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2 Importance de la diversité biologique agricole et principales contraintes dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre - Bather KONE - Secrétariat Technique Permanent du Cadre Institutionnel de la Gestion des Questions Environnementales (STP/CIGQE)


I. INTRODUCTION

La diversité biologique agricole désignée aussi agro-biodiversité est un terme relativement nouveau qui semble avoir vu le jour avec l’avènement de la Convention sur la Diversité biologique (CDB). Sa conceptualisation marque la volonté des Parties à la CDB de prendre en charge toutes les composantes de la biodiversité dans la préservation des ressources biologiques, que celles-ci soient sauvages ou domestiquées, ou en voie de l’être.

Quelques dates importantes pour l’initiative sur l’agro-biodiversité:

Octobre 1998, réunion spéciale d’experts sur l’agro-biodiversité sous l’égide de la FAO et le Secrétariat de la CDB à Rome (Italie);

Juin 1996, Conférence et Programmes des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture à Leipzig (Allemagne);

Novembre 1995, Réunion sous-régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre sur l’état des ressources génétiques à Dakar (Sénégal);

Avril 1994, signature des Accords du GATT donnant naissance à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

II. CONCEPT/ DEFINITION

Dans l’appréhension de toutes les espèces qui peuvent être considérées comme faisant partie de la diversité biologique ou de l’agro-biodiversité, les éléments suivants sont importants: les espèces animales et végétales comme point de départ, l’alimentation humaine et animale, la production agricole au sens large du terme, la performance et l’espace du système agricole (fertilisation et restauration des sols agricoles entre autres aspects), la cueillette systématisée.

De façon globale, toutes les espèces biologiques qui sont produites ou qui contribuent à l’amélioration de la production du système agricole. Donc un concept dont les limites, dans la mise en œuvre des initiatives y afférentes, sont fixées par les habitudes et les priorités du milieu concerné.

Dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, il faut mettre dans ce concept toutes les espèces animales et végétales qui font l’objet de la production agricole, et qui rentrent dans l’alimentation de celles-ci, domestiquées ou en voie de l’être, ou qui contribuent de façon directe ou indirecte au maintien du potentiel productif sur l’espace agricole.

De façon plus formelle, on convient que la diversité biologique agricole, dans le cadre de la CDB, comprend:

les ressources génétiques des plantes pour l’alimentation et l’agriculture incluant les pâturages et les espèces fourragères, et les ressources génétiques forestières de l’exploitation agricole;

les ressources génétiques animales pour l’alimentation et l’agriculture incluant les ressources halieutiques de l’exploitation agricole, et les ressources génétiques des insectes;

les ressources génétiques des microbes et des champignons.

III. POTENTIALITES EN RAPPORT AVEC LES RESSOURCES GENETIQUES AGRICOLES

Les ressources génétiques locales, les ressources génétiques exotiques, les centres d’origine de ressources génétiques d’importance particulière dans le système mondial (ex: la race de bétail N’dama du Mali qui est trypano-résistante) sont autant d’éléments qui contribuent au potentiel des ressources de la diversité biologique agricole.

Les variétés de cultures de l’agriculture traditionnelle, les légumes traditionnels, les cultures et les légumes introduits (maïs, blé, pomme de terre, carotte, chou, betterave, entre autres), les espèces d’animaux domestiques (équins, bovins, caprins, ovins, volaille), les végétaux et animaux pour la consommation humaine et animale, les espèces pour le maintien du potentiel de production agricole.

La semence/ ressource génétique est au centre de tous les enjeux dans le cadre des échanges internationaux sur le plan agricole.

Quelques chiffres:

Depuis le début de l’agriculture, il y a 12.000 ans environ, 7.000 espèces de plantes ont été cultivées par l’homme. De nos jours seulement 15 espèces de plantes et espèces animales produisent 90 % de l’alimentation humaine actuelle (Site Web CDB),

Près de 1/3 de la surface des terres du globe est utilisée pour la production alimentaire (Site Web CDB),

Selon la FAO, 10.000 espèces de denrées alimentaires ont été utilisées tout au long de l’histoire, et aujourd’hui 120 espèces seulement couvrent 90 % de nos besoins alimentaires,

Selon l’ONG SOLAGRAL, 90 % des semences utilisées dans les pays en voie de développement pour les cultures alimentaires de base sont des semences de ferme dont dépendent 1,4 milliard de ruraux.

