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V INFRASTRUCTURES ET MOYENS DE COMMUNICATION

Les infrastructures et les moyens de communication constituent un support indispensable au développement économique en général et pour le secteur des pêches en particulier; par ailleurs, le désenclavement des régions isolées permet l'acheminement des produits des zones de pêches vers les centres de consommation ou les ports d'exportation.

1. Chantiers navals

Les chantiers navals sont d'une grande importance pour le développement de la pêche artisanale, semi-industrielle et industrielle. La construction navale de niveau industriel à Madagascar se trouve concentrée à Antsiranana avec le chantier de la Société d'Etudes de Construction et de Réparation Navale (SECREN). La SECREN est située à l'intérieur de la baie d'Antsiranana. Elle est dotée d'équipements modernes pour la construction et la réparation des bateaux. En effet, depuis 1984, quelques 15 milliards de FMG ont été engagés dans les travaux de réhabilitation de la société qui dispose actuellement des moyens techniques appropriés pour tous les types de construction : coque en bois, en plastique et métallique. Ce chantier a déjà construit des chalutiers crevettiers de 20 m et d'unités de pêche artisanales type «catcher» de 7 – 9 m. La SECREN possède aussi toutes les installations nécessaires pour la réparation et le carénage des cargos et bateaux de pêche. Elle dispose également de la seule cale sèche du pays d'une longueur de 200 m et d'un bassin de radoub (long de 199 m). Environ 1.100 personnes y travaillent en permanence.

Le tableau suivant résume l'évolution des réalisations de la SECREN relatives aux travaux de réparation des bateaux de pêche. L'analyse des chiffres de ce tableau montre que le chantier attire depuis 1985 de nombreux thoniers étrangers travaillant dans l'Océan Indien. La réparation de ces thoniers apporte une contribution très importante dans le chiffre d'affaires de la société et dépasse largement le chiffre d'affaires issu de la réparation des bateaux malgaches.

Tableau 19 : Réparation des bateaux de pêche à la SECREN
AnnéeBateaux de pêche malgachesThoniers
NombreChiffre d'affaires (million FMG)NombreChiffre d'affaires (million FMG)
1984255184198
198530931182.781
1986381.004151.807
1987441.702163.767
1988441.843226.244
1989381.929198.213

Source : SECREN, (1991).

D'autres chantiers et ateliers navals existent à Madagascar mais ils sont de moindre importance. Toutefois, ils disposent de possibilités de construction de bateaux tant en bois qu'en acier et en polyester. Leur expérience dans ce domaine reste limitée. On trouve ;

à Nosy-Be: -I'“Atelier et chantier du cratère”. Ce chantier construit de petites unités à coques en bois et métalliques, et effectue des réparations mécaniques et électriques. 6 chalutiers de 9 m et 8,6 m y ont été construits;
à Mahajanga:-I'“Ecole de la charpenterie marine”. Cet atelier assure la construction d'embarcations en bois atteignant 15 m, ainsi que des réparations;
-la “Compagnie malgache de cabotage” dispose d'un slipway et d'ateliers bien équipés pour les réparations mécaniques ou les remises en état des coques ;
-I'“Atelier Vincent” construit des unités à coques métalliques (jusqu'à 25 m) et à coques en bois (6 – 7 m);
à Toamasina:-les “Ateliers du port de Toamasina”. Ces ateliers sont correctement équipés en machines-outils, mais les surfaces couvertes sont insuffisantes. Dans ces ateliers des barges de 20 m à coques métalliques ont été construites. Les ateliers effectuent également diverses réparations mécaniques;
à Maroantsetra:-“I'Atelier de construction de bateaux” de Maroantsetra vient de construire 3 bateaux de 8, 10 et 12 m destinés à la pêche au chalut;
à Mananjary:-“I'Atelier de construction navale” de Mananjary a déjà construit 28 barges de 70 tonnes, 2 vedettes de 170 CV, 2 automoteurs de transport avec 100 places, 1 catamaran. L'atelier effectue également diverses réparations et est prêt à construire des petits bateaux de pêche en polyester renforcé de fibres de verre.

2. Réseau maritime et infrastructures portuaires

Le réseau maritime assure une part importante du commerce extérieur, mais aussi des échanges intérieurs entre les régions côtières enclavées.

Tableau 20 : Installations portuaires
PortsQuaisObservations
Longueur
(m)
Tirant d'eau
à basse-mer (m)
Antsiranana300,08,5excellent état, long-courrier
62,04,5excellent état, caboteurs
51,02,0vedettes
Mahajanga   
  Quai Orsini154,0asséchétrès mauvais état, convenant à 7 navires dont 4 à fort tonnage.
  Quai Coste98,02,0très mauvais état
  Quai Willemin154,01,0bon état
  Quai Barriquand180,02,0bon état; 120 m sont utilisés par des chalutiers de la SOMAPECHE et de SOPEBO
Toamasina   
  Mole A259,05,5caboteur
100,08,5bananier
  Mole B180,09,0long-courrier
41,010,0pétrolier
  Mole C171,512,0paquebot
192,03,0caboteur
354,510,0céréales et chromite
Nosy-Be   
  Nord142,03,5les PNB, installées à Nosy-Be, exploitent leurs propres installations
  Est148,02,0(jetées…)
Morondava50,02,0chenal impraticable à marée basse
57,0asséché
50,0asséché
Tolagnaro71,02,5seuls 45 m linéaire sont utilisables
73,00,5pour les barges ; appontement
22,00,5supportant une digue de 30 tonnes
Toliara140,07,5
(8,5 initialement)
état médiocre pour la partie en planches
90,02,0
(asséché en partie à basse-mer)
état satisfaisant
Vohemar50,05,2relié à la terre par une passerelle de 37 × 8 m

Sources: Direction des Transports et de la Météorologie. Etude pour le développement de la pêche au thon dans I'Océan Indien. Rapport No1, 1984.

