No.5 octobre 2007 | ||
Perspectives de récoltes et situation alimentaire | ||
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Examen par région
La moisson des cultures d'hiver (blé et orge) de 2007 est achevée, la récolte de céréales secondaires de printemps (maïs et sorgho) est actuellement rentrée en Égypte et celle de paddy est imminente. Les estimations provisoires établissent la production totale de blé de la sous-région à 13,4 millions de tonnes, soit une baisse de 28 pour cent par rapport à la bonne récolte de 2006 et moins que la moyenne. Cette baisse s'explique par la sécheresse persistante qui a sévi pendant la campagne agricole et a gravement nui aux rendements dans plusieurs zones productrices, notamment au Maroc où la production de blé aurait, selon les estimations, reculé de 76 pour cent pour s'établir au plus bas niveau des cinq dernières années. En Égypte, plus grand producteur de la sous-région où la plupart des cultures de blé sont irriguées, la production de cette céréale est provisoirement estimée à 7,4 millions de tonnes, volume proche de la moyenne des cinq années précédentes mais qui marque une baisse de 10 pour cent par rapport à la récolte abondante de l'an dernier. La récolte de céréales secondaires de la sous-région est estimée provisoirement à 10,8 millions de tonnes, soit environ 8 pour cent de moins que la moyenne quinquennale.
Après avoir été irrégulières et inférieures à la moyenne jusqu'à la fin juillet, ce qui a obligé à réensemencer dans la plupart des pays, les précipitations se sont nettement intensifiées à partir de la mi-juillet et sont restées abondantes en août et septembre. De graves inondations ont été signalées dans toute la sous-région, qui ont fait un grand nombre de victimes et endommagé les cultures et le cheptel dans plusieurs pays, dont le Ghana, le Togo, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie. Le Cap-Vert est l'unique pays où la production céréalière de cette année sera probablement durement touchée, quelles que soient les conditions météorologiques pour le reste de la campagne, en raison de la persistance du temps sec dans la plupart des zones productrices jusqu'au début septembre. En dépit des pluies violentes et des inondations, une bonne production céréalière est escomptée dans la plupart des pays (les inondations ayant un caractère localisé), notamment au Nigéria, plus grand producteur de la sous-région, dont l'agriculture peut avoir un impact important sur la situation des disponibilités vivrières des pays du Sahel voisins. Les inondations devraient aussi avoir une incidence positive sur les cultures de contre-saison dans l'ensemble de la sous-région, car elles assureront d'abondantes réserves d'humidité des sols. Par conséquent, la situation des approvisionnements vivriers devrait demeurer satisfaisante en Afrique de l'Ouest, à condition que les pluies bénéfiques se maintiennent tout au long d'octobre. Cependant, à l'échelle locale, les inondations pourraient avoir un grave impact sur la sécurité alimentaire de certains pays, notamment le Ghana, qui est le plus touché et où les approvisionnements vivriers nationaux pourraient s'en ressentir davantage. Par ailleurs, au nord du Ghana, plusieurs zones touchées par les inondations avaient enregistré précédemment des précipitations insuffisantes et des récoltes réduites pendant la campagne agricole de 2006, ce qui a considérablement accentué la vulnérabilité des populations locales aux aléas de la production vivrière et du marché.
Au Cameroun et en République centrafricaine, où les pluies sont abondantes et généralisées depuis le début de la campagne agricole en avril, la moisson du maïs de la première campagne de 2007 est sur le point de s'achever. Dans ce dernier pays, toutefois, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par l'insécurité persistante et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord.
En Afrique de l'Est, la récolte des céréales de la campagne principale de 2007 est terminée ou touche à sa fin dans les zones méridionales de la sous-région, tandis que dans le nord, les cultures sont à divers stades de développement. Les précipitations abondantes tombées en juillet et août ont dans l'ensemble amélioré les perspectives de récolte pour 2007 dans plusieurs pays. Toutefois, les pluies violentes et les inondations enregistrées localement dans plusieurs pays, notamment au Soudan, en Éthiopie et en Ouganda ont entraîné la mort d'un certain nombre de personnes et le déplacement de milliers d'autres, détruit ou endommagé les cultures et accru la probabilité de graves pénuries alimentaires en certains endroits. En Somalie, la pire campagne principale “gu” enregistrée en treize ans, la perturbation des échanges, les déplacements de population, l'hyperinflation et l'insécurité civile persistante réduisent considérablement l'accès des ménages à la nourriture. Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de se dégrader, en particulier dans les régions de la vallée de Shebelle, Hiran et Mogadiscio, où la sécurité alimentaire des ménages est extrêmement précaire. Selon les estimations, la production céréalière de la campagne agricole principale "gu" dans le sud de la Somalie serait de 48 600 tonnes, soit 31 pour cent seulement de la moyenne d'après guerre enregistrée de 1995 à 2006 et 43 pour cent de la production gu de l'an dernier. Le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire a augmenté de 50 pour cent au cours des six derniers mois, passant de 1 million à 1,5 million. Près d'un cinquième d'entre elles connaissent une crise humanitaire et ont besoin d'interventions pour assurer leur survie, tandis qu'un tiers subit de graves difficultés liées à l'alimentation et aux moyens de subsistance et a besoin d'un appui. En outre, 325 000 personnes qui ont récemment fui Mogadiscio et 400 000 déjà déplacées nécessitent des interventions à la fois pour leur survie et leur moyens de subsistance. Au Soudan, les pluies violentes tombées dans le pays ainsi que dans les hautes terres de l'Éthiopie et de l'Érythrée voisines ont entraîné le débordement des principaux fleuves. À ce jour, les pluies torrentielles et les inondations ont causé la mort de quelque 90 personnes au Soudan et détruit plus de 70 000 foyers. Au moins 12 000 têtes de bétail et plus de 42 000 hectares de cultures auraient être détruits. En outre, plus de 200 000 personnes ont aussi perdu leur maison et selon les estimations, 3,5 millions de personnes seraient exposées à des risques d'épidémies. Les zones les plus touchées sont notamment Kassala, à l'est du Soudan et certains endroits des États de l'Unité et du Nil supérieur dans le sud. La saison des pluies de 2007 est en passe d'être la plus humide de ces dernières années en de nombreux endroits du Soudan. Son démarrage précoce s'est caractérisé par une pluviosité élevée en juin et juillet, qui a perduré en août. La pluviosité a été supérieure à la moyenne dans la plupart du pays; elle a été deux fois plus élevée que la moyenne dans les régions septentrionales. La récolte de la campagne principale de 2007 devrait commencer en novembre. