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Chapitre VII
FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT


Bien qu'un certain nombre de fonds d'investissement ruraux ne s'adresse qu'à des investissements ne générant pas de revenus, la majorité des financements mis à la disposition des communautés et individus du secteur rural couvre aussi le financement d'activités générant des revenus, c'est-à-dire des activités orientées vers le profit. Bien qu'ils puissent parfois bénéficier de subventions, les investissements des projets générateurs de revenus impliquent presque toujours que les bénéficiaires acceptent de recourir à un emprunt pour couvrir au moins une partie du coût de l'investissement.

Les différents besoins en crédit et les types de prêt (qui peuvent avoir une influence sur le coût de financement) sont présentés et discutés ci-dessous.

A. Besoins en crédit

Les crédits ou prêts sont nécessaires pour financer deux types de dépenses et peuvent être calculés de la façon suivante:

a) Le prêt à l'investissement correspond au coût total d'un investissement moins (i) les diverses subventions reçues des institutions d'appui; (ii) les dons provenant d'autres origines (ONG, gouvernement, églises, etc.); et (iii) les ressources propres des porteurs de projets.

b) Les prêts au fonds de roulement sont les prêts nécessaires pour couvrir les dépenses de fonctionnement (telles qu'elles ont été définies au Chapitre VI) moins les dons et les ressources propres correspondant.

La possibilité d'avoir accès à des dons dépend de l'organisme d'appui et de ses ressources. Dans de nombreux cas, des fonds sont alloués à la subvention de l'assistance des techniciens de terrain appuyant la préparation de la proposition d'investissement. Ces fonds permettent aussi souvent de couvrir tout ou partie des coûts liés au développement des ressources humaines, au développement des systèmes spécifiques (formation, mise au point du système comptable, etc.), les études environnementales et les mesures d'atténuation des risques. Dans certains cas, un organisme d'appui peut offrir des allocations ou des subventions pour des investissements en «biens communs» c'est-à-dire pour des biens qui peuvent être utilisés par un grand nombre de personnes, tels que les routes d'accès, les travaux d'adduction d'eau, etc. Quelquefois, un organisme d'appui peut subventionner les coûts d'investissements productifs ou les fonds de roulement pour utiliser ces investissements.

Mise en garde concernant l'utilisation excessive des dons et des subventions: bien qu'elles paraissent très attractives au porteur de projet, celui-ci doit s'assurer que l'activité serait réalisable et rentable même si les subventions n'étaient pas disponibles. Pourquoi? Parce que lorsque le temps sera venu de remplacer les investissements, le projet pourrait échouer s'il était incapable de couvrir ces nouvelles dépenses. Aussi, existe-t-il un risque réel de lancer un projet non durable.

Bien que le problème de la faisabilité financière ait généralement plus d'importance pour les projets générant des revenus que pour les investissements sociaux ou environnementaux, il ne doit pas être oublié dans ce dernier cas. Les dons couvrent fréquemment une partie, sinon la totalité, des dépenses d'investissement des projets ne générant pas de revenus. Mais ces ressources ne seront plus disponibles lorsqu'il faudra réparer un toit ou remplacer un meuble.

Il est important que les promoteurs apportent une contribution personnelle au projet; celle-ci est généralement exigée par l'institution de financement. Une contribution importante (en argent ou en espèces) démontre l'engagement de l'emprunteur et garantit, qu'en cas d'échec, l'emprunteur souffrira aussi de la perte de son propre capital.

1. Financement de l'investissement

Le financement de l'investissement est normalement assuré par un simple crédit avec un emprunt d'une durée de quatre à cinq ans. Généralement un seul emprunt permet de couvrir le montant total pour les projets de petite et de moyenne dimension. Toutefois, pour les projets plus importants, il peut être sage de diviser le coût d'investissement en deux parties, surtout en cas d'achat de terrains. Un premier emprunt peut couvrir l'achat des terres ou les investissements à long terme ayant une longue durée de vie (structure, équipements lourds, etc.). Le second peut être utilisé pour des investissements ayant une durée de vie courte à moyenne (véhicules, équipements électroniques, etc.). Dans ce cas, deux emprunts seront demandés, chacun d'eux ayant une durée différente, et probablement un taux d'intérêt différent. On peut aussi se trouver dans la situation où l'institution de financement impose des limitations en ce qui concerne le type d'équipement pouvant être pris en compte (par exemple, le prêt peut ne pas être autorisé pour financer l'achat de véhicules). Dans ce cas, il peut être utile de diviser le financement en deux parties: la majorité des dépenses à financer sera couverte par l'organisme d'appui, tandis que l'on cherchera d'autres ressources (banques commerciales, coopératives, associations d'épargnes et de prêts, etc.) pour les équipements qui sont exclus de ce financement.

