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Valoriser le maïs: quels marchés et quelles entreprises?

Les facteurs techniques des systèmes de culture et de transformation du maïs qui ont rendu possible sa diffusion en Afrique ont été mis en évidence. La question centrale concerne les conditions d'utilisation de cette céréale. Celle-ci a pu être cultivée et transformée dans des zones différentes, tant d'un point de vue agronomique que socio-culturel. Cela signifie que des utilisations à la fois compatibles avec les systèmes de consommation existants et adaptées aux nouveaux marchés qui se sont développés ont pu être trouvées. Dans une perspective d'accompagnement de cette dynamique de diffusion, il apparaît ainsi nécessaire d'analyser les conditions d'utilisation du maïs comme produit final. Cette question se pose en particulier dans le contexte d'urbanisation accélérée que connaissent les pays africains: quel rôle peut jouer le maïs pour contribuer, directement ou indirectement, à nourrir la population citadine? L'analyse s'articule ainsi autour de trois thèmes. Comment, dans son processus de diffusion, le maïs est-il utilisé?

Quelles sont les conditions d'une plus large utilisation de cette céréale sur les différents types de marchés?

Quels types d'entreprises de transformation peuvent contribuer à mieux valoriser le potentiel de ce produit en fonction de ses différents débouchés?

La diffusion du maïs

Durant les vingt dernières années, la culture du maïs a conquis de nouveaux espaces. Cette céréale s'est diffusée hors des pays où elle représentait un aliment traditionnel et hors des champs de case, où elle était souvent cantonnée.

Un produit d'autoconsommation

Cette expansion a été rendue possible par la compatibilité de son utilisation dans les systèmes de consommation ruraux. Comme les céréales tels le sorgho ou le mil ou comme les tubercules, le maïs peut être préparé sous forme d'une base amylacée de plats largement divisibles, accompagnée de sauces. Sa transformation est possible avec les outils utilisés pour les autres céréales et ne nécessite pas de savoir-faire spécifique qui en limiterait l'utilisation.

Le maïs présente, de plus, l'avantage de pouvoir être récolté précocement dès le stade laiteux. Il constitue alors la première céréale disponible dans le calendrier agricole et permet de traverser la fin de la période de soudure. Il permet aussi d'obtenir les premières rentrées d'argent par la commercialisation d'épis frais destinés à être grillés ou bouillis.

Aujourd'hui, l'autoconsommation représente encore dans certaines régions (Bénin, nord du Cameroun [75 %] ouest du Burkina Faso) le principal débouché de la production. Mais la diffusion de la culture du maïs est liée à la possibilité pour les paysans de disposer de facteurs de production permettant de faire ressortir les potentialités de la plante. L'utilisation de semences sélectionnées, d'engrais, de produits phytosanitaires, d'outils mécanisés pour la production, la récolte ou la transformation n'est effective que dans les zones où les paysans disposent de revenus monétaires suffisants. Ceux-ci proviennent soit de la commercialisation d'excédents de maïs, soit d'autres cultures de rente associées au maïs, comme le coton. Ainsi l'on constate que l'expansion et/ou l'intensification de la culture du maïs a été rendue possible par l'ouverture de nouveaux débouchés.

Un produit de rente

L'urbanisation a notamment conduit au développement de nouveaux marchés: celui des céréales pour la consommation humaine, où le maïs a pris, dans certains pays, une place importante; celui de la viande, en particulier de la volaille, et celui des œufs qui constituent, par le biais de nouvelles formes de production semi-industrielles, un débouché sous forme de provende; celui de la bière enfin, où, dans quelques pays, le maïs local est utilisé dans les brasseries industrielles comme apport d'amidon.

La place qu'a pris le maïs sur lé marché des produits amylacés est cependant variable selon les pays. Cette céréale ne répond, pas partout, en effet, au même type de besoins. Quelques exemples illustrent cette situation.

Au Bénin, où il a été introduit dès le XVIe siècle, le maïs est devenu la première céréale cultivée dans les zones centrale et méridionale. Le maïs est consommé sous des formes très variées, fermentées ou non fermentées: épis grillés ou bouillis, pâtes (owo, akassa, lio, mawè, ablo), couscous, bouillies, beignets, gâteaux, etc. Une partie de la production de maïs est aussi consacrée à la fabrication de bière (chakpalo). NAGO et al. (1985) recensent ainsi une quarantaine de produits différents à base de maïs. Dans le sud du pays, le maïs fournit plus de 50 % de l'apport calorique et l'essentiel de l'apport protéique. Les niveaux de consommation sont plus élevés à la campagne (220 à 380 g/habitant/jour) qu'en ville (190 g/habitant/jour). Le maïs est une plante culturellement très valorisée.