Quelques constats sur la diversité biologique agricole dans certains pays de la sous-région:

Sénégal: des variétés traditionnelles de niébé, voandzou, riz, fonio, mil et sorgho sont en voie de disparition suite à l’introduction des variétés modernes ou à la sécheresse.

Bénin: le problème majeur est l’insuffisance de la production de semences de qualité pour les paysans, l’insuffisance des moyens financiers, des infrastructures et du personnel qualifié pour l’agro-industrie.

Mali: en raison de l’insuffisance de la pluviométrie, le système semencier national est toujours à la recherche du chemin approprié pour la satisfaction des besoins des paysans. L’agriculture mécanisée a un impact négatif sur la biodiversité. L’agroforesterie apparaît comme la solution appropriée.

Diversité biologique agricole de cultures de rente: l’arachide, le cacao, le café, le thé, le coton, le sésame, le riz, le tabac, la canne à sucre utilisent les semences sélectionnées.

Diversité biologique de cultures vivrières: le mil, le sorgho, le maïs, l’igname, la patate, les haricots, le fonio, le voandzou et d’autres utilisent des semences de fermes en récoltes propres ou échanges entre les paysans.

On peut également distinguer la diversité biologique agricole exotique (espèces et variétés introduites) et la diversité biologique autochtone (espèces et variétés dans leur milieu d’origine).

IV. QUELQUES DONNEES SUR DES PAYS DE LA SOUS-REGION

La Mauritanie:

Superficie totale: 810.000 km2;

Population totale: 2.421.000 habitants;

Climat: désertique, précipitations rares, présence de la mer;

PIB: 480 $US (Secteur rural couvre 20%);

Production agricole couvre 40 % des besoins nationaux;

Superficie agricole: 0,3 %, agriculture pluviale, décrue, irriguée, oasienne;

Agro-biodiversité: Elevage (ovins, caprins, bovins et camelins, transhumance, nomadisme, et sédentarisation); cultures (mil, maïs, sorgho, blé, orge);

Conservation ex situ: cultures vivrières;

Potentiel de connaissances locales pour la conservation de la biodiversité.

Le Bénin:

Population totale (1996): 5.600.000 habitants;

PIB: 1.125.100.000 cfa (PIB agricole: 425.400.000 cfa);

Production agricole: auto-suffisance alimentaire, taux de croissance agricole de plus de 4 % depuis 1980;

Climat: deltas et plaines inondables, lacs, lagunes, présence océan;

Agro-biodiversité: Elevage (ovins, caprins, porcins, équins, asins, cuniculture, volaille, aulacodes, escargots géants et reptiles).

Le Mali:

Superficie totale: 1.241.138 km2;

Population totale (DNSI 1998): 9.790.492 habitants;

PIB/hbt: 267 $US (PIB agricole: 44,6 %),

Production agricole: autosuffisance relative entre 1987 et 1998;

Climat: pluviométrie (100 - 1.400 mm), pays continental;

Agro-biodiversité: Elevage (bovins, taurins et zébus, ovins, caprins, équins, asins, camelins, porcins, volaille, animaux de compagnie); cultures céréalières (mil, sorgho, riz, maïs, fonio), cultures oléagineuses et protéagineuses (arachide, niébé et voandzou, autres cultures vivrières (amylacées, légumes, épices et fruitiers), plantes textiles et industrielles (coton, dah, canne à sucre, tabac, thé, plantes pour la teinture), espèces forestières de l’exploitation agricole (Baobab, Karité, Néré, Nkunan, Raisinier sauvage, Tamarinier, Saba, Palmiers, Detarium, graminées et légumes sauvages de cueillette, plantes aromatiques...);

Conservation ex situ en situation très difficile.

V. LES RESSOURCES GENETIQUES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE

Etat des lieux:

Base de l’innovation agricole (amélioration des variétés pour la sécurité alimentaire);

Menace d’érosion génétique (appauvrissement des ressources génétiques végétales par surpâturage et désertification, déforestation, agriculture moderne/commerciale, dévaluation du franc CFA ayant entraîné une pression sur les plantes médicinales);

Bien inégalement réparti et nécessaire pour tous (aucun pays ne se suffit à lui-même d’où la nécessité d’une réglementation internationale).