2. Financement du fonds de roulement

Les prêts destinés à financer le fonds de roulement sont toujours à court terme. Ils peuvent être «refinancés» ou renouvelés d'une année sur l'autre mais leur durée est rarement supérieure à un an. Aussi, s'il est nécessaire de continuer à utiliser un financement extérieur pour le fonds de roulement au cours de la deuxième année, est-il préférable de rembourser l'emprunt de l'année en cours à la fin de celle-ci et d'en obtenir un nouveau pour l'année suivante.

Le fait que l'emprunt en fonds de roulement soit à court terme a une incidence sur la façon dont il est considéré dans la comptabilité. Le prêt étant alloué et remboursé la même année, le seul élément d'un prêt en fonds de roulement qui apparaisse dans la comptabilité annuelle est le coût de l'intérêt de ce prêt. Le montant réel du prêt n'apparaîtra jamais ni comme une recette ni comme emprunt non remboursé comme ce serait le cas pour un prêt à l'investissement (seul le paiement des intérêts apparaît). Le tableau ci-dessous compare les deux types de prêts.

Montant

Type d'emprunt

Investissement

Fonds de roulement

Emprunté en début d'année

2000 $EU

200 $EU

Capital remboursé à la fin de l'année

400 $EU

200 $EU

Intérêt payé (à 10%)

200 $EU

20 $EU

Restant dû

1600 $EU

0 $EU

B. Caractéristiques des emprunts

Il est impossible de faire l'analyse financière d'un investissement sans définir les principales caractéristiques des emprunts en jeu. Parmi ces caractéristiques, les plus importantes sont le taux d'intérêt, la durée de la période de grâce et la durée de l'emprunt.

a) Taux d'intérêt

Les taux d'intérêt sont fixés par l'institution qui finance l'investissement. Dans certains cas, ces taux peuvent être subventionnés. Normalement, le taux d'intérêt pour un prêt à moyen ou long terme (à l'investissement) sera différent de celui d'un prêt à court terme (fonds de roulement). RuralInvest travaillant avec des coûts et des prix constants, des taux d'intérêt réels - et non pas nominaux - devront être utilisés pour les prêts à moyen et long terme. L'importance de ce point et sa justification seront discutés plus en détail un peu plus loin dans ce chapitre.

b) Durée de la période de grâce

Une période de grâce correspond à la période durant laquelle l'emprunteur n'a pas à commencer ses remboursements. Il est courant que même les banques commerciales proposent de tels délais pour les prêts à moyen et long terme, mais il est rare que cela soit le cas pour les prêts à court terme.

Il existe deux types de période de grâce, le premier ne concerne que le paiement du capital emprunté. C'est le type le plus courant. Durant ce délai, l'intérêt est en principe payé par l'emprunteur mais le capital n'est pas remboursé. Ainsi, après un an, l'emprunteur doit toujours le même montant qu'au début. Le second type de période de grâce concerne les intérêts. Dans ce cas, les intérêts ne sont pas payés, mais ils sont ajoutés au capital, augmentant ainsi le montant de l'emprunt. Les périodes de grâce sur les intérêts sont moins courantes que celles sur le capital et, si elles sont proposées, elles sont généralement plus courtes. Toutefois, une banque ou une autre structure de prêt peut proposer un délai de six mois ou un an pour le remboursement des intérêts lorsqu'il est clair qu'aucun revenu ne sera généré pendant les premiers mois du projet.

Il est important de comprendre qu'aucun de ces deux types de période de grâce n'entraîne la remise de quelque partie que ce soit de l'emprunt. Ils retardent seulement les paiements et, lorsque les paiements des intérêts sont retardés, ils augmentent en réalité le volume de la dette.

c) Durée de l'emprunt

L'emprunt idéal est celui dont la durée est la même que celle de l'investissement financé. Toutefois, en réalité, les emprunts sont utilisés pour acheter une série de biens, chacun ayant sa propre durée de vie. Aussi est-ce à vous de définir une période qui couvre la majorité des investissements, spécialement le plus important d'entre eux, en terme de coût.

Si un emprunt a une durée de vie plus courte que celle de l'article acheté, le projet devra trouver chaque année une somme plus importante pour ce remboursement rapide. Toutefois, si un emprunt dure plus longtemps que l'objet financé, le projet peut se trouver dans la situation où il devra contracter un nouvel emprunt pour financer le remplacement, alors qu'il n'a pas encore fini de payer l'emprunt d'origine.

De toute façon, la durée d'un emprunt pour un investissement ne doit pas être plus longue que la période d'analyse du projet. Si la nature des biens et le projet lui-même justifient un emprunt sur vingt ans, il est alors nécessaire que la période d'analyse soit aussi de vingt ans.