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouve dans le sud du Soudan en octobre et devrait se rendre dans le nord en novembre pour évaluer la production de la campagne principale et estimer les éventuels besoins d'aide alimentaire pour 2008. Un appel a été lancé pour mobiliser 20 millions de dollars EU à l'appui de l'aide humanitaire apportée par les Nations Unies suite aux graves inondations. De même en Éthiopie, les inondations ont touché jusqu'à présent plus de 130 000 personnes, dont 36 000 sont déplacées dans les régions de l'Afar, d'Amhara, de Gambella, de Tigré et des nations, nationalités et populations du Sud (SNNPR). En outre, alors que les pluies qui tombent actuellement font monter les eaux du lac Tana, il est à craindre que d'autres personnes vivant à proximité dans les districts du nord-ouest de l'Éthiopie soient déplacées. Les inondations de cette année semblent s'être produites dans des zones qui ne sont pas habituellement exposées à ce risque, la superficie recouverte par les eaux s'étant étendue. Les plans d'urgence menés conjointement par le gouvernement et les organismes d'aide humanitaire prévoient que 324 000 personnes auront besoin de secours immédiats et d'une aide au redressement au cours de la présente campagne, selon le scénario le plus probable. En Ouganda, la récolte du maïs de la campagne en cours est pratiquement terminée et selon les estimations, la production serait analogue à celle de l'an dernier et à la moyenne. Selon les rapports, les inondations qui ont sévi en août et au début septembre ont déplacé des centaines de familles et dévasté les cultures dans l'est du pays. Le ministère chargé des secours, de la préparation aux catastrophes et des réfugiés a indiqué qu'avec la montée des eaux, des villages entiers avaient été submergés et de nombreuses exploitations détruites. Plusieurs communautés d'Aakum, dans le district de Katakwi, et d'Acowa dans le district d'Amuria, ont été touchées par les inondations. Les régions voisines du nord-ouest du Kenya ont aussi été affectées: plus d'un millier de familles ont été déplacées, après que les violentes pluies tombées dans les hautes terres à l'ouest ont fait déborder les eaux d'un fleuve qui ont recouvert des villages. Au Kenya, la moisson du maïs de la campagne des longues pluies de 2007 a commencé dans les zones de production à régime bimodal de Nyanza et en certains endroits des provinces de l'Ouest. L'état du maïs, à récolter à partir d'octobre, dans la Vallée du Rift, principale province productrice, serait bon. Les perspectives sont dans l'ensemble bonnes en raison des précipitations bénéfiques. La campagne agricole des longues pluies représente normalement 80 pour cent de l'ensemble de la production céréalière annuelle. Selon les prévisions officielles, la production de maïs de 2007 serait nettement supérieure à la moyenne et s'élèverait à environ 2,56 millions de tonnes. En République-Unie de Tanzanie, la récolte de maïs est pratiquement terminée dans les zones productrices à régime unimodal et la situation globale des disponibilités alimentaires est adéquate suite aux bonnes récoltes rentrées récemment et à l'amélioration de l'état des parcours.
Du fait de la bonne situation des disponibilités de maïs au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, les prix de cette céréale sont restés stables pratiquement tout au long de l'année (Figure 6). Selon le Conseil des céréales de l'Afrique de l'Est (EAGC), les trois pays disposent d'excédents commercialisables de maïs. Toutefois, les données émanant du Regional Trade Intelligence Network (RATIN) montrent que les prix de gros du maïs en Tanzanie ont en moyenne fortement grimpé en août et septembre, passant à plus de 170 dollars EU la tonne, après être restés assez stables pratiquement toute l'année (à savoir 120 dollars EU la tonne). Ces chiffres sont à rapprocher de ceux constatés à la même époque en 2006 et 2005, à savoir respectivement 143 dollars EU la tonne et 146 dollars EU la tonne. En Éthiopie, les prix des céréales au cours de ces deux dernières années sont restés largement supérieurs à ceux des années précédentes, en dépit de trois bonnes récoltes consécutives. Depuis janvier 2004, ils n'ont cessé d'augmenter, ne retombant que légèrement après la récolte Meher de 2004. Ils ont atteint des niveaux record en octobre 2006 et les dernières observations (enquête commerciale rapide) montrent que la tendance à la hausse s'est poursuivie (Figure 7). Contrairement aux tendances historiques, il n’y a pas eu réduction notable des prix après les récoltes au cours des dernières années. Selon les études récentes, les facteurs pouvant sous-tendre l'évolution actuelle des prix incluent: la croissance relativement rapide des revenus, alimentée par l'augmentation rapide des dépenses publiques, le crédit (commercial et le micro-crédit), les recettes d'exportation et les transferts sous la forme d'envois de fonds, les Programmes de filet de sécurité productif (PSNP); la rétention des stocks céréaliers par les petits agriculteurs en raison de l'augmentation des revenus en espèces à partir de sources alternatives et des prix élevés des produits agricoles (y compris les céréales); et la diminution de la quantité d'aide alimentaire distribuée dans le pays. L'inflation qui touche les produits alimentaires, estimée actuellement à environ 19 pour cent, est la plus forte depuis 2003. Les taux élevés constatés à la fin 2003 s'expliquaient par l'impact de la sécheresse de 2002. La situation de la sécurité alimentaire d'un grand nombre de personnes vulnérables, principalement dans les centres urbains, se ressent de cette hausse constante des prix.
