Page précédente Table des matières Page suivante


3 Les contributions nationales au Premier Rapport de l’Etat des Ressources Zoogénétiques dans le Monde et la Stratégie Mondiale pour la Gestion des Ressources Zoogénétiques - Expériences de l’Afrique de l’Ouest - Irene HOFFMANN (Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation des Nations Unies (FAO), Division de la Production et de la Santé Animale)


I. INTRODUCTION

Les systèmes de production animale en Afrique de l’Ouest sont caractérisés par un environnement dur et un climat variable. L’élevage, surtout des ruminants, se fait d’une manière mobile, soit nomade soit transhumante, mais aussi de façon sédentaire. L’intégration entre l’élevage et l’agriculture est faible dans les systèmes d’élevage nomadique, mais intense dans l’agriculture sédentaire. Les fonctions des animaux et leur rôle social diffèrent selon le système de production du groupe ethnique des éleveurs ou paysans, et selon l’écosystème.

Dans un premier lieu, cet article donnera une description du processus et de l’évolution de la stratégie mondiale de gestion des ressources zoo-génétiques et décrira sa fonction vis-à-vis de la Convention sur la Diversité Biologique. Les diverses composantes de la stratégie mondiale seront soulignées et enfin, le processus, ainsi que les résultats spécifiques pour l’Afrique de l’Ouest, seront présentés.

Il y a plusieurs raisons pour s’occuper des ressources zoo-génétiques. Les premières sont liées à l’importance du secteur de l’élevage, les secondes à la Convention sur la Diversité Biologique.

Les animaux domestiques apportent une contribution indispensable à l’alimentation et à l’agriculture, ainsi qu’au développement rural, en tant que fournisseurs de viande, de lait, d’oeufs, de fibres, d’engrais pour les cultures, de fumier pour le combustible et de force pour la traction animale. Actuellement, la contribution de l’élevage s’élève à 35 % de la production agricole globale. L’importance de l’élevage augmente avec la croissance démographique, l’urbanisation et l’augmentation des revenus. Dans les pays en voie de développement, un accroissement massif de la demande de produits d’origine animale est prévu jusqu’en 2020. Cette augmentation a été qualifiée par l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) comme révolutionnaire et devrait conduire à d’importants changements dans ce secteur.

Des données récentes confirment que de nombreuses races d’animaux d’élevage ont disparu et que beaucoup d’autres sont en voie de disparition. L’intensification et l’industrialisation des systèmes de production animale sont accompagnées d’une uniformisation des races. Dans les pays développés, on a pu observer la concentration sur quelques races à hauts niveaux d’intrants et de production et le remplacement des races adaptées aux conditions locales. En même temps, dans les pays en voie de développement, les systèmes de production traditionnels changent et la promotion de l’utilisation des races exotiques conduit à la dilution ou à la perte des races adaptées au milieu. De plus, l’existence de programmes effectifs d’amélioration des races est encore un phénomène relativement rare. Il est essentiel de préserver et d’utiliser plus rationnellement la diversité des ressources zoo-génétiques pour permettre aux agriculteurs de réagir face à l’évolution des conditions de l’environnement et aux préférences des consommateurs et de répondre à l’accroissement de la demande de produits d’origine animale. Des données récentes, ainsi que d’autres informations recueillies et analysées, confirment que très peu de races adaptées localement sont mises en valeur pour soutenir les principaux systèmes de production des pays en voie de développement. Il semblerait que l’on pourrait également avoir recours à des stratégies d’amélioration génétique plus efficaces pour viser les objectifs de développement locaux. Certaines données montrent en outre qu’un nombre croissant de races risque de perdre la totalité de leur capital génétique et que, pour la plupart d’entre elles, il n’y a pas d’activités de conservation structurée, ni de politiques spécifiques portant sur la biodiversité agricole des animaux d’élevage. Des données préliminaires semblent indiquer que le taux de disparition des races dans le monde augmente.

D’autres arguments techniques mettant en évidence l’importance de la conservation des ressources zoo-génétiques sont:

Les producteurs continueront à avoir accès à un pool génétique diversifié;

Besoin de tenir compte de tous les coûts, produits et contributions du cheptel pour la communauté; donc faire une évaluation des races, basée sur l’ensemble de leurs produits et contributions;

Fragilisation de la sécurité alimentaire de manière globale, particulièrement dans les zones où les races à hauts niveaux d’intrants/hauts niveaux de productions sont moins bien adaptées aux conditions locales;

Perte d’identité communautaire, de valeurs culturelles et de modes de vie;

Les producteurs deviendront moins capables de répondre aux changements de la demande des consommateurs;

Les demandes des consommateurs changent continuellement.

A court ou à moyen terme, les facteurs de stress liés à l’environnement demeureront ou s’intensifieront dans la plupart des zones du globe. Il est prévu que le plus grand défi sera celui du changement climatique.

En tenant compte de la contribution importante des ressources zoo-génétiques et du rôle qu’elles joueront à l’avenir dans les activités visant à garantir la sécurité alimentaire mondiale et le développement rural, ainsi que de la diminution rapide et de la perte de ces ressources, la FAO décida en 1993 de lancer l’élaboration de la Stratégie Mondiale pour la Gestion des Ressources Zoo-Génétiques (SM) en tant que programme technique. Pour donner une orientation à la conception et à l’application de la stratégie, et surtout pour fournir des avis sur les principales questions de politique et de financement, un mécanisme intergouvernemental s’est avéré indispensable. Ainsi, la Commission, en sa qualité d’organe mondial chargé des ressources génétiques présentant un intérêt pour l’alimentation et l’agriculture, a créé le Groupe de Travail Technique Intergouvernemental sur les Ressources Zoo-Génétiques pour aider les pays à diriger l’élaboration de la stratégie mondiale.