Dans le nord du Cameroun, la diffusion du maïs s'est accélérée depuis 1980. Cette production est aujourd'hui adoptée par la quasi-totalité des producteurs, à la fois comme produit d'autoconsommation et comme produit de rente, allant même, certaines années, jusqu'à concurrencer le coton dans cette dernière fonction.

S'il est devenu une céréale alimentaire de base dans plusieurs régions (Ouest, Nord-Ouest, Adamaoua et Nord), ses formes de consommation sont peu variées: pâte, bouillie, bière et alcool, épis grillés ou bouillis. Le maïs apparaît comme un produit de consommation «banal» qui n'est pas un élément de valorisation symbolique ou sociale. Il est utilisé dans les mêmes préparations alimentaires que les céréales traditionnelles mais n'apparaît pas dans les plats de fête, sauf pour quelques groupes ethniques. D'après l'enquête de consommation réalisée à Garoua (REQUIER- DESJARDINS, 1992), les préférences des consommateurs en matière de diversification alimentaire portent plutôt vers certaines variétés de sorgho, les tubercules et le riz. Le maïs intéresse les consommateurs par son prix car il s'agit d'une des sources de calories les moins chères.

En tant que produit de rente, le maïs est surtout destiné, outre les marchés urbains, à une transformation industrielle pour la production de grits de brasserie.

En Côte-d'Ivoire, la culture du maïs était principalement réalisée en zone de savane. Les productions étaient autoconsommées et la part de la production commercialisée était faible. D'après l'enquête budget-consommation de 1979, la consommation urbaine est très inférieure à la consommation rurale (7,7 kg/habitan/an, contre 26 kg/habitant/an) bien que très différenciée selon les classes de revenus (7,8 kg pour le consommateur du quintile du revenu les plus élevé contre 55 kg pour celui du quintile le plus bas).

Mais l'expansion maïsicole a surtout été provoquée par le développement de l'élevage avicole et l'arrêt des importations de maïs à partir de 1982.

Dans les pays du Sahel, la diffusion du maïs comme culture de plein champ s'est surtout faite dans les zones de production de coton. Cette céréale gagne progressivement une place dans les systèmes d'autoconsommation rurale et cherche à pénétrer les marchés urbains avec plus ou moins d'ampleur selon les pays. D'une façon générale, les utilisations sont peu variées, ce qui semble limiter la consommation de ce produit encore mal connu pour la diversité de ses utilisations potentielles.

La valorisation du maïs selon ses marchés

Le maïs répond ainsi à une demande finale diversifiée qui englobe la consommation humaine, l'alimentation animale et les usages industriels. Chacun de ces marchés se décompose en segments homogènes quant aux besoins à satisfaire et au type de clientèle auxquel il correspond. Cette segmentation est variable selon les pays. L'offre de maïs doit répondre aux exigences de quantité, de qualité et de prix de chacun de ces segments.

Le maïs pour les consommateurs urbains

La place qu'occupe ou est susceptible d'occuper le maïs sur les marchés urbains africains est très variable selon les pays. Il est en effet nécessaire de distinguer les pays à tradition maïsicole ancienne des pays où cette céréale est d'introduction massive plus récente.

Dans les premiers, on constate une diversité des formes de préparation et une spécification des produits en fonction de leur qualité. L'offre en produits transformés est de ce fait segmentée, souvent atomisée; la connaissance des produits est fine, les exigences des consommateurs sont marquées. La diffusion de produits de type traditionnel, standardisés, stabilisés, d'une provenance extérieure à la sphère domestique ou artisanale de proximité est sans doute difficile, à moins d'un net démarquage ou d'un prix très sensiblement inférieur par rapport aux produits de référence.

Dans les seconds, le maïs est moins connu, fait l'objet d'un moins grand nombre de préparations, celles-ci étant souvent des adaptations de plats à base des céréales plus traditionelles. Le maïs s'est ainsi intégré très facilement à certaines pratiques culinaires existantes telles que, selon les pays, les beignets, le couscous, les brisures et le tô de maïs. Dans certains pays, les consommateurs ne savent pas toujours bien le préparer et recherchent de nouvelles utilisations.

