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PART II. SELECTED ASPECTS OF COASTAL AQUACULTURE DEVELOPMENT/ASPECTS CHOISIS DU DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE COTIERE (continuer)

11. L'AQUACULTURE DANS LES PAYS MEDITERRANEENS

par

P. Rouzaud
Chef de l'Unité pour le développement de l'aquaculture Région Sud
C N E X O
83501 La Seyne Cedex
France

RESUME

La présente étude porte sur l'état actuel et les potentialités de développement de l'aquaculture dans 13 pays méditerranéens : Chypre, Egypte, Espagne, France, Grèce, Isräel, Italie, Libye, Malte, Maroc, Tunisie, Turquie et Yougoslavie.

Les différents types de côtes sont classées du point de vue de leurs possibilités d'utilisation pour l'aquaculture : lagunes pour l'aquaculture extensive et la valliculture, côtes rocheuses pour l'aquaculture intensive en cages flottantes et côtes basses pour l'aquaculture intensive en bassins.

Les modes d'exploitation sont exposés depuis la pêche en étang jusqu'à l'aquaculture intensive, ainsi que les espèces susceptibles d'être produites par l'aquaculture.

Enfin, sont étudiés les aspects du développement de l'aquaculture, les problèmes posés et les perspectives d'avenir.

INTRODUCTION

La Méditerranée est une mer fermée dont la superficie approche 3 millions de km2 et dont le volume dépasse légèrement 4 millions de km3, en relation avec l'Océan Atlantique par le Détroit de Gibraltar, avec la Mer Noire par celui du Bosphore et avec l'Océan Indien par le Canal de Suez.

Elle est séparée en deux bassins, dont les profondeurs maximales dépassent 3 000 mètres, par un seuil entre la Sicile et la Tunisie à une profondeur de 200 mètres environ.

Les eaux atlantiques y pénètrent par le Détroit de Gibraltar et suivent un courant de surface quasi-permanent le long de ses côtes sud.

Physiquement, les eaux méditerranéennes se caractérisent par une température relativement élevée pouvant atteindre 30° C en surface pendant l'été et une salinité qui, du fait de la forme générale des courants et de l'évaporation due à un fort ensoleillement croit de 36,2 % à l'ouest à 39,2 % à l'est.

Sur les plans chimique et biologique, ces eaux sont connues pour être parmi les plus pauvres du monde : pauvres en sels nutritifs et pauvres en production primaire. Cependant, les lagunes qui bordent la Méditerranée, nombreuses et souvent de grandes dimensions, enrichies par les apprts terrigènes et les ruissellements d'eau douce sont au contraire le siège d'une très forte production primaire.

La Méditerranée se présente donc comme une mer relativement homogène, qui peut être étudiée dans son ensemble, et dont l'évolution, qu'il s'agisse de navigation, de pollution ou d'exploitation, concerne tous les pays qui la bordent. Il est d'ailleurs remarquable de constater que, historiquement, elle a servi de lien entre ses pays riverains (1) plus que de séparation et que, humainement, les populations méditerranéennes constituent une entité véritable avec ses caractéristiques et son mode de vie propre.

Aussi, la présente étude de l'aquaculture méditerranéenne est faite, chaque fois que cela est possible, globalement et non pays par pays, malgré les difficultés dues aux différences, parfois importantes, sur les plans de l'avancement de la technologie et des structures administratives propres à chacun.

(1) Albanie - Algérie - Chypre - Egypte - Espagne - France - Grèce - Israel - Italie - Liban - Libye - Malte - Maroc - Monaco - Syrie - Tunisie - Turquie - Yougoslavie.
La présente étude ne porte que sur les 13 pays visités par la mission sur l'aquaculture organisée en 1978–79 par le PNUD et la FAO : Chypre - Egypte - Espagne - France - Grèce - Israel - Italie - Libye - Malte - Maroc - Tunisie - Turquie - Yougoslavie.

1 - LES ENVIRONNEMENTS COTIERS

1.1 - Caractéristiques générales

Pour l'aquaculture, la Méditerranée présente un certain nombre de caractéristiques particulières d'une grande importance :

L'absence de marée a également comme conséquences pour l'aquaculture en bassins à terre, la nécessité d'un pompage permanent et donc des charges d'exploitation plus élevées.

Enfin, dans les élevages en cages flottantes, la matière organique produite par les refus alimentaires et les déchets du métabolisme, stagne au-dessous des cages, sur le fond, sans être éliminée. Il est probable qu'après un certain nombre d'années d'utilisation, il sera pour cette raison, nécessaire de déplacer les cages.