Selon les prévisions, la production céréalière totale de 2007 de la sous-région s'élèverait à 22,7 millions de tonnes, ce qui marque une légère augmentation par rapport au niveau de l'an dernier, qui était proche de la moyenne. Sur ce total, le maïs représenterait, selon les estimations 15,6 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de plus que les résultats inférieurs à la moyenne obtenus l'an dernier. En Afrique du Sud, de loin le plus gros producteur de la sous-région, les chiffres officiels définitifs établissent la production de maïs à 7,1 millions de tonnes, ce qui marque un léger redressement par rapport à la récolte réduite de l'an dernier mais toujours environ 26 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans, du fait principalement de la sécheresse qui a sévi dans les principales zones productrices (voir Figures 8 et 9) En revanche, si l'on ne tient pas compte de l'Afrique du Sud, la récolte céréalière totale des autres pays de la sous-région atteindrait, selon les estimations, des niveaux exceptionnels: en ce qui concerne l'ensemble des céréales et le maïs, la production est estimée supérieure aux moyennes sur cinq ans, respectivement de plus d'un tiers et de plus d'un quart. Toutefois, cela masque la grande divergence des résultats de la production céréalière d'un pays à l'autre. La récolte de maïs du Malawi aurait atteint, selon les estimations, un sommet historique, tandis que celles du Swaziland et du Botswana ont été exceptionnellement réduites. Dans l'ensemble, la production céréalière totale (y compris les premières estimations concernant de petites quantités de blé de la campagne secondaire, qui est en cours dans quelques pays), augmenterait en Angola, au Malawi, à Madagascar et au Mozambique et s'établirait dans tous les cas en dessous de la moyenne sur cinq ans. En revanche, elle serait en baisse par rapport à 2006 et au niveau moyen au Botswana, au Lesotho, en Namibie, au Swaziland et au Zimbabwe. En Zambie, la récolte céréalière de 2007 est estimée en recul par rapport aux résultats exceptionnels de l'an dernier, mais reste bien en dessus de la moyenne sur cinq ans.
En dépit de l'abondante récolte céréalière rentrée au total cette année à l'échelle de la sous-région (non compris l'Afrique du Sud), les résultats très réduits obtenus dans certains pays ainsi que la reconstitution des stocks qui est prévue, font que le groupe devra probablement accroître légèrement ses importations totales en 2007/2008 par rapport à la campagne précédente, le volume restant toutefois inférieur à la moyenne.
Les prix du maïs ont été plus élevés ces derniers mois qu'à la même époque un an auparavant dans la plupart des pays de la sous-région, à l'exception du Malawi. Suite à une nouvelle récolte inférieure à la moyenne, les prix du maïs en Afrique du Sud sont restés en permanence supérieurs à ceux constatés ces deux dernières années aux époques correspondantes et ne cessent de grimper depuis avril 2007. Le prix au comptant Randfontein du maïs blanc, qui a culminé à 1 965 rands la tonne (271 dollars EU la tonne) en mars 2007, a fléchi momentanément après la récolte en avril et mai, mais en août il était remonté à 1 828 rands la tonne (253 dollars EU la tonne). Les prix SAFEX sur les marchés à terme indiquent que cette évolution positive se poursuivra jusqu'à mars 2008. Une comparaison des prix SAFEX du maïs blanc et du prix à l'exportation du maïs jaune des États-Unis au cours des deux dernières années fait ressortir une tendance générale similaire. Toutefois, ces derniers mois, les prix sud-africains ont grimpé plus vite que les prix américains à l'exportation. Cela s'explique en partie par le raffermissement du rand par rapport au dollar EU depuis octobre 2006. Les prix élevés enregistrés en Afrique du Sud, principal pays exportateur de la région, ont touché d'autres marchés de la région qui dépendent des importations, notamment le Swaziland, le Lesotho et le Zimbabwe. Ailleurs, les prix du maïs sont supérieurs à ceux pratiqués l'an dernier au Mozambique et en Zambie, en dépit des bonnes récoltes rentrées cette année, ce qui s'explique par le resserrement des marchés régionaux et internationaux. En revanche, au Malawi, grâce à la récolte exceptionnelle de maïs, les prix après la récolte sont nettement inférieurs à ceux constatés ces deux dernières années.
La récolte du riz et du maïs de la campagne principale, qui représentent l'essentiel de la production céréalière de la sous-région, est en cours dans la plupart des pays. En raison des précipitations supérieures à la moyenne tombées pendant toute la campagne dans pratiquement l'ensemble de la sous-région, les prévisions établissent la production de riz de 2007 à 579 millions de tonnes (paddy), niveau record qui marque une augmentation de 3 millions de tonnes par rapport au volume élevé de l'année précédente. La production de maïs devrait s'élever à quelque 199 millions de tonnes, soit un peu plus que la récolte déjà abondante rentrée l'an dernier. Selon les estimations, la récolte de blé de 2007 de la sous-région, qui a été rentrée au début de l'année, atteindrait elle aussi un niveau record, à savoir 206,5 millions de tonnes, contre 199 millions de tonnes environ en 2006.