On dénombre à Madagascar 15 ports équipés d'un minimum d'infrastructures sur lesquels tout projet de développement des pêches artisanales, semi-industrielles et industrielles peut s'appuyer. Malheureusement, ces ports ne sont pas dotés d'infrastructures adaptées à la pêche (manupulation et stockage de poisson) sauf à Mahajanga et à Nosy-Be où les sociétés de pêche crevettières ont construit des quais adaptés àleurs activités de pêche. Ces ports sont les suivants :

Dans l'état actuel des infrastructures d'accueil des navires, le traitement à quai des long- courrier s'effectue à Toamasina et à Antsiranana. Dans les ports de cabotage principal, les navires long-courrier restent en rade et les petits caboteurs peuvent accèder à quai lorsque les conditions nautiques s'y prêtent (Vohémar, Nosy-Be, Port-Louis). L'essentiel du commerce extérieur malgache transite par le port autonome de Toamasina avec un trafic de près d'un million detonnes par an. Le second port du pays est celuide Mahajanga. Son activité est moindre, à cause de ses infrastructures moins performantes. Le port d'Antsiranana, situé au fond d'une vaste baie très profonde, à 25 milles au Sud du cap d'Ambre, souffre d'une position excentrique. Cependant, depuis quelques temps, le port joue de plus en plus un rôle important dans le transbordement des thons pêchés par les thoniers étrangers dans le Sud-Ouest de l'Océan Indien. Entre 1986 et 1990 le tonnage transbordé était le suivant (Anonyme, 1991) :

1986-18.452
1987-16.165
1988-3.185
1989-15.588
1990-34.138

Avec la construction d'une grande conserverie de thon, le port d'Antsiranana pourrait devenir une véritable base de la pêcherie industrielle aux thons.

3. Chemins de fer

Le Réseau National des Chemins de Fer Malagasy (RNCFM) comprend deux réseaux indépendants Nord et Sud avec 4 lignes à voie unique totalisant 1.030 km, construites principalement de 1886 à 1936. Ce sont:

Carte 3: Principaux réseaux de communication

Carte 3

Source: Institut Géographique National (IGN), (1984).

En 1989, la RNCFM. a transporté environ 2 millions de personnes et près de 540.000 tonnes de marchandises.

D'une manière générale, le chemin de fer est très peu utilisé pour le transport en masse des produits halieutiques. Aucun chiffre précis n'est avancé pour indiquer les quantités transportées. Toutefois, on peut constater que certains collecteurs individuels utilisent le train pour acheminer des petites quantités de poissons frais ou salés, séchés et fumés (par exemple du lac Alaotra vers Antananarivo ou du canal des Pangalanes vers Toamasina).

4. Routes

49.638 km composent le réseau routier malgache (5.289 km goudronnés et 44.349 km en terre). II est en moyenne de faible densité (9 km/1.000 km2 pour les routes goudronnées, 75/1.000 km2 pour les routes en terre). L'âge moyen est relativement élevé. Ces routes sont dans l'ensemble fortement dégradées par manque d'entretien depuis le milieu des années 70, inégalement réparties entre les faritany, engendrant ainsi des difficultés de liaison et de communication interrégionales. Les routes non classées (pistes) en terre, sont souvent impraticables lors de la saison des pluies, de novembre à mars (carte 3).

Les deux grands axes Nord et Sud partent d'Antananarivo. La voie la plus utilisée est la RN.1 qui va d'Antananarivo à Tsiroanomandidy en passant par le lac ltasy. L'artère principale est la RN.4 qui va vers Mahajanga et qui est fortement détériorée. L'importante voie commerciale (RN.2) relie Antananarivo au port de Toamasina; elle a été entièrement refaite en 1985. La route du Sud (RN.7) est praticable sur les Hauts-Plateaux jusqu'à Fianarantsoa et pendant la saison sèche, jusqu'à Toliara. Une autre route longeant la côte Est double le canal des Pangalanes, qui joint les lagunes.

50% du transport des marchandises et 64% du transport interurbain de passagers se font par la route d'où l'importance de ce réseau.

II est à souligner que le réseau routier domine nettement dans le transport de tous les produits halieutiques tant à l'intérieur des fivondronana qu'en circuit régional.

Les projets de réhabilitation du réseau routier malgache, en cours de réalisation avec le soutien non négligeable de l'aide internationale, ne sont pas nombreux et concentrés en général dans les régions dont la production halieutique est moins importante.


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