Le tableau 1 en annexe donne l'évolution de la production de la pisciculture familiale depuis 1974 jusqu'à ce jour. On constate une augmentation annuelle régulière avec un accroissement plus important pendant ces dernières années. L'écoulement de cette production ne pose pas de problèmes. La production de poisson par la pisciculture est étalée sur pratiquement l'entièreté de la zone la plus peuplée de la République Centrafricaine. Les zones non couvertes ont un accès direct à la pêche ou à la chasse. Les figure 1, 2 et 3 en annexe sont explicites à ce sujet.
On peut en effet abonder dans le sens de C. Lietar (Bibl.2) : “Les Tilapia produits dans les bassins piscicoles sont pour ainsi dire produits dans l'assiette du consommateur”.
L'auteur étaye sa constatation comme suit : “Pour l'ensemble du pays, nous pouvons constater que :
11,5% de la production est utilisée pour le réempoissonnement des bassins du pisciculteur,
25,6% est consommé par la famille,
62,9% est mis en vente.
L'endroit de vente, le prix obtenu et le pourcentage vendu de la production sortie de l'étang, indiquent que la vente du Tilapia ne pose pas de problème étant donné que :
pour seulement 4,7 % de la production totale, le pisciculteur est obligé de se rendre vers un autre marché,
les prix obtenus dépassent souvent ceux de la viande,
la vente a priorité sur la consommation familiale.
L'auto-approvisionnement en alevins est réalisé dans la moitié du pays. Pour les autres pisciculteurs, nous avons constaté un manque d'alevins d'une moyenne de 20 % de leurs besoins.
Dans 4 régions recensées dont les rendements sont élevés, la
production piscicole dépasse largement les besoins de la famille
en protéines d'origine de poisson.
Par contre, dans les 5 régions à bas rendements, la production
piscicole ne couvre que la moitié de ces mêmes besoins”.
Dans toutes les circonstances les demandes sont largement supérieures à l'offre au stade actuel, que cela soit en milieu rural qu'en milieu urbain (cf2 également la note inédite de M. L. Behaghel Bibl. 5).
L'infrastructure existante, c'est-à-dire les marchés locaux, la pratique de stockage et de la vente au bord de l'étang lors des vidanges aux intermédiaires ou aux consommateurs directement permettent d'écouler tout le poisson présenté à la vente.
Le potentiel annuel de production nette des 3 stations piscicoles principales est pour Bangui-Landjia 25 tonnes, Bambari-Bengué 15 tonnes et Bouar-Paya 8 tonnes.
Dans les circonstances actuelles (manque d'eau, vols) ces stations atteignent la moitié de cette production et en commercialisent environ 50% sous forme de poisson de consommation, une partie est vendue pour l'alevinage, une partie sert au réempoissonnement des étangs et le reste est perdu par vols et mortalité. Les poissons morts servent toutefois d'aliment pour les poissons.
L'écoulement des productions ne pose pas de problèmes particuliers :
Bangui-Landjia dispose d'un marché de 400.000 personnes et ce qui n'est pas vendu au bord des étangs l'est en ville sans difficulté à condition de s'y prendre dès le début de la matinée. Pour faciliter cette vente un stand sera aménagé au marché central. Au stade actuel 400kg de poisson peut être écoulé par jour.
Bambari-Bengué représente une communauté de seulement 30.000 personnes. La station peut toutefois écouler en ville 50kg de poisson par jour ce qui signifie un poids total annuel de plus de 15 tonnes, correspondant au potentiel de la station :
Bouar-Paya représente une population de 30.000 personnes et son potentiel n'étant que 8 tonnes/an, sa production est écoulée avec toute facilité soit au bord de l'étang, soit en ville.
Par conséquent les 3 stations piscicoles principales ne rencontrent aucune difficulté pour commercialiser leur production même s'ils atteignent leur potentiel.
Le risque qu'elles courent d'être concurrencées par les pisciculteurs privés ne se fera pas sentir avant plusieures années. A ce moment-là elles aligneront leur vente sur celle des pisciculteurs qu'elles auront comme mission de guider (3.5.2.)