En Chine (continentale), la moisson du blé de printemps de la campagne 2007 (récolte mineure) s’est achevée en août et la production totale est estimée à quelque 5 millions de tonnes, soit 830 000 tonnes de moins que l’an dernier, en raison des vagues de sécheresse qui ont sévi dans deux des principales provinces productrices (Heilongjiang et la Mongolie intérieure). Toutefois, compte tenu des bonnes récoltes d’hiver rentrées précédemment, la production totale est estimée à 107 millions de tonnes, chiffre record en hausse de 2,5 millions de tonnes par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. La récolte de maïs de 2007 a été rentrée en août dans le sud, tandis qu’elle se poursuit dans le nord du pays. Le volume de maïs récolté en 2007 devrait atteindre, selon les prévisions, 149 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport au record de l’an dernier. En ce qui concerne le riz, les cultures précoces de 2007 (cultures mineures qui représentent moins de 20 pour cent de la production annuelle de paddy), ont été moissonnées en juillet et la production est estimée à quelque 32 millions de tonnes, soit un pour cent de plus que les bons résultats obtenus l’an dernier, suite à l’utilisation accrue de semences à haut rendement et aux bonnes conditions météorologiques. Les cultures de riz intermédiaire et tardif, mises en terre en juillet et à récolter en novembre et décembre, se développeraient dans des conditions de végétation généralement bonnes, sauf en certains endroits où des inondations et des infestations de ravageurs ont été signalées. Selon les estimations, la superficie totale consacrée au paddy serait pratiquement inchangée par rapport à l’an dernier et les prévisions provisoires établissent la production de paddy de 2007 à 186 millions de tonnes, soit environ un pour cent de plus que l’an dernier. En dépit de l’accroissement de la production intérieure lors de la campagne actuelle, la Chine devrait rester un importateur net de céréales en 2007/2008 et pourrait augmenter ses importations, lesquelles passeraient à quelque 3,8 millions de tonnes, contre 2,6 millions de tonnes au cours de la campagne précédente. En Inde, la production de paddy de 2007 devrait s'élever, selon les prévisions, à 140 millions de tonnes environ, chiffre proche des bons résultats obtenus l’an dernier. Malgré les graves inondations qui ont sévi le mois dernier dans certains états situés à l'est du pays, les précipitations supérieures à la moyenne enregistrées cette année ont eu un effet bénéfique sur les cultures. Selon les premières indications, les exportations de riz de l’Inde devraient rester inchangées par rapport à l’an dernier, avoisinant 4,6 millions de tonnes. Les prévisions provisoires établissent la production de maïs de 2007 à 15,5 millions de tonnes, soit une hausse de 2 millions de tonnes par rapport au volume rentré l'an dernier, ce qui tient à l’accroissement des semis dû au renchérissement de cette céréale en début d’année. S'agissant de la récolte de blé de 2007, qui a été rentrée en mai, il ressort des dernières indications que la production a gagné environ 1,4 million de tonnes par rapport aux prévisions et les estimations officielles l'établissent désormais à 74,9 millions de tonnes. Par conséquent, les prévisions concernant les importations de blé de ce pays en 2007/2008 (avril-mai), fixées en juillet à 3 millions de tonnes, pourraient être révisées à la baisse. Au Pakistan, la production de paddy devrait atteindre 8,1 millions de tonnes, chiffre proche du bon niveau atteint les deux années précédentes. Les semis de paddy se sont achevés en juillet, et la récolte débutera prochainement. La production de blé, rentrée au début de l'année, a été stimulée par de bonnes conditions météorologiques, mais aussi par l'utilisation plus large d'engrais, rendue possible grâce aux subventions publiques. Dans l’ensemble, la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante au Pakistan et les exportations totales de céréales s'élèveraient à quelque 4 millions de tonnes en 2007/2008, dont 3 millions de tonnes de riz. En République populaire démocratique de Corée, la récolte des céréales et des pommes de terres de la campagne d'hiver mineure atteindrait, selon les estimations, un niveau record, notamment en ce qui concerne les pommes de terres. Toutefois, les pluies torrentielles sans précédent tombées à la mi-août ont provoqué de vastes inondations qui ont gravement endommagé les habitations, l’infrastructure et le secteur agricole et entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes. Ces pluies exceptionnellement violentes (probablement les plus fortes enregistrées depuis plusieurs décennies) sont tombées au moment où les céréales (d’été) de la campagne principale de 2007, principalement maïs et riz, étaient parvenues au stade décisif du développement. La campagne d’été, dont les récoltes se déroulent habituellement d’octobre à novembre, représente quelque 87 pour cent de la production annuelle de céréales (principale denrée de base) du pays. Bien que les inondations aient causé de graves dégâts à l’agriculture dans tout le pays, ce sont les provinces du sud qui ont été le plus touchées, à savoir les plaines céréalières de Pyongan nord et sud et Hwanghae nord et sud. La situation déjà tendue des approvisionnements vivriers dans ce pays va se dégrader, car un recul de la production céréalière est attendu en 2007. Au Sri Lanka, la récolte de paddy de la campagne Maha, qui a été rentrée au début de l'année et représente plus de 60 pour cent de la production totale de paddy, a été officiellement estimée à environ 1,9 million de tonnes, soit 8 pour cent de moins que le niveau record de l'an dernier mais toujours quelque 4 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. La récolte de la campagne secondaire Yala est en cours et devrait s'élever à 1,16 million de tonnes contre 1,21 million de tonnes l’an dernier, réduction qui tient essentiellement à la sécheresse. Au Bangladesh, selon les premières estimations officielles, les inondations auraient provoqué la perte de quelque 854 000 hectares de paddy, et endommagé partiellement 582 000 autres hectares. Au total, les terres touchées représentent quelque 13 pour cent de la superficie rizicole, ce qui compromet gravement les perspectives concernant la production de riz de cette année.
