L'étude de l'environnement côtier des 13 pays indiqués montre des potentialités importantes de développement qui sont indiquées dans le tableau V. Ce tableau ne retient que les facteurs d'environnement et ne prend en compte ni les délais de réalisation, ni le marché des produits de l'aquaculture qui seront étudiés plus loin.
Le développement de l'aquaculture est basé sur l'adéquation des différentes techniques connues aux caractéristiques des environnements côtiers :
orientation vers la valliculture plus ou moins perfectionnée pour les lagunes saumâtres,
orientation vers l'aquaculture intensive en bassins pour les côtes basses,
orientation vers l'aquaculture en cages flottantes pour les côtes rocheuses.
Légalement et juridiquement, les statuts des trois types de côtes peuvent être différents:
les cages flottantes sont installées en mer qui, dans tous les cas, est du domaine public maritime. Il faudra donc, pour implanter une telle aquaculture, obtenir de l'administration, une concession d'exploitation.
Les conflits possibles pour l'utilisation des sites maritimes abrités sont limités à une seule autre activité, la navigation de plaisance et dans la plupart des cas, c'est l'antériorité qui fera la priorité.
l'aquaculture intensive en bassins est installée sur la terre ferme qui, étant donné la faiblesse des marées en Méditerranée, se trouve presque toujours du domaine privé.
Théoriquement, c'est donc à l'initiative privée que revient la décision et les rapports avec les autres activités possibles ne se posent qu'en termes de rentabilité comparée.
En fait, l'administration intervient au moins de deux façons : la première pour l'autorisation de prise d'eau de mer qui, dans tous les cas est indispensable; la seconde, au niveau de la règlementation générale qui, comme cela sera exposé plus loin, tend de plus en plus à planifier l'utilisation du littoral.
l'aquaculture extensive et la valliculture se développement dans les lagunes qui ont des statuts juridiques très variables à la fois pour des raisons historiques et en fonction de la configuration géographique:
elles peuvent être du domaine public maritime et c'est alors la règlementation de la mer qui s'applique,
elles peuvent être du domaine privé et du ressort de la règlementation privée des terres fermes,
il arrive également qu'elles soient du domaine privé de l'Etat. Juridiquement, la règlementation est celle des domaines privés mais comme l'Etat est le propriétaire, les décisions aboutissent aux mêmes résultats que le pour le domaine public maritime.
Chypre | Egypte | Espagne | France | Grèce | Isräel | Italie | Libye | Malte | Maroc | Tunisie | Turquie | Yougoslavie | ||
LOUP | ||||||||||||||
Valliculture | B | M | H | M | H | B | H | B | B | M | H | H | B | |
Aquac. inten | M | M | H | H | H | H | H | M | M | B | H | H | H | |
DAURADE | ||||||||||||||
Valliculture | B | M | H | M | H | B | H | B | B | B | H | H | B | |
Aquac. intens. | M | M | H | H | H | H | H | M | M | M | M | H | H | |
MULET | ||||||||||||||
Valliculture | B | H | H | M | H | B | B | B | B | M | H | H | B | |
Aquac. intens. | H | B | B | H | B | M | M | B | B | B | B | B | M | |
SOLE | ||||||||||||||
Valliculture | B | B | B | B | B | B | H | B | B | B | B | B | B | |
Aquac. intens. | M | B | H | H | H | H | M | B | B | B | B | M | M | |
ANGUILLE | ||||||||||||||
Valliculture | B | B | H | B | M | B | H | B | B | B | M | M | B | |
Aquac. intens. | B | B | H | H | M | B | H | B | B | B | B | B | B | |
CREVETTE | ||||||||||||||
Aquac. intens. | M | M | H | H | H | M | H | M | B | B | M | M | B | |
HUITRE | B | B | M | H | M | B | M | B | B | M | H | M | H | |
MOULE | B | B | M | H | M | B | M | B | B | M | H | M | H |
H = Haute potentialité
M = Moyenne potentialité
B = Basse potentialité
TABLEAU V
Potentialités de développement de l'aquaculture (hors délais et marché)
Il est clair que l'aquaculture ne peut se développer que si la maîtrise des techniques à utiliser est atteinte, et cela pour chacune des espèces que l'on envisage de cultiver. Il a été vu précédemment que, pour l'aquaculture intensive, cette maîtrise concerne quatre problèmes : croissance et nutrition, technologie d'élevage, reproduction contrôlée, pathologie.
