L'étude technique énumèrera les options que nous retiendrons pour la méthode de reproduction, le dimensionnement de la station et les normes techniques d'élevage. Nous évaluerons les coûts de ces options, chaque fois que nécessaire, en nous référant aux coûts que notre expérience nous a permis de collecter en milieu rural.
Le choix de la méthode de reproduction établi lors de notre étude fictive donne satisfaction et sera maintenu pour l'étude réelle. Nous rappelons que la méthode retenue est celle d'une reproduction semi-artificielle basée sur l'utilisation de frayères artificielles (kakabans), et si nécessaire, d'une stimulation de la ponte par hypophysation (injection intramusculaire d'une solution d'extrait hypophysaire). L'application de cette méthode de reproduction a été présentée selon deux scénarios dans l'étude fictive :
le premier, utilisant des étangs de ponte ;
le second, utilisant des bacs de stabulation.
Nous ne retiendrons que le premier scénario, utilisant les étangs de ponte, qui est le seul utilisé jusqu'à présent en milieu rural. Ce choix présente plusieurs avantages, dont principalement (Rahantalisoa, 1990) :
le volume d'oeufs libérés par kilogramme de poids vif de géniteurs femelles lors du frai dans les étangs de ponte, est plus important que celui libéré dans les bacs de stabulation (méthode sans induction par hypophysation) ;
lors du frai, les géniteurs ne sont pas sujets à des blessures engendrées par de violents frottements contre des parois en dur.
Les géniteurs sont stockés par sexe dans deux étangs. En période de reproduction, et si nécessaire, après hypophysation, une pose1 (une pose serait préférée à plusieurs afin d'assurer un meilleur contrôle de la qualité des géniteurs) est placée dans un étang de ponte dans lequel seront disposés les kakabans. Les étangs de ponte seront suffisamment grands pour permettre d'abord, assez facilement, une ponte naturelle contrôlée par frayères artificielles avant de recourir à la méthode d'hypophysation. Directement après la ponte, les kakabans seront placés soit directement dans des étangs d'alevinage, soit dans des caisses d'incubation. Dans le premier cas que nous retiendrons, les oeufs sont transférés directement dans l'étang d'alevinage qui sert à la fois d'étang d'incubation, d'éclosion et d'alevinage. L'utilisation de caisse d'incubation pourrait permettre de contrôler l'élevage larvaire et la mise en charge en post-larves des étangs d'alevinage. En période de cession, les alevins seront conditionnés par stockage dans des hapas.
1 Pour la facilité du texte, une pose est constituée d'une femelle et deux mâles.
Avant de procéder au dimensionnement des étangs d'une station rurale ayant pour objectif une production de 100.000 alevins cessibles, nous rappellerons, au tableau 3.1., les normes et résultats du premier alevinage des stations d'Etat d'Ambatofotsy et d'Ampamaherana.
Densité de stockage
des géniteurs (kg/are) | Mise en charge des étangs d'alevinage en
post-larves de 3–5 jours/are (estimation) | Production d'alevins cessibles par kg de femelle (unité) | Production d'alevins cessibles par
are d'alevinage (unité) | ||
Station d'Ambatofotsy campagne 89/90 | femelles 4–6 | mâles 6–8 | 8.000–12.000 | 6.800 | 7.6781 |
Station d'Ambatofotsy campagne 90/91 | 12 | 15 | 10.000–15.000 | 5.934 | 6.1952 |
Station d'Ampamaherana campagne 89/90 | 4–6 | 6–8 | 8.000–12.000 | 2.387 | 3.3943 |
Station d'Ampamaherana campagne 90/91 | 12 | 20 | 10.000–20.000 | 9.066 | 8.8064 |
1 Ce résultat est une moyenne de premier alevinage établi pour une surface de 150 ares.
2 Ce résultat est une moyenne de premier alevinage établi pour une surface de 204 ares.
3 Ce résultat est une moyenne de premier alevinage établi pour une surface de 71 ares.
4 Ce résultat est une moyenne de premier alevinage établi pour une surface de 99 ares.
On remarquera que si les productions d'alevins cessibles par kilogramme de poids vif de géniteurs femelles sont toujours assez semblables pour la station d'Ambatofotsy, les densités de stockage des géniteurs sont passées de 4 à 6 kg/are au cours de la campagne 1989/1990 à 12–15 kg/are au cours de la campagne 1990/1991. Les densités de mise en charge en post-larves de trois jours, bien que très approximatives, ont été fortement intensifiées par rapport à la campagne 1989/1990.