Initiative internationale:

Plan d’Action Mondial pour la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques (encourager la conservation, promouvoir une meilleure utilisation et un meilleur partage).

Sauvegarde et valorisation:

Situation contrastée des espèces;

Pluralité des acteurs et des modes de conservation (systèmes paysans de conservation et de sélection, conservation in situ en jardin de case et à la ferme, absence de véritable banques de gènes mais des stockages en chambres froides et collections en champs, contribution du GCRAI pour la collecte, l’évaluation et la conservation ex situ);

En 1996 plus de six (6) millions d’échantillons conservés dans plus de 1.300 banques de gènes dans le monde entier;

Appropriation des ressources génétiques en débat (biotechnologie conduisant à l’utilisation industrielle des ressources génétiques, absence de consensus sur la propriété et les droits d’accès, droits des communautés en difficulté de reconnaissance et en besoin d’être effectifs, système de brevet sujet à controverse).

Obstacles à la valorisation:

Etudes incomplètes des ressources existantes;

Insuffisance des systèmes de conservation dans les systèmes nationaux de recherche;

Rôle des instituts nationaux et internationaux à mieux clarifier;

Travaux d’amélioration effectués ne répondant pas toujours aux besoins des utilisateurs (donc insuffisance des adoptions);

Approches participatives de conservation in situ (et à la ferme) par les communautés et les ONG rares ou ignorées;

Besoin d’implication des populations dans la gestion in situ par des mécanismes législatifs appropriés.

Recommandations pour les politiques:

Stratégies nationales de conservation à la ferme (programmes et cadres institutionnels nationaux, priorité à la conservation in situ et à la ferme, systèmes nationaux intégrant les banques de gènes, conservation à la ferme et in situ avec flux d’informations et de matériels génétiques entre les utilisateurs),

Stratégies et coordinations régionales (similarité et interdépendance entraînant la coordination et la concertation, aucun pays ne peut assumer le fardeau financier d’une conservation adéquate, reconnaissance et compensation/rémunération du rôle des agriculteurs traditionnels).

Actions prioritaires pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre:

Renforcer les programmes et les législations nationales;

Créer un cadre institutionnel régional pour une stratégie commune de conservation;

Encourager la synergie entre le secteur public et non gouvernemental, entre scientifiques et agriculteurs;

Organiser la conservation in situ et à la ferme avec le secteur institutionnel;

Donner un statut juridique aux différentes formes de conservation pour leur valorisation économique.

VI. CONTEXTE INTERNATIONAL POUR L’AGROBIODIVERSITE

On ne peut pas parler de la diversité biologique agricole sans évoquer certains accords internationaux qui englobent ses éléments ou des dispositions pertinentes en la matière. Il s’agit principalement de l’Agenda 21, de la Convention sur la Diversité Biologique et du Protocole de Carthagène sur les préventions du risque biotechnologique, et du Traité International sur les Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture. Ces instruments marquent l’intérêt général pour les ressources biologiques sur le plan mondial, et de façon spécifique celui pour les ressources de la diversité biologique agricole.

a) Agenda 21

Principe 14: Développement rural et agriculture durable;

Principe 15: Conservation de la diversité biologique;

Principe 16: Gestion de la biotechnologie.

b) La Convention sur la Diversité Biologique (CDB)

Décision I/9: Considération de la diversité biologique agricole à la COP-3;

Décision II/16: Déclaration à transmettre à la Conférence Internationale sur la conservation et l’utilisation des ressources génétiques des plantes pour l’agriculture et l’alimentation;

Décision III/11: Conservation et utilisation durable de la diversité biologique agricole et établissement d’un programme pluriannuel de travail;

Décision V/5 (Nairobi, Mai 2000): Diversité biologique agricole: examen de la première phase du programme de travail et adoption d’un programme de travail pluriannuel - invitant les institutions de financement bilatérales et internationales à appuyer le programme de travail sur la diversité biologique agricole, notamment le renforcement des capacités et l’établissement des monographies dans les pays en développement et à économie en transition - invitant les gouvernements et les organisations pertinentes à appuyer les activités de sensibilisation du public afin de conforter l’agriculture et les systèmes de production alimentaire durables pour le maintien de la diversité biologique agricole - reconnaissant l’importance de la révision de l’engagement international pour le programme de travail de la diversité biologique agricole - demandant au Secrétaire Exécutif d’inviter la FAO à appuyer le programme et d’élargir la coopération à d’autres organisations pertinentes (PNUD, PNUE, Banque Mondiale, les banques régionales de développement, les Centres du Groupe Consultatif sur la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN));