Dans certains cas, et en particulier pour l'aquaculture extensive, le développement peut être envisagé même si la totalité de ces problèmes n'est pas résolue. C'est le cas, par exemple, de l'élevage du mulet en Egypte qui, basé sur la capture de juvéniles abondants dans le milieu naturel, ne nécessite pas le contrôle de la reproduction.
Mais d'une façon générale, cet aspect technique est fondamental; c'est la condition, certes pas suffisante mais indispensable au développement. Il est plus ou moins avancé en fonction du problème, de l'espèce, mais aussi du pays car les différents pays méditerranéens n'ont pas tous le même intérêt pour l'aquaculture et n'ont pas tous effectué le même effort de recherche scientifique préalable.
De plus, la maîtrise des techniques n'est pas suffisante en soi. Le développement exige que soit organisé le transfert des connaissances et des techniques élaborées par les organismes de recherche vers les utilisateurs potentiels. L'expérience montre que ce transfert n'est pas aisé et qu'il convient de l'organiser au niveau des institutions nationales si ce n'est internationales. Dans la plupart des pays méditerranéens, les structures administratives existent pour vulgariser l'aquaculture et fournir l'appui nécessaire au développement : démonstration, assistance scientifique et technique, fourniture d'alevins et aliments.
En France, trois organismes publics ont la charge de cette vulgarisation et de cette assistance : l'Institut Scientifique et Techniques des Pêches Maritimes - ISTPM - dépendant du Ministère des Transports, le Centre Technique du Génie Rural des Eaux et des Forêts - CTGREF - dépendant du Ministère de l'Agriculture, et le Centre National pour l'Exploitation des Océans - CNEXO - dépendant à l'origine du Premier Ministre et maintenant du Ministère de l'Industrie.
Dans les autres pays, ce rôle est tenu généralement par des services soit du Ministère des Transports, soit de celui de l'Agriculture, soit des deux. Dans quelques rares cas, il arrive, de plus, que les organismes de recherche, et en particulier les universités, effectuent eux-mêmes le transfert de leurs recherches vers l'exploitation. C'est le cas notamment en Espagne avec le Centre National de Recherche des Pêches, dépendant du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique et en France avec le CNEXO qui couvre les besoins de l'aquaculture, depuis la recherche en laboratoire jusqu'à l'exploitation sur le terrain.
Les difficultés rencontrées dans les pays méditerranéens pour le développement de l'aquaculture ont montré que ce développement nécessite une planification sous deux aspects:
4.3.1 - La planification technique
Elle recouvre d'une part le transfert des techniques aux utilisateurs et d'autre part, la planification de l'utilisation du littoral en fonction de ses caractéristiques techniques.
Il est clair que le transfert direct des résultats biologiques obtenus en laboratoire à la mise en application sur le terrain au niveau des exploitations de production est très difficile. Dans la plupart des cas, la réussite n'est obtenue qu'au prix d'une séquence d'actions rigoureusement suivie : laboratoire, station pilote ayant pour but d'atteindre la faisabilité technique à l'échelle du terrain, ferme de démonstration devant démontrer la faisabilité économique en vraie grandeur et enfin, développement. Cette séquence est évidemment du ressort des pouvoirs publics qui doivent la planifier et c'est le rôle des institutions décrites au paragraphe précédent.
Par ailleurs, l'étude des possibilités d'exploitation des environnements côtiers montre que suivant leurs caractéristiques, ces environnements sont adaptés à un type d'aquaculture plutôt qu'à un autre. L'utilisation du littoral pour l'aquaculture doit donc être planifiée à l'échelle du pays en fonction de ces critères techniques. C'est encore le rôle des organismes publics chargés de la vulgarisation d'étudier l'adéquation des différents types de côte aux différents types d'aquaculture.
Mais, dans la plupart des pays méditerranéens, la compétition entre différentes activités utilisatrices du littoral est grande et les critères techniques de planification ne suffisent pas.
4.3.2 - La planification économique et politique
Elle est le résultat de choix pour l'utilisation du littoral effectué par les instances gouvernementales. L'industrie, le tourisme, l'agriculture et la conservation d'espaces naturels sont les principales activités en compétition avec l'aquaculture pour l'utilisation du littoral. Après recensement des possibilités et des besoins, un choix doit être fait prenant en compte les aspects techniques, économiques, socio-professionnels et politiques. C'est ainsi qu'en France a été élaboré, en 1978, un “schéma directeur national pour l'aquaculture et la conchyliculture” qui fixe, d'une façon cependant assez souple, les grandes orientations de l'utilisation du littoral national.