FINANCEMENT DE L'ACHAT D'UN ORDINATEUR


Les responsables d'une petite entreprise décident qu'ils ne peuvent plus se passer d'un ordinateur pour tenir la comptabilité et pour préparer les factures. Ils estiment qu'un ordinateur (avec une imprimante, des logiciels et autres équipements nécessaires) coûtera l'équivalent de 5 000 dollars EU. Ils pensent que cet équipement aura une durée de vie de quatre ans et n'aura pratiquement pas de valeur de revente à la fin de sa vie utile. Si le taux d'intérêt de l'emprunt est de 10 pour cent par an, quelle sera l'incidence d'emprunter 5 000 dollars EU sur deux, quatre ou six ans?


2 ans

4 ans

6 ans

Paiement annuel:

2 881

1 577

1 148

Paiement total:

5 762

6 309

6 888


On constate que le paiement annuel est presque le double dans le cas d'un emprunt sur deux ans comparé à celui d'une durée de quatre ans; et que le coût total d'un emprunt sur quatre ans est de 547 dollars EU supérieur à celui d'un emprunt sur deux ans (parce que l'intérêt est payé sur une plus longue période); le coût annuel, quant à lui, est inférieur de 1 300 dollars EU. Le coût annuel de l'emprunt sur six ans est encore meilleur marché: seulement de 1 148 dollars EU. Toutefois, à la fin de la quatrième année, lorsque l'ordinateur devra être changé, la société devra encore 2 300 dollars EU et devra alors financer le remplacement de l'ordinateur.

C. Changement de la valeur de la monnaie au cours du temps

Comme présenté ci-dessus, il est possible de définir un projet comme «un investissement réalisé aujourd'hui pour générer des bénéfices dans l'avenir» Toutefois cette différence dans le temps (l'investissement réalisé aujourd'hui et les bénéfices reçus demain) entraîne des complications. Nous reconnaissons tous le fait que quelque chose que nous devons recevoir dans le futur a moins de valeur que la même chose reçue aujourd'hui. Pour cette raison, il n'est pas possible de dire qu'un projet est réalisable simplement parce que les revenus futurs sont supérieurs à l'investissement présent. Tout dépend de la valeur relative de la monnaie aujourd'hui et dans le futur.

Les paragraphes ci-après décrivent l'impact du temps sur la valeur de la monnaie et la façon dont il est possible de prendre en compte cette évolution lors de l'analyse d'un investissement.

1. Inflation et valeur future

Lorsque l'on parle de différence entre la monnaie aujourd'hui et dans le futur, beaucoup de personnes pensent immédiatement à l'inflation.

Il est vrai que lorsqu'il y a de l'inflation, la future valeur de la monnaie diminue en raison de l'augmentation des prix. Toutefois, la méthodologie utilisée par RuralInvest s'attache à éliminer l'impact de l'inflation en calculant tous les éléments du projet en prix constants. Ainsi, l'analyse suppose que les prix de tous les biens, intrants, main-d'œuvre, produits, etc. resteront les mêmes pendant toute la durée de l'analyse. Si une journée de travail d'un atelier ou d'une école coûte 2,5 dollars EU la première année, elle coûtera 2,5 dollars EU pendant toute la durée de l'analyse, même si cette durée est de 20 ans.

Comment cela est-il possible? La réponse est que malgré une probable augmentation des coûts au fil des ans, les prix reçus pour la vente des produits augmenteront aussi. L'augmentation des dépenses sera donc compensée par l'augmentation des recettes et il n'y aura pas de distorsion importante dans les résultats[16]. En ne prenant pas en compte l'inflation dans les calculs, on élimine le besoin de calculer de nouveaux coûts et prix chaque année, exercice qui pourrait être justifié pour des projets de plusieurs millions de dollars EU mais pas pour des investissements de petite et de moyenne importance.

Toutefois, l'inflation n'est pas le seul facteur qui fait qu'un objet à moins de valeur demain qu'aujourd'hui et nous pousse à préférer disposer d'un bien aujourd'hui plutôt que dans un futur incertain.

D'après le magazine The Economist, les prix en Europe en 1914, au commencement de la première guerre mondiale n'étaient pas, en moyenne, plus élevés qu'ils ne l'étaient au XVIIe siècle; c'est-à-dire qu'en 200 ans il n'y avait pas eu d'inflation. Mais les banques européennes ont continué à offrir des taux d'intérêt positifs pour les dépôts durant toute cette période, bien que ceux-ci soient souvent limités à 2 à 3 pour cent par an. Aussi, même sans inflation, les gens demandent une compensation (le taux d'intérêt) pour attendre de pouvoir disposer de leurs fonds.

Nous allons voir quels facteurs influent sur les taux d'intérêt en l'absence d'inflation.