1.2 - Les côtes lagunaires

Les lagunes méditerranéennes ont été longuement décrites, en particulier par R. DE ANGELIS. Elles représentent une superficie totale de plus de 8 millions d'hectares dont environ 10 % sont exploités soit par la pêche, soit par l'aquaculture extensive et dont la répartition par pays est indiquée dans le tableau I.

Appelées suivant les régions lacs, étangs, bassins ou lagunes, il s'agit d'étendues d'eau côtières séparées de la mer par un cordon littoral sableux. Leur profondeur est généralement faible, de l'ordre du mètre, les plus profondes ne dépassant pas 15 mètres en leur centre (étang de Thau en France, par exemple). D'origine soit tectonique, soit sédimentaire avec formation de cordons littoraux successifs avançant vers le large, elles ont des contours non fixés et peuvent se modifier dans des délais relativement courts. Des ouvertures, appelées “graus” dans les cordons littoraux les mettent en communication avec la mer. Eux aussi, se modifient en fonction des courants et des apports sédimentaires allant même pour certains jusqu'à s'ensabler et s'obstruer définitivement créant ainsi des lagunes complètement fermées, si l'homme n'intervient pas pour les entretenir (étangs de Diane et d'Urbino en Corse, lagunes de Kavalla en Grèce).

Ces lagunes, de par leur faible profondeur, ont un volant thermique faible, bien plus faible que celui de la mer. De ce fait, elles se refroidissent en hiver plus et plus tôt que la mer, ce refroidissement pouvant aller jusqu'au gel en surface dans certains cas. Pour la même raison, le réchauffement estival dû à l'ensoleillement est plus intense et plus rapide qu'en mer.

De la même façon, la salinité dans les lagunes, varie beaucoup plus qu'en mer. S'agissant de zones basses, souvent formées dans les embouchures et les deltas des fleuves par les alluvions de leurs cours d'eau, elles recueillent les eaux de ruissellement de leurs bassins versants et, en saison de pluies hivernales, leur salinité peut descendre, dans les cas extrèmes, jusqu'à des valeurs de l'ordre de 5 seulement. En période estivale sèche, au contraire, la salinité s'élève notablement sous l'effet de l'évaporation et peut atteindre dans des zones particulièrement arides, pour des lagunes ayant des échanges réduits avec la mer, des valeurs de l'ordre de 45 . D'une façon générale cependant, les variations de salinité restent comprises entre 15 et 40 .

ITALIE7 600 000 ha
EGYPTE   331 000 ha
TUNISIE     72 000 ha
FRANCE     43 000 ha
TURQUIE     36 000 ha
GRECE     24 000 ha
ESPAGNE     17 000 ha
MAROC     11 000 ha

Tableau I

Les lagunes méditerranéennes

Répartition dans les 8 premiers pays par superficies décroissantes

Ces mêmes phénomènes de ruissellement ont des conséquences notables pour l'aquaculture. Par leurs apports terrigènes, ils enrichissent considérablement les lagunes en sels minéraux nutritifs. Cette richesse, jointe aux températures élevées et à l'ensoleillement de l'été provoque une photosynthèse intense et fait que, contrairement à la mer, les lagunes sont le siège d'une productivité naturelle très importante pouvant être mise à profit pour l'aquaculture extensive et la conchyliculture. En contrepartie, l'excès de productivité primaire, allié à la pollution organique et minérale apportée par les eaux de ruissellement conduit dans de nombreux cas à des phénomènes d'eutrophisation brutaux qui détruisent toute vie à l'intérieur des lagunes. On voit donc que la vie d'une lagune méditerranéenne est un équilibre fragile et que la conduite rationnelle de l'exploitation de ses ressources vivantes sera un art difficile nécessitant le contrôle de nombreux facteurs interférant les uns avec les autres et parfois difficiles à maîtriser.

1.3 - Les côtes rocheuses

Ce type de côte souvent très découpé, correspond aux faciès terrestres montagneux. Il est très fréquent dans la plupart des pays méditerranéens.

Du fait de l'augmentation rapide de l'altitude à partir de la mer vers l'intérieur des terres, ces côtes se prêtent mal à une aquaculture en bassins nécessitant le pompage et l'élévation de l'eau jusqu'au niveau de ces bassins.