Dans certains autres pays du nord de la Méditerranée, une démarche analogue a été entreprise et devrait également permettre d'éviter le morcellement de l'utilisation du littoral et les conflits entre les différentes activités utilisatrices.
Les problèmes socio-économiques constituent l'un des critères des choix précédemment décrits entre les différentes activités, mais ils doivent également être pris en compte dans le développement de l'aquaculture elle-même.
On assiste en effet, dans la manière de concevoir ce développement, à deux tendances différentes, parfois contradictoires qui peuvent être schématisées comme suit:
la tendance caractérisée par la priorité donnée à la recherche du profit c'est-à-dire au rendement du capital investi. Au niveau de l'exploitation, cela se traduit par une structure classique d'entreprise, avec personnel salarié, une organisation interne orientée vers la recherche du meilleur résultat technique. Cette tendance se trouve naturellement attirée par l'aquaculture la plus rationnelle, contrôlée et le plus généralement intensive. Le prix de revient du produit sera le plus compétitif.
la seconde tendance se caractérise différemment par la priorité accordée aux problèmes humains : complément d'activité ou reconversion des populations littorales et en particulier des marins-pêcheurs. Cette tendance se tournera plus volontiers vers l'exploitation artisanale ou l'aquaculture extensive, en essayant de conserver à l'aquaculteur une plus grande liberté et une plus grande responsabilité. Cela se fait souvent au détriment des résultats techniques et économiques.
Bien entendu, il s'agit là d'un schéma, avec ce que cela suppose d'imperfections, et qui ne montre que les deux tendances extrèmes entre lesquelles toutes sortes de solutions intermédiaires peuvent être trouvées. Il montre cependant qu'il n'est pas possible de prendre en compte pour le développement de l'aquaculture, uniquement les problèmes sociaux ou uniquement les résultats économiques. La solution, généralement intermédiaire, dépendra le plus souvent du type de société vers lequel évoluera le pays concerné.
Dans leur publication à la Conférence Technique sur l'aquaculture (Kyoto 1976), H. R. RABANAL et Y. C. SHANG écrivent : “De nombreux facteurs influent sur la rentabilité de l'élevage en étang. Le rendement des investissements varie inévitablement en fonction des conditions locales…”
La rentabilité est fonction de l'espèce cultivée, du type d'aquaculture pratiquée (intensive, extensive, en bassins, en cages, en étang) et des conditions économiques locales (coûts de production et marché). Le tableau VI indique, à titre d'exemple, les éléments financiers d'une ferme type d'élevage intensif de loup en France pour une production de 100 tonnes par an. Pour d'autres types d'aquaculture, les éléments seront différents mais dans tous les cas, en Méditerranée, on constate que d'une part le succès n'est pas assuré, d'autre part, les investissements initiaux sont importants. Aussi, il est prévisible que l'aquaculture ne se développera que si des moyens de financement particuliers, intégrés dans la planification générale de l'aquaculture sont prévus au niveau des états.
En France, une organisation spéciale a été mise en place depuis 1978 : création d'une mission interministérielle pour la mer, d'un groupe interministériel pour le développement de l'aquaculture et des production littorales - G.I.D.A. -, et de délégués régionaux à l'aquaculture placés auprès des Préfets de régions littorales. Cette organisation permet d'étudier et de mettre en place, pour chaque projet présenté à l'administration, les aides scientifique, technique et financière indispensables. D'une façon générale, les investissements peuvent être subventionnés jusqu'à 25 % de leur montant par les crédits du Plan de Relance des Pêches et des prêts dont le montant peut atteindre 75 % de l'endettement total, peuvent être obtenus à des taux préférentiels.
Il serait souhaitable pour le développement de l'aquaculture, qu'une organisation similaire puisse être mise en place sur l'ensemble des pays méditerranéens.