La stratégie mondiale fournit un cadre qui sert à faciliter et à coordonner les stratégies et les activités liées aux ressources zoo-génétiques aux plans national, régional et mondial. Ce cadre permet également de renforcer les capacités de gestion des ressources zoo-génétiques par les pays et par les organisations impliquées, facilitant les activités visant à garantir la sécurité alimentaire mondiale et le développement rural. Ne pas réagir de façon appropriée aux demandes futures dans le secteur de l’élevage, à l’utilisation non planifiée ou mal planifiée des ressources zoo-génétiques et à leur disparition rapide, mettrait en péril la réalisation des objectifs de la sécurité alimentaire et du développement rural durable.

En avril 1999, la Commission des Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture a pris note que les ressources zoo-génétiques étaient d’une importance capitale pour l’exploitation durable d’un grand nombre de systèmes de production et qu’elles constituaient les composantes essentielles de la sécurité alimentaire et du développement rural dans le monde. La Commission a par ailleurs remarqué que l’amenuisement des ressources zoo-génétiques constitue une menace à la sécurité alimentaire mondiale et il a été convenu que c’est le rôle de la FAO de coordonner la préparation, pays par pays, d’un Premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde. Afin d’aider les pays à participer à l’établissement du premier rapport, la Commission a demandé que soient élaborées des directives en consultation avec les pays.

Tableau 1: Evolution de la Stratégie Mondiale de Gestion des Ressources Zoo-Génétiques dans la FAO

Année

Activité

1970

Initiation des activités par la FAO

1990

Recommandation du Conseil de la FAO pour un programme mondial de gestion des ressources zoo-génétiques

1993

Initiation du développement de la Stratégie mondiale de Gestion des Ressources Génétiques des Animaux d’Elevage

1995

Le Comité sur l’Agriculture et le Conseil de la FAO apportent leur soutien pour développer davantage la Stratégie mondiale

1995

Le mandat de la Commission sur les Ressources Phytogénétiques s’élargit et par conséquent son nom change et devient la Commission sur les Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture

1997

Etablissement du Groupe de Travail Technique Intergouvernemental sur les Ressources Génétiques Animales pour l’Alimentation et l’Agriculture

1999

Le Conseil, le Comité de l’Agriculture et la Conférence de la FAO approuvent la poursuite des travaux sur les ressources génétiques (dans le domaine des plantes, des animaux, des pêches et des forêts) en tant que priorité de l’Organisation.

2001

Le DG de la FAO invitent 190 pays à participer au premier rapport mondial de l’état des ressources zoo-génétiques

2001-2003

La FAO organise une série d’ateliers de formation et d’ateliers régionaux,

396 personnes professionnelles de 181 pays ont participé;
151 pays ont accepté l’invitation de participer au premier rapport;
66 rapports nationaux ont été finalisés.

En début 2004 il est prévu que 100 - 120 rapports nationaux seront finalisés

La FAO a chargé la Division de la Production et de la Santé Animale (AGA), en sa qualité de point de convergence mondial pour les ressources zoo-génétiques, de coordonner l’ensemble de l’élaboration du premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde. En mars 2001, tous les pays ont été invités par le Directeur Général de la FAO à participer à cette activité et à présenter à la FAO un rapport national entériné par le gouvernement. La FAO a ensuite mis au point des programmes et du matériel de formation, elle a créé un noyau d’experts pour faciliter l’organisation d’ateliers régionaux et organisé des ateliers régionaux. En novembre 2003, 151 pays ont exprimé leur intention d’établir un tel rapport et jusqu’à présent 66 rapports nationaux ont été soumis à la FAO.

Le processus d’élaboration du premier rapport doit être mené par les pays, en s’assurant que les capacités, problèmes, priorités, ainsi que les besoins nationaux et régionaux sont identifiés de manière fiable. Les divers rapports nationaux contiendront sûrement des éléments communs, qui serviront de base au premier rapport. Les rapports nationaux sont structurés de manière à fournir une évaluation dans les quatre domaines principaux suivants:

l’état de la caractérisation, de l’utilisation, de la mise en valeur, et de la préservation de la diversité des animaux d’élevage;

l’état de la capacité de gestion des ressources zoo-génétiques et l’évaluation des besoins de renforcement des capacités;

l’état actuel des connaissances;

les priorités stratégiques pour prendre des mesures à l’échelon national, régional et mondial.

Les pays sont encouragés à faire une analyse approfondie de leur secteur d’élevage afin d’identifier les succès et les échecs dans l’utilisation et le développement des ressources zoo-génétiques et d’établir les raisons de ces succès et échecs. Dans ce but, ils sont priés d’évaluer les questions importantes au plan politique ainsi qu’au plan de la gestion technique, d’identifier les besoins nationaux en matière de renforcement des capacités, de décrire les progrès effectués et enfin d’analyser les tendances et les besoins actuels dans le secteur de l’élevage.

Les raisons plus globales et générales pour s’occuper des ressources zoo-génétiques sont liées à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). A leur cinquième conférence, les Parties à la CDB ont entériné le programme de travail pluriannuel relatif à la diversité biologique dans l’agriculture. Celui-ci met tout particulièrement l’accent sur la nécessité de renforcer la stratégie mondiale pour mieux gérer les ressources zoo-génétiques. La composante clé de la stratégie mondiale, le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde, contribuera aux activités menées au titre du programme de travail sur la diversité biologique dans l’agriculture. Étant donné que les rapports nationaux et le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde aideront les pays à respecter leurs obligations envers la CDB, la FAO a fait en sorte que les Parties à la Convention soient tenues au courant de l’état d’avancement des travaux préparatoires.

Les décisions de la Conférence des Parties (COP) de la CDB sur la diversité agrobiologique sont les suivantes:

Décision II/15

Reconnaissance de la nature spéciale de la diversité agrobiologique, ses caractéristiques propres et le besoin de solutions appropriées

Décision III/11

Art16.b et art. 20 (ressources zoo-génétiques et mesures pour leur utilisation, développement et conservation, la stratégie mondiale et rôle de premier plan de la FAO)

Décision IV/6

Accueil favorable pour le Groupe Technique Intergouvernemental sur les Ressources zoo-génétiques

Décision V/5

Revue de la Phase I du programme de travail pluriannuel

Décision V/6

Approche écosystème à mettre en oeuvre

A leur sixième conférence, les Parties de la Convention ont encouragé les pays membres à la Convention à participer au processus du premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde en élaborant leurs rapports nationaux. Les parties, ainsi que d’autres gouvernements et organisations se sont engagés à apporter aux pays une aide (financière) appropriée afin de faciliter leur participation à l’élaboration du rapport. Ce soutien a également permis aux pays de prendre les mesures nécessaires pour une meilleure conservation et une exploitation durable de leurs ressources zoo-génétiques, ainsi que pour l’amélioration de l’accès à ces ressources et le partage équitable des bénéfices.