En Inde, la mousson du sud-ouest a été active dans tout le pays depuis le début de la campagne en mai; à la fin juin, elle a provoqué les pires inondations qu'a connu l'Inde depuis des décennies, entraînant des pertes de vies humaines et de graves dégâts aux habitations, à l’infrastructure et à l’agriculture. Selon les estimations officielles, près de 18 millions de personnes ont été touchées par les inondations et des centaines de milliers seraient exposées à la famine et aux maladies. En RPD de Corée, quelque 960 000 personnes directement touchées par les inondations auraient besoin d'une aide d'urgence, sous forme notamment de vivres. Au Sri Lanka, la situation de la sécurité alimentaire dans le nord-est du pays, déjà compromise par la dégradation du climat politique et des conditions de sécurité, a empiré suite aux inondations et aux glissements de terrain au début de l'été, qui ont fait plus de 11 000 sans-abris. Dans plusieurs autres pays d’Asie, la sécheresse et les inondations généralisées qui ont suivi ont provoqué la mort d’un certain nombre de personnes et le déplacement de milliers d’autres et détruit ou endommagé les cultures, ce qui a accru la probabilité de graves pénuries alimentaires en certains endroits. Au Népal, les pluies de mousson torrentielles qui se sont abattues à la mi-juillet ont provoqué de graves inondations dans le sud du Teraï et des glissements de terrains dans les zones de collines. Selon la Croix rouge népalaise (NRCS), plus de 21 570 familles ont été déplacées, plus de 26 500 habitations ont été endommagées ou détruites, et au total, environ 56 500 familles (soit 333 000 personnes) ont gravement souffert des inondations. Les districts les plus gravement touchés sont ceux de Kalilali (à l'extrême-ouest), Banke et Bardiya (au centre-ouest) ainsi que Dhanusa, Parsa et Saptari (districts situés au centre du Teraï). Au Bangladesh, les violentes pluies tombées depuis début juin ont provoqué à la mi-juillet des inondations et des glissements de terrain dans lesquels 400 personnes ont péri, 56 000 maisons ont été détruites et 700 000 autres ont été partiellement endommagées. Globalement, les estimations officielles indiquent que quelque 10 millions de personnes dans 39 districts auraient subi les effets dévastateurs des inondations. Au Timor-Leste, la situation des disponibilités vivrières devrait demeurer précaire au cours des prochains mois et une aide alimentaire reste donc nécessaire, car la production de la campagne principale a fortement chuté et quelque 100 000 personnes sont toujours déplacées par le conflit de l’an dernier.
En Afghanistan, en dépit de dommages localisés provoqués par les inondations et les températures anormalement élevées enregistrées en été et au printemps, selon les estimations, la récolte céréalière totale aurait progressé par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Dans les pays asiatiques de la CEI, la production totale de céréales est estimée à 30 millions de tonnes environ, soit près d’un demi-million de tonnes de plus que l’an dernier. S'agissant du blé, principale culture céréalière de la sous-région, les estimations établissent la récolte à 24,4 millions de tonnes environ. La production de céréales secondaires de la sous-région est désormais estimée à 5 millions de tonnes au total, soit quelque 100 000 tonnes de plus que l’an dernier. Le Kazakhstan, principal producteur de céréales de la sous-région, assure plus de 53 pour cent de la production.
Selon les prévisions de la FAO, la production céréalière de la sous-région atteindrait 40,3 millions de tonnes au total en 2007, soit près de 2,4 millions de tonnes de plus que le volume de l’année précédente et 3,5 millions de tonnes de plus que la moyenne des cinq dernières années. Au Mexique, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale de 2007, culture pluviale d’été qui représente quelque 75 pour cent de la production annuelle, devrait débuter à partir de fin octobre. Les pluies abondantes et constantes tombées en août ont provoqué des inondations dans les régions côtières des départements de Tamaulipas et Veracruz au nord du pays, et les cultures de café, de canne à sucre et de citron ont été perdues en certains endroits. Toutefois, dans toutes les grandes régions productrices, les précipitations modérées ou abondantes ont favorisé les réserves d’humidité des sols et selon les premières prévisions officielles, la production de céréales secondaires dépasserait 30 millions de tonnes, niveau record qui marque une hausse de 7,4 pour cent par rapport à l’année précédente, en raison essentiellement de l'expansion des superficies ensemencées. Les sols sont en train d’être préparés pour les semis de blé, culture d’hiver importante qui sera récoltée en 2008 dans les régions pratiquement entièrement irriguées des états du nord-ouest. Les fortes pluies tombées début septembre (en raison notamment de la tempête tropicale “Henriette”) ont fait monter le niveau d’eau des principaux réservoirs. Dans les autres pays d’Amérique centrale, la récolte de maïs de la première campagne de 2007 est pratiquement terminée et les semis des cultures de la deuxième campagne, en particulier de haricots, ont déjà commencé. Selon les estimations provisoires, de bons résultats devraient être enregistrés et la production de maïs de la sous-région devrait atteindre 4 millions de tonnes au total en 2007, marquant une progression de 12 pour cent par rapport à l’an dernier.