Par contre, les pentes importantes du terrain se prolongent sous la mer et la profondeur augmente rapidement à peu de distance de la côte. Aussi, les sites abrités en eau profonde qui permettent l'installation de cages flottantes, sont nombreux. De ce point de vue, les côtes yougoslaves, longées à faible distance par un chapelet de plus d'un millier d'îles, forment des abris aussi protégés que les fjords de Norvège et sont les plus remarquables.

1.4 - Les côtes basses

Ce type de côte, généralement restiligne et sablonneux, présente peu d'abris naturels profonds propices à l'installation de cages flottantes.

Les pentes sont faibles, aussi bien à terre qu'en mer et il est aisé d'y construire des bassins à basse altitude pouvant être approvisionnés en eau sans coût excessif. Par contre, la difficulté réside dans l'installation des prises d'eau qui doivent souvent, pour être à une profondeur suffisante, se trouver à une certaine distance de la côte.

2 - L'EXPLOITATION DES ENVIRONNEMENTS COTIERS

2.1 - La pêche en mer

C'est la forme la plus simple d'exploitation des ressources vivantes puisqu'il s'agit d'une simple cueillette.

Il n'est pas question de la décrire en détail dans cette étude et elle n'est indiquée que pour mémoire, mais il est important de rappeler que la pêche côtière en Méditerranée est très active et emploie un grand nombre de pêcheurs.

2.2 - La pêche en lagune

La pêche en lagune et l'exploitation des lagunes méditerranéennes ont été minutieusement décrites par U. D'ANCONA et R. DE ANGELIS à qui sont empruntés de larges extraits dans la présente étude.

Selon U. D'ANCONA, “ce qui caractérise dans l'ensemble toutes les lagunes et tous les étangs salés méditerranéens, c'est la variabilité remarquable des conditions physiques et chimiques de leurs eaux, c'est pourquoi elles sont habitées par des organismes eurybiontes (eurythermes et euryhalins). Leur faune et leur flore sont en général assez pauvres en nombre d'espèces mais souvent riches en nombre d'individus”.

Certaines espèces qui n'ont pas une grande valeur alimentaire vivent en permanence dans les lagunes mais les plus importantes sont celles qui migrent entre la mer et les lagunes. Ces migrations sont dues à la richesse des eaux et à leurs modifications saisonnières exposées au chapître précédent: modifications de température et de salinité. Les poissons pénètrent dans les lagunes au printemps à l'état de juvéniles et en sortent, en général, la même année, à l'automne. Dans certains cas, ils y séjournent un, parfois deux hivers, mais la sortie s'effectue toujours à la même saison. Seule l'anguille séjourne régulièrement plusieurs années dans les lagunes et semble n'en sortir que pour se reproduire.

La pêche est pratiquée à l'intérieur des lagunes aussi bien sur les espèces sédentaires que sur les migratrices par des engins analogues à ceux employés dans les eaux côtières : filets, nasses ou hameçons. Mais la pêche la plus importante est celle qui est basée sur les migrations et pratiquée à l'aide d'installations fixes dans les graus, à l'automne.

2.3 - La valliculture

C'est une amélioration et une rationnalisation des techniques précédentes qui sont pratiquées surtout en Italie. Elle a été longuement décrite par U. D'ANCONA, R. DE ANGELIS et, plus récemment, dans ses aspects les plus modernes, par G. RAVAGNAN.

On peut résumer comme suit les améliorations de plus en plus poussées qui sont apportées à la simple pêche dans les graus pour la transformer en une véritable aquaculture qualifiée par G. RAVAGNAN de “semi-intensive”.

2.4 - L'élevage intensif en bassins et cages flottantes

C'est le type d'aquaculture le plus perfectionné qui commence à se développer dans quelques pays et pour quelques espèces :

C'est un élevage en conditions contrôlées qui généralement recouvre l'ensemble du cycle biologique de l'oeuf à l'animal commercialisable, mais qui interfère parfois avec l'aquaculture extensive ou la pêche. Ainsi, en Italie par exemple, des alevins provenant d'élevages intensifs sont utilisés pour empoissonner certaines vallicultures. Au contraire, en Egypte, l'élevage du mulet est effectué à partir de juvéniles pêchés dans le milieu naturel.

Le développement de l'élevage intensif d'une espèce dépend essentiellement de l'état d'avancement des techniques et de la maîtrise du cycle d'élevage. En effet, pour chaque espèce, un certain nombre de grands problèmes doivent être résolus préalablement à la production commerciale. Ce sont :

Tous ces problèmes doivent être résolus à plusieurs niveaux successifs, qui constituent les étapes du développement aquacole, avant de pouvoir pratiquer une aquaculture de production:

Il sera indiqué au chapître suivant quelles sont les espèces pour lesquelles ce cycle a été réalisé et qui sont susceptibles de donner lieu dans les pays méditerranées, à un développement de l'aquaculture intensive.