Décision VI/5 (La Haye, 2000): sur la mise en œuvre du programme de travail, l’initiative internationale sur les pollinisateurs, la biodiversité des sols, les ressources génétiques animales, la libéralisation du commerce et l’utilisation restreinte des technologies génétiques.

Les composantes du programme de travail dans le cadre de la CDB sont:

- les évaluations pour une analyse compréhensive du statut et des tendances de la diversité biologique agricole mondiale et de la base de sa gestion;

- la gestion adaptée en identifiant des pratiques, des technologies et des politiques positives et en minimisant les impacts négatifs de l’agriculture sur la biodiversité agricole, et l’amélioration de la productivité et des pratiques durables en diffusant les connaissances, la sensibilisation sur les multiples utilisations et services de la biodiversité;

- le renforcement des capacités pour les paysans, les communautés locales et autochtones, leurs organisations et leurs partenaires sur la gestion durable de la diversité biologique agricole pour accroître les bénéfices et promouvoir la sensibilisation et l’action raisonnable;

- Une tendance générale pour supporter le développement des plans nationaux ou des stratégies pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique agricole et son intégration dans les politiques sectorielles et intégrées.

c) Le Traité International des Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture (TIRPAA), Résolution 3/2001.

Signé le 3 Novembre 2001 par une cinquantaine d’Etats Membres de la FAO, et en Janvier 2003 par 77 pays et 7 ratifications.

Article 9: Les Etats «reconnaissent l’énorme contribution que les communautés locales et autochtones ainsi que les agriculteurs de toutes les régions du monde, et spécialement ceux des centres d’origine et de diversité des plantes cultivées, ont apporté et continueront d’apporter à la conservation et à la mise en valeur des ressources phytogénétiques qui constituent la base de la production alimentaire et agricole dans le monde entier».

d) Le Modèle de loi de l’Union Africaine «Protection des droits des communautés locales, des agriculteurs et obtenteurs, et règles d’accès aux ressources biologiques» et le Modèle de «Loi africaine pour la sécurité en biotechnologie»

Ces deux documents sont des modèles de référence à la disposition des pays africains pour garantir une réglementation appropriée sur le plan national et sous-régional pour le continent. Ils tentent de prendre en compte les spécificités du continent dans les domaines concernés. Ces spécificités concernent la sécurité alimentaire, les droits souverains et inaliénables, les droits communautaires, l’importance des connaissances et des technologies communautaires, la participation à la prise de décision, la réglementation de l’accès aux ressources génétiques, l’accord préalable en connaissance de cause, le partage juste et équitable des avantages, et les attributs spéciaux notamment l’opposition aux brevets sur les formes de vie, et le rôle des femmes dans la conservation des ressources biologiques.

e) L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)

Article 27.3 (b) de l’Accord sur les aspects de droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC) qui stipule: «Les Membres pourront exclure de la brevetabilité.... (b) les végétaux et les animaux autres que les micro-organismes, et les procédés essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux, autres que les procédés non biologiques et microbiologiques. Toutefois, les Membres prévoiront la protection des variétés végétales par des brevets, par un système sui generis efficace, ou par une combinaison efficace de ces deux moyens. Les dispositions du présent alinéa seront réexaminées quatre ans après la date d’entrée en vigueur de l’accord sur l’OMC.».

Il est important de noter que même si cet article de l’OMC parle de sui generis, il n’y a pas de prise en compte des droits des communautés qui est fondamentale pour le modèle de loi de l’Union Africaine. Et la problématique qui se pose est que bon nombre des pays africains sont membres de l’OMC, alors comment concilier les droits des communautés et cette obligation vis à vis de l’OMC?

f) L’Annexe 10 de l’Accord de Bangui de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle.

g) L’Union pour la Protection des Obtentions Végétales.

h) Le Plan d’Action Mondial pour la Conservation et l’Utilisation des Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture de la FAO.

