SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT   SPÉCIAL

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES, DU BÉTAIL

ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN NAMIBIE

14 juillet 2009

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Faits saillants

  • En fĂ©vrier/mars 2009, le nord de la Namibie a Ă©tĂ© durement touchĂ© par des pluies trop abondantes et des inondations qui ont provoquĂ© des pertes et des dĂ©gâts importants sur les habitations, les cultures, le bĂ©tail et les infrastructures, en particulier dans les zones de faible Ă©lĂ©vation.
  • Dans les zones montagneuses, cependant, en dĂ©pit de gros problèmes d’engorgement, de nombreux paysans ont rentrĂ© de meilleures rĂ©coltes qu’en 2007/08, pĂ©riode Ă©galement marquĂ©e par des inondations. Les pluies abondantes et les inondations ont eu des rĂ©percussions moins importantes que prĂ©vu sur le taux de mortalitĂ© du bĂ©tail dans les zones communales du nord.
  • La production nationale de cĂ©rĂ©ales de 2008/09 est estimĂ©e Ă  138 797 tonnes, dont 63 324 tonnes de millet, 6 758 tonnes de sorgho, 56 552 tonnes de maĂŻs et un volume prĂ©vu de 12 000 tonnes de blĂ© d’hiver, soit une hausse de 31 pour cent par rapport Ă  la rĂ©colte mĂ©diocre de 105 700 tonnes enregistrĂ©e l’an dernier.
  • Les besoins nationaux en utilisation Ă©tant estimĂ©s Ă  290 000 tonnes de cĂ©rĂ©ales, les besoins d’importation devraient s’établir Ă  151 000 tonnes durant la campagne de commercialisation 2009/10 (mai/avril). Ils devraient ĂŞtre traitĂ©s par les minotiers locaux.
  • Une flambĂ©e sans prĂ©cĂ©dent de dermatose nodulaire a Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©e sur le bĂ©tail, Ă©galement affectĂ© par des parasites internes, essentiellement dans les petits Ă©levages de la plupart des rĂ©gions des zones communales du nord.
  • Les inondations de 2009 ont accentuĂ© l’incidence de la sĂ©cheresse de 2007 et des inondations de 2008 sur les agriculteurs de subsistance, aggravant l’insĂ©curitĂ© alimentaire chronique des mĂ©nages vulnĂ©rables des rĂ©gions du nord et du centre-est. Par consĂ©quent, 163 000 personnes environ ont besoin d’une aide alimentaire immĂ©diate.
  • La Direction de gestion des urgences dispose des capacitĂ©s budgĂ©taires nĂ©cessaires pour faire face aux besoins d’aide alimentaire. Il convient toutefois d’amĂ©liorer les mĂ©canismes de ciblage.
  • Dans le secteur de l’élevage, il est urgent d’organiser une opĂ©ration prĂ©ventive de vaccination contre la dermatose nodulaire dans les zones communales du nord. Il faut Ă©galement surveiller la peste porcine africaine pour dĂ©terminer l’ampleur du problème dans les rĂ©gions d’Omusati et d’Oshana et recueillir des donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques sur cette flambĂ©e dans le sud de l’Angola.

 

1. VUE D'ENSEMBLE

Entre janvier et mars 2009, le nord de la Namibie, y compris les régions du Kunene du nord, d’Omusati, d’Oshana, d’Ohangwena, d’Oshikoto, de Kavango et de Caprivi, a connu des pluies trop abondantes causant de graves inondations, en particulier dans les zones de faible élévation, ainsi qu’un engorgement prolongé des terres dans les zones montagneuses. Les inondations survenues dans les plaines inondables, ou « oshanas », ont provoqué des dégâts considérables sur les habitations et les infrastructures, déplacé des centaines de familles, détruit les stocks vivriers des greniers et entraîné d'importantes pertes de bétail. Entre autres mesures visant à faire face à cette urgence, le Gouvernement de la Namibie a lancé un appel d’aide à la communauté internationale, en particulier pour évaluer l’ampleur des dégâts et des pertes pour l’économie et estimer les ressources nécessaires à un rétablissement immédiat et à moyen et long terme. Pour y donner suite, la Banque mondiale, conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le PAM, a dépêché une équipe d’Évaluation des besoins consécutifs à une catastrophe (PDNA), et la FAO, une Mission d’évaluation des récoltes, du bétail et des disponibilités alimentaires. Cette dernière a bénéficié, en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité, de la contribution du fonctionnaire du PAM de la mission PDNA. Les deux missions étaient très étroitement coordonnées afin d’éviter la répétition inutile d’activités.