Données de base: | - | évaluation en francs français 1979 | |
- | ferme intégrée couvrant le cycle complet (y compris écloserie) | ||
- | élevage en race-ways | ||
- | production annuelle commercialisable 100 t. | ||
- | taille minimum commercialisable (300 g) obtenue en deux étés de grossissement | ||
- | le coût du terrain n'est pas amorti | ||
Investissement | 9 900 000 F | ||
Chiffre d'affaires | 5 000 000 F | ||
Charges d'exploitation | 2 939 000 F | ||
Profit brut | 2 061 000 F | ||
Profit brut/chiffre d'affaires | 41,2 % | ||
Taux annuel de retour | 20,8 % |
TABLEAU VI
ELEMENTS FINANCIERS
POUR UNE FERME TYPE D'ELEVAGE DE LOUPS EN FRANCE
D'après le rapport de la Conférence Technique de la F.A.O. sur l'aquaculture (Kyoto 1976), “l'augmentation progressive de la production aquacole mondiale par l'expansion des superficies exploitées et les améliorations techniques qui permettent d'intensifier la production, tendent à montrer que l'aquaculture jouera un rôle de plus en plus important dans la production alimentaire. Si l'on se borne à élargir l'utilisation des techniques existantes, la production mondiale devrait doubler au cours de la prochaine décennie. Il semble même possible de la multiplier par 5, voire par 10”.
La production mondiale de l'aquaculture était estimée en 1975 à:
• Poissons | - | eau douce | 3 600 000 |
- | eau de mer | 400 000 | |
• Crustacés | 16 000 | ||
• Mollusques | 980 000 | ||
• Algues | 1 055 000 | ||
6 051 000 tonnes |
Dans l'ensemble des pays méditerranéens, les pêches ont augmenté de 572 000 tonnes en 1966 à 772 000 tonnes en 1976 alors que la consommation croissait de 2,7 à 3,7 millions de tonnes de 1960 à 1970 et que la population passait de 265 à 308 millions d'habitants. D'après de nombreux experts, on estime que, en 1985, la population aura augmenté jusqu'à 380 millions et que la demande annuelle en produits de la mer atteindra 5,5 millions de tonnes. Il n'est pas possible de chiffrer exactement en tonnage et en prix le marché potentiel de l'aquaculture sur l'ensemble des pays méditerranéens, mais le tableau IV indique par pays et pour chacune des espèces cultivables, une estimation de la demande non satisfaite aussi bien pour la consommation intérieure que pour l'exportation. L'ensemble de ces données montre bien que le développement de l'aquaculture en Méditerranée correspond à une demande très importante et à un marché ouvert.
L'étude de l'état actuel de l'aquaculture fait apparaître globalement un certain nombre de besoins nécessaires à son développement dans les différents pays méditerranéens. Ils sont résumés, par pays, dans le tableau VII. Ce sont :
La technologie
Des compétences en technologie d'élevage existent sur certaines espèces, pour certains problèmes et dans certains pays. Elles doivent, bien évidemment, être augmentées, adaptées à d'autres espèces et à d'autres types d'aquaculture, mais surtout transférées à l'échelle du terrain et diffusées sur l'ensemble de la Méditerranée.
Les juvéniles
L'aquaculture ne peut se développer que si la disponibilité en juvéniles est assurée. A de rares exceptions, cette disponibilité suppose la maîtrise de la reproduction contrôlée et l'établissement d'écloseries régionales fournissant les juvéniles aux aquaculteurs de production.
Les aliments
La fourniture d'aliments granulés adaptés est un problème analogue à celui de la fourniture de juvéniles. Dans la plupart des cas, il n'est pas envisageable de nourrir les espèces élevées à partir de la production naturelle de l'eau et l'on est conduit à prévoir, régionalement, les moyens de mise au point et de fabrication des aliments.
La pathologie
Plus encore que la technologie, et la fourniture de juvéniles ou d'aliments, c'est un problème général qui devra être traité à l'échelle nationale et même méditerranéenne. Actuellement, seuls Isräel, l'Italie et la France disposent de quelques compétences dans ce domaine.
La formation de personnel
Comme pour toute activité nouvelle, la disposition d'un personnel compétent et formé à cette discipline est indispensable à tous les niveaux, depuis le laboratoire jusqu'à l'exploitation sur le terrain, depuis le spécialiste de la physiologie jusqu'au praticien chargé de la maintenance du cheptel.
