C'est le thème central de I’atelier de recherche et de réflexion tenu à KAOLACK au Sénégal du ler au 10 Avril 1996 par une équipe d'une dizaine de journalistes ressortissant de cinq pays africains: le Sénégal, le Burkina Faso, le Burundi, le Mali et le Niger, avec l'appui d'un journaliste, enseignant et chercheur en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication et en même temps expert de la FAO, d'un responsable de la Coopération Suisse au Développement, et d'un expert et chercheur Sénégalais, spécialiste de la méthode active de recherche participative, MARP.
Au fait, les partenaires au développement du monde rural se sont aperçus que les enquêtes sociales qui précèdent les grandes campagnes radiophoniques ne sont pas satisfaisantes. Au mieux, elles sont bien faites, mais dans une seule langue nationale; les contenus rédigés en Français ou en Anglais, doivent être reconstitués par les animateurs pour servir de base à une campagne radiophonique. Au pire, les interviews de la radio, dans différentes langues parlées par les gens dans leur vie quotidienne, révèlent des opinions et des attitudes différentes de celles décrites par l'enquête sociologique.
La méthodologie mise au point avec la plupart des radios rurales d'Afrique de l'Ouest concernant les feux de brousse a mis l'accent sur l'outil d'enquête sociale que constitue une radio rurale décentralisée ainsi que l'écoute attentive des populations parmi lesquelles elle vit. Ainsi les enquêtes sociales et les reportages radiophoniques en. milieu rural cessent d'être de simples razzias, mais deviennent de véritables écoutes de la population. C'est cet instrument qu'a voulu expérimenter et approfondir l'atelier de KAOLACK pour voir s'il pourrait s'inspirer de la méthode active de recherche participative, dans l'intérêt bien compris non seulement de la radio, mais aussi celui des autres services et projets qui s'intéressent réellement à ce que pensent et veulent les populations rurales.
Ainsi pendant, dix. jours, les participants ont pu se familiariser avec l'approche participative en question et expérimenter certains instruments de cette méthodologie sur le terrain pour un usage participatif et interactif de la radio rurale. Cela a été possible grâce à deux sorties sur le terrain dans les villages de KEUR NDIANKOU et de KEUR COUMBA DAGA. Ce fut une occasion propice pour remarquer que certains instruments de la MARP sont valables en radio rurale, tandis que d'autres le sont moins suivant que l'on se trouve dans une radio rurale centrale, régionale ou locale.
Enfin, l'évaluation finale mettra en avant autant de succès de cette approche que ses potentialités, non sans avoir montré les obstacles à sas utilisations, comme le manque de moyens pour les radios rurales. L' expérience de KAOLACK est sans nul doute pourtant enrichissante, comme vous allez le découvrir dans les pages qui suivent.