié au personnel de santé animale local dès que possible.


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