Les résultats de la station d'Ampamaherana consolident la validité de l'amélioration ou de l'intensification de la production de la station d'Ambatofotsy. Les résultats de production à l'alevinage pour la station d'Ambatofotsy pour la campagne 1990/1991 sont en moyenne de 6.195 alevins/are et sont compris dans une fourchette de 950 alevins/are jusqu'à 14.000 alevins/are. Ces résultats sont observés pour des étangs dans lesquels un seul cycle d'alevinage a été réalisé. A la station d'Ampamaherana, la production à l'alevinage a été très fortement améliorée au cours de la campagne 1990/1991. Cette amélioration résulte principalement d'un meilleur suivi, de l'application stricte des recommandations techniques d'élevage et de l'acquis d'expérience.
Dans l'étude fictive, nous avions retenu principalement des normes de production semi-intensive amenant, en année de croisière, une production à l'alevinage de l'ordre de 5.000 alevins/are. Ces normes de production ont été appliquées à la campagne 1990/1991 avec succès. On constate même que les niveaux de production (cf. station d'Ampamaherana) peuvent encore être intensifiés et atteindre des productions moyennes à l'alevinage de plus de 8.000 alevins/are.
Notre expérience de deux campagnes nous permet de répertorier quelques résultats de référence pour un échantillon de 10 stations rurales. Ces résultats sont repris au tableau 3.2.
Tableau 3.2. Echantillon de quelques résultats de production des stations rurales.
Station rurale | Production d'alevins cessibles par
are d'alevinage (année 1 de production) | Production d'alevins cessibles par
are d'alevinage (année 2 de production) | ||
Moyenne (are) | Surface totale (are) | Moyenne(are) | Surface totale(are) | |
01 | 3.153 | 3,6 | 1.528 | 3,6 |
02 | 1.565 | 5,8 | 3.184 | 5,6 |
03 | 3.112 | 3,2 | 1.481 | 5,5 |
04 | 1.150 | 2,3 | - | - |
05 | 5.412 | 2,0 | - | - |
06 | 2.700 | 3,0 | - | - |
07 | 1.191 | 6,6 | - | - |
08 | 3.549 | 1,6 | - | - |
09 | 1.037 | 6,5 | - | - |
10 | 1.450 | 5,0 | - | - |
Moyenne générale | 2.432 | 3,9 | 2.064 | 4,9 |
Ces résultats sont davantage à prendre comme des indications du fait de la faible expérience des producteurs ruraux, accentués par l'utilisation d'étangs nouvellement construits. Néanmoins, on constate que des productions à l'alevinage de plus de 5.000 alevins/are ont pu être atteintes occasionnellement, et cela dès la première année de production. Il est donc réaliste de prendre pour nos calculs, un niveau de production à l'alevinage en année de croisière de 5.000 alevins/are.
On remarquera que les surfaces d'alevinage utilisées jusqu'à présent dans les stations privées sont très réduites, mais la tendance au début de notre troisième campagne de suivi est à l'extension des surfaces des étangs d'alevinage de 10 à plus de 20 ares pour un bon nombre de producteurs (40–50% des producteurs suivi par la CIRPA/projet). Ceci confirme l'approche marginale de la production d'alevins au cours des premières années qui mène plus ou moins rapidement, pour certains, à une activité principale fortement spéculative.