Le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde contribuera largement à la réalisation des objectifs de la CDB concernant la conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable de ses composantes au niveau des gènes, espèces, écosystèmes et paysages aussi bien dans les zones protégées que dans les zones utilisées pour les activités humaines. Le rapport abordera également d’autres points essentiels qui font partie du programme de la Convention, comme le juste et équitable partage des bénéfices, l’accès aux ressources génétiques et le transfert de technologies.

II. LA STRATEGIE MONDIALE DE GESTION DES RESSOURCES ZOO-GENETIQUES

Le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde fait partie de la Stratégie Mondiale de Gestion des Ressources Zoo-Génétiques (SM). Dans un premier lieu, le rapport donnera un inventaire détaillé des ressources zoo-génétiques, ensuite il décrira la situation présente et future de ces ressources et les différents rôles qu’elles peuvent jouer, afin d’évaluer leur contribution au développement durable et à la sécurité alimentaire. Le rapport permettra aussi de définir des priorités pour améliorer les politiques et les capacités dans le secteur des ressources zoo-génétiques et de faire le bilan des besoins et des dispositions en matière de réglementations et de codes de conduite aux niveaux national et international.

La SM fournit un cadre technique et opérationnel aux pays. Elle comprend:

un mécanisme intergouvernemental permettant aux gouvernements de participer directement à l’élaboration des politiques;

une infrastructure de planification et de mise en oeuvre avec une structure d’envergure mondiale, mais adaptée à chaque pays et visant à aider les pays à planifier, appliquer et gérer de manière efficace leur stratégie nationale en matière de gestion des ressources zoo-génétiques;

un programme technique à l’appui d’une action efficace au niveau national en matière d’intensification, de conservation et de caractérisation des ressources zoo-génétiques et d’accès à ces ressources; et

un système de suivi et d’évaluation visant à encadrer l’application de la SM, à faciliter la collaboration, la coordination et l’élaboration de politiques et à assurer le meilleur rapport coût efficacité.

Les composantes du mécanisme intergouvernemental et les tâches de chaque partie:

La Commission sur les Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture (CRGAA): Responsable pour la coordination des politiques, des questions sectorielles et des problèmes liés à l’utilisation durable des ressources zoo-génétiques et leur conservation;

Le Groupe Technique Intergouvernemental sur les Ressources Zoo-Génétiques (GTIG-RZ): Lors de la septième session de la CGRAA, tenue en mai 1997, le GTIG-RZ a été créé pour s’occuper des questions de conservation et d’utilisation durable des ressources zoo-génétiques présentant un intérêt pour l’alimentation et l’agriculture. Les membres du GTIG-RZ sont élus tous les deux ans pendant les sessions ordinaires de la CRGAA. Le mandat et les activités du Groupe sont décrits dans ses statuts. Le GTIG-RZ se réunit en fonction des besoins, mais jamais plus d’une fois par an. Les membres africains du GTIG-RZ élus à la huitième Session Ordinaire du CRGAA (1999) sont le Botswana, la République du Congo, Madagascar, le Mali et la Tunisie. Les pays africains élus à la neuvième Session Ordinaire du CRGAA (2002) sont l’Algérie, le Botswana, le Cameroun, l’Erythrée et le Mali. Ces pays révisent la SM, se penchent sur des questions liées aux ressources zoo-génétiques et font des recommandations à la CRGAA pour développer davantage la SM et sa mise en œuvre.

Les Gouvernements Nationaux: Ils rédigent et mettent en œuvre des politiques et des stratégies pour un développement et une conservation durable des ressources zoo-génétiques.

La composante de l’infrastructure de planification et de mise en oeuvre comporte cinq éléments:

Les Points Focaux Nationaux développent le réseau national, coordonnent les activités nationales, identifient les besoins en renforcement des capacités, assistent au développement et à la mise en œuvre de la politique, et servent d’interface entre les parties prenantes, le point focal régional et le point focal mondial.

Les Points Focaux Régionaux ou les centres de coordination régionaux qui ont été créés se sont avérés fort utiles pour faciliter les communications régionales, fournir une assistance technique et des orientations, coordonner les activités de formation, recherche et planification entre pays, favoriser l’élaboration de politiques régionales, aider à définir les priorités et propositions de projet et assurer la liaison entre organismes gouvernementaux, donateurs, instituts de recherche et organisations non gouvernementales. La création et l’exploitation des centres de coordination régionaux dépendent entièrement de ressources extrabudgétaires et de contributions directes des pays et des donateurs. Ils seront créés et exploités seulement si les pays le demandent. La portée de leurs activités sera déterminée dans le cadre des liens établis entre le Point Focal Mondial de coordination et les centres nationaux de coordination.

Le Point Focal Mondial est chargé de planifier, de concevoir et de superviser l’application de la SM. Il élabore et met à jour le système d’information et de communication, surveille la préparation des directives, coordonne les activités entre les diverses régions, prépare les rapports et les documents de réunion, facilite les débats en matière politique, définit les besoins de formation, d’enseignement et de transfert de technologies, élabore des propositions de programmes et de projets et mobilise les ressources venant de donateurs. Le financement de ses activités est assuré en partie par le programme ordinaire et par des contributions extrabudgétaires.

Le mécanisme de participation des donateurs et des parties prenantes offre à ces derniers l’opportunité d’exercer leur influence sur la conception et sur la mise en œuvre de la SM et d’y être plus directement impliqués.