La Mission était présente dans le pays du 24 mai au 17 juin 2009. De passage quelques jours à Windhoek, la capitale, elle s’est entretenue avec les représentants de différents départements gouvernementaux, en particulier des divisions du Ministère de l’agriculture, de l’eau et des forêts, et d’organismes paraétatiques comme le Conseil agronomique de la Namibie, qui lui ont communiqué diverses informations. La Mission s’est ensuite scindée en trois groupes. Elle est restée 10 jours dans les régions affectées du nord, accompagnée d’experts nationaux de l’Unité nationale d’alerte rapide. Nous tenons à les remercier pour les contributions et l’assistance apportées. La première équipe a couvert les régions du Kunene du nord, d’Omusati et d’Oshana, la seconde celles d’Ohangwena et d’Oshikoto (et, à la demande du Ministère, d’Otjozondjupa, une région du centre, même si cette dernière n’a pas été touchée par les inondations), et la troisième les régions de Kavango et de Caprivi.

La participation et les informations apportées par le personnel régional technique et administratif (services de vulgarisation agricoles et vétérinaires à tous les niveaux, gouverneurs et conseillers régionaux) ont été remarquables. Nous les remercions chaleureusement pour l’aide fournie. Après une phase de discussions et d'échange d'informations au siège régional, et après avoir rassemblé les rapports pertinents, la Mission s'est beaucoup déplacée sur le terrain, accompagnée par le personnel local de vulgarisation. De nombreux agriculteurs ont été interrogés et leurs champs et troupeaux inspectés. Des visites et des entretiens ont été menés le cas échéant sur les marchés locaux, dans les coopératives, les centres de recherche et les minoteries.

À son retour à Windhoek, la Mission s’est entretenue avec divers départements, organisations et agences concernés (Meatco, le Bureau central des statistiques, la Banque centrale de la Namibie, la Direction de gestion des urgences , le Département météorologique , l’USAID/Millennium Challenge, Namib Mills, etc.). Le 9 juin, la mission a pris part à la réunion d’information conjointe BM/PNUD-PDNA, qui visait à présenter résultats et recommandations aux donateurs. Le chef de mission de la FAO a brièvement présenté à l’ensemble de ces intervenants les conclusions préliminaires de la Mission.

La Mission a constatĂ© qu’en fĂ©vrier/mars 2009, le nord de la Namibie a Ă©tĂ© durement touchĂ© par des pluies trop abondantes et des inondations qui ont provoquĂ© des pertes et des dĂ©gâts considĂ©rables sur les habitations, les cultures, le bĂ©tail et les infrastructures, en particulier dans les zones de faible Ă©lĂ©vation. Dans les zones montagneuses, cependant, en dĂ©pit de graves problèmes d’engorgement, de nombreux paysans ont rentrĂ© de meilleures rĂ©coltes qu’en 2007/08, pĂ©riode Ă©galement marquĂ©e par des inondations. La production globale de cĂ©rĂ©ales est estimĂ©e Ă  138 797 tonnes, dont 63 324 tonnes de millet, 6 758 tonnes de sorgho, 56 552 tonnes de maĂŻs et un volume prĂ©vu de 12 000 tonnes de blĂ© d’hiver, soit une hausse de 31 pour cent par rapport Ă  la rĂ©colte mĂ©diocre de 105 700 tonnes enregistrĂ©e l’an dernier. Les rendements communaux sont très faibles mais, au cours des trois dernières annĂ©es, la mise en place d’une agriculture de conservation a dĂ©montrĂ© que les rendements pouvaient ĂŞtre multipliĂ©s par deux, voire plus, sans gros investissements ni renforcement de la main d’œuvre. L’agriculture de conservation permet Ă©galement de rĂ©duire l’érosion du sol actuellement observĂ©e sous l’effet de la dĂ©forestation et du surpâturage (le nombre de bĂŞtes dĂ©passant de loin les capacitĂ©s de charge des pâturages).