2.5 - La conchyliculture

C'est l'élevage des mollusques, essentiellement moules et huitres, pour la Méditerranée, caractérisé par le fait que, jusqu'à présent, aucune alimentation n'est approtée aux animaux, ni directement, ni indirectement par fertilisation des eaux. Les éléments nutritifs sont apportés uniquement par la production primaire des eaux et comptetenu de la pauvreté biologique de la haute mer, la conchyliculture ne peut être développée que dans les lagunes.

L'amplitude des marées en Méditerranée étant faible ou nulle, la conchyliculture ne peut être pratiquée que sous forme suspendue, sur des tables plantées dans le sédiment ou sur des radeaux flottants.

3 - LES ESPECES CULTIVABLES

La sélection des espèces susceptibles de donner lieu à un développement de l'aquaculture en Méditerranée, se fait suivant un certain nombre de critères.

Tout d'abord, le marché potentiel, car il est évident que l'aquaculture ne pourrait se développer si elle ne correspondait pas à un besoin du marché.

Mais également, la notion de non-concurrence avec les produits de la pêche : seule l'aquaculture des espèces pour lesquelles la pêche dans le milieu naturel est insuffisante a des chances de réussite car, pour les autres, le prix de revient des produits est supérieur à celui d'une simple capture. De plus, le développement d'une activité nouvelle, concurrente de la pêche traditionnelle, aurait des conséquences désastreuses sur les plans économique et social.

Enfin, et surtout, c'est l'état d'avancement des techniques et la maîtrise du cycle d'élevage d'une espèce qui permettent sa production en aquaculture.

Les tableaux II, III et IV indiquent pour la Méditerranée par pays et par espèce, respectivement :

II - L'état de développement de l'aquaculture

III - Le tonnage produit en aquaculture

IV - La demande estimée pour les espèces susceptibles d'être produites par l'aquaculture.

En annexe, se trouvent les copies des fiches FAO d'identification pour les espèces concernées.

  ChypreEgypteEspagneFranceGrèceIsräelItalieLibyeMalteMarocTunisieTurquieYougoslavieNombre de pays
               ABCaucun
LOUP                 
 Lagune AAAA A   AA 700  6
 Vallicult.      A      10012
 ContrôléeC BB CB   C C034  6
DAURADE                 
 Lagune AAAA A   AA 700  6
 Vallicult.      A      10012
 Contrôlée  BB CB      031  9
MULET                 
 Lagune AAAA A   AAA800  5
 Vallicult.      A      10012
 Contrôlée B   AB   C  121  8
SOLE                 
 Lagune AAAA A   AA 700  6
 Vallicult.      A      10012
 Contrôlée  CC         00210
ANGUILLE                 
 Lagune AAAA A   AAA800  5
 Vallicult.      A      10012
 Contrôlée   C  A      10110
CREVETTE  CBCCC      014  6
HUITREC AAACA C ACA604  3
MOULE  AAACA CCACA604  3

Lagune = pêche en lagune
Vallicult. = valliculture
Contrôlée = aquaculture intensive contrôlée en bassins ou cages

A = production commerciale rentabilité démontrée
B = production commerciale rentabilité inconnue
C = production expérimentale

TABLEAU II
ETAT DE L'AQUACULTURE DANS LES PAYS MEDITERRANEENS

PRODUCTION ESTIMEE EN TONNES
 LOUPDAURADEMULETSOLEANGUILLEHUITREMOULETOTAL EN PAYS
CHYPRE    0      0       1    0    0       0      0         1
EGYPTE  20  1001 000    0200       0      0  1 320
ESPAGNE100  200   800  50100     50  600  1 900
FRANCE    5    10     20    1  105000800013 046
GRECE100  3001 000  50600  2001800  4 050
ISRAEL    0    10   200    0    0      0      0     210
ITALIE55011002 2003001 700     0     5100 (1)10 950
LIBYE    0      0       0    0      0     0      0         0
MALTE    0      0       0    0      0     0     0         0
MAROC    0      0       0    0      0     0     0         0
TUNISIE  40       80   350    5  240   20 100     835
TURQUIE  60     100   500  20  250     0     0     930
YOUGOSLAVIE    0         0       0    0      0 200 300     500
TOTAL PAR ESPECES875   190060714263100  5470    1590033 742