Le marquage socio-culturel et les spécifications de qualité apparaissent ainsi moindres que dans les pays traditionnellement consommateurs. Dans ce contexte, on peut émettre l'hypothèse qu'existe une plus grande marge de manœuvre pour la diffusion de produits standard.

QUELQUES QUESTIONS SUR LA PERCEPTION DU MAÏS TRANSFORMÉ PAR LES UNITÉS SEMI-INDUSTRIELLES

La diffusion de farine de maïs stabilisée et ensachée, produite dans des unités semi-industrielles, a rencontré dans certains pays des difficultés. La qualité supérieure de ces produits, en particulier du point de vue sanitaire, par rapport à ceux vendus sur les marchés tient à leurs conditions de production et de conditionnement. Si l'on fait le parallèle avec ce qui a pu être observé pour d'autres opérations d'«industrialisation» de produits vivriers locaux en Afrique, on peut se poser les questions suivantes: Tous les consommateurs reconnaissent-ils facilement cette qualité «industrielle», et en particulier pour des produits traditionnels? Certains ne préférent-ils pas «faire plus confiance à la vendeuse qu'au sachet» ou encore «faire eux-mêmes», à l'aide du moulin de quartier, que d'acheter à l'extérieur? A quel prix les consommateurs sont-ils prêts à payer le coût d'une garantie industrielle de qualité?

Il est à noter que, dans le cas de la diffusion des produits de mouture semi-industrielle du maïs, les semoules semblent avoir souvent rencontré plus de succès que la farine. Les raisons de cette différence ne sont pas connues avec précision, et l'on en est réduit aux hypothèses: compte tenu du procédé utilisé, la farine serait d'une qualité insuffisante pour ses utilisations classiques (pâte, bouillies)? La finesse de la farine rend plus difficile l'évaluation visuelle et tactile de sa qualité organoleptique telle qu'elle est classiquement pratiquée par les ménagères.

D'une façon générale, la tendance de l'évolution de la consommation dans les villes africaines est à la recherche d'une diversification de l'alimentation. Celle-ci passe par l'alternance de produits et de plats au cours de la journée ou de la semaine, le développement de repas ou snacks pris hors du domicile, l'apparition de nouvelles préparations, etc. Dans ce contexte, le maïs peut jouer un rôle important. Il est potentiellement, et déjà effectivement dans certains pays, la base de produits et de plats très variés. Une diffusion des savoir-faire des pays de tradition maïsicole - Bénin, Ghana, Togo, Côte d'Ivoire pour l'Afrique de l'Ouest, mais aussi Mexique, pays d'Amérique centrale et pays andins - pourrait permettre de diversifier l'offre des produits.

Derrière ces questions se pose le problème du positionnement de produits destinés à la consommation de masse urbaine par rapport aux aliments concurrents. Mis à part les tentatives d'industrialisation des produits traditionnels que nous venons d'évoquer, il faut citer les tentatives d'utilisation du maïs dans le cadre des programmes «farines composées». L'utilisation de cette céréale a ainsi souvent été préconisée pour se substituer au blé ou au riz importés, dont a consommation est croissante dans tous les pays, et tout particulièrement en milieu urbain.

Beaucoup d'expériences ont, en effet, été menées pour intégrer une part de maïs dans la fabrication de pain de blé. Les tests de consommation ont conclu à une bonne acceptabilité de pains incorporant 10 à 15 % de farine de maïs. Cependant, la plus forte complexité technique et la non-réduction des coûts de production n'ont pas permis, en l'absence d'autres incitations, une diffusion de ces techniques et de ces produits.

Dans le même esprit, la recherche s'est orientée vers la transformation de maïs pour l'obtention de pâtes alimentaires ou de produits de forme similaire au riz: le «riz de maïs». Aucun de ces produits n'a débouché sur une réussite commerciale. Les raisons de ces échecs sont de diverses natures. D'une part, il s'est révélé difficile de maintenir une qualité du produit fini comparable au produit de référence et les consommateurs ont généralement boudé ces produits; d'autre part, la complexité des procédés et des équipements rendait nécessaire le passage par une filière industrielle dont la rentabilité était loin d'être garantie.

