Guinée-Bissau

Table des matières - Précédente - Suivante

DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

La Guinée-Bissau, située sur la côte occidentale de l'Afrique, a une superficie de 36 120 km², ce qui en fait l'un des plus petits pays africains. Elle comprend une partie continentale et 40 îles, dont 20 sont habitées. La superficie cultivée s'élevait à environ 153 000 ha en 1993, soit 4% de la superficie totale du pays.

La population était estimée à environ 1 million d'habitants en 1994, dont 80% de ruraux. La densité de population est de 28 hab./km², mais elle varie de 10 environ sur les îles à 33 hab./km² à l'ouest du continent (en ne tenant pas compte de la capitale). Le taux annuel de croissance démographique était de 2,1% pendant la période 1979-91.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 3 612 000 ha
Superficie cultivable 1994 622 000 ha
Superficie cultivée 1993 153 004 ha
Population totale 1994 1 050 000 hab.
Densité de population 1994 29 hab./km²
Population rurale 1990 80 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1991 19 %
Population rurale 1991 42 %

L'économie du pays est essentiellement agricole, l'agriculture faisant vivre 90% de la population et représentant 53% de la valeur du PNB et 80% des exportations (essentiellement la noix de cajou).

Climat et ressources en eau

Le climat de la Guinée-Bissau est de type tropical humide, caractérisé par de faibles variations de température tout au long de l'année. La température moyenne annuelle est de 28°C. Les précipitations varient de 1 300 mm/an dans la région est, subissant l'influence du climat sahélien, à 2 700 mm/an à l'extrême sud du littoral (île de Como). La moyenne des précipitations est estimée à 1 705 mm/an. Le mois d'août est le plus pluvieux, recueillant 30 à 45% de la pluviométrie annuelle totale.

Le pays est traversé d'est en ouest par de nombreux fleuves dont les plus importants sont les rios Geba, Corubal et Cacheu. Ces fleuves forment à leur embouchure de larges estuaires très découpés dont les nombreuses branches pénètrent profondément la plaine côtière constituée pour l'essentiel de mangroves, de terres marécageuses inondées par les marées et plantées de palétuviers, couvrant une superficie d'environ 800 000 ha.

Les ressources en eau de ruissellement internes sont abondantes, mais mal réparties, puisque 90% s'écoulent sur six mois et ne sont distribuées que sur la moitié orientale du pays. Les ressources en eau renouvelables internes sont évaluées à 16 km³ par an, mais seulement 6,8 km³ en année décennale sèche, ressources qui ne sont pratiquement pas exploitées. Les eaux souterraines superficielles sont estimées à quelques centaines de millions de mètres cubes par an; elles ont de faibles débits d'exploitation et, en bordure de mer, des problèmes de salinité. Les nappes profondes, encore mal connues, ne sont que partiellement exploitables et constituent une ressource renouvelable de l'ordre de 10 à 30 millions de mètres cubes par an.

Guinée-Bissau

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   1 705 mm/an
    61,6 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   16,0 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 15 238 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   27,0 km³/an
Indice de dépendance   40,7 %
Capacité totale des barrages 1994 0 km³
Eau désalinisée   - 10 6 m³/an
_      
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1991 6,0 10 6 m³/an
- Collectivités 1991 10,0 10 6 m³/an
- Industrie 1991 0,6 10 6 m³/an
Total   16,6 10 6 m³/an
par habitant 1991 17 m³/an
en % des ressources renouvelables internes   0,1 %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement   - 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1993 281 290 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1994 5 110 ha
- irrigation de surface   - ha
- irrigation par aspersion   - ha
- micro-irrigation   - ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines 1994 11,7 %
Partie irriguée à partir des eaux de surface 1994 88,3 %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée 1994 100 %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés 1994 12 005 ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés 1994 25 322 ha
5. Superficie en cultures de décrue   - ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) 1994 42 437 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1994 27,6 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage 1991 2,1 %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère    
Grands périmètres > - ha - ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres < - ha - ha
Nombre total de ménages      
Cultures irriguées      
Production totale de céréales irriguées 1994 83 995 t
en % de la production totale de céréales 1994 48,8 %
Cultures irriguées 1994 42 437 ha
- riz 1994 42 437 ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Le prélèvement d'eau a été estimé à environ 17 millions de mètres cubes en 1991 (figure 1), dont 6 millions pour l'agriculture. Ce dernier chiffre, même s'il tient compte seulement des superficies irriguées en maîtrise totale/partielle, semble sous-estimé.