A. Dimensionnement des étangs de ponte
Pour la région du Vakinankaratra, la période favorable pour la reproduction de la carpe s'étale de mi-septembre à mi ou fin décembre, c'est-à-dire globalement sur une période de trois mois à trois mois et demi. En fonction de l'altitude, cette période peut se limiter à peine à un peu plus d'un mois. Nous rappelons que l'altitude des sites de production d'alevins varie de ±800 m à ±2.000 m pour la zone d'action du projet.
Notre objectif étant fixé à une production de 100.000 alevins, et en sachant que la production moyenne des géniteurs femelles peut être estimée à 5.000 alevins cessibles par kg de poids vif (poids moyen des géniteurs femelles est de 2,5 kg), il faut donc au minimum 8 femelles pour atteindre l'objectif de production. Pour des raisons pratiques, dont le planning de mise en pose, il est justifié d'utiliser au moins deux étangs de ponte par station.
B. Fiche technique de l'étang de ponte
Surface | :±30 m2 (4 × 7 m ou 5 × 6 m) |
Profondeur totale amont | :0,65 m |
Profondeur totale aval | :0,85 m |
Dispositif d'alimentation | :tuyau |
Dispositif d'évacuation | :tuyau - buse enterrée |
Pente de l'assiette | :3% |
A. Dimensionnement des étangs d'alevinage
Pour le dimensionnement des étangs d'alevinage, nous retiendrons une mise en charge supérieure à 10.000 larves par are pour obtenir une récolte d'au moins 5.000 alevins de 3 cm par are après 5 – 6 semaines d'élevage. Nous savons que des rendements à l'are de l'ordre de 5.000 alevins par are peuvent être atteints et même dépassés après quelques années d'expérience. Pour obtenir 100.000 alevins cessibles avec un rendement à l'alevinage de 5.000 alevins par are, il faut prévoir :
Pour le dimensionnement d'une station d'un producteur artisanal, nous retiendrons quatre étangs d'alevinage de 5 ares chacun.
B. Fiche technique de l'étang d'alevinage
Surface | :500 m2 (15 × 33 m) |
Profondeur totale amont | :0,85 m |
Profondeur totale aval | :1,25 m |
Dispositif d'alimentation | :tuyau |
Dispositif d'évacuation | : buse enterrée (option : Moine) |
Pente de l'assiette | :1 – 2% |
A. Dimensionnement des étangs de géniteurs
Le nombre de géniteurs requis pour la production de 100.000 alevins cessibles a été estimé au minimum à 8 femelles d'un poids moyen de 2,5 kg et à 16 mâles d'un poids moyen de 2,5 kg. Pour garder une marge de manoeuvre et une possibilité de sélection des meilleurs géniteurs pour la ponte, nous prévoyons 4 géniteurs femelles et 8 géniteurs mâles de réserve, soit un total de 12 géniteurs femelles et 24 géniteurs mâles. Nous retiendrons des densités de stockage de l'ordre de 10–15 kg/are pour les géniteurs femelles et de l'ordre de 20–25 kg/are pour les géniteurs mâles. Le dimensionnement minimum des étangs de géniteurs pourrait être de:
B. Fiche technique de l'étang de géniteurs
Surface | :300 m2 (15 × 20 m) |
Profondeur totale amont | :1,05 m |
Profondeur totale aval | :1,45 m |
Dispositif d'alimentation | :tuyau |
Dispositif d'évacuation | : buse enterrée |
Pente de l'assiette | :2% |
Le tableau 3.3. récapitule les genres, le nombre et les surfaces des étangs devant composer la station rurale de production d'alevins.
Tableau 3.3. Récapitulatif des surfaces de la station rurale
Désignation | Quantité | Surface (are) | Surface totale (are) |
Etang de ponte | 2 | 0,3 | 0,6 |
Etang d'alevinage | 4 | 5,0 | 20,0 |
Etang de géniteurs | 2 | 3,0 | 6,0 |
Total | 8 | - | 26,6 |
On pourrait estimer les coûts d'entretien des infrastructures de la station. Plus simplement, pour la suite de nos calculs, nous tiendrons compte d'un amortissement sur 15 ans avec une valeur résiduelle nulle. En pratique, l'équivalent de l'amortissement des infrastructures en terre sera utilisé pour l'entretien de ces infrastructures, et la valeur résiduelle des étangs devrait être de ce fait au moins égale à la valeur du coût de leur construction.