Le maïs pour des utilisations industrielles

Les industries de transformation du maïs, brasseries et provenderies principalement, ont plutôt tendance à s'approvisionner sur le marché international. Elles ont par ce biais accès à de gros volumes, livrés sans les problèmes et les aléas de la collecte locale, à des qualités homogènes et, selon les cas, à des prix moindres que ceux du marché national. Ainsi, l'industrie de fabrication d'aliments du bétail de Côte d'Ivoire n'a fait appel à la production nationale qu'à partir du moment (1982) où le coût du maïs importé a été sensiblement supérieur à celui du maïs local, en raison du renchérissement du dollar, et où les pouvoirs publics ont supprimé les autorisations d'importation. il faut par ailleurs noter que dans les «segments» de l'alimentation animale, le maïs peut être plus facilement concurrencé par d'autres sources amylacées (céréales, tubercules ou racines) que dans les segments de la consommation humaine où des caractéristiques précises, propres à chaque matière amylacée, sont reconnues et recherchées pour des utilisations spécifiques et où les facteurs culturels jouent un rôle essentiel dans le choix des produits alimentaires.

L'utilisation du maïs dans les brasseries ou les provenderies est liée à l'évolution des marchés de la bière, de la viande et des œufs Même si le marché urbain constitue le principal débouché pour ces produits, il reste lié à l'évolution du pouvoir d'achat des citadins. L'élasticité du revenu de ces produits est en général élevée, et l'on constate, dans nombre de pays, une réduction de la demande, liée aux programmes d'ajustement structurels.

Conclusion

Si l'évolution des marchés urbains peut, en théorie, contribuer à élargir les débouchés pour le maïs local, cela ne signifie pas que, en pratique, l'existence de besoins constitue une garantie de débouchés pour les producteurs. En effet, pour que l'ajustement de l'offre et de la demande puisse se réaliser, des réseaux et des moyens de commercialisation doivent se mettre en place. Les régions à partir desquelles existent déjà des courants d'échange et des infrastructures pour le transport se voient conférer un avantage comparatif certain. Ainsi, on a pu voir se développer la culture du maïs dans le sud-ouest de la Côte-d'Ivoire, plutôt qu'au nord, car les commerçants dioulas, qui intervenaient déjà sur le cacao, ont su capter ce marché. Densité du réseau routier, abondance des moyens de transport, proximité d'Abidjan ont été autant d'atouts pour cette région.

Les conditions d'une meilleure connexion entre la production locale et le marché ne se limitent pas aux infrastructures de liaison ville-campagne. Elles concernent aussi la structuration d'un tissu d'entreprises de transformation et leur environnement économique. Ainsi, par exemple, on constate que l'inadaptation du secteur bancaire aux besoins financiers des entreprises incite les industries de transformation à recourir aux importations et aux facilités bancaires qui y sont associées.

Les unités de transformation villageoises

Le développement nouveau de la production et de la consommation du maïs, au Sénégal, au Mali ou au Cameroun a bénéficié d'un effort de vulgarisation agricole et d'une implantation de plus en plus dense de moulins artisanaux de transformation primaire dans les zones rurales et dans les villes. En effet, la pénibilité du décorticage et de la mouture du grain de maïs est généralement citée comme l'une des contraintes majeures de son utilisation.

Le développement de la mécanisation de la mouture est ainsi le principal changement intervenu dans les systèmes après récolte des céréales depuis une trentaine d'années. Ce développement, au départ issu de l'initiative privée, a été encouragé par les organismes d'appui au développement et les ONG. Le taux d'équipement est variable selon les pays et les régions. Ces équipements sont achetés et gérés dans des conditions très diverses. Ils remplissent avant tout un rôle de service pour les besoins de l'autoconsommation. Dans certains cas, ils permettent la commercialisation de produits de première ou de deuxième transformation, en particulier en ville.

Depuis quelques années, des unités de transformation semi-industrielles (mini-minoteries) ont été induites par les organismes d'appui auprès d'associations villageoises (au Sénégal oriental, dans le sud du Mali, par exemple) afin de valoriser par une première transformation la production locale.

La rentabilité de ces deux types d'unités dépend beaucoup des marchés sur lesquels elles sont situées et de leur dynamisme interne. Elles peuvent être positionnées sur des marchés concurrents, mais aussi en concurrence avec le secteur industriel de la meunerie.

