La fabrication des matériels et équipements de pêche à Madagascar n'est pas très significative. Différentes sociétés ont essayé de produire des filets, des fils et des hameçons mais très vite, elles ont orienté leurs activités vers l'importation de ces matériels et équipements pour des raisons de rentabilité. Actuellement, la société MAJINCO est la seule société qui essaie tant bien que mal de produire des filets multifilaments à partir de fils importés de Chine. Cette entreprise a produit en 1989 environ 400 filets pour un chiffre d'affaires de 50.000.000 de FMG, alors que la même année ses dépenses pour l'importation de 2.300 filets étaient de 130.000.000 de FMG. Cette société dispose pourtant d'un bâtiment de 1.000 m2, d'une machine à tisser et d'une bobineuse. Une autre société. TADYNYL (du group SIPROMAD) a commencé à produire depuis octobre 1990 des fils en nylon. Cette société compte produire annuellement 250 tonnes de fils pour un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de FMG. La société FIMAPILA fait le montage de hameçons avec des matières premières venant de sa maison mère en France. Une fois montés, ces hameçons sont retournés en France.
Les sociétés MAJINCO, FIMAPILA et VATSY situées à Antananarivo importent la quasi totalité des fils, filets et hameçons. Les ruptures de stocks sont si fréquentes qu'elles entraînent des difficultés d'approvisionnement pour les pêcheurs.
Diverses taxes sont à payer pour l'importation de ces matériels. Pour le filet, le droit de douane est de 5%, la taxe d'importation est de 10% et la TUT 15%. Concernant les hameçons, le droit de douane est aussi de 5%, la taxe d'importation 40% et la TUT 15%. Pour les autres articles de pêche, la taxe d'importation est de 75%.
L'importation de moteurs marins est réalisée par plusieurs sociétés, notamment par les sociétés: Henri Fraise, GOLAZ et la Société de Tôlerie et de Peinture d'Antananarivo. Les taxes sur l'importation des moteurs marins s'élèvent à 20–30% de la valeur déclarée à l'entrée sans oublier la TUT 15%. Le nombre important des marques de moteurs marins nuit fortement à l'organisation de l'approvisionnement en pièces détachées.
Six demi-grossistes fournissent les centres côtiers à partir d'Antananarivo, cependant, le plus souvent les détaillants achètent eux mêmes directement chez les importateurs l'équipement dont ils ont besoins. Les revendeurs sont polyvalents et ne se cantonnent pas uniquement à la vente de matériels de pêche.
Notons enfin que le niveau des prix au détail est assez élevé (souvent jusqu'à 3 fois le prix de vente à l'importation), ce qui constitue un des freins importants pour le développement de la pêche traditionnelle et artisanale.
Depuis 1986 la DPA, afin de réduire les problèmes d'approvisionnement en matériels de pêche, s'est livrée à la commercialisation de matériel de pêche pour une valeur globale de 500 millions de FMG sur la période 1986–1990. La stratégie de l'administration était de contrôler les prix sur le marché au détail en créant une situation de concurrence avec les commerçants privés. L'approvisionnement en matériel a été effectué dans un premier temps par des appels d'offres lancés sur le marché local. L'équipement était par la suite vendu directement aux pêcheurs par l'intermédeaire des services décentralisés de la DPA (régie des recettes). Même si les ventes de ce matériel se faisaient sans profit, l'administration des pêches éprouvait des difficultés à liquider son stock. De tous les matériels de pêches commercialisés par la DPA, trois types ont dominé nettement. Il s'agit des fils (monofilament et nylon cablé), des nappes de filet et des hameçons. Les quantités commercialisées dans l'ensemble des faritany montrent que cette action a profité le plus aux faritany de Toliara et de Toamasina, puis au faritany de Fianarantsoa dans une moindre mesure.
Compte-tenu des problèmes liés à la vente de ces matériels et à la politique de libéralisation économique, la DPA a abandonné en 1990 cette opération qui était en fait conjoncturelle et l'a cédée aux opérateurs privés ayant une structure commerciale adéquate. En attendant, la DPA liquide le stock encore disponible.
Les dons aux pêcheurs traditionnels et artisanaux sont fournis par l'intermédiaire de deux projets:
le projet OSRO (Assistance des paysans indonésiens). Les équipements fournis sont d'une valeur totale de 200.000 $ US acquis en 1987 et distribués aux pêcheurs de Manakara en 1988 et ceux de Tolagnaro et de Nosy-Be en 1989; parmi ces équipements on trouve des pirogues, différents types de filets, des viviers et autres matériels de pêche, ainsi qu'une vedette motorisée;
les dons de la JICA (Japon) ont été répartis en 3 tranches : le 1er don en 1981 qui représentait 500 millions de Yen, le 2éme don en 1983 (490 millions de Yen) et le 3éme don en 1987 d'un montant de 826 millions de Yen (la première partie de cette tranche a été réceptionnée en 1988 et le complément en 1989, mais les équipements n'ont été livrés qu'en 1990; les caractéristiques de ces équipements et matériels sont décrites dans le chapitre sur la pêche artisanale).