Contrairement à l'étude fictive, nous ne disposons pas de devis par étang établi par un bureau d'études mais nous disposons d'un certain nombre de coûts établis par les producteurs privés pour les constructions d'étangs en milieu rural. Ces coûts disponibles d'après l'expérience des producteurs privés, ont été établis pour la construction totale de la station et sont ramenés à des coûts par are, non plus seulement d'étang mais plutôt par are de station comprenant les canaux d'alimentation et de vidange. Actuellement, nous ne disposons pas de devis de construction de moine en milieu rural, et les buses enterrées en béton ou PVC ne sont que très peu utilisées. Dans le tableau 3.4., nous reprenons les coûts de construction par are de station pour un échantillon de 10 producteurs privés.
Tableau 3.4. Echantillon de quelques coûts de construction de stations rurales
Station rurale | Coût par are | Qualité | Buse enterrée |
01 | 9.311 | faible | - |
02 | 3.905 | bon | - |
03 | 11.000 | bon | - |
04 | 3.400 | bon | - |
05 | 12.200 | bon | - |
06 | 15.800 | bon | - |
07 | 7.900 | moyen | - |
08 | 3.000 | faible | - |
09 | 6.500 | moyen | - |
10 | 10.000 | faible | - |
Coût moyen | 8.302 |
Nous constatons que les coûts des infrastructures par are pratiqués en milieu rural sont très faibles et de l'ordre de moins de 10.000 Fmg par are. Ces coûts d'aménagement très faibles se font souvent au dépend de la qualité des aménagements. Ils sont en tout cas extraordinairement réduits en comparaison avec ceux pratiqués par le secteur commercial et qui sont de l'ordre de 392.800 Fmg/are.
Nous pourrions conclure que les prix pratiqués dans le milieu rural sont de l'ordre de 40 fois moins élevés que ceux pratiqués dans le secteur commercial. Néanmoins, la participation du producteur, voire de sa famille, n'est souvent pas comptabilisée (participation souvent faible et même parfois nulle), de même, des réaménagements ponctuels de meilleure qualité interviennent régulièrement, ce qui globalement, rehausse les coûts en milieu rural.
En sachant que:
la qualité des infrastructures réalisées au coût pratiqué dans le milieu rural devrait être sensiblement améliorée;
notre expérience, bien que limitée, nous permet d'affirmer que la qualité des étangs nouvellement construits est en très forte progression (délai de savoirfaire) sans pour autant que les prix en soient très élevés ;
nous surévaluerons les coûts des infrastructures en milieu rural à 20.000 Fmg/are, coût qui reste encore très faible en comparaison avec le coût pratiqué par le secteur commercial.
En se basant sur le coût unitaire de 20.000 Fmg/are, nous avons calculé les coûts de construction des étangs d'une station rurale de production d'alevins. Le tableau 3.5. récapitule les coûts de construction des étangs. Il apparaît ainsi que le coût de construction d'une station de production d'alevins en milieu rural d'une superficie de 26,6 ares s'élève à 632.000 Fmg.
