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ORGANISATION DE LA FILIÈRE DU MANIOC AU BÉNIN

1ére PARTIE

Diagnostic de la filière du manioc au Bénin

Prepare par

N. Maroya (INRAB)
G. Houngnibo (CARDER/OUEME)
C. Medenou (DPP/MDR)
A. Lagbadohossou (CTAA/MDR)
S.F. Djogbenou (DAGRI)
B. Soude (D/PILSA)
J. Monhouanou (D/LTA/INRAB)

1 PRÉAMBULE

En application des instructions contenues dans l'appel du Chef de l'Etat relatif a la culture du manioc au Bénin le Ministère a initié un document de projet manioc comportant trois parties:

Diagnostic de la filière manioc au Bénin: il fait le point sur l'historique de la culture d'une part, les atouts et les faiblesses de la production, de la transformation et de la commercialisation d'autre part.

Projet de promotion de la filière manioc au Bénin: Phase intermédiate; cette partie a fait ressortir les actions a mener dans l'immédiat, des la campagne agricole 1999 – 2000 et implique trois mille (3000) producteurs traditionnels et deux cent cinquante (250) Exploitants de type nouveau.

Phase de grande envergure ou de la Promotion de la filière manioc est un projet couvrant une période de dix (10) ans dans la perspective de la mise en place d'une filière de manioc organisée.

Ce travail a été réalisé pendant onze (11) jours par un sous comité composé des représentants des structures ci-après:

Cabinet MDR (CTAA)
INRAB (Niaouli, LTA)
DPP
DAGRI
CARDER/OUEME
PILSA

Il est évident qu'en si peu de jours un travail de cette importance a ses limites. Fort de cela, le présent document de projet, jette les bases de réflexions qui méritent d'être approfondies avant sa mise en oeuvre effective.

2 INTRODUCTION

Le manioc (Manihot esculenta CRANTZ) introduit en Afrique par les Portugais depuis le 16eme siècle, constitue l'une des principales sources d'énergie du régime alimentaire humain des régions tropicales. Sur le plan énergétique, il produit 8,2 millions de calories par hectare contre 3,3 millions pour le mai's. D'après S. K. Hahn 1979, il contribue a plus de 50 pour cent a la satisfaction des besoins caloriques pour plus de 420 millions d'habitants dans 26 pays tropicaux.

C'est un aliment consommé par près de cinq cent millions de personnes dans les pays en voie de développement dont quatre vingt millions en Afrique de l'ouest (Cook 1985). C'est l'une des plantes a racine alimentaire les plus cultivées au Bénin. II vient en deuxième position après le mai's (Nago 1989).

Au Bénin d'après CORNEVIN 1981, c'est sous le règne du roi Guézo que la culture du manioc a connu un essor suite a la grande sécheresse (1847–1850) ou toutes les autres cultures ont souffert.

Dans notre pays, le manioc est essentiellement destine a l'alimentation des populations. Selon les estimations de l'Office National d'Appui a la Sécurité Alimentaire (ONASA) en 1990 et les Statistiques de la Direction de l'Analyse, de la Prévision et de la Synthèse du Ministère du Développement Rural (DAPS/MDR), sa consommation annuelle par habitant est de 104 kg pour les départements du sud; 94 kg pour le Zou, 42 kg pour le Borgou et 17 kg pour l'Atacora. D'après Biaou et al. 1996, la production du manioc a connu un essor important après la dévaluation du franc CFA et les taux de croissance des superficies et productions sont respectivement de 5,6 pour cent et 9,4 pour cent pour les campagnes agricoles 1995–1996 et 1996–1997.

La filière n'étant pas organisée, seuls les surplus de consommation sont exportes. Or au Bénin les cossettes sont de bonne qualit´ et près de 85 pour cent de la production nationale provient du Sud et du Centre où les besoins en consommation sont très élevés. Et dans cette partie du pays, on note avec acuité des problèmes de baisse de fertilité des sols couples avec la non maîtrise des techniques culturales améliorées et la faible utilisation des clones améliorés.

