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8.  PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Pour des raisons de transparence, les résultats doivent être à la fois accessibles et compréhensibles. La présentation des résultats d'une caractérisation des dangers s'adressant à un public averti et non averti doit donc être étudiée avec soin. Un schéma est fourni à titre indicatif à l'Annexe 3.

Une interprétation quantitative des informations disponibles est préférable et il convient de faire une analyse critique des méthodes existantes pour l'évaluation quantitative d'informations subjectives (Cooke, 1991). Même si l'on n'a aucun moyen d'évaluer des données qualitatives ou subjectives, les résultats d'une relation dose-réponse élaborée à partir de données quantitatives doivent être examinés et comparés avec d'autres données épidémiologiques afin d'assurer leur concordance avec la masse d'information existante. A défaut, les résultats risqueraient de ne pas être acceptés par l'ensemble des organismes de santé publique.

Si l'on utilise une approche quantitative, les présentes directives recommandent de caractériser les dangers à l'aide d'une approche objective, c'est-à-dire de présenter les meilleures estimations de la dose réponse, avec l'incertitude concomitante. Cette approche exige de faire une distinction entre la variabilité et l'incertitude. La variabilité se réfère aux différences observées attribuables à l'hétérogénéité réelle de la diversité dans une population ou un paramètre d'exposition. Dans une caractérisation des dangers ou une ERM, la variabilité ne peut pas être réduite, elle ne peut qu'être caractérisée de manière plus précise. L'incertitude est l'ambiguïté découlant du manque de connaissances sur certains facteurs, paramètres ou modèles. Dans le cas des caractérisations quantitatives des dangers, les valeurs les plus probables des paramètres devraient aussi être indiquées clairement, avec l'incertitude qui leur est associée.

Un échantillon des valeurs des paramètres est habituellement nécessaire pour les études d'évaluation des risques, et devrait dans la mesure du possible être mis à disposition sous forme numérique, si possible via Internet. Des tableaux récapitulatifs des résultats devraient indiquer les intervalles de confiance ainsi que les valeurs caractéristiques ou très probables. Une présentation graphique des résultats peut être utile pour mettre en évidence l'incertitude. Ainsi, la réponse est souvent représentée graphiquement, comme une fonction de la dose (souvent sous forme logarithmique), avec des points de données représentant les données observées et des lignes montrant le modèle ajusté (courbe du meilleur ajustement et limites du 5ème et du 95ème percentiles). Cependant, pour les petites populations utilisées dans la majorité des expériences, la fraction de réponses ne peut prendre qu'un nombre limité de valeurs discrètes (par exemple: 0, 50 ou 100% si deux sujets ont été étudiés), ce qui peut faire croire, à tort, à un mauvais ajustement du modèle. Des nuages de points des valeurs des paramètres ou des graphiques linéaires avec des barres d'erreurs peuvent aussi être utiles. Les informations devraient notamment préciser toutes les hypothèses qui ont été formulées, présenter une synthèse des méthodes statistiques, et indiquer les références relatives aux données et aux méthodes.

Un mécanisme officiel pour la présentation et la diffusion des résultats des caractérisations des dangers (et des ERM) (par exemple un centre d'échanges pour les fonctions dose-réponse et la documentation) pourrait accélérer la mise en œuvre des évaluation des risques.

Les évaluateurs des risques devraient chercher à déterminer les effets de l'incertitude provenant de plusieurs sources – incertitude du modèle, incertitude des mesures et incertitude d'extrapolation – sur les résultats de leur modèle. De même, la sensibilité de l'analyse aux diverses hypothèses et décisions devrait être évaluée et documentée avec soin. La présentation claire des résultats devrait aider à mieux comprendre les orientations données pour la conception d'interventions de santé publique efficaces concernant le pathogène étudié.

Les résultats des caractérisations des dangers et des ERM devraient autant que possible être partagés afin de faciliter la réalisation des évaluations des risques microbiologiques. Les relations de dose-réponse établies dans un contexte ne sont pas directement transposables à un autre contexte et nécessitent une étude attentive des différences caractérisant les populations. Les variations de certains facteurs - comme l'âge et l'état immunitaire de la population, la virulence du pathogène et d'autres variables - altèrent la relation dose-réponse et doivent être examinées de près. Pour adapter les relations dose-réponse à une autre population que celle pour laquelle elles ont été établies, il faut examiner les différences qui ont une incidence sur la relation et valider le modèle avec les données émanant de la nouvelle population étudiée.


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