Le système d’information sur la diversité des animaux domestiques (DAD-IS) donne aux pays un outil sophistiqué de communication et d’information (base de données en ligne, directives, rapports), un système de stockage sûr des données, de communication et d’information sur les ressources zoo-génétiques pour chaque pays et une base pour un système d’alerte précoce et d’intervention rapide sur les ressources zoo-génétiques. Les pays, qui deviennent de plus en plus impliqués dans le développement du système, peuvent à tout moment approcher le modérateur du DAD-IS en cas de nécessité.

Pour permettre l’application de la SM et conformément aux organisations régionales existantes, l’Afrique subsaharienne a été divisée en trois sous-régions, à savoir: l’Afrique australe - en collaboration avec la Communauté du Développement de l’Afrique Australe et le Centre de Coordination de la Recherche Agronomique pour l’Afrique Australe (SACCAR); l’Afrique de l’Est - en collaboration avec l’Association for Strengthering Agricultural Research in Eastern and Central Africa (ASARECA) et l’Autorité intergouvernementale sur le développement; l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale - en collaboration avec l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), le Comité Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) et le Conseil Ouest et Centre Africain Pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF).

La composante du programme technique est essentiellement axée sur l’importance de l’adaptation pour la gestion des ressources zoo-génétiques et sur l’élaboration de plans nationaux de gestion de ces ressources. Elle s’intéresse également à la caractérisation des races et aux systèmes de production pour l’utilisation et le développement effectifs et durables des ressources zoo-génétiques et pour leur conservation.

La préparation des plans de gestion nationaux des ressources zoo-génétiques est le principal élément de la composante “Programme de travail technique” de la Stratégie mondiale. La FAO a publié les Lignes directrices principales pour le développement de plans de gestion des ressources génétiques animales au niveau national, afin d’aider les pays à préparer leurs plans de gestion dans ce domaine. Ces directives ont été largement diffusées sur support informatique et matériel imprimé. L’élaboration des plans de gestion nationaux constitue un domaine prioritaire, étant donné que ces plans serviront à sensibiliser davantage les parties prenantes, à mieux planifier l’utilisation des ressources zoo-génétiques et à déployer des activités de planification et de gestion. Le Point Focal Mondial continuera à élaborer de nouvelles directives et à affiner celles qui existent, afin de soutenir le développement de stratégies et de plans de gestion nationaux. Actuellement, un outil graphique d’appui aux décisions est mis au point pour les pays, afin qu’ils puissent simplifier et élargir l’utilisation de leurs stratégies de sélection, en particulier pour l’élaboration de programmes d’amélioration génétique efficaces.

L’intensification durable est un élément très important de la SM, étant donné qu’elle est directement liée à l’amélioration des rendements et des performances du secteur de l’élevage, grâce à une meilleure utilisation des ressources zoo-génétiques disponibles. Les techniques modernes, les nouvelles méthodes de communication et l’ouverture du marché mondial ont facilité une rapide distribution mondiale des ressources zoo-génétiques exotiques, ayant pour conséquence le remplacement et parfois même la disparition de nombreuses ressources zoo-génétiques adaptées aux conditions locales. Dans la plupart des cas, l’introduction des races exotiques ne considère que le potentiel de production d’un seul produit placé dans le cadre du milieu de production d’origine où l’apport d’intrants est essentiel pour réaliser le meilleur rendement possible. Alors que dans des systèmes agricoles traditionnels, dans des milieux de production en général moins exigeants en intrants, mais souvent contraignants, il est indispensable de tenir compte de la productivité et de la durabilité de l’ensemble du cycle. Jusqu’à présent, très peu d’analyses ont été effectuées pour connaître les incidences à long terme, liées au remplacement rapide des races locales et des systèmes agricoles traditionnels. Une approche nouvelle d’utilisation et de mise en valeur à long terme des ressources zoo-génétiques est donc nécessaire.

L’intensification durable des systèmes d’élevage doit être fondée sur des niveaux de production durable réalistes et sur une utilisation plus rationnelle des intrants disponibles, permettant ainsi un accroissement de la productivité. La compréhension des limites et des possibilités du milieu de production doit orienter le mode d’intensification du système d’élevage, alors que l’utilisation et la mise en valeur de ressources zoo-génétiques doivent être déterminées par les rôles et les valeurs qu’occupent les races locales et les races exotiques. Il est important de suivre cette approche pour parvenir à une intensification durable dans tous les milieux de production, ainsi que pour utiliser et mettre en valeur des ressources zoo-génétiques dans des milieux de production à apport d’intrants faible ou moyen, ce qui est surtout le cas dans les pays en voie de développement. L’utilisation continue et sans discernement des ressources zoo-génétiques exotiques mettra en péril, à long terme la sécurité alimentaire des pays au lieu de la garantir. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus utiliser du matériel génétique exotique, mais qu’il faut soigneusement examiner comment l’utiliser au mieux pour garantir une mise en valeur des ressources zoo-génétiques durable dans les systèmes de production actuels.

La préparation des lignes directrices principales a été l’une des premières activités du Point Focal Mondial pour aider les pays à mieux planifier l’utilisation et la mise en valeur active et durable de leurs races d’animaux d’élevage. Des efforts complémentaires continuent d’être déployés au Point Focal Mondial pour soutenir l’intensification durable des ressources génétiques des animaux d’élevage. Pour aider à l’élaboration de systèmes de notification des performances des animaux, le Point Focal Mondial a préparé des directives secondaires “Animal Recording for Medium-Input Production Environments”. Ces directives portent sur la création et la gestion de systèmes de notification et contiennent des principes relatifs à l’établissement et à l’actualisation des données dans des systèmes de production à moyen apport d’intrants. L’enregistrement et l’évaluation des performances, ainsi que la définition d’objectifs et de stratégies de sélection sont nécessaires pour rendre plus efficace le processus de prise de décisions au niveau des agriculteurs et à tous les échelons du gouvernement et pour garantir ainsi une intensification durable et rapide des ressources zoo-génétiques. Les méthodes et les mécanismes institutionnels de notification des données sur les animaux et de mise en valeur des races sont bien établis dans les systèmes de production à fort apport d’intrants dans les pays industriels. Mais dans les systèmes de production à faible ou à moyen apport d’intrants, comme c’est le cas dans la majorité des systèmes de production dans les pays en voie de développement, ces méthodes sont généralement inexistantes ou peu développés et sont donc considérées comme un domaine prioritaire. La Commission a convenu que son GTIG-RZ étudierait les moyens d’instaurer une coopération internationale, afin d’améliorer l’utilisation et la mise en valeur des ressources zoo-génétiques.