C'est cette situation qui fait que les cultivars de manioc rencontrès chez les paysans présentent une grande diversité génétique du point de vue du comportement vég´etatif vis-à-vis des maladies et ravageurs. La qualit´ défectueuse du matériel végétal de plantation utilise par les producteurs associée aux contraintes ci-dessus énumérées sont a l'origine des faibles rendements enregistrès.

C'est pour apporter des solutions efficaces et durables a toutes ces difficultés de la production du manioc que le Gouvernement du Bénin qui a opte pour la diversification agricole veut se lancer dans la promotion du manioc qui constitue l'une des principales filières porteuses.

Le présent document fait le point de la situation actuelle du manioc au Bénin a travers une analyse documentaire et définit en outre les grandes lignes des actions a mener pour la promotion de la filière.

3 SITUATION ACTUELLE DU MANIOC AU BENIN

3.1 SITUATION DE LA PRODUCTION

3.1.1 Zones de production

Au Bénin le taux moyen de croissance des superficies de manioc est de 4,41 pour cent par an entre 1981 et 1995. Une analyse de la courbe d'évolution de la superficie de manioc au Bénin (Figure 1) montre une croissance des superficies depuis les années 1987. Ce qui se traduit par un intéressement croissant des producteurs qui défrichent de nouvelles terres pour la culture du manioc. Bien que l'extension géographique de la culture de manioc soit très large, il existe de fortes disparités à l'intérieur même des grandes zones de production. Ainsi dans le Zou, sept des quinze sous-préfectures cultivent plus de 80 pour cent des superficies et dans l'Oueme trois des quatorze sous-préfectures totalisent 60 pour cent des productions.

Cette croissance est plus élevée dans la zone favorable qui d'après la carte d'aptitude des sols élaborée par le Centre National d'Agro-pedologie (CENAP) s'étend de la hauteur de Sékou jusqu'à Bembèrèkè. Dans cette zone, on distingue trois catégories:

  1. Les régions a conditions très favourables dans les sous préfectures de Kétou, Sakété, Adja-Ouere dans l'Oueme; Aplahoué, Toviklin, Djakotomey, Houéyogbé, Klouékanmey dans le Mono; Savalou, Dassa-Zoume, Savè, Bantè, Ouèssè, Djidja dans le Zou.

  2. Les conditions acceptables dans le sud Atacora et Borgou. (Bassila, Djougou, Tchaourou et Nikki).

  3. Les conditions très peu favourables au-delà de Kandi jusqu'à Malanville.

Figure 1. Evolution de la superficie de manioc au Bénin

Figure No 1: Evolution de la superficie de manioc au Bénin

Figure 1

Figure 2: Évolution de la production du manioc au Bénin

Figure No 2. Evolution de la production du manioc au Bénin

Figure 2

3.1.2 Systèmes de production

Pour la production du manioc au Bénin plusieurs systèmes de culture sont pratiques. Ainsi pour le mode de travail de sol on le rencontre a plat dans le Sud, sur billons et petites buttes au Centre et sur buttes (moyennes et grosses) au Zou-nord et au Nord. En considérant les associations de cultures, on distingue:

La culture de manioc en pure se rencontre généralement en fin de rotation et conduit prèsque toujours a la jachère. Cette multitude de systèmes contribue diversement a une croissance de production qui est en moyenne de 6,8 pour cent par an depuis 1981 (Figure 2). Cette augmentation qui a été plus accentuée a partir de 1994 serait probablement due a la dévaluation du franc CFA.

3.1.3 Variétés cultivées

Les critères de différenciation des variétés de manioc sont très variables et les plus faciles a identifier sont les caractères morphologiques. Ce qui est important pour les producteurs de manioc, c'est la teneur de la variètè en matière sèche, son rendement et la qualité de ses sous-produits. Pour satisfaire ces considérations, un certain nombre de travaux sont réalisés pour la mise au point de nouvelles variétés.