TABLEAU VII
ESTIMATION DES
BESOINS POUR LE
DEVELOPPEMENT
DE L'AQUACULTURE
EN MEDITERRANEE
Chypre | Egypte | Espagne | France | Grèce | Isräel | Italie | Libye | Malte | Maroc | Tunisie | Turquie | Yougoslavie | Nombre de pays Besoins | |||
I et M | B | |||||||||||||||
TECHNOLOGIE D'ELEV. | ||||||||||||||||
POISSONS | ||||||||||||||||
Ecloserie | I | M | M | M | M | M | M | M | M | M | M | M | M | 13 | 0 | |
Valliculture | B | M | B | B | I | B | B | B | B | M | M | I | B | 5 | 8 | |
Aqua. contrôlée | I | B | M | I | B | M | M | M | I | B | M | M | I | 10 | ||
CREVETTES | ||||||||||||||||
Ecloserie | I | B | B | M | M | M | M | B | M | B | M | M | B | 8 | 5 | |
Aqua. contrôlée | I | B | M | I | B | M | M | B | M | B | B | B | B | 6 | 7 | |
MOLLUSQUES | B | B | B | B | M | B | M | B | B | M | M | B | M | 5 | 8 | |
JUVENILES | ||||||||||||||||
POISSONS | I | B | M | B | B | M | B | M | M | M | I | M | M | 9 | 4 | |
CREVETTES | M | B | B | B | M | M | B | B | M | B | M | M | B | 6 | 7 | |
HUITRES | B | B | B | B | B | B | B | B | B | B | M | B | B | 1 | 12 | |
ALIMENTATION | I | M | M | M | M | M | M | M | M | B | M | M | M | 12 | 1 | |
PATHOLOGIE | ||||||||||||||||
POISSONS | M | M | M | M | M | M | M | B | B | B | M | M | M | 10 | 3 | |
CREVETTES | B | B | M | I | M | B | B | B | B | B | M | M | B | 5 | 8 | |
MOLLUSQUES | B | B | M | M | M | B | M | B | B | B | M | B | I | 6 | 7 | |
FORMATION DE PERS. | I | I | B | B | I | B | B | I | I | I | B | I | I | 8 | 5 | |
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT | B | B | I | I | I | B | I | B | I | I | I | B | B | 7 | 6 | |
PLANIFICATION | I | I | B | B | I | B | B | I | I | I | I | I | I | 9 | 4 | |
ASSISTANCE TECHNIQUE ET FINANCIERE | M | M | M | B | I | M | M | I | I | M | M | I | I | 12 | 1 |
I = besoins importants
M = besoins moyens
B = besoins bas
La protection de l'environnement
C'est évidemment un besoin essentiel que de disposer d'une eau de bonne qualité et de sites littoraux adaptés aux différentes formes d'aquaculture. Il est pour cela nécessaire de protéger, voire d'aménager l'environnement côtier.
La planification
La nécessité d'une planification nationale a été étudiée au chapître précédent. Il semble nécessaire que cette planification soit effectuée dans tous les pays méditerranéens.
L'assistance aux aquaculteurs
L'assistance technique et financière aux aquaculteurs est, comme la planification un besoin à prendre en charge au niveau des états méditerranéens.
Dans la quasi-totalité des pays méditerranéens, des projets d'aquaculture sont à l'étude ou en cours de réalisation; ils portent, par ordre d'importance, sur les espèces suivantes : loup, mulets, sole, huitre et moule, crevette. Ils sont généralement conçus à l'échelle du pays et leur développement est prévu soit à partir des travaux nationaux, soit par des accords de coopération bilatérale, avec une assistance technique étrangère.
Mais le degré de compétence en matière d'aquaculture et l'importance du support scientifique classent les pays méditerranéens en 2 groupes distincts (voir tableau VIII): d'une part l'Italie, la France, l'Espagne et Isräel qui disposent de savoir-faire avancé; d'autre part, les autres pays qui sont demandeurs d'assistance et de savoir-faire. Jusqu'à présent, les transferts de technologie entre les deux groupes n'ont été réalisés que ponctuellement, sur des opérations précises et bien identifiées. De façon à promouvoir d'une façon plus intense les échanges de technologie et par là même, le développement harmonieux de l'aquaculture sur l'ensemble de la Méditerranée, un programme international, conçu sous l'égide du PNUD et de la FAO, est en cours d'étude. Ce programme, sous forme de centre international d'aquaculture aurait pour mission d'apporter aux états riverains de la Méditerranée une assistance pour:
Il ne fait pas de doute que la réalisation d'un tel programme permettrait d'amener la production aquacole méditerranéenne à l'un des tous premiers rangs dans le monde.