La caractérisation et la compréhension de la mesure, de la répartition, des caractéristiques fondamentales, de la performance comparative, de la valeur et de l’état actuel des ressources zoo-génétiques d’un pays constituent des éléments essentiels de la SM. Le Point Focal Mondial et Régional ainsi que le renforcement significatif des capacités à l’intérieur des pays sont nécessaires pour caractériser les ressources zoo-génétiques du monde. Les activités nécessaires comportent entre autres l’identification et l’inventaire des différentes races; une description détaillée de chaque race et du milieu de production auquel elle est adaptée et dans lequel elle est mise en valeur; une description comparative des races du point de vue des principales performances et caractéristiques adaptatives; une évaluation de l’importance mondiale des races et un suivi de l’évolution des populations. Outre ces activités, des descriptions moléculaires comparatives, comportant des ensembles de marqueurs moléculaires types sont nécessaires pour évaluer la diversité génétique, pour mieux orienter les efforts de conservation et contribuer à créer une base solide pour l’élaboration de stratégies de sélection.

Au niveau mondial, plusieurs projets indépendants sur la caractérisation, fondée sur la mesure de la diversité des ressources zoo-génétiques, sont actuellement en cours. Le Point Focal Mondial ne dispose pas des ressources financières ou humaines nécessaires pour assurer la coordination de ces initiatives de recherche au plan mondial comme cela a été proposé par un groupe d’experts en 1993. Le rapport de ce groupe (Mesure de la diversité des animaux domestiques) a été réimprimé et distribué dans le monde entier, sur support électronique et matériel imprimé avec l’aide du DAD-IS, afin d’encourager une plus grande coopération entre chercheurs. Une révision de ce rapport est actuellement en cours.

La conservation des ressources zoo-génétiques qui sont menacées de disparition et qui ont un intérêt pour l’alimentation et l’agriculture, constitue un autre élément essentiel de la SM. Parmi les activités identifiées à ce sujet se trouvent la mise à jour de la Liste Mondiale de Surveillance de la Diversité des Animaux Domestiques, la création d’un système d’alerte rapide pour les ressources zoo-génétiques menacées, la mise en place d’activités de conservation appropriées in situ et ex situ, et le renforcement des efforts visant à identifier des ressources zoo-génétiques uniques et vulnérables. Un projet de directives “Management of Small Populations at Risk” a été mis au point pour aider les pays à identifier les options et les besoins techniques de gestion des populations menacées de disparition.

En Afrique de l’Ouest et Centrale, un projet régional dans le domaine de la gestion des ressources zoo-génétiques, financé au titre de l’assistance préparatoire du PNUD, a été formulé et envoyé aux gouvernements et aux organisations régionales pour examen. Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) envisage de financer, par l’intermédiaire du PNUD, un programme de conservation de la race N’dama et d’autres races trypanotolérantes, qui associe le Mali, la Gambie, le Sénégal et la Guinée. Deux cours de formation régionaux, l’un destiné aux scientifiques et techniciens et l’autre aux décideurs, ont été organisés en Gambie, en collaboration avec le Centre International d’Etude de la Trypanotolérance sur des questions touchant à la gestion des ressources zoo-génétiques.

La composante de suivi et d’évaluation est constituée par le Premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde et par le Rapport sur les Actions Stratégiques Prioritaires.

Un outil de communication et d’information appelé système d’information sur la diversité des animaux domestiques (DAD-IS) est en cours d’élaboration par la FAO en vue de faciliter l’application de la SM. L’objectif du système DAD-IS est de mettre à la disposition des pays et des différents réseaux des bases de données consultables, des outils, des directives, une bibliothèque, des liens et des contacts qui leur permettent de mieux gérer toutes les ressources zoo-génétiques utilisées pour l’alimentation et l’agriculture.

L’élaboration et la mise en place d’une stratégie de communication constituent un autre élément important de la SM et le Point Focal Mondial a fait des progrès considérables dans ce domaine au cours des deux dernières années. Le Point Focal Mondial a produit un projet de stratégie de communication qui a été réexaminé par le groupe d’experts lors de sa dernière réunion informelle. Il a également continué de mettre au point des ajouts aux outils et produits de communication, comme notamment la publication d’autres éditions du Bulletin d’Information sur les Ressources Zoo-Génétiques, l’organisation de conférences électroniques, la mise à jour de notes d’information, la production de CD-ROM et l’introduction de DAD-IS sur Internet; la rédaction et la diffusion de résumés expliquant les principes et le contenu de la SM et l’actualisation des concepts de la SM pour les experts s’occupant directement ou indirectement des ressources zoo-génétiques. Une série de cassettes vidéo sur les ressources zoo-génétiques en Afrique et en Asie, intitulée “Farmers, their Animals and the Environment”, a été produite et distribuée. Cette série met en évidence les avantages pour les agriculteurs de l’utilisation et de la mise en valeur de races adaptées localement dans toutes les régions du monde.