Par rapport au maïs, les travaux de recherche sur le manioc ont démarré plus tard par une collection installée à partir des introductions de la sous-région (Togo, Ghana, Côte d'lvoire, Centrafrique et surtout Madagascar etc.). Cette base génétique a été enrichie quelques temps après par des prospections effectuées dans la zone sud du pays.

Il a fallu attendre 1977 pour que d'autrès introductions sous forme de tiges et graines en provenance de 1'IITA-IBADAN donne un coup de pousse a la recherche sur le manioc au Bénin. Avec cette collaboration un certain nombre de travaux ont été réalisés et ont conduit a l'identification de certains clones comme TMS 30572; TMS 30555; TMS 30001 et TMS 4(2)1425. Ces clones qui présentent une bonne résistance aux maladies et des niveaux élevés de rendements n'ont pas été acceptes partout après leur vulgarisation à cause surtout de leur architecture qui n'accepte pas les associations de cultures. C'est ce refus des sélections de l'IITA qui a renforcé la sélection massale et créatrice du manioc au niveau national.

Dans le souci d'améliorer le matériel local de manioc des prospections ont été réalisées à travers le pays en 1986 et surtout en 1989 sur toutes les cultures vivrières avec le concours de l'IITA. Les accessions ainsi prospectées sont mises en collection et certaines ont été objet de sélection massale. Parmi les entrées de 1986, la variété BEN86052 ayant donné des résultats très intéressants et stables, a été retenue. Ce clone qui est vulgarisè depuis 1992 est actuellement soutenu par les CARDER, la Direction de l'Agriculture et le projet Global 2000.

Le Tableau 1 montre la performance de cette variété BEN86052. Parmi les entrées ramenées en 1989, la variété RB89509 est sélectionnée. Elle est parfois moins performante que la BEN86052 sur certains sols mais très bonne pour les associations de cultures. Elle est actuellement largement cultivée dans le Mono et fait 1'objet des tests en milieu paysan dans les autrès départements.

Tableau 1. Performance Multilocale (T/Ha) Du Clone Ben 86052 par rapport aux clones elites manioc

LOCALITES VARIÉTÉSNIAOULIPOBESAVEINAMOYENNE
BEN 8605244.2324.2526.1418.5328.28
TMS 5039534.0323.9423.3917.6324.74
TMS 3057231.6520.8824.5316.8323.47
TMS 4(2)142541.1820.7116.8513.9323.17
TMS 6339728.2822.1319.299.5519.81
NIAOULI 8415.967.949.4414.2811.88
F**** NS 
C.V. %17.5123.3413.5557.82 
P.P.D.S. 5 pour cent7.395.873.86- 

Source: Rapport SRCV-Niaouli 1993

3.1.4 Organisation des producteurs

Le manioc se cultive au Bénin par les producteurs individuels et des groupements. La taille des exploitations varie suivant les conditions de vie des producteurs. On rencontre des exploitations de petites superficies (moins de 0,5 ha a 3 ha) et des exploitations de grandes tailles (5 a 10 ha et plus).

Certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) interviennent également dans la promotion de la culture du manioc surtout dans le domaine de la formation et du financement.

3.1.5 Atouts et contraintes a la production

Les atouts a la production du manioc au Bénin peuvent être résumés comme suit:

Les contraintes a la production sont multiples et se présentent comme suit:

3.1.6 Situation de la transformation

Les produits issus de la transformation traditionnelle du manioc

Une étude de l'évolution récente sur l'inventaire et l'évaluation des technologies alimentaires traditionnelles (Hounhouigan et al 1996) a révélé l'existence d'une vingtaine d'aliments produits a base de manioc avec le gari comme 1'aliment prépondérant. Le tableau 2 suivant fait la synthèse de ces produits.