Début septembre, le violent ouragan "Felix" a gravement touché la côte Atlantique au nord-est du Nicaragua, affectant la Région autonome de l’Atlantique nord (RAAN) et les département de Jinotega et de Nueva Segovia. Il a entraîné des pertes de vies humaines ainsi que des inondations et des glissements de terrain, provoquant des dommages importants aux habitations et aux infrastructures de même qu'aux cultures vivrières de base (principalement maïs et paddy de la deuxième campagne, mais aussi arbres fruitiers tels que bananiers, cocotiers et manguiers). Les inondations persistantes et la saturation des sols empêcheront probablement de pratiquer de nouveaux semis de maïs et de repiquer le paddy. Plus de 32 000 familles, principalement des groupes autochtones, parmi les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables du pays, ont été touchées et ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence pour récupérer leurs modes de subsistance de base. L’ouragan "Felix" a également provoqué quelques dommages à l'infrastructure au Honduras, en particulier dans les départements septentrionaux de Colón, Olancho et Cortés, mais selon les rapports officiels, les pertes céréalières seraient minimes. Dans le même temps, les fortes pluies ont amélioré l’humidité des sols dans les départements de Choluteca et de Valle, dans le sud du pays, lesquels avaient souffert d’une mauvaise répartition des pluies en juin et juillet et connu des pertes importantes s’agissant des cultures vivrières de la première campagne. Dans les Caraïbes, le passage de l’ouragan "Dean" à la mi-août a durement touché la production agricole en Jamaïque, à Sainte-Lucie, en Martinique et en Dominique, qui ont enregistré jusqu’à 100 pour cent de pertes de cultures vivrières et de rapport. Dans ces pays, on s’attend à une diminution des disponibilités de cultures vivrières et commerciales (bananes, tubercules, cacao, café et légumes) dans les mois à venir, laquelle sera très probablement accompagnée d’une hausse des prix sur les marchés locaux. Néanmoins, en Haïti, en République dominicaine et à Cuba, les pluies abondantes de saison ont en général favorisé les rendements des cultures vivrières et de rapport de la campagne principale et la production est estimée moyenne, voire supérieure à la moyenne.
Dans la plupart des pays de la sous-région, les prix des principales denrées alimentaires de base ont enregistré une très nette tendance à la hausse (voir Figure 11). Les prix du blé, du maïs et du riz ont augmenté de 30 à 100 pour cent en moins de 12 mois, par suite des cours élevés des céréales au niveau international, conjugués à une demande intérieure soutenue. Cette situation devrait compromettre l’accès aux denrées alimentaires des ménages les plus pauvres, fortement tributaires de produits alimentaires achetés.
La récolte du blé d’hiver de 2007 vient de débuter dans les états du centre-sud du Brésil. D’ici à la fin octobre, les récoltes devraient démarrer dans les importantes régions productrices de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay. Selon les prévisions provisoires, la production de blé de la sous-région se chiffrerait à un peu plus de 21 millions de tonnes au total, soit un résultat proche de la moyenne et supérieur de 7 pour cent au résultat réduit de l’année précédente, où la production avait subi les effets néfastes d’un climat peu propice dans plusieurs pays producteurs ainsi que d’une contraction des semis au Brésil. Le maïs de la deuxième campagne de 2007 vient d’être engrangé dans la sous-région et il est confirmé que la production totale de 2007 (première et deuxième campagnes) s'établit au niveau record de 83,6 millions de tonnes, ce qui est bien supérieur à la moyenne sur cinq ans (65,3 millions de tonnes). Ce résultat extraordinaire tient à une expansion de la superficie ensemencée en réaction aux cours internationaux élevés, conjuguée à d’excellentes conditions météorologiques pendant la période de végétation, qui ont stimulé les rendements dont les niveaux ont été sans précédent. En particulier, au Brésil, principal producteur de maïs de la sous-région, la production de 2007 est officiellement estimée à 52,2 millions de tonnes, soit près d’un quart de plus que le bon volume obtenu en 2006.
Les semis de l’importante culture de maïs d’été 2008 sont en cours dans les pays du sud de la sous-région. Les réserves d’humidité limitées des sols retardent les semis en Argentine, au Chili et en Uruguay; d’autres précipitations sont nécessaires dans les semaines à venir pour la pleine exécution des programmes de semis nationaux. Au niveau de la sous-région, on s’attend à ce que la superficie consacrée au maïs en 2008 continue de progresser, par suite d’un accroissement des prix et de la rentabilité de cette culture, supérieure à celle du soja. En 2008, la superficie plantée devrait dépasser 21 millions d’hectares, avec une hausse de 7 à 8 pour cent environ en 2007. À supposer que les rendements redeviennent moyens après les niveaux record enregistrés en 2007, la production de maïs de 2008 devrait atteindre, selon les prévisions provisoires, entre 76 et 78 millions de tonnes au total.
Les cours mondiaux élevés du blé constatés à l’heure actuelle soulèvent des inquiétudes dans tous les pays andins où la production du produit alimentaire de base, le pain, dépend fortement du blé et de la farine de blé importés. En Équateur, le gouvernement a autorisé des importations exemptes de droits s’agissant de la farine de blé en provenance d’Argentine afin de contrôler le prix du pain au niveau local. En Bolivie, le gouvernement a autorisé l’armée à exploiter certaines boulangeries industrielles pour que du pain soit produit à des prix abordables pour la population la plus vulnérable. Au Pérou, le prix du blé importé a augmenté de 50 pour cent depuis le début de l’année ce qui a entraîné une forte augmentation des prix du pain. L’association locale des boulangers propose l’adoption de coupons dans le but de subventionner le pain à l’intention des familles les plus pauvres.