Tableau 3.5. Récapitulatif des coûts de construction d'étangs de la station rurale
Désignation | Quantité | Surface (are) | Surface totale | Prix unitaire (Fmg) | Somme (Fmg) |
Etang de ponte | 2 | 0,3 | 0,6 | 6.000 | 12.000 |
Etang d'alevinage | 4 | 5,0 | 20,0 | 100.000 | 500.000 |
Etang des géniteurs | 2 | 3,0 | 6,0 | 60.000 | 120.000 |
Total | 8 | - | 26,6 | - | 632.000 |
Nous ne tiendrons compte pour nos calculs estimatifs du petit matériel que d'une partie de l'équipement et nous ne tiendrons pas compte du tout petit matériel tel que seau, bassine, etc…
Nous évaluerons le coût de l'équipement composé de :
- une senne de 15 m de long et 1 m de large, de maille de 8 mm dont la nappe de filet est importée (Ets Sagnier Belgique) et le montage fait sur place, avec du matériel local à: | 300.000 Fmg |
- un hapa composé de la même nappe de filet ayant 1,5 m de long, 1 m de large et 1 m de hauteur à: | 130.000 Fmg |
- deux épuisettes de 60 × 35 cm équipées de cette même nappe de filet à 20.000 Fmg l'unité: | 40.000 Fmg |
TOTAL | 470.000 Fmg |
Il faut préciser que, selon l'ingéniosité de chaque producteur privé, ce petit matériel et équipement sera plus ou moins “adapté” d'après les matériaux disponibles et cela à des prix coûtants très variables.
Les coûts de géniteurs de qualité et de souche certifiée peuvent être estimés au minimum à 5.000 Fmg/kg départ station. Actuellement, même si les performances des géniteurs peuvent être reconnues comme assez bonnes, la variabilité du stock proposé par la station ne permet pas de donner un label d'origine. En maintenant le prix de 5.000 Fmg/kg de géniteur, nous pouvons évaluer l'investissement de départ en géniteurs à :
- géniteurs femelles : 12 unités × 2,5 kg × 5.000 Fmg/kg = | 150.000 Fmg |
- géniteurs màles : 24 unités × 2,5 kg × 5.000 Fmg/kg = | 300.000 Fmg |
TOTAL | 450.000 Fmg |
Le renouvellement des géniteurs se fera à partir des stocks mis en grossissement par l'exploitant. On peut donc considérer que l'investissement en géniteurs ne se fera que lors de la première année de fonctionnement de la station.
L'estimation des coûts en intrants pour le fonctionnement et l'entretien des petites stations privées de production d'alevins par saison portera sur le coût estimatif des amendements, des fumures et des aliments. En pratique, le gestionnaire adaptera les traitements conseillés en fonction de la production naturelle des étangs et des élements disponibles.
A. Amendement
i) Méthode de l'amendement
Les amendements concerneront essentiellement les étangs d'alevinage, mais également les étangs de stockage des géniteurs et cela d'autant plus que ces étangs sont récents.
Les traitements proposés pour :
Dolomie - Somadex - 100 Fmg/kg (usine)
- dose de fond : | le tableau 3.6. énumère les traitements de référence pour l'amendement. |
Tableau 3.6. Dose de référence pour l'amendement des étangs
Nature du sol | pH | kg/are (nouveaux étangs) | kg/are (étangs utilisés) |
Terrain sableux | 5,0 – 5,5 | 32 – 40 | 16 – 20 |
5,5 – 6,0 | 20 | 10 | |
Terrain argileux | 5,0 – 5,5 | 20 – 30 | 10 – 15 |
5,5 – 6,0 | 10 – 20 | 5 – 10 |
dose d'entretien : | après chaque vidange, épandre une demi-dose de fond sur l'assiette. |
ii) Estimation du coût de l'amendement
L'estimation du coût de l'amendement se fera avec comme référence :
- une dose de fond de 10 kg/are : 10 kg/are × 6 ares × 172 Fmg/kg = | 6.000 Fmg |
- une dose d'entretien par année | 3.000 Fmg |
TOTAL | 9.000 Fmg |
B. Fumure minérale
Pour les étangs de géniteurs, l'utilisation seule de fumure organique sera préférée et cela d'autant plus que :
le coût des engrais minéraux est élevé ;
la disponibilité de fumier en milieu rural est assez bonne ;
les difficultés de fertiliser un étang de géniteurs (turbidité) ;
la fumure organique fonctionne en partie comme un aliment direct.