Tableau 2. Aliments traditionnels a base de manioc au Bénin (Hounhouigan et al., 1996)

Aliments non fermentésAliments fermentés
1. Cossettes de manioc10. Fingnin19. Gari
2. Kuté libo1 l.Galikponnon (pain de manioc)20. Fufu
3. Farine de manioc12. Goman (amidon)21.Lafun
4. Ayan (Purée de manioc)13. Goman kluiklui (snack)22. Attièké
5. Kuté dida (manioc bouilli)14. Kponnonvi (biscuit de goma)23. Agléli mawè
6. Kuté mime (manioc grille)15. Tapioca (amidon granule) 
7. Kuté siso (manioc frit)16. Abloyoki 
8. Kutéta (snack)17. Kuté founfouin (manioc pile) 
9. Agleli klaklo18. Greedy (goma séché au four) 

Pour ces produits traditionnels a base de manioc, les femmes sont particulièrement spécialisées au niveau rural. Elles y sont omniprésentes en majorité opérant individuellement ou en associations. D'après d'Almeida et al., 1997, le recensement des ressources du secteur agro-industriel au Bénin a révélé qu'il existe près de 250 a 270 Groupements de Femmes avec un effectif de plus de 2500 femmes dont les produits de transformation prédominants sont le gari et le tapioca.

Les produits de transformation de type semi-motorizé

D'autrès dérivés de valorisation du manioc sont produits au Bénin mais dans des zones urbaines ou périurbaines. Au nombre de ces produits, nous avons les friandises (amuse-gueules), le pain de manioc, l'alcool du manioc, les beignets, les biscuits, le sirop de maltose etc.

De nos jours les cossettes de manioc qui constituent l'un des principaux produits de transformation rencontrès au Bénin font apparaître que le manioc qui était une culture d'autoconsommation tend à être considéré comme une culture d'exportation alors qu'il a été pendant longtemps une culture destinée aux marchés locaux.

Les atouts et contraintes de la transformation du manioc

Les principaux atouts de la transformation du manioc au Bénin sont:

Les contraintes a la transformation du manioc peuvent se résumer comme suit:

Ces produits issus de transformations traditionnelles ou non permettent d'alimenter les circuits commerciaux locaux, régionaux et internationaux.

3.1.7 Situation de la commercialisation

Les marchés locaux

Traditionnellement, la commercialisation du manioc se fait surtout sous forme de gari, tapioca et accessoirement a l'etat frais dans les marches ruraux et les grands centrès urbains.

Au Bénin la commercialisation aussi bien du manioc que de ses dérivés n'est pas organisée. Les produits sont échangés sur les marchés locaux qui ont une périodicité fixe suivant les régions. Le fonctionnement de ces marchés est celui de l'offre et de la demande mais en général, les prix sont stables. Les réseaux de commercialisation sont orientes vers les grands marchés du pays, puis vers les marchés frontaliers ou vers le port et l'aéroport.

Alors que dans le sud jusqu'à la latitude de Bohicon, les marchés s'animent tous les quatre jours, dans le nord leur animation est hebdomadaire. Ces marchés sont fréquentés par les grossistes et collecteurs, les détaillants et les utilisateurs des produits. En général les détaillants sont pour la plupart les habitants du site du marché ou des villages environnants alors que les grossistes viennent souvent des grands centrès urbains. Mais ils sont originaires de la localité ou ils y ont vécu dans leur jeune âge. Les principaux marchés béninois réputés pour les produits a base de manioc sont:

Malgré ce réseau de distribution, un autre flux de commercialisation des produits traditionnels existe mais tourne vers l'éxterieur.

Les marchés régionaux

Les différents produits dérivés du manioc font 1'objet d'une transaction commerciale et économique qui se développait entre le Bénin, et l'Afrique centrale surtout le Gabon et le Congo ou il existe une importante communauté béninoise. Le dispositif de ce flux commercial est caractérisé par le fait que les grossistes qui alimentent ce marché traitent directement avec les paysans ou les groupements de femmes transformant le manioc a domicile. Le volume a acheter est d'avance fixe. Dès que ce volume est dépassé, le surplus est vendu sur le marché local. Le commençant doit aussi honorer son engagement en temps opportun. Malheureusement ce dispositif qui marchait tout seul a été suspendu par une décision politique parce qu'il induisait une pénurie sur les marchés locaux entraînant immédiatement la hausse des prix liée au fait que l'offre est inférieure a la demande. Les marchés internationaux

Ce volet de la filière manioc avait été déjà aborde dans une étude récente menée par le Centre d'Investissement de la FAO sous financement de la BAD.