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

L'économie est fondée sur l'agriculture pluviale, avec un seul cycle annuel de cultures, qui bénéficie d'une pluviométrie abondante et de surfaces cultivables importantes et fertiles.

La culture principale est le riz, qui couvrait environ 43% de la superficie cultivée durant la saison 1993-94, suivi par d'autres céréales (maïs, sorgho, mil, fonio) avec 41 % et l'arachide avec 12%. Le reste était occupé par le manioc (3%) et le haricot (1%).

A l'exception de quelques petits périmètres de cultures maraîchères, le riz est la seule culture irriguée, soit sur des terres de mangroves aménagées (12 005 ha en 1993-94), soit dans les bas-fonds (25 322 ha), soit en maîtrise totale/partielle (5 110 ha) (figure 2). Le riz pluvial était cultivé sur 23 961 ha en 1993-94. La superficie rizicole potentielle totale, qu'elle soit de mangrove, de bas-fonds ou irriguée en maîtrise totale/partielle, était estimée à 281 290 ha en 1978, indépendamment de la riziculture pluviale. De ce total, seuls 15% sont actuellement exploités.

Les surfaces irriguées en utilisant les eaux souterraines sont faibles. Un inventaire des forages et de la quantité d'eau utilisée pour l'irrigation (3 millions de mètres cubes par an) permet de les estimer à environ 600 ha.

Pour l'irrigation des superficies de plus de 30 ha, le coût de l'eau de surface est estimé à 0,02 $EU/m³ et le coût de l'eau souterraine à 0,07 $EU/m³. Pour des superficies de moins de 30 ha, ces chiffres s'élèvent respectivement à 0,03 et 0,30 $EU/m³.

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,017 km³ en 1991)

FIGURE 2: Répartition des superficies rizicoles avec contrôle de l'eau et pluviale

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

La Direction générale des ressources naturelles (DGRN), qui dépend du Ministère de l'énergie, de l'industrie et des ressources naturelles, est chargée de la gestion des ressources en eau et de l'alimentation en eau des villages et des centres secondaires.

La Direction de l'hydraulique agricole et des sols (DHAS) du Ministère du développement rural et de l'agriculture (MDRA) s'occupe des aménagements hydro-agricoles et de leur gestion.

Le Ministère de l'équipement social (MES) intervient dans le cadre des Projets d'adduction et d'assainissement de Bissau. Plusieurs projets sont en effet intervenus, comme le Projet PASI (réhabilitation des infrastructures), financé par la Banque mondiale et terminé en 1992, et des projets d'assainissement financés par la coopération néerlandaise.

La SOLIDAMI est chargée de la coordination des actions des organisations non gouvernementales dont certaines interviennent dans la création de puits.

Le Code des eaux, préparé par le Projet Schéma directeur pour le secteur eau et assainissement et approuvé en 1992, fixe les grandes orientations et les attributions des organismes concernés et pose les bases d'une organisation de la gestion des ressources et de l'administration des droits sur l'eau.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Selon le projet Schéma directeur pour le secteur eau et assainissement, un des moyens d'atteindre les objectifs d'autosuffisance alimentaire, d'augmentation de la production pour l'exportation et de diversification de la production est le développement de l'irrigation, qui permet de sécuriser les productions et d'augmenter les rendements, et la mise en valeur des terres non cultivées. La diminution de la pluviométrie observée pendant les deux dernières décennies montre l'intérêt que revêt l'irrigation de complément pour garantir la production et contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

FAO. Dates diverses. Enquête annuelle sur les superficies, rendements et productions. Résultats pour les campagnes 1990/91, 1991/92 et 1993/94. Rapports PNUD/FAO, projet GBS/90/004.

PNUD. 1991. Rapport du projet GBS/87/002, Schéma directeur pour le secteur eau et assainissement.

PNUD/FAO. 1993. Bilan diagnostic du secteur agricole. Rapport du projet GBS/92/T01/A.

PNUD/BAD/Ministère français de la coopération. 1992. Evaluation hydrologique de l'Afrique sub-saharienne, Pays de l'Afrique de l'Ouest. Rapport de pays: Guinée Bissau. Projet PNUD RAF/87/030.


Table des matières - Précédente - Suivante