2. Prix constants et taux d'intérêt réels

Si nous devons utiliser des prix constants pour les intrants et les produits, nous devons aussi les utiliser en ce qui concerne le coût de l'argent, c'est-à-dire, les taux intérêts. En effet, les taux d'intérêt nominaux (c'est-à-dire ceux payés par le client) sont étroitement associés à l'inflation, réelle et attendue. Aussi, pour les emprunts à moyen et long terme le modèle utilisé par RuralInvest déduit-il le taux d'inflation du taux d'intérêt «nominal» ce qui permet de calculer le taux d'intérêt «constant» ou «réel».

La question du taux d'intérêt réel des emprunts est le domaine que les utilisateurs de RuralInvest ont probablement le plus de mal à appréhender. Afin de comprendre comment l'inflation affecte le taux d'intérêt, considérons les différents éléments dont la combinaison détermine le taux demandé par une structure de prêt (banque, coopérative, projet...).

a) Coût initial des capitaux. C'est le prix qui doit être payé par la banque aux dépositaires pour qu'ils lui confient leur argent.

b) Coût d'administration des prêts. C'est souvent le coût le plus élevé pour les petits emprunts, car le processus de traitement d'un emprunt de 500 dollars EU peut-être pratiquement aussi long que celui d'un emprunt de 500 000 dollars EU.

c) Risque de perte ou de retard du paiement des échéances.. Ce risque varie en fonction du type de garantie offert par le client et du degré de connaissance que la banque a de son client.

d) Marge de profit de la banque. C'est la part de l'emprunt qui génère des profits pour la banque.

Le taux d'inflation attendu au cours de la vie d'un emprunt influence bien évidemment au moins deux de ces éléments: le coût de l'argent et la marge de profit de la banque. Pour compenser toute baisse de la valeur des fonds due à l'inflation (soit celle des fonds propres de la banque ou celle des fonds de ses dépositaires) la banque devra augmenter ces deux éléments, augmentant ainsi le taux d'intérêt global.

Lorsque le taux inflation est important, la différence entre le taux réel et le taux nominal peut être importante. En fait, lorsque le taux inflation est très élevé, le taux d'intérêt réel est souvent inférieur à zéro, parce qu'il faudra un certain temps aux investisseurs pour croire que ce taux restera si élevé à l'avenir.

Il est très important d'être clair sur un point. L'utilisation d'un taux d'intérêt «réel» (c'est-à-dire celui qui exclut l'inflation) nous aide à déterminer la faisabilité du projet, il ne nous dit pas combien le projet devra payer chaque mois ou chaque année à l'institution de financement. Ceci n'est pas l'objet de cette analyse, bien que l'utilisateur puisse avoir une idée des paiements réels en entrant un taux d'inflation égal à zéro dans le logiciel de RuralInvest (ceci obligera l'ordinateur à mettre le taux d'intérêt «nominal» égal au taux «réel», et les paiements ainsi calculés le seront au taux nominal).

Même en utilisant le taux nominal, on doit faire très attention en présumant (le pire étant de le dire aux porteurs de projets) que les montants calculés par RuralInvest sont ceux que le projet aura à payer lorsqu'il fonctionnera. En fait, il existe de nombreuses façons de programmer des remboursements, ainsi que d'incorporer les charges entraînées par un emprunt. Par exemple, bien qu'il soit courant d'égaliser les paiements au cours de la vie d'un emprunt (comme cela est le cas pour les emprunts immobiliers et dans RuralInvest), cette pratique n'est pas immuable, et quelques structures de prêt feront varier les paiements en fonction du montant restant à rembourser, ce qui voudra dire que les paiements seront très élevés au cours des premières années. D'autres, au contraire, gonfleront les paiements finaux, entraînant ainsi des coûts faibles au début, mais très élevés vers la fin de la période d'emprunt. Toutes ces approches prennent en compte les mêmes taux d'intérêt, mais leur résultat est très différent. De la même façon, certaines institutions font payer les services d'emprunts, tandis que d'autres les ajoutent au montant des prêts, ou aux premiers paiements, ainsi de suite. Aussi les paiements des emprunts calculés à l'aide de RuralInvest ne reflètent-ils pas les paiements réels que le projet aura à effectuer.

Théoriquement, la même méthode d'élimination de l'inflation pourrait être utilisée pour les fonds de roulement, mais la relation entre les prix constants et les taux d'intérêt réels est moins claire sur de courtes périodes, parce que quelques prix répondent plus rapidement que d'autres à l'inflation. Pour cette raison, dans le cas des emprunts de moins d'un an, les modèles utilisent des taux d'intérêt courants, qui conduisent à surestimer légèrement les frais financiers; mais l'on considère qu'il est préférable d'effectuer une estimation prudente.


[16] En fait, en l'absence de différences importantes entre les taux d'inflation des différents éléments du projet, l'impact le plus important entraîné par l'utilisation des prix constants sera la sous-estimation des besoins en fonds de roulement.

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