Guinée

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

La Guinée, située en Afrique occidentale, a une superficie totale de 245 857 km² La superficie cultivable est évaluée à 6 millions d'hectares, soit 24% de la superficie totale. La superficie cultivée est de 1,6 millions d'hectares, soit 26% de la superficie cultivable et 6,5% de la superficie totale.

La population était estimée à 6,5 millions d'habitants en 1994, dont 74% de ruraux. La densité moyenne est de 26 hab./km², mais elle varie de 10 hab./km² à Beyla en Guinée forestière à 100 hab./km² à Labé en moyenne Guinée, et à 2 300 hab./km² dans la zone de Conakry, la capitale.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 24 585 700 ha
Superficie cultivable 1994 6 000 000 ha
Superficie cultivée 1991 1 600 000 ha
Population totale 1994 6 501 000 hab.
Densité de population 1994 26 hab./km²
Population rurale 1990 74 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1991 86 %
Population rurale 1990 37 %

Le secteur agricole emploie environ 64% de la population.

Climat et ressources en eau

Le climat dominant de la Guinée est du type tropical semi-humide, soudano-guinéen, résultante de l'intervention de deux vents dominants: la mousson et l'harmattan soufflant respectivement de l'océan Atlantique et du Sahara. La pluviométrie moyenne est de 1 835 mm par an, mais elle varie selon les régions de 1 100 mm à plus de 4 200 mm par an. Dans les régions les moins pluvieuses, des aménagements sont indispensables à la conduite des cultures de contre-saison et à la sécurisation de la conduite des cultures en saison pluvieuse. Dans les régions bénéficiant d'une pluviométrie plus importante, l'irrégularité de la répartition pluviométrique constitue une contrainte à la conduite des cultures, contrainte qui peut être levée grâce à des aménagements adéquats. Le climat comporte partout deux saisons dont la durée varie selon les régions: une saison sèche de quatre à six mois et une saison pluvieuse de six à huit mois. Les températures moyennes annuelles varient de 21° à 27°C. L'humidité relative est très élevée dans le pays puisque la moyenne annuelle est de 60%.

Les ressources en eau de surface sont estimées à 188 km³ De ce volume la plupart est drainée vers les pays voisins et la mer, ce qui explique que l'on appelle souvent la Guinée le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest. La Guinée comprend notamment les hauts bassins des grands fleuves internationaux comme le Niger, la Gambie, la Mano et le Sénégal. D'autres fleuves comme le Konkouré, la Fatala, le Kogon, et le Tinguilinta drainent une partie du territoire Guinéen directement vers la mer.

Guinee

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   1 835 mm/an
    451,2 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   226 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 34 764 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   226 km³/an
Indice de dépendance   0 %
Capacité totale des barrages   - km³
Eau désalinisée   - 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1987 644 10 6 m³/an
- Collectivités 1987 74 10 6 m³/an
- Industrie 1987 22 10 6 m³/an
Total     10 6 m³/an
par habitant 1987 139 m³/an
en % des ressources renouvelables internes   0,3 %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement   - 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1994 520 000 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1994 15 541 ha
- irrigation de surface 1994 13 947 ha
- irrigation par aspersion 1994 1 594 ha
- micro-irrigation 1994 0 ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines 1994 0 %
Partie irriguée à partir des eaux de surface 1994 100 %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée   - %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés 1994 77 339 ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés   - ha
5. Superficie en cultures de décrue 1994 6 268 ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) 1994 99 148 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1994 6,2 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage   - %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère      
Grands périmètres > 50 ha 1994 8 233 ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres < 50 ha 1994 7 308 ha
Nombre total de ménages      
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées   - t
en % de la production totale de céréales   - %
Cultures irriguées   - ha
- riz   - ha
- maraîchage   - ha
-   - ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Les ressources en eau souterraines sont évaluées à 72 km³ dont 38 km³ renouvelables en année de pluviosité moyenne.

Les prélèvements étaient estimés en 1987 à 0,74 km³ (figure 1).

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Le potentiel des terres où un contrôle de l'eau est possible est évalué à 520 000 ha dont 180 000 ha correspondent à des bas-fonds ou des marais aménageables.

La Superficie totale avec contrôle de l'eau est évaluée à 99 148 ha (figure 2).

La superficie équipée pour une maîtrise totale et partielle de l'irrigation est de 15 541 ha. Ces périmètres, dont la distribution par taille est donnée à la figure 3, sont irrigués à partir d'eaux de surface, principalement avec une irrigation de surface (figure 4). Les systèmes de redevance sont fixés par des comités de gestion des périmètres qui disposent d'une certaine autonomie. De 1984 à 1991, plus de 7 900 ha ont été réhabilités. La superficie réellement irriguée serait, selon certains observateurs, bien inférieure à 15 000 ha.