C. Fumure organique
i) Méthode de la fumure organique
Une dose de fond de fumier sera épandue lors de la mise à sec de l'étang. De plus, plusieurs fois par semaine, des épandages de fumier préalablement liquéfié et aéré devront se faire en fonction de la fertilité de l'eau de l'étang testée par la méthode du disque de Secchi. Pour nos calculs, nous utilisons du fumier de porc, les doses pourront être adaptées suivant la nature du fumier disponible et la fertilité des étangs.
Les traitements proposés pour :
Fumier de porc bien fait (humide) - origine variable - 25.000 Fmg/1.000 kg
dose de fond : 10 –20 kg/are;
dose d'entretien :par épandage à raison de 2 –3 kg par are et par semaine, après dilution et aération dans un récipient ;
la fertilisation organique devra aussi comprendre l'utilisation de compostières bien entretenues (composition de la compostière : drêche, paille, cendre, déchets végétaux, déchets de cuisine, fumier…).
ii) Estimation du coût de la fumure organique
- dose de fond : 15 kg/are × 6 ares × 25 Fmg/kg = | 2.250 Fmg |
- dose d'entretien : 2,5 kg/are × 6 ares × 52 semaines × 25 Fmg/kg= | 19.500 Fmg |
TOTAL | 21.750 Fmg |
D. Alimentation artificielle
i) Méthode de l'alimentation artificielle
Une alimentation artificielle complémentaire sera d'autant plus nécessaire que les conditions d'élevage seront plus intensives. Nous proposons une fertilisation de l'étang afin de développer la production naturelle de façon optimale et un apport en aliment artificiel journalier à raison de 1% du poids vif des géniteurs. Pour nos calculs, nous supposerons que :
le poids moyen des géniteurs mâle est de 2 kg ;
le poids moyen des géniteurs femelles est de 2,5 kg ;
la croissance moyenne des géniteurs est de 0,75 kg/an.
Les traitements sont proposés pour :
aliment croissance composé de : | son de blé | 60% |
tourteaux de coton | 20% | |
tourteaux d'arachide | 20% |
au prix de 310 Fmg/kg à la provenderie de Tombontsoa, Antsirable. Cet aliment contient 21% de protéines digestibles (% matière sèche) et 3,1 kcal/g (énergie digestible).
ii) Estimation du coût de l'alimentation artificielle
- poids moyen du stock de géniteurs : (12 × 2,5 kg) + (24 × 2,5 kg) + (36 × 0,75)/2=103,5 kg | |
- coût de l'alimentation artificielle : 1/100 × 103,5 kg × 310 Fmg/kg × 365 jours = 117.110 Fmg/an | |
TOTAL | 117.110 Fmg |
A. Amendement
Méthode de l'amendement
dose de fond : cf.3.1.1.
dose d'entretien : néant
Estimation du coût de l'amendement
- dose de fond : 10 kg/are × 20 ares × 100 Fmg/kg=20.000 Fmg | |
TOTAL | 20.000 Fmg |
B. Fumure minérale
i) Méthode de la fumure minérale
La préparation et le suivi de la fertilisation des étangs d'alevinage feront l'objet de soins attentifs. L'objectif de la fertilisation sera d'obtenir rapidement “une soupe verte” après la mise en eau de l'étang d'alevinage devant coïncider avec la première prise d'aliment naturel des post-larves. Pour stimuler le développement des microorganismes (plancton), nous proposons l'utilisation simultanée de fertilisants organiques et minéraux.
Les traitements proposés pour :
Engrais complet N.P.K. 11/22/16 - dépositaire Coroi - 600 Fmg/kg Urée (46% N) - dépositaire Coroi - 480 Fmg/kg
- dose de fond: | le tableau 3.7. énumère les traitements de référence proposés pour la fertilisation minérale des étangs d'alevinage, ils sont à fractionner en deux épandages au cours d'une semaine. |
Tableau 3.7. Dose de référence pour la fertilisation minérale des étangs d'alevinage
Nature du sol | Dose maximum |
Terrain sableux | 0,4 – 0,8 kg N/are |
0,1 – 0,2 kg P2O5/are | |
Terrain argileux | 0,2 – 0,4 kg N/are |
0,05 – 0,1 kg P2O5/are |
- dose d'entretien: | un quart des doses de fond proposées par semaine à répartir en deux épandages. |
ii) Estimation du coût de la fumure minérale
L'estimation du coût de la fumure minérale sera établie avec une dose de fond de référence de 0,4 kg N/are et 0,1 kg P2O5/are. Nous utiliserons l'engrais N.P.K. 11/22/16 et l'urée à 46% d'azote pour nos calculs, du fait de leur disponibilité relativement bonne sur le marché.