Aux États-Unis, la production de blé de 2007 aurait augmenté, selon les estimations officielles, de près de 17 pour cent par rapport à l’année précédente, pour atteindre 57,5 millions de tonnes. La nette expansion des emblavures et le climat favorable dans l’ensemble ont contribué au relèvement de la production après la récolte inférieure à la moyenne rentrée en 2006, bien que les mauvaises conditions météorologiques qui ont régné dans certaines grandes régions productrices au printemps aient empêché les cultures de se développer pleinement. À la mi-septembre, les semis du blé d’hiver, à récolter en 2008, étaient en cours dans plusieurs états. Dans le nord-ouest, ils seraient plus avancés que d'habitude, tandis qu’ils auraient progressé à une cadence inférieure à la normale dans les Grandes Plaines, où les pluies ont quelque peu interrompu les travaux des champs et où l’on continuait de s’intéresser davantage à la récolte de l’importante culture de maïs. Toutefois, les pluies auront été bénéfiques au blé d’hiver déjà en terre. De bonnes précipitations dans les parties précédemment sèches de la principale région productrice de maïs dans le sud du pays ont également permis une amélioration des réserves d’humidité des sols en vue des semis de blé d’hiver devant être pratiqués fin septembre et en octobre. Compte tenu des indicateurs actuels du marché, qui font état d’un fort resserrement des disponibilités de blé en 2007/2008, et de la fermeté continue des cours, la superficie sous blé d’hiver aux États-Unis pourrait encore progresser par rapport à l’an dernier, où elle était déjà supérieure à la moyenne. Début septembre, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’il envisageait de libérer des terres mises en réserves au titre de son programme de conservation, ce qui pourrait relancer la production en 2008 si les agriculteurs relevaient cette offre et consacraient ces terres à la culture du blé. En ce qui concerne les céréales secondaires, à la mi-septembre, la récolte de maïs était déjà bien avancée dans le sud, mais 14 pour cent tout juste des moissons avaient été faites dans l’ensemble des principaux états producteurs. Les prévisions officielles établissent désormais la récolte de maïs à près de 338 millions de tonnes, soit un niveau sans précédent qui représente environ 27 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Cette progression rend compte de la superficie ensemencée, la plus importante depuis plusieurs décennies en raison d’une demande intérieure exceptionnellement forte pour la production d’éthanol à base de maïs ainsi que des rendements quasi-record escomptés. Au Canada, les perspectives en ce qui concerne la récolte céréalière de 2007 se sont dégradées depuis le dernier rapport du fait du temps très chaud et sec qui a régné en juillet dans les régions productrices à l'ouest et à l'est du pays. Alors que l'on s'attendait déjà à un recul de la production de blé en 2007, suite à la diminution considérable des emblavures, les estimations officielles du mois de septembre ont également tenu compte des baisses prévues de rendement dues à un été peu propice, qui a favorisé une maturation des cultures plus précoce que la normale; ces estimations établissent la production de blé à 20,3 millions de tonnes au total, soit 20 pour cent de moins environ que les bons résultats de l’an dernier et un volume inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Les semis de blé d’hiver dans l’ouest du Canada ont débuté à l’avance cette année, bénéficiant de la récolte qui avait commencé plus tôt, et la superficie ensemencée pourrait croître. Toutefois, le blé d’hiver ne représente qu’une petite partie (environ 10 à 15 pour cent) de la production totale annuelle de blé de ce pays. Une nette augmentation de la production de céréales secondaires (essentiellement orge, maïs et avoine) est néanmoins escomptée, reflétant l’accroissement considérable des superficies ensemencées. La production de céréales secondaires devrait s’élever, selon les prévisions officielles de septembre, à plus de 28 millions de tonnes au total, soit près de 15 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.
Les prévisions concernant la production céréalière totale de l’ Union européenne ont été considérablement revues à la baisse en 2007 depuis le dernier rapport du mois de juillet, pour être ramenées à 263 millions de tonnes, soit 2,5 pour cent de moins que la production totale des 27 pays l’année précédente. S’agissant des rendements, les perspectives se sont dégradées pendant l’été dans certains grands pays producteurs de l’Europe septentrionale en raison d’un été peu propice (sécheresse suivie de pluies excessives), mais aussi de l’Europe du sud-est, où il a régné un temps exceptionnellement chaud et sec. Le gros de la récolte de blé est déjà rentré et les dernières estimations établissent la production à 122 millions de tonnes, soit le résultat le plus bas depuis 2003, année gravement touchée par la sécheresse. Les pays ayant connu les plus grosses pertes de blé à cause du temps sont la Bulgarie et la Roumanie dans le sud-est, où la production est passée respectivement à 35 pour cent et 45 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans, du fait de la sécheresse et des températures extrêmement élevées. Les grands pays producteurs du nord que sont la France et l’Allemagne signalent des rendements inférieurs à ceux de l’an dernier et à la moyenne sur cinq ans, en raison de la sécheresse estivale et de l’humidité qui a prévalu au moment des récoltes, bien que cette dernière ait probablement eu plus d’impact sur la qualité des cultures que sur les quantités récoltées. En ce qui concerne les céréales secondaires, les cultures de maïs de l’UE ont également été durement touchées par la sécheresse dans les pays du sud-est qui représentent une part importante de la production. Selon les prévisions, les productions de la Hongrie et de la Roumanie seraient inférieures à leur moyenne sur cinq ans de 40 et 70 pour cent environ. Contrairement à la situation qui prévaut pour le blé et le maïs, les volumes d’orge, de seigle et d’avoine devraient tous légèrement augmenter cette année, selon les prévisions. Toutefois, cet accroissement (en particulier pour l’orge) est essentiellement le fait de la Pologne et de l’Espagne, pratiquement les seuls grands pays producteurs de l’UE dont les campagnes de végétation 2006/2007 ont été globalement satisfaisantes. Les semis des céréales d’hiver, à récolter en 2008, sont déjà bien avancés dans les principaux pays producteurs du nord et de l’ouest et se déroulent dans des conditions météorologiques jusqu’à présent favorables dans l’ensemble. Dans le sud-est, les bonnes précipitations tombées à la mi-septembre, bien qu’ayant gêné les récoltes de 2007 toujours en cours, ont été extrêmement bénéfiques aux futures céréales d’hiver, compte tenu des très faibles réserves d’humidité des sols qui existaient après l’été sec. Vu les conditions de marché actuelles, qui font état d’un resserrement des disponibilités et de prix fermes, si de bonnes conditions météorologiques prévalent cet automne dans l’ensemble des principaux pays producteurs, il est très probable que la superficie sous céréales d’hiver continuera de progresser dans les 27 pays membres en vue des récoltes de l’an prochain. Fin septembre, l’UE a supprimé l’obligation de mettre hors culture 10 pour cent des terres pour la campagne de 2007/2008, ce qui pourrait ramener environ 3 millions d’hectares dans la production.
Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), la production céréalière de 2007 est désormais estimée à près de 113 millions de tonnes au total, soit quelque 6 millions de tonnes de moins que les résultats déjà relativement mauvais de l’an dernier. Cette année, la production a été limitée en partie par la contraction des semis et par une baisse des rendements, suite au temps exceptionnellement chaud et sec qui a régné pratiquement tout au long du printemps et de l’été. Les pays les plus touchés ont été le Moldova et l’Ukraine. En Ukraine, les semis d’orge de printemps ont été réduits du fait des pluies abondantes tombées à l’époque des semis au début du printemps, mais les conditions chaudes et sèches qui se sont ensuite installées pendant pratiquement tout le reste du printemps et de l’été ont compromis les rendements de toutes les cultures. Les dernières estimations établissent la production céréalière de 2007 à 28,4 millions de tonnes au total, ce qui est bien en dessous du niveau de l’an dernier et représente 15 pour cent environ de moins que la moyenne sur cinq ans. Au Moldova, l’effet de la sécheresse a été bien plus dévastateur, entraînant une chute de la récolte céréalière totale de près de 60 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années (voir encadré pour de plus amples informations). La Fédération de Russie, plus grand pays producteur du groupe, a été la moins touchée par les mauvaises conditions météorologiques dont la sous-région a souffert pendant la campagne, en partie parce que de grandes régions productrices du pays n’ont pas été affectées par la sécheresse qui a essentiellement sévi dans les parties sud-est de l’Europe et aussi parce que la sécheresse n’a pas été aussi grave que dans les parties situées plus au nord autour de la mer Noire. Au total, les semis et les rendements du pays avoisinaient la dernière moyenne et selon les estimations, la production céréalière totale aurait légèrement augmenté cette année par rapport à 2006 et à la moyenne. Les semis des céréales d’hiver à récolter en 2008 sont déjà engagés en certains endroits de la sous-région. En Ukraine, les premières indications font état d’un accroissement de la superficie ensemencée, mais les réserves d’humidité des sols à l'est, au sud et en certains endroits du centre demeurent insuffisantes après la longue vague de sécheresse estivale, ce qui gênera l’émergence et le développement précoce des cultures, à moins que ne tombent bientôt des précipitations bénéfiques.
Alors que la campagne agricole d’hiver avance en Australie, le temps exceptionnellement sec dans de nombreuses grandes zones productrices a entraîné une baisse significative du potentiel de rendement des cultures qui sont au stade de développement. Les prévisions officielles concernant le blé publiées début septembre ont été revues en nette baisse par rapport aux attentes précédentes, lesquelles avaient été très favorables, compte tenu des bonnes conditions qui avaient prévalu au moment des semis et de l’accroissement de la superficie ensemencée. Les dernières prévisions s’établissent désormais à 15,5 millions de tonnes, soit une baisse de quelque 30 pour cent par rapport aux prévisions de juin. Toutefois, si elle se concrétise, cette production continuera de représenter une augmentation de près de 60 pour cent par rapport à la récolte de 2006, très réduite du fait de la sécheresse, cette dernière ayant été accablante pendant pratiquement toute la campagne. Malgré un hiver plus sec que la normale, nombre de cultures bénéficient cette année au moins de réserves d’humidité résiduelles depuis la période des semis, qui les soutiendront au printemps, période de végétation critique. Les premières indications concernant les céréales d'été moins importantes (principalement sorgho et maïs), à récolter en 2008 et qui seront mises en terre dans les semaines à venir laissent entrevoir la possibilité d'une reprise partielle par rapport à la très faible récolte de l’an dernier, mais la production sera néanmoins nettement inférieure à la moyenne sur cinq ans. Malgré des réserves d’humidité des sols peu élevées dans l’ensemble, les principales régions consacrées aux cultures d’été ont bénéficié des précipitations qui sont tombées à point nommé pour les semis, tandis que les prix attrayants offerts pour le sorgho notamment devraient encourager les agriculteurs à accroître la superficie consacrée à cette culture. |
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