Les moulins en prestation de services

L'installation de moulins dans les villages a été rarement envisagée dans le cadre d'une politique céréalière. Les buts poursuivis concernaient plutôt l'allègement du travail des femmes. Le besoin de rentabilité est apparu par la suite, lorsque l'on a constaté que de nombreux moulins avaient cessé leur activité. Au Sénégal, on estime le nombre de moulins non fonctionnels à 2 000, soit un tiers du parc.

Certains moulins ont été installés à l'initiative de personnes privées, à des fins commerciales, ou offerts aux communautés rurales ou à des habitants du village par des ressortissants fortunés. D'autres ont été mis en place sous forme de moulins communautaires avec l'aide d'organismes d'appui (société cotonnière, ONG...). Aussi les nouveaux promoteurs, privés ou non, sont-ils maintenant soucieux d'assurer une rentabilité minimale qui permette le fonctionnement, l'entretien et le remplacement des équipements vétustes.

Ces moulins fonctionnent en prestation de services, c'est-à-dire que les ménagères apportent au moulin les grains de la récolte familiale ou bien ceux qu'elles ont achetés. Au Sénégal, le prix du service est de 10 FCFA/kg pour les moulins communautaires villageois et de 25 FCFA/kg pour les moulins privés urbains.

La mouture en prestation de services se substitue à la mouture manuelle et répond au besoin de diminuer la pénibilité et le temps de travail des ménagères. Celles-ci gardent le contrôle du choix de la matière première et du degré de finesse du produit fini. De plus, la mouture est réalisée par voie humide, comme traditionnellement, et permet d'obtenir un produit très proche, du point de vue de la texture et du goût, des produits obtenus manuellement. La farine obtenue donne lieu à une fermentation rapide qui est appréciée dans les préparations culinaires, mais elle ne peut se conserver au-delà d'un à deux jours.

Dans de nombreuses régions, la première transformation du maïs est réduite à une mouture sans décorticage, ce qui représente un gain de temps et de pénibilité. La farine peut ensuite être nettoyée par trempage et tamisage. On obtient ainsi un mélange de farine, son et germe, riche en lipides, qui présente l'inconvénient de rancir après un ou deux jours. Cette pratique ne peut donc correspondre qu'à une transformation en prestation de services. Le rendement de la mouture est variable selon le degré de tamisage du produit.

Le décorticage, quand il est effectué, est réalisé manuellement par la ménagère elle-même ou mécaniquement en prestation de services en particulier dans les villes et bourgs ruraux. A noter que contrairement aux autres pays, le Sénégal et la Gambie n'ont qu'un parc très limité de décortiqueurs mécaniques.

La rentabilité potentielle d'un moulin dépend, d'une part, de la clientèle, de ses habitudes alimentaires et culinaires, de ses disponibilités monétaires, et aussi de la proximité de moulins concurrents. Elle sera fonction, d'autre part, du coût de l'investissement initial, des frais de fonctionnement et de maintenance, et du prix que les clientes acceptent de payer. Le seuil de rentabilité cité par de nombreuses études en ce qui concerne les moulins communautaires est de 35 Van de céréales. Ce seuil de rentabilité relativement faible semble rarement atteint en milieu rural. Nombre de moulins ont en effet été installés dans de petits villages où la population n'est pas suffisante pour assurer leur rentabilité.

Les mini-minoteries

L'implantation de mini-minoteries villageoises dans les zones cotonnières du Mali et du Sénégal visait à permettre aux producteurs ruraux d'accéder aux marchés du maïs transformé en conservant sa valeur ajoutée.

Les opérateurs ont été choisis parmi les associations villageoises qui s'étaient montrées dynamiques dans le cadre des autres interventions de la société cotonnière et dont la localisation apparasait favorable du point de vue des infrastructures disponibles (routes, proximité d'un marché, etc.).

LE MARCHÉ

Les produits transformés obtenus sont des brisures, de la semoule, de la farine et du son. Ces produits sont connus soit parce qu'ils sont d'usage traditionnel, soit, comme au Mali, à la suite de la distribution de semoule de maïs par l'aide alimentaire.

Les produits sont vendus en sacs de 50 kg ou en sachets d'environ 1 kg. Les brisures et la semoule sont utilisées pour l'alimentation humaine, et le son pour l'alimentation animale. La farine connaît des difficultés d'écoulement, comme nous l'avons évoqué précédemment.

Les marchés cibles de ces produits ont souvent été peu clairement délimités au départ. Des études de marché ont été menées après le lancement des produits afin de mieux définir une stratégie commerciale. Diverses questions restent cependant posées pour préciser le positionnement des produits, et on manque encore de données fines pour caractériser es consommateurs de ces produits et les formes de consommation.