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,74 km' en 1987)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1994)

FIGURE 3 Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale/ partielle (1994)

FIGURE 4: Techniques d'irrigation, maîtrise totale/partielle (1994)

La superficie dans les bas-fonds et les marais équipés est évaluée à 77 339 ha. Cette superficie peut être divisée en:

Programme national d'infrastructures rurales. Cependant, une grande partie de ces bas-fonds nécessite une réhabilitation.

Aucune donnée chiffrée n'est malheureusement disponible sur les bas-fonds et les marais cultivés et non équipés.

La superficie aménagée pour l'implantation de cultures de décrue, principalement le riz, est de 6 268 ha. Une submersion plus ou moins contrôlée y est pratiquée.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les principales institutions publiques intervenant dans la gestion et la mise en valeur des ressources en eau sont:

  1. la Division des aménagements hydro-agricoles, chargée de concevoir, mettre en oeuvre, suivre et coordonner tous les programmes de construction, d'entretien et de réhabilitation des aménagements hydro-agricoles;
  2. la Section mangroves, responsable de toutes les actions de recherche ou de développement des mangroves et des zones côtières;
  3. les Bureaux techniques du génie rural, qui sont le relais au niveau régional de la Direction du génie rural;

Le code domanial et foncier englobe les eaux souterraines et les eaux de surfaces dans le domaine public de l'Etat. Le code de l'eau, élaboré en 1990 par la Direction nationale de l'hydraulique, définit la réglementation de l'usage et de la protection des eaux de surface et des eaux souterraines.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Les nouvelles orientations politiques générales, en particulier le désengagement de l'Etat des activités de production, le promotion du secteur privé et des organisations paysannes, l'approche participative du développement, ainsi que l'analyse des échecs et des succès des précédents aménagements hydro-agricoles ont entraîné une redéfinition de la politique d'intervention de l'Etat en matière d'aménagements hydro-agricoles.

La mise en oeuvre du Programme national d'infrastructures rurales (PNIR) a entraîné le redéploiement sur le terrain de la Direction nationale du génie rural à travers ses bureaux régionaux et ses sections préfectorales et sous-préfectorales.

L'équipement et la formation d'entrepreneurs spécialisés devraient permettre la réalisation d'aménagements de 300 ha par an de bas-fonds dans le cadre du PNIR, et cela, à court terme. Cependant, la capacité de réalisation de ces entrepreneurs permet d'envisager l'équipement de 1 000 ha de bas-fonds par an, ce qui devrait permettre la réalisation d'autres actions de développement et d'aménagement de bas-fonds, principalement en Guinée forestière, envisagées par d'autres opérateurs (ONG, Sociétés ou Projets de développement, Organisations internationales).

A terme, une contribution significative de l'hydro-agriculture à la sécurité alimentaire nationale devrait passer également par une mise en valeur des petites et moyennes plaines.

La participation des bénéficiaires à l'aménagement devrait être facilitée par la réforme de la législation foncière, actuellement en cours d'étude.

Le Projet Etudes côtières a mis en évidence la complexité de l'écosystème du littoral, et l'importance de l'instabilité dynamique des berges qui engendre le haut degré de fertilité des sols de mangrove. Le développement actuel des recherches sur la mise en valeur des plaines estuariennes montre que l'exclusion complète de l'inondation par l'eau de mer dans les parcelles conduit immanquablement à une diminution de la fertilité potentielle des sols de cette zone. Les objectifs des aménagistes devraient donc s'orienter tant sur l'amélioration des conditions d'inondation que des conditions de drainage: l'amélioration des schémas de circulation et de régulation hydrauliques devrait déboucher sur un système de gestion de l'eau à la parcelle. D'autre part, la stratégie d'aménagement des mangroves s'oriente vers une intégration des activités économiques que celles-ci supportent (riziculture, pêche, ressources ligneuses, production saline).

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Direction nationale du génie rural, Ministère de l'agriculture et des ressources animales. 1991. Table ronde sur le secteur agricole, Note thématique N° 12, Aménagements hydroagricoles.

Direction nationale du génie rural, Ministère de l'agriculture et des ressources animales. 1994. Rapport d'activités des bureaux techniques du génie rural.

Direction nationale de l'hydraulique. 1985. Annuaire hydrologique.

Euroconsult/Coyne et Bellier/Sir A. Gibb & Partners. 1983. Plans généraux d'aménagement hydraulique.

Facon, T. 1994. Développement de la petite irrigation en Guinée. FAO, document interne.

Ministère de l'agriculture et des ressources animales. 1992. Rapport général de l'enquête agricole permanente 1991-92.

PNUD/DIRASSET. 1988. Etude socio-économique régionale. Projet PNUD/DTCD/GUI/ 84/007.


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