VII. LES GRANDES MENACES ACTUELLES SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE AGRICOLE POUR LE CONTINENT AFRICAIN

L’inadéquation des systèmes de production et de façon particulière l’agriculture et la cueillette commerciales;

Le faible pouvoir de décision du continent sinon son absence sur les termes des échanges internationaux (il représente seulement 2 % des échanges), et le faible niveau et l’instabilité des échanges intra-régionaux malgré une amélioration relative ces dernières années;

La faible accessibilité des marchés des pays développés (protectionnisme oblige) aux produits d’exportation des pays moins avancés (PMA) au nombre de 48 pays;

Les aléas climatiques notamment la baisse systématique du régime de la pluviométrie au cours des trente cinq dernières années, la dégradation de la qualité des sols;

Les maladies et les ravageurs;

La bio-piraterie (environ quatorze ressources biologiques africaines actuellement brevetées par des firmes étrangères);

La défaillance des systèmes classiques de conservation et l’absence d’appui à la conservation traditionnelle des ressources génétiques de la diversité agricole;

L’absence de systèmes appropriés de réglementation sur les ressources génétiques ou leur insuffisance (aspects de protection, de propriété intellectuelle et des ressources par exemple);

Les aspects liés à la démographie, notamment l’exode rural et les problèmes de santé communautaire;

L’exploitation minière et la pollution industrielle;

Les régimes de propriété foncière;

La dégradation continue des conditions de vie des paysans qui produisent cependant l’essentiel des denrées alimentaires;

La mondialisation sous sa forme actuelle.

VIII. LES FEMMES ET L’AGROBIODIVERSITE

Il est difficile de parler de l’agro-biodiversité sans parler du rôle que jouent les femmes. En effet en plus de la contribution globale des femmes dans l’exploitation agricole, elles sont un élément clé dans l’utilisation de certaines ressources spécifiques. Ces ressources concernent:

le petit élevage domestique (la volaille, les petits ruminants);

les cultures mineures (le fonio, le voandzou, l’arachide, les légumes exotiques et locaux, les cueillettes);

les espèces forestières de l’espace agricole.

Sur le plan des échanges commerciaux, de la transformation et du conditionnement des produits agricoles au niveau communautaire, elles sont également partenaires essentiels. En d’autres termes les femmes ont un rôle important dans l’adoption des ressources biologiques agricoles.

IX. PERSPECTIVES

Sur le plan sous-régional et régional des dispositions urgentes sont nécessaires pour une utilisation et une gestion durable, et pour un partage juste et équitable des ressources de la diversité biologique agricole. Parmi celles-ci:

l’amélioration et l’intégration et/ou la coordination des systèmes de réglementation (la référence aux modèles de loi de l’Union Africaine dans l’élaboration et la mise en œuvre des réglementations nationales);

l’amélioration des échanges commerciaux sur le plan sous-régional et régional;

la mise en place de systèmes sous-régionaux de conservation des ressources génétiques de la diversité biologique agricole;

l’appui aux systèmes paysans de conservation des ressources de la diversité biologique agricole y compris la valorisation de la contribution des femmes dans ces systèmes;

le développement, en delà de la protection physique/biologique des ressources de la diversité biologique agricole, de la protection stratégique.

X. BIBLIOGRAPHIE

Convention sur la Diversité Biologique, Site Web www.biodiv.org.

FAO et Banque Mondiale, 2001. Systèmes de production agricole et pauvreté, Résumé.

Tansey, G. (2002). Commerce, propriété intellectuelle, alimentation et diversité biologique. ICTSD, R. Mélendez et C. Bellmann, Commerce International et développement durable, 2002;

Ekpere, J.A., 2001. Biodiversité et connaissances traditionnelles, loi type de l’OUA/UA sur les droits des communautés et l’accès aux ressources biologiques, Université d’Ibadan (Nigeria).

Ministère de l’Environnement du MALI, 1998. Rapport intérimaire national sur la conservation de la diversité biologique.

Ministère Français de la Coopération, 1996. Conférence et Programmes Internationaux pour les ressources phytogénétiques (CPIRP), Juin 1996.

République du Bénin, Rapport National sur la diversité biologique.

République de Mauritanie. Rapport National.

République du Sénégal. Rapport National sur la diversité biologique agricole.


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