Toutes les unités de transformation connaissent des problèmes d'écoulement pour diverses raisons:

La commercialisation est assurée avec l'appui des sociétés cotonnières, directement ou à travers des organismes qu'elles soutiennent. L'efficacité de cette organisation est amoindrie par le fait qu'elle joue sur une seule céréale (le maïs) et sur de très faibles volumes.

Dans le cas du Sénégal, les produits de meunerie sont vendus à prix fixes tout au long de l'année, de 115 à 135 FCFA selon le degré de finesse de la mouture. Compte tenu des variations du prix du maïs tout au long de l'année, les produits de minoteries deviennent très compétitifs en période de soudure vis-à-vis de la filière artisanale.

Situées en zone rurale, les mini-minoteries sont, en principe, mieux à même de résoudre leurs problèmes d'approvisionnement. Mais leur éloignement des marchés urbains qu'elles visent rend l'action commerciale plus complexe. Atteindre ces marchés éloignés et enregistrer leurs réactions pour adapter les produits et les circuits commerciaux constituent pourtant des éléments clefs de la réussite de ces entreprises.

L'APPROVISIONNEMENT

Les associations villageoises gérant les mini-minoteries ont souvent été tentées de proposer au producteur un prix d'achat plus élevé que le prix du marché. L'objectif était de garantir l'approvisionnement des minoteries. Cependant, cette pratique a conduit à augmenter le prix de revient du produit final sans pour autant fidéliser les fournisseurs au cours la période où les prix sont plus élevés. Cela révèle la difficulté pour les groupements de producteurs de gérer la contradiction d'être à la fois vendeur et acheteur de matières premières. En tant que producteurs, les groupements ont intérêt à ce que le prix de vente soit le plus élevé possible; en tant que gérants des unités, ils ont intérêt à ce que le prix d'achat soit le plus bas possible.

Des contrats avec d'autres associations ont été passés avec garanties sur la récolte de coton par l'intermédiaire de la Sodefitex au Sénégal. Cependant, ces contrats sont difficiles à faire respecter. On constate un manque de maîtrise dans l'approvisionnement, aussi bien en quantité qu'en qualité. L'importance des poussières et des saletés dans le grain livré a obligé les mini-minoteries àavoir recours à un pré-nettoyage.

La variation des prix comme la saisonnalité des quantités vendues obligent les minoteries à constituer un stock annuel qui coûte cher et se déprécie.

LA TRANSFORMATION

Les mini-minoteries sont équipées d'un décortiqueur, d'un moulin et d'un tarare. Les sachets sont scellés à l'aide d'une thermosoudeuse. Cette chaîne de production n'était pas au point avant le projet, ce qui a conduit à utiliser des prototypes (Sénégal) ou des équipements hétérogènes (Mali). Dans les deux projets, la maintenance est assurée par les sociétés cotonnières.

La reproductibilité de ce type d'unités pose ainsi le problème de leur environnement technologique: disponibilité locale d'équipements éprouvés, réseaux acessibles de maintenance et de pièces détachées, etc. Là encore, la situation rurale des mini-minoteries peut constituer une contrainte dans des pays où l'environnement technologique reste plus favorable en milieu urbain. Cela dit, ces projets de mini-minoteries ont largement contribué à l'optimisation des équipements et procédés, ce qui constitue un atout important. Quelques problèmes techniques restent actuellement mal résolus:

LE FINANCEMENT

L'équipement des premières unités ainsi que la construction ou l'aménagement des locaux ont été assurés par les projets. Maintenant, les opérateurs doivent prendre en charge la construction des bâtiments. Il est difficile d'évaluer, dans ce contexte, a nature et le volume des investissements nécessaires dans une perspective de diffusion des unités. L'investissement ne peut en effet se limiter à l'acquisition des équipements et à la construction des locaux. Doivent être aussi pris en compte les coûts relatifs aux études préalables, à la mise en route des unités, aux opérations de lancement commercial des produits, aux premiers suivis de marchés, etc. Autant d'investissements qui ont, jusqu'à présent, été pris en charge par le financement d'accompagnement des projets. Certes, ces projets ont permis de préciser les conditions de lancement de telles unités et constituent, là encore, un acquis important.