La base de données des races sur DAD-IS est le point de départ du Système d’Alerte Rapide pour les Ressources Zoo-Génétiques, qui permet à son tour d’élaborer la Liste Mondiale de Surveillance de la diversité des animaux domestiques. DAD-IS permet également de faire participer toutes les autres parties prenantes à l’élaboration et à l’application de la SM. Une des caractéristiques principales du système est d’assurer le stockage et la communication sécurisés des données et des informations. Désormais, les pays utilisent DAD-IS pour stocker leurs données et leurs informations nationales sur les ressources zoo-génétiques. DAD-IS sert également d’outils d’enseignement et de formation. Des données recueillies et analysées dans le cadre de la troisième édition de la Liste Mondiale de Surveillance de la diversité des animaux domestiques confirment que de nombreuses races ont disparu et que de nombreuses autres sont sur le point de subir le même sort si l’on n’adopte pas des mesures concertées. La troisième édition de la Liste Mondiale de Surveillance a servi à améliorer la prise de conscience de la diversité des animaux domestiques et de la disparition rapide des ressources zoo-génétiques.

III. L’ETAT ACTUEL ET L’AVENIR DU RAPPORT ET DE LA STRATEGIE MONDIALE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Un premier atelier de formation pour la préparation de rapports nationaux, auquel 20 pays ont pu participer, a eu lieu en décembre 2001 au Sénégal. En novembre 2003, 21 pays ont participé à un atelier sous-régional pour la préparation du 1e Rapport Mondial sur les Ressources Zoo-Génétiques et les priorités régionales au Togo. Désormais, la majorité des pays de l’Afrique de l’Ouest a finalisé son rapport national.

Une fois les rapports nationaux établis, la prochaine étape clé est d’organiser des réunions régionales. Pendant ces réunions, les pays élaborent un rapport régional, décrivant la situation actuelle, les tendances, les besoins, les situations d’urgence et les priorités liés aux ressources zoo-génétiques régionales. L’objectif de ces réunions sera de trouver un consensus à propos des mesures prioritaires à prendre à l’échelon régional, conformément aux principales caractéristiques des différents systèmes de production. Le recensement des priorités régionales permettra d’élaborer le Rapport sur les Mesures Stratégiques Prioritaires, comme cela a été recommandé par le GTIG-RZ lors de sa deuxième session, tenue à Rome (Italie) du 4 au 6 septembre 2000. Ce rapport sera présenté à la Commission lors de sa dixième session en septembre 2004. Une approche régionale permettra non seulement de présenter à la Commission un rapport intérimaire sur l’état des ressources zoo-génétiques, mais aussi de déterminer les priorités des pays et des donateurs en ce qui concerne l’exploitation durable et la mise en valeur de ces ressources. Le processus régional permettra par ailleurs l’établissement de priorités et l’identification de mesures de conservation appropriées, compte tenu des besoins et des ressources disponibles.

Tableau 2: Situation des rapports nationaux dans les pays présents à l’atelier

Pays

Coordonnateur National des ressources zoo-génétiques

Date de soumission du rapport final

Bénin

Opérationnel

28 juillet 2003

Burkina Faso

Opérationnel

4 novembre 2003

Tchad

Opérationnel

12 juin 2003

Côte d’Ivoire

Opérationnel

14 avril 2003

Ghana

Opérationnel

31 octobre 2003

Mali

Opérationnel

11 juin 2003

Mauritanie

Opérationnel

Version brouillonne

Niger

Opérationnel

26 mai 2003

Nigeria

Opérationnel

Version brouillonne

Sénégal

Opérationnel

11 juin 2003

Togo

Opérationnel

24 avril 2003

Le GTIG-RZ se réunira en mars 2004 pour évaluer l’état d’avancement du premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde. Durant cette réunion, l’accent sera mis sur le recensement des mesures stratégiques prioritaires à adopter et sur les possibilités concernant le suivi. Le rapport sur les mesures stratégiques prioritaires a pour but de recenser les besoins en matière de renforcement des capacités, ainsi que les besoins d’une action urgente particulière. Ce rapport servira de base à la Commission pour établir un mécanisme d’exécution qui permettra de satisfaire au mieux les besoins présentés dans le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde. Dans le cadre de la préparation du rapport sur les mesures stratégiques prioritaires, une réunion des parties prenantes sera organisée pour faciliter l’identification de mesures prioritaires, notamment en matière de renforcement des capacités, et pour trouver des solutions aux besoins prioritaires.

Une fois que la Commission aura examiné le rapport sur les mesures stratégiques prioritaires et que son contenu et sa présentation auront été approuvés, le premier Rapport sur l’Etat des Ressources Zoo-Génétiques dans le Monde sera établi en 2006. Le rapport se composera d’une synthèse complète des rapports nationaux, des rapports régionaux, du Rapport sur les mesures stratégiques prioritaires et de l’examen des rapports par les diverses organisations et groupes d’experts concernés.

Pendant l’atelier régional sur la synthèse de l’état des ressources zoo-génétiques animales de l’Afrique de l’Ouest, tenu à Lomé en Novembre 2003, les pays concernés ont décidé de se regrouper en fonction de leur écosystème, du climat, de leurs zones agro-écologiques, des ressources zoo-génétiques communs, de l’histoire de coopération entre les pays et de la similitude des besoins. Les pays se sont regroupés de la manière suivante:

No.

Sous-région

Pays

1

de l’Atlantique Ouest

Cap Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Sénégal

2

du Chari

Cameroun, République Centrafricaine, Tchad

3

de la Civette

République du Congo, Guinée Equatoriale, Gabon, Sao Tomé et Principe

4

du Kora

Burkina Faso, Bénin, Guinée, Mali, Niger

5

du Cobeto

Bénin, Côte d’Ivoire, Togo

6

Madagascar

Madagascar

7


Ghana, Nigeria

Pour atteindre l’objectif de l’atelier, à savoir «Identifier les besoins et les priorités sous-régionales pour l’utilisation, la gestion et la conservation des ressources zoo-génétiques», nous avons discuté sur l’état actuel du secteur de l’élevage et sur les besoins et les priorités nationaux pour chaque pays à l’aide de présentations. Chaque participant a rempli les fiches priorités nationales et les a ensuite présentées à l’assemblée.

Toute l’assemblée a pris connaissance des observations faites sur les résultats présentés et s’en servira pour identifier les besoins et les priorités sous-régionales. Suivant une concertation préalable entre les participants de chaque sous-région, les besoins et les priorités sous-régionales ont été définis et présentés.