Plusieurs actions ont été proposées dans ce cadre pour être mises en oeuvre a travers un projet de promotion des exploitations.

Le projet d'Appui a la diversification des Systèmes d'Exploitation dans le Borgou et le Zou (PADSE) s'appuie sur la même approche que le centre d'investissement de la FAO.
Traditionnellement, la commercialisation du manioc se fait surtout sous forme de gari, tapioca et accessoirement a l'etat frais dans les grands centrès urbains.

La commercialisation des cossettes porte sur des quantités relativement faibles. C'est depuis 1990 que des filières commerciales orientées vers l'exportation se sont développées. Quatre circuits ou dispositifs interviennent présentement.

Le premier est celui d'une entreprise locale complètement intégrée, dont les activités vont de la production a l'exportation. Les achats de cossettes a l'extérieur de l'exploitation sont insérés dans un ensemble d'activités utilisant des équipements communs de sorte que certains éléments de coûts sont difficiles a dissocier. La vente des cossettes est faite a un utilisateur français qui garantit l'achat de toute fourniture a partir d'un volume minimum autorisant l'affrètement d'un navire.

Le second circuit est domine par l'aval et repose sur une société nationale d'import-export en produits alimentaires. Allie a un groupe français de négoce, il est base sur un enchaînement d'intérêt d'opérateurs prives (demandeurs, collecteurs, transporteurs...) négotiant leur prix de cession jusqu'à l'utilisateur final. Cet circuit a arrêté temporairement ses activités depuis 1993 mais pourra les reprendre.

Le troisième circuit est encore embryonnaire et son sort est lie a une coopérative de production de manioc (La Coopérative des Producteurs de Manioc: COOPROMA) qui a de la peine a s'affirmer.

Le quatrième circuit qui fonctionne depuis quelque mois est une société de fabrication d'aliments de bétail. Elle a mis en place un dispositif totalement intégré de développement d'une filière spécialisée portant sur l'organisation des producteurs, le groupement des achats, prix garanti et exportation.

Pour confirmer cette tendance du manioc a l'exportation, depuis quelques années, plusieurs opérateurs prives essaient de développer des filières d'exportation de cossettes vers l'Europe. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les initiatives de la Société ADEOSSI et Fils, de la Société Bretagne-Bénin, de Coopératives Agricoles (SOBBECA), et de la Coopérative des Producteurs de manioc (COOPROMA) etc. Ce débouché a l'exportation est potentiellement important car n'arrive jamais a satisfaire le quota qui lui est réservé.

Les atouts et contraintes de commercialisation

Les atouts a la commercialisation du manioc peuvent se résumer comme suit:

Les contraintes a la commercialisation sont nombreuses et les plus importantes sont:

3.1.8 Situation de la consommation

Le tableau 3 ci-dessous nous indique les niveaux de consommation du manioc par département. Des données de ce tableau on constate que pour la consommation en manioc, le Bénin, est globalement autosuffisant avec des disparités importantes d'une localité a l'autre. En effet alors que les départements de l'Atlantique, du Borgou et du Mono sont déficitaires, 1'Oueme, le Zou et l'Atacora sont largement excédentaires.

La consommation du manioc s'est développée au niveau des ménages depuis la dévaluation du franc CFA, qui a favorise une substitution alimentaire en faveur des produits locaux. II n'est pas rare de constater au niveau de certains ménages une augmentation de la consommation des produits a base de manioc au détriment du blé et parfois du mai's et de l'igname.