La saisonnalité de l'approvisionnement oblige les mini-minoteries à conserver un fond de roulement important et coûteux. Celui-ci peut représenter une masse financière presque équivalente aux investissements en équipements et bâtiments.

Malgré la taille réduite des unités, les financements peuvent s'avérer importants en regard des volumes financiers habituellement gérés par les associations villageoises. Cela suppose l'acquisition de compétences en comptabilité-gestion, point sur lequel certains projets ont d'ailleurs centré leurs efforts avec des outils de formation innovants et bien adaptés à la situation des associations villageoises (outils Cigesco, par exemple).

L'ORGANISATION

L'intégration des minoteries au sein des associations villageoises a, semble-t-il, eu tendance à diluer les responsabilités et à diminuer l'intéressement des travailleurs et des producteurs de maïs. La tendance est maintenant de confier ces unités à des groupements de producteurs, à taille plus réduite, dont l'intérêt des individus serait basé sur la perspective d'un revenu supplémentaire.

Les mini-minoteries villageoises ont été créées à l'initiative des sociétés cotonnières et restent très dépendantes d'elles pour la commercialisation, l'approvisionnement, la maintenance et le financement de la campagne. Dans le cadre des réflexions qui s'engagent sur la reproductibilité de ces unités dans d'autres contextes institutionnels, la comparaison avec d'autres mini-minoteries privées urbaines pourrait être très éclairante sur leurs conditions d'organisation interne et externe.

Conclusion

Les mini-minoteries proposent sur le marché des produits de meunerie normalement stabilisés. Ceux-ci entrent en concurrence avec des produits obtenus par voie humide proposés par des vendeuses ou obtenus par les ménagères en utilisant les moulins en prestation de services. L'avantage des produits stabilisés et ensachés par rapport à leurs concurrents n'apparaît finalement pas évident pour les consommateurs. Tout au moins, le coût de cet avantage semble élevé par rapport au pouvoir d'achat de la grande masse des citadins. Quel peut être, dans ce cas, le marché spécifique pour ces produits?

Les limites du secteur artisanal des moulins en prestation de services sont leur incapacité à pouvoir satisfaire des demandes concentrées; par exemple celles des collectivités, des organismes d'aide alimentaire, voire de certaines industries. Les mini-minoteries peuvent avoir sur ces marchés un avantage concurrentiel certain. il reste qu'elles peuvent être concurrencées par des unités industrielles centralisées - lorsqu'elles existent - qui peuvent avoir l'avantage d'économies d'échelles pour la transformation. Cela dit, leur caractère centralisé renchérit leurs coûts d'intermédiation et de transactions (approvisionnement, distribution). Seule la proximité permet d'entretenir le réseau de relations nécessaires.

Outre la concurrence sur les caractéristiques des produits, BRESSOLETTE et LAIDIN (1993) ont montré la possibilité d'une concurrence par les prix au moment où les céréales sont chères, en période de soudure. Là, les mini-minoteries peuvent avoir un avantage, mais la barrière d'accès est alors liée au financement des stocks.

Les projets de création de mini-minoteries villageoises ont été lancés, rappelons-le, avec l'objectif de permettre aux producteurs d'accéder aux marchés urbains en conservant la valeur ajoutée de la transformation du maïs. Il est sans doute encore trop tôt pour établir si ces objectifs sont atteints. Les projets ont permis d'expérimenter les conditions de fonctionnement de tels types d'unités innovantes en milieu rural. Leurs acquis sont très importants et méritent d'être valorisés.

A ce stade de la réflexion, plusieurs questions peuvent être posées.

D'autres solutions four garantir des débouchés aux producteurs de maïs et leur permettre d'accroître leurs revenus ont-elles été étudiées? On peut penser à des contrats entre des producteurs et des entreprises de transformation urbaines, à des unités rurales privées, à des groupements d'intérêt économique associant producteurs et commerçants d'une même zone géographique. Quelques expériences existent dans d'autres filières qui mériteraient d'être mieux connues.

La plupart des mini-minoteries sont parvenues à résoudre leurs problèmes techniques et leurs problèmes d'approvisionnement même si des difficultés subsistent. Les plus gros problèmes se situent au stade de la commercialisation. La méconnaissance générale des marchés et du comportement des consommateurs constitue un frein à l'élaboration de stratégies commerciales. Cette difficulté n'a-t-elle pas été sous-estimée dans la programmation des projets et ne doit-elle pas constituer aujourd'hui une priorité pour l'action?

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