Chypre | Egypte | Espagne | France | Grèce | Isräel | Italie | Libye | Malte | Maroc | Tunisie | Turquie | Yougos. | |||
BESOINS NUTRITIFS ET ALIMENTS | |||||||||||||||
POISSONS | A | A | A | ||||||||||||
CREVETTES | A | A | |||||||||||||
TECHNOLOGIE D'ELEVAGE | |||||||||||||||
Ecloserie | Loup | A | A | B | A | C | C | ||||||||
Daurade | A | A | A | A | C | C | |||||||||
Mulet | B | B | B | ||||||||||||
Sole | A | A | B | C | C | ||||||||||
Crevette | A | A | A | A | C | ||||||||||
Huitre | A | ||||||||||||||
Moule | |||||||||||||||
Grossissement poissons | |||||||||||||||
Valliculture | A | ||||||||||||||
Aqua. contrôlée | C | A | B | A | A | A | B | B | B | ||||||
Grossissement crevettes | B | A | A | ||||||||||||
Grossissement mollusques | A | A | A | A | C | B | A | A | |||||||
PATHOLOGIE | |||||||||||||||
POISSONS | A | A | A | ||||||||||||
CREVETTES | A | A | A | ||||||||||||
MOLLUSQUES | A |
A = tous les problèmes ne sont pas résolus mais les connaissances sont suffisantes pour encourager des opérations commerciales dans un proche avenir.
B = recherche ou développement en progrès avec certains résultats significatifs.
C = recherche ou développement aux premiers stades.
TABLEAU VIII
ESTIMATION DU SAVOIR-FAIRE AQUACOLE DANS LES PAYS MEDITERRANEENS
Amanieu, M., 1974 L'aquaculture. Problèmes et perspectives dans le cadre de l'aménagement du littoral. Montpellier, Laboratoire d'hydrobiologie. Université des sciences et techniques du Languedoc, 20 p.
Amanieu, M. et G. Lasserre, 1974 Dynamique des juvéniles et exploitation des étangs. Brest, CNEXO, 45 p. (mimeo)
Amanieu, M., 1975 Dynamique des juvéniles et exploitation des étangs. Brest, CNEXO, 45 p. (mimeo)
Barnabé, G., 1976 Contribution à la connaissance de la biologie du loup Dicentrarchus labrax (L.) (Poissons, Serranidae) de la région de Sète. Thèse de doctorat d'Etat. Université des Sciences et Techniques du Languedoc, Montpellier, 426 p.
Bedier, E., 1979 Production à l'échelle pilote d'alevins de loup Dicentrarchus labrax (L.). ICES/ELH. Symp./RA:12
D'Ancona, U., 1954 La pêche et la pisciculture dans les lagunes d'eau saumâtre. FAO Fish. Bull., 7(4):167–94
D'Ancona, U., 1954a Rapport sur les recherches effectuées dans les lagunes et les “valli” du Haut-Adriatique. Rapp.P.-V. Réun.CIESM, (12):163–6
D'Ancona, U., 1955 Les lagunes méditerranéennes et leur exploitation. Débats Doc.Tech. CGPM/Proc.Tech.Pap.GFCM, 3(11):145–9
De Angelis, R., 1959 La technique des pêcheries dans les lagunes saumâtres. Etud.Rev. CGPM/Stud.Rev.GFCM, (7):16 p.
De Angelis, R., 1960 Exploitation et description des lagunes saumâtres de la Méditerranée. Etud.Rev.CGPM/Stud.Rev.GFCM, (12):43 p.
De Angelis, R., 1961 Production de poissons dans les eaux intérieures italiennes. Débats Doc.Tech.CGPM/Proc.Tech.Pap.GFCM, 6(31):229–32
Girin, M. et J. Person-Le Ruyet, 1977 L'élevage larvaire de poissons marins: chaînes alimentaires et aliments composés. Bull.Fr.Piscic., (264):88–101
Lozano Cabo, F., 1959 Engins de pêche utilisés dans les lagunes littorales espagnoles. Etud.Rev.CGPM/Stud.Rev.GFCM, (9):7 p.
Petit, G. et F. Doumenge, 1955 Aperçu sur les étangs méditerranéens français: technique des pêches et production. Débats Doc.Tech.CGPM/Proc.Tech.Pap.GFCM, 3(47): 423–39
Rouzaud, P., 1972 Etat général de l'aquaculture en France. Etud.Rev.CGPM/Stud.Rev.GFCM, (52):25–33
Ravagnan, G., 1978 Elementi di vallicoltura moderna. Bologna, Ed. Edagricoles, 283 p.
Uyguner, B. et F. Gozenalp, 1959 Turkish coastal lagoons. Débats Doc.Tech.CGPM/Proc. Tech.Pap.GFCM, 5(30):241–6