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Projets de terrain de la FAO portant sur la gestion des bassins versants – quelques exemples

Des projets en République populaire démocratique de Corée et au Tadjikistan illustrent comment la FAO aide les pays à améliorer la gestion des bassins versants à travers le renforcement des capacités, le développement institutionnel et les activités sur le terrain.

À la demande des pays membres, la FAO met en œuvre de nombreux projets de coopération technique portant sur la gestion des bassins versants. Ces projets incluent généralement des volets de renforcement des capacités locales et nationales et de développement institutionnel ainsi que des activités pilotes en vue de lutter contre la dégradation des ressources naturelles, sur le terrain.

En République populaire démocratique de Corée, par exemple, deux bassins versants ont été sélectionnés pour des activités pilotes. Un plan de gestion global a été élaboré sur une base participative pour chaque bassin versant. Le projet a mis en place des essais de boisement, d’agroforesterie et de cultures intercalaires, et une surveillance des sédiments dans les champs en pente et les cours d’eau. Un atelier national suivi par une cinquantaine de fonctionnaires du gouvernement spécialisés en foresterie, agriculture, météorologie et télédétection, ainsi que par des chercheurs et du personnel de terrain, était centré sur la préparation d’un programme national d’investissement à moyen et long termes dans la gestion intégrée et participative des bassins versants.

S’appuyant sur la prise de conscience et les compétences techniques développées grâce au projet, l’Académie des sciences forestières travaille actuellement à l’élaboration d’un plan de gestion du bassin versant du fleuve Taedong qui traverse Pyongyang, la capitale du pays.

Au Tadjikistan, dans le bassin versant choisi pour le projet pilote, des activités de boisement, d’agroforesterie, de remise en état des ravins, de gestion des pâturages, de construction d’étangs piscicoles ont été mises en œuvre, et des technologies d’irrigation au goutte à goutte ont été essayées. Une serre moderne a été construite pour abriter une pépinière d’arbres. Les participants aux sessions de formation et aux voyages d’étude organisés en Inde et au Népal ont déjà commencé à mettre en pratique les nouvelles connaissances qu’ils ont acquises sur le site du projet pilote.

Grâce aux travaux d’un groupe spécialisé dans la gestion des pâturages, la technique du pâturage contrôlé a été introduite, la végétation s’est reprise et la dégradation a été considérablement limitée. Le groupe de travail sur l’eau a introduit un calendrier
d’irrigation servant à allouer une quantité déterminée d’eau d’irrigation à chaque ménage à une date spécifique. Grâce à l’installation des conduites, les ménages ont maintenant de l’eau potable qui vient directement de la source. Un groupe de femmes sur la création de revenu s’est employé à établir un fonds renouvelable qui est à présent utilisé pour la mise en œuvre de projets de petites entreprises. Une nouvelle unité de gestion des bassins versants a été créée à l’Institut de recherche en édaphologie.

Dans les deux pays, les bassins versants choisis pour les activités pilotes sont devenus des sites de démonstration et de formation attractifs pour diffuser des approches modernes de gestion intégrée et participative des bassins versants.

Plan de gestion d’un bassin versant pilote en République populaire démocratique de Corée, vu par un artiste et placé à l’entrée du bassin versant pour sensibiliser le public
Essai de culture intercalaire pour réduire l’érosion du sol, République populaire démocratique de Corée
FAO/T. Hofer
FAO/T. Hofer

Plan de gestion d’un bassin versant pour le site pilote du Tadjikistan
FAO/T. Hofer

Bassin versant pilote au Tadjikistan avant le projet (à gauche) et un an après sa mise en œuvre (à droite)
FAO/T. Hofer
FAO/T. Hofer

La nouvelle génération de programmes et projets de gestion des bassins versants

En 2002, en prévision de l’Année internationale de l’eau douce 2003, la FAO a lancé un examen mondial des pratiques de gestion des bassins versants au titre explicite: «Préparer la prochaine génération de programmes de gestion des bassins versants».

L’examen faisait intervenir environ 80 institutions et 300 professionnels du monde entier, dans le cadre d’une enquête et de quatre ateliers régionaux. Il a culminé dans la Conférence interrégionale sur les ressources en eau pour l’avenir, tenue en octobre 2003 à Sassari (Italie). Quatre études de cas, dont deux nationales (Burundi et Népal) et deux régionales (Amérique latine et bassin méditerranéen) et cinq volumes des Actes des Ateliers et de la Conférence ont été publiés. Le produit phare est l’Étude FAO Forêts N° 150, The new generation of watershed management programmes and projects,un guide à l’intention des professionnels et des décideurs locaux qui décrit la voie à suivre pour la gestion des bassins versants. L’approche recommandée se caractérise principalement par:

  • des programmes à plus long terme (au moins dix ans, sur deux phases ou plus), négociés avec les parties prenantes locales, pour mettre en place un processus en continu pour la gestion des bassins versants;
  • des processus locaux, coordonnés à une échelle plus grande que le bassin versant – c’est-à-dire à l’échelle du bassin fluvial ou de la région – pour prendre pleinement en compte les interactions amont/aval;
  • la responsabilité de l’exécution confiée à des institutions locales relativement informelles, comme des forums de gestion des bassins versants, et un rôle de facilitation plus accessoire qu’auparavant pour les institutions formelles (autorités gouvernementales compétentes en la matière);
  • la priorité donnée à la gestion des ressources naturelles, dans le cadre des processus de développement socioéconomique locaux;
  • une collaboration multi parties prenantes établissant un lien entre les préoccupations sociales, techniques et politiques dans un processus d’apprentissage et de prise de décision pluraliste;
  • un système de suivi et d’évaluation “relativement valable et bon marché” davantage centré sur les modifications de l’écosystème que sur les performances de gestion, fondé sur l’union des connaissances locales et scientifiques et faisant intervenir diverses parties prenantes locales dans la collecte, l’analyse et l’interprétation des données.

Publications et documentation disponibles en ligne: www.fao.org/forestry/site/forestsandwater



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