Tableau 3. Bilan vivrier du manioc par département

DépartementsConsommation kg/hbt/anPopulation estimée en 1996Consommation en tonnesProduction disponibleProduction utile %Production utile TonneSolde vivrier
Atacora64739 72847 343107 1499096 43449 092
Atlantique129I 216 068156 873153 87990138 491-18 382
Borgou100941 47294 14783 7819075 403-18 744
Mono219773 043169 296109 5879098 627-70 669
Oueme110997 512109 726455 57690410018300 292
Zou134935 868125 406342 63190308 368182 962

Source: ONASA

4 STRATÉGIES POUR LA PROMOTION DE LA FILIÈRE DU MANIOC

Elles sont de quatre ordres, ce sont:

  1. Stratégie en matière de recherche
  2. Stratégie en matière de Production
  3. Stratégie en matière de transformation
  4. Stratégie en matière de commercialisation

4.1 STRATÉGIE DE RECHERCHE

Elle consistera à mettre à la disposition des acteurs, les plants performants par zone agro-éscologique et par type de produit.

4.1.1 Actions a mener a court terme

4.1.2 Actions à mener à moyen et long termes

4.2 STRATÉGIE DE PRODUCTION

Elle consistera a accroître qualitativement et quantitativement la production en vue de satisfaire les besoins intérieurs et la demande extérieure.

4.2.1 Actions à mener à court terme

4.2.2 Actions à mener à moyen et long termes

Il s'agira essentiellement d'une amélioration des techniques de production en vue d'accroître les rendements, de maintenir ou de régénérer la fertilité des sols pour un meilleur positionnement de la culture du manioc.

4.3 STRATÉGIE DE TRANSFORMATION

Elle consistera à valoriser les produits dérivés du manioc.

4.3.1Actions a mener a court terme

4.3.2 Actions a mener à moyen et long termes

4.4 STRATÉGIE DE COMMERCIALISATION

Elle consistera au maintien et au développement des marches actuels et a la conquête de nouveaux marchés au plan sous-régional, régional et international.

4.4.1 Actions a mener a court terme

4.4.2 Actions a mener a moyen et long termes

5 MOYENS À METTRE EN OEUVRE

En matière de moyens, l'Etat prendra les dispositions pour mobiliser les moyens nécessaires a la mise en oeuvre des actions envisagées dans la promotion de la filière.

Les moyens a mettre en oeuvre se situent a trois niveaux: les moyens humains, les moyens matériels et les moyens financiers.

5.1 LES MOYENS HUMAINS

Les actions de cette promotion de la filière seront sous la responsabilité du comité technique initie au niveau du Ministère du Développement Rural et qui est charge de la mise en oeuvre de la filière.

Toutes ces ressources humaines seront mobilisées chacune selon son domaine de compétence.

5.2 LES MOYENS MATERIELS

Les moyens matériels à mettre en oeuvre seront fonction des besoins de production, de transformation et de commercialisation. Us visent a réduire la penibilite des travaux de culture et de transformation et a accroître la marge bénéficiaire des opérateurs. Pour la production on a deux types d'options:

  1. En considérant l'option des fermes d'état pour l'installation des jeunes sans emploi, on aura à prendre en compte l'acquisition ou la location des équipements mtorisés pour les travaux de sol. Les équipements nécessaires sont les suivants:

  2. Avec l'option des producteurs individuels ou en association qui disposent de la main d'oeuvre, il faudra les encourager à l'utilisation de la culture attelée selon les régions par l'octroi des crédits de campagne.

Les quantités de manioc a récolter au niveau de la recherche sont faibles cependant elles seront objet de tests et d'analyses au laboratoire pour les qualités des variétés et les normes de qualité des produits.

Les infrastructures et équipements nécessaires pour ces analyses et tests sont:

5.3 LES MOYENS FINANCIERS

Les moyens financiers a mettre en æuvre pour la promotion de la filière manioc seront chiffrés par phase en tenant compte des actions à mener par les acteurs et chaque structures.

En conclusion ce volet diagnostic sera suivi des documents relatives a deux phases du projet; la première phase porte sur les actions immédiates às mener dès la campagne agricole 1999 – 2000. La seconde phase quant à elle, est consécutive à la mise en oeuvre des actions immédiates qui permettent d'enclencher cette phase d'envergure du projet manioc qui va couvrir une période de dix (10) ans.


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