Priorités présentées par les pays de la sous-région Atlantique Ouest (Cap Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Sénégal):

Renforcement des capacités des techniciens et des producteurs en matière de gestion des ressources zoo-génétiques;

Définition d’un cadre global pour l’utilisation et la conservation des ressources zoo-génétiques (politique, institutionnel, législatif);

Inventaire et caractérisation des ressources zoo-génétiques y compris le savoir local;

Définition et mise en place de programmes d’amélioration génétique (sélection, croisement);

Développement des infrastructures;

Encouragement de la création d’associations de promotion de races locales;

Coopération entre les pays (échanges d’expériences, projets communs).

Priorités présentées par les pays de la sous-région du Chari (Tchad, Cameroun, République Centrafricaine):

Mise en place d’un réseau de ressources zoo-génétiques dans le cadre de la CEBEVIRHA: Communauté Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques / CEMAC: Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale;

Infrastructures et matériaux;

Renforcement des capacités techniques organisationnelles et de gestion;

Programmes sous-régionaux de gestion des ressources zoo-génétiques et de la conservation des races menacées:

- Zébu: Arabe Choa, M’Bororo;
- Taurins trypanotolérants: Baoulé, Toupori, N’dama;
- Petits ruminants: Kirdimi;

Situation actuelle des ressources zoo-génétiques.

Priorités présentées par les pays de la sous-région du Kora (Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger):

Inventaire;
Caractérisation;
Utilisation, gestion et conservation des ressources zoo-génétiques;
Mise en valeur et conservation des ressources zoo-génétiques;
Définition des politiques futures;
Formation et recherche;
Développement des ressources humaines;
Infrastructures;
Coopération internationale, régionale et bilatérale.

Priorités présentées par les pays de la sous-région du Cobeto (Bénin, Côte d’Ivoire, Togo):

Inventaire et caractérisation des ressources zoo-génétiques;

Conservation des races: bovines (Lagunaire, Somba et Baoulé) et porcins de race locale;

Renforcement des capacités: organisation des structures de gestion des ressources zoo-génétiques;

Coopération régionale: point focal, réseau, harmonisation des textes.

IV. CONCLUSIONS

Quatre priorités communes ont été identifiées pour la région de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et Madagascar. La première est l’inventaire et la caractérisation des espèces et des races locales. La seconde priorité est de définir des politiques et des stratégies liées à l’utilisation, à la valorisation et à la conservation des ressources génétiques animales. La troisième priorité est de renforcer les capacités au niveau de la formation des ressources humaines en matière de ressources zoo-génétiques, de la gestion de ces ressources et du développement des infrastructures et du matériel. La dernière priorité est de renforcer la coopération bilatérale et internationale, spécialement la collaboration Nord-Sud. En plus, la création d’un point focal régional a reçu l’approbation unanime de tous les participants.

Les ressources zoo-génétiques, une ressource clé de la production agricole pour de nombreuses communautés humaines, interagissent aussi bien avec les ressources phytogénétiques qu’avec les autres composants d’un écosystème. Par conséquent, elles doivent être considérées comme une partie intégrale de l’agro-biodiversité.

Il est nécessaire de consolider les liens entre les besoins et les priorités identifiés par les communautés et les experts, et les stratégies politiques nationales et régionales développées au niveau gouvernemental.

A chaque niveau, les acteurs et les décideurs doivent être clairement identifiés et des mécanismes doivent être développés pour que leurs interactions soient constructives. Les coordinateurs nationaux pour les ressources phytogénétiques, les coordinateurs nationaux pour les ressources génétiques animales, les points focaux pour la CDB et les points focaux pour la CCD devraient par exemple pouvoir établir un forum, leur permettant de discuter et de présenter toutes les idées et les stratégies qu’ils ont en commun.

Dans de nombreux pays, il existe un grand écart entre la législation pour les ressources phytogénétiques et celle des ressources zoo-génétiques. Afin d’harmoniser la législation entre les pays ayant des caractéristiques similaires, il est important d’identifier les besoins législatifs de chacun d’entre eux, d’en discuter et de formuler des propositions au niveau régional.

Les caractéristiques des systèmes de production en Afrique et les fonctions variées des animaux doivent être prises en compte en développant des politiques.

Tableau 3: Pays membres disposant d’instruments internationaux vis-à-vis des ressources zoo-génétiques

Pays

CDB[3]

CDB Biosafety Protocol

WTO[4] SPS

WTO TRIPs

OIE[5]

Codex Alimentarius[6]

WIPO[7]

Bénin

Party
(06/94)

Signatory
(05/2000)

Party
(02/96)

Party
(02/96)

Party

Party

Party

Burkina Faso

Party
(09/93)

Party
(11/03)

Party
(06/95)

Party
(06/95)

Party

Party

Party

Tchad

Party
(06/94)

Signatory
(05/2000)

Party
(10/96)

Party
(10/96)

Party

Party

Party

Côte d’Ivoire

Party
(11/94)


Party
(01/95)

Party
(01/95)

Party

Party

Party

Ghana

Party
(08/94)

Party
(09/03)

Party
(01/95)

Party
(01/95)

Party

Party

Party

Mali

Party
(03/95)

Party
(09/03)

Party
(04/95)

Party
(04/95)

Party

Party

Party

Mauritanie

Party
(08/96)


Party
(04/95)

Party
(04/95)

Party

Party

Party

Niger

Party
(07/95)

Signatory
(05/2000)

Party
(12/96)

Party
(12/96)

Party

Party

Party

Sénégal

Party
(10/94)

Signatory
(10/2000)

Party
(01/95)

Party
(01/95)

Party

Party

Party

Togo

Party
(10/95)

Signatory
(05/2000)

Party
(04/95)

Party
(04/95)

Party

Party

Party

Signatory: International treaties provide for signature subject to ratification, acceptance or approval as expressed in Art. 25 and Art. 26 of the Vienna Convention on the Law of the Treaties. In this case, signature does not imply any legal obligation for the signing State, on the contrary signature expresses the State’s consent to the text of the treaty or, in another words, represents the method for the authentication of the treaty’s text. A State which has signed a treaty, which is subject to ratification, is not obliged to ratify.