(1) Estimation non officielle 35 000 T

TABLEAU III

Production aquacole estimée dans les pays méditerranéens

Demande estimée
 LoupDauradeMuletSoleAnguilleHuitreMouleCrevette
 I-EI-EI-EI-EI-EI-EI-EI-E
ChypreHBHBHBHBBBMBMBHM
EgypteMBMBHBMBMMBBBBHM
EspagneHMHMMBHMHMHMHMHH
FranceHMHMBBHMBHHMHMHH
GrèceHMHMHBHMMMMMMMHH
IsräelHMHMHBMBBBBBBBHH
ItalieHBHMMBHMMHMBHMHH
LibyeMBMBHBMBBBBBBBMB
MalteHBHBMBHBBBMBHBHB
MarocHMHMHBMMBMMMHBMM
TunisieHMHMHBHMBMMMMMMM
TurquieHBHBHBHBBBBBBMHH
YougoslavieHMHMHBHMBMHMMMHM
Demande par espèce (nb de pays)                
H1101109  09012305010  6
M  27  283  04736664735
B  06  051130695474602

I = intérieur
E = pour exportation
H = haute
M = moyenne
B = basse

TABLEAU IV

Estimation de la demande non satisfaisante pour les espèces susceptibles d'être produites par l'aquaculture

3.1 - Le loup

(Dicentrarchus labrax)

C'est l'espèce qui aura probablement le développement le plus rapide : haute valeur commerciale et demande importante. Son écologie correspond aux conditions méditerranéennes. Les méthodes de reproduction de masse sont opérationnelles. Des aliments granulés performants existent sur le marché en Italie et en France. Les méthodes d'élevage extensif et semi-intensif ont déjà fait leurs preuves. Une ferme de démonstration basée sur l'élevage intensif en race-ways et dont les objectifs de production sont d'une centaine de tonnes par an, est en construction en Corse.

3.2 - La daurade

(Sparus aurata)

Son élevage extensif est déjà pratiqué en lagunes, de même qu'en valliculture. Comme pour le loup, la demande est importante et des aliments granulés parformants existent. Mais la production de juvéniles en est encore au stade pilote et constitue pour le moment le facteur limitant.

3.3 - Les mulets

(Mugil spp.)

Plusieurs espèces sont exploitées ou susceptibles de l'être (voir annexe). La demande est importante surtout dans les pays du sud de la Méditerranée. L'élevage extensif est couramment pratiqué dans les lagunes et dans les vallicultures mais essentiellement à partir de juvéniles capturés dans le milieu naturel. La reproduction en écloserie ne dépasse pas le stade expérimental.

3.4 - La sole

(Solea vulgaris)

Cette espèce est également l'objet d'une demande importante, surtout en Europe. Elle est exploitée dans les pêcheries en lagune et dans les vallicultures, mais sa production reste faible. Les procédés de reproduction ont été mis au point en France et en Espagne notamment, mais la nutrition est encore à l'étude pour la phase de prégrossissement et les aliments granulés adaptés ne sont utilisés qu'à l'échelle expérimentale.

3.5 - L'anguille

(Anguilla)

La demande est plus faible que pour les espèces précédentes. L'anguille est pêchée dans la plupart des lagunes méditerranéennes, mais n'est élevée en valliculture et en aquaculture intensive contrôlée en bassins qu'en Italie où les méthodes d'élevage sont opérationnelles et les aliments granulés existent. Le développement de l'aquaculture de cette espèce dans les autres pays dépendra de la demande et des disponibilités en civelles.

3.6 - L'huitre et la moule

(Ostrea spp. et Crassostrea spp.; Mytilus spp.)

La conchyliculture est très développée en France, Italie, Grèce et Espagne, à une faible échelle en Yougoslavie et pratiquement inexistante dans les autres pays.

Les techniques d'élevage sont maîtrisées depuis longtemps et le développement sera fonction de la demande.

3.7 - La crevette Pénéide

(Penaeus kerathurus)

Cette espèce est l'objet d'une demande importante dans la plupart des pays méditerranéens. Sa valeur commerciale est élevée.

Les méthodes d'élevage, qu'il s'agisse de reproduction, de nutrition ou de technologie sont au stade expérimental en Espagne, Grèce, Isräel et Italie. Elles sont proches du stade commercial en France. Le développement dépendra de la maîtrise de ces méthodes.


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