Avec des besoins en utilisation nationaux de l’ordre de 290 000 tonnes de cĂ©rĂ©ales, le pays devrait importer 151 000 tonnes de cĂ©rĂ©ales durant la campagne de commercialisation 2009/10 en cours (mai/avril). Les minotiers locaux disposent des ressources nĂ©cessaires pour traiter ce volume (et davantage encore). De plus, la position en rĂ©serves de change du pays est actuellement satisfaisante. NĂ©anmoins, les mĂ©nages pauvres doivent faire face Ă  des prix cĂ©rĂ©aliers Ă©levĂ©s Ă  l’échelle locale et pourraient avoir besoin d’aide.

Dans les zones communales du nord, les pluies abondantes et les inondations ont eu des rĂ©percussions moins importantes que prĂ©vu sur le taux de mortalitĂ© du bĂ©tail. Elles ont nĂ©anmoins provoquĂ© une flambĂ©e sans prĂ©cĂ©dent de dermatose nodulaire sur le bĂ©tail, Ă©galement affectĂ© par des parasites internes, essentiellement dans les petits Ă©levages de la plupart des rĂ©gions de ces zones. La Namibie enregistre en moyenne chaque annĂ©e 200 cas de dermatose nodulaire, mais cette annĂ©e, 6 876 cas ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© recensĂ©s au cours des cinq premiers mois, ce qui atteste de la gravitĂ© de l’épidĂ©mie. Cette maladie induit une forte mortalitĂ© chez les jeunes animaux, et diminue la fertilitĂ©, la force de traction et la valeur de marchĂ© des animaux.

Même si les autorités sont intervenues pour contrer l’épidémie de dermatose nodulaire, les dispositifs d’aide ont été mis en place trop tardivement et n’ont eu qu’un impact limité. La probabilité d'une résurgence de la maladie pendant les pluies de saison de novembre/décembre est élevée, ce qui nuirait au labourage et prolongerait les répercussions des inondations sur les communautés. Ainsi, une intervention préventive est recommandée sous la forme d’une vaccination gratuite de toutes les bêtes dans les zones communales du nord.

Les inondations de 2009 ont accentué les répercussions de la sécheresse de 2007 et des inondations de 2008 sur les agriculteurs de subsistance, aggravant l’insécurité alimentaire chronique des ménages vulnérables des régions du nord et du centre-est et les entraînant dans une situation de profonde insécurité alimentaire transitoire. Ces ménages souffrent déjà d’un accès très limité à l’alimentation et, si aucune aide alimentaire ne leur est fournie, ils auront du mal à maintenir une alimentation suffisante entre les mois d'août/septembre prochains et la prochaine campagne du mois d’avril.

Bien que la Direction de gestion des urgences dispose des capacités budgétaires nécessaires pour faire face aux besoins d’aide alimentaire, certains problèmes doivent être réglés pour pouvoir l’acheminer à la population dans le besoin. Il convient d’améliorer les mécanismes de ciblage utilisés pour identifier les groupes de personnes ayant besoin d’aide et réduire les erreurs d’intégration et d’exclusion. Il est également recommandé de définir de nouveaux critères de ciblage des bénéficiaires, basés sur le profil socio-économique du ménage, et d'effectuer les enregistrements correspondants.

Parmi les autres mesures urgentes figurent une campagne de vaccination préventive contre la dermatose nodulaire dans les zones communales du nord afin d’empêcher une autre grande flambée durant la prochaine saison des pluies. Par ailleurs, il est impératif de surveiller la peste porcine africaine pour déterminer l’ampleur du problème dans les régions d’Omusati et d’Oshana et de recueillir des données épidémiologiques sur la flambée dans le sud de l’Angola.




Le présent rapport a été établi par Mwita Rukandema, James Breen, Musa Fanikiso, et Paula Hidalgo Sanchis sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d’informations officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser aux soussignés pour un complément d’informations le cas échéant.

Henri Josserand
Chef, SMIAR, FAO
TĂ©lĂ©copie : 0039-06-5705-4495
MĂ©l: [email protected]
Mustapha Darboe
Directeur régional ODD, PAM
TĂ©lĂ©copie:  0027-11-5171642
MĂ©l: [email protected]

Veuillez noter que le présent rapport spécial peut être obtenu sur l’Internet dans le site Web de la FAO aux adresses URL ci-après: www.fao.org http://www.fao.org/giews/ et http://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAM

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