Party: The State can express its consent to be bound by a treaty by ratification, acceptance, approval or accession.

Ratification at the international level is effected by those organs which exercise the treaty-making power of the States. These organs, regularly the Head of States or their Governments (Heads of Government or Ministers for Foreign Affairs)[8], sign an instrument of ratification to be delivered to the Depositary. An instrument of ratification, acceptance or approval becomes effective only when it is deposited with the Depositary.

Acceptance or approval: The State’s consent to be bound by a treaty is expressed by acceptance or approval under conditions similar to those which apply to ratification, therefore with the same legal effect (unless the treaty provides otherwise).

Accession: Accession, or adherence or adhesion, is the means whereby a State may express its consent to be bound by a treaty which it has not signed. Accession has the same legal effect of ratification, acceptance or approval: however, unlike ratification it requires only the deposit of the instrument of accession without being preceded by signature[9].

Tableau 4: Cadres légaux nationaux relatifs à la gestion des ressources génétiques animales

Pays

Institutions

Amélioration

Conservation

Santé

Bénin



Loi n° 87-023 du 21 septembre 1987 portant réglementation de la garde des animaux, de la vaine pâture et de la transhumance (CR) (TEXTE NON DISPONIBLE)

Loi n° 98-017 du 07 juillet 2000 portant organisation de la profession de Médecin Vétérinaire et instituant l’Ordre des Médecins Vétérinaires sont les textes de base régissant les activités dans le domaine de l’élevage (CR) (TEXTE NON DISPONIBLE)

Côte d’Ivoire


Draft of a Decree on the Improvement of Genetic Resources, (CR, p.32).

The main objective of this Decree is to provide a framework for the improvement of the national genetic resources. It also determines the organization of the actions for genetic improvement and for the trade of selectionned donors (TEXTE NON DISPONIBLE)



Mali


Loi n° 95-052 portant législation semencière en République du Mali (FL)

This law contains the provisions regulating the protection, the diffusion, the importation, the exportation, the commercialization as well as the control and the certification of seeds of animal and vegetal origins. These activities are subjected to an authorization and a rigorous control of quality. All seeds that do not match sanitary or quality norms will be destroyed. The law fixes the quality threshold that the seeds have to reach, and only those who are mentionned in the national catalogues may be produced (TEXTE NON DISPONIBLE)

Loi n° 01-004 portant charte pastorale en République du Mali (FL)

This law is about defining the fundamental and general principles framing pastoral activities in Mali. The law enunciates what are the pastoral resources and also the rights and obligations of the resource users, especially regarding the protection of the environment and the of goods of others. Local authorities must properly manage pastoral resources (TEXTE EN LANGUE ORIGINALE)

Décret n° 372/P-RM réglementant la police sanitaire des animaux sur le territoire de la République du Mali (FL)

This decree determines the list of contagious diseases and the authorities in charge of fighting them. This decree also fixes importation and exportation rules regarding living animals and animal genetic resources (TEXTE EN LANGUE ORIGINALE)

Mali




Loi N° 86-64/AN-RM du 26 juillet 1986 portant autorisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire modifié par la loi N°01 021 du 30 mai 2002, (CR, p.47).

This law covers the following fields of activities: individual and mass healthcare and animal surgery, and veterinary pharmacy. The Decree “01340 PRM du 9 août 2001 portant organisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire” also gives the defenition of veterinary establishments, the conditions of exploitation and and the conditions to exercise the profession of veterinarian (TEXTE NON DISPONIBLE)

Niger




Loi No. 70-19 Portant Code de l’Élevage, (CR, p.55).

This legislation and its Decree for its application are providing measures for caring, raising, and manipulating animal products, especially in case of animal diseases. This code is essentially focused on animal health aspects, thus, the declaration of any contagious disease is compulsory, as well as vaccination for epizooties (TEXTE COMPLET NON DISPONIBLE)





Ordonnance N°93-13 du 2 Mars 1993, instituant un code d’hygiène publique, (CR, p.55). This text is intended to ensure the quality of animal products that are meant for human consumption (TEXTE NON DISPONIBLE)





Décret 98-108/PRN/MSP du 12 Mai 1998 instituant le contrôle sanitaire des denrées alimentaires à l’importation et à l’exportation, (CR, p.55) (TEXTE NON DISPONIBLE)

Senegal

Décret n° 99-733 portant création et organisation du fonds de garantie des crédits pour les productions végétales et animales (FL)

Decree about the institution of a fund to cover bank credit risks for producers of vegetal and animal products (TEXTE EN LANGUE ORIGINALE)

Loi 2002-24 portant sur l’amélioration génétique des espèces animales domestiques, (Questionnaire) (TEXTE NON DISPONIBLE)



Togo




Loi N° 98 / 19 du 23 décembre 1998 relative à l’exercice de la profession vétérinaire, (CR, p.38) (TEXTE NON DISPONIBLE)





Loi N° 99 / 002 du 12 février 1999 relative à la police sanitaire des animaux sur le territoire de la République Togolaise (CR, p.38) (TEXTE NON DISPONIBLE)


[3] Updated 17 September 2003. Source: http://www.biodiv.org/world/parties.asp
[4] WTO SPS and WTO TRIPs. Updated 10/09/2003. Source: http://www.wto.org/english/thewto_e/whatis_e/tif_e/org6_e.htm
[5] Updated 10 September 2003. Source: http://wwwoie.int/eng/OIE/PM/en_PM.htm
[6] Updated 10 September 2003. Source: http://codexalimentarius.net/member_countries.stm
[7] Updated 10 September 2003. Source: http://www.wipo.org/members/members/index.html
[8] Or any other person acting in such a position for the time being or with full powers for that purpose issued by one of the above authorities.
[9] Antonella Ingrassia. Legal study on the Ratification Process of the International treaty on Plant Genetic Resources for Food and Agriculture. February 2003.

Page précédente Début de page Page suivante