- dose de fond, il faut approximativement : | |
0,5 kg/are de N.P.K. 11/22/16, c'est-à-dire | 0,11 kg P2O5/are |
0,05 kg N/are | |
0,75 kg/are d'urée, c'est-à-dire | 0,35 kg N/are |
pour obtenir la dose de fond de référence, dont l'estimation du coût est de :
(0,5 kg NPK/are × 20 ares × 600 Fmg/kg) + (0,75 kg urée/are × 20 ares × 480 Fmg/kg)= | 13.200 Fmg |
- dose d'entretien: la durée de l'élevage est évaluée à 6 semaines | |
6/4 × (0,5 kg NPK/are × 20 ares × 600 Fmg/kg) + 6/4 × (0,75 kg urée/are × 20 ares × 480 Fmg/kg)= | 19.800 Fmg |
TOTAL | 33.000 Fmg |
C. Fumure organique
i) Méthode de la fumure organique
L'association de la fumure minérale à la fumure organique qui reste l'élément fertilisateur de base, devrait favoriser sa décomposition et permettre un développement rapide des premiers organismes planctoniques, source alimentaire importante du stade de jeune alevin de la carpe.
Les traitements proposés pour :
Fumier de porc bien fait (humide) - origine variable - 25.000 Fmg/1.000 kg
- dose de fond: | 10 à 20 kg de fumier par are fractionné en deux épandages répartis sur une période d'une semaine ; |
- dose d'entretien: | un quart des doses de fond proposées par semaine à fractionner en deux épandages. |
ii) Estimation du coût de la fumure organique
- dose de fond : 15 kg/are × 20 ares × 25 Fmg = | 7.500 Fmg |
- dose d'entretien : 6/4 (15 kg/are × 20 ares × 25 Fmg) = | 11.250 Fmg |
TOTAL | 18.750 Fmg |
D. Alimentation artificielle
i) Méthode de l'alimentation artificielle
On sait que la production naturelle d'un étang fertile peut satisfaire la demande des alevins en minéraux, partiellement en protéines et médiocrement en éoergie. Pour les conditions d'alevinage retenues et considérées comme intensives à Modagascar, il est important de prévoir une alimentation artificielle complémentaire.
Pour nos calculs, nous supposerons que :
Les traitements proposés pour :
aliment alevinage composé de: | farine de poisson | 20% |
tourteaux de coton | 20% | |
tourteaux d'arachide | 20% | |
remoulage | 20% | |
son de blé | 20% |
au prix de 430 Fmg/kg à la provenderie de Tombontsoa à Antsirabe et contenant approximativement 30% de protéines digestibles (% matière sèche) et 3,1 kcal/g (énergie digestible), les quantités journalières à distribuer sont de :
0,50 kg/are du 10 ème au 20 ème jour d'alevinage;
0,75 kg/are du 21 ème au 34 ème jour d'alevinage;
1,00 kg/are du 35 ème au 42 ème jour d'alevinage.
ii) Estimation du coût de l'alimentation artificielle
jours | |||
[0–10] | = | 0 Fmg | |
]10–21] | 0,5 kg/are jour × 11 jours × 20 ares × 430 Fmg/kg | = | 47.300 Fmg |
]21–35] | 0,75 kg/are jour × 14 jours × 20 ares × 430 Fmg/kg | = | 90.300 Fmg |
]35–42] | 1 kg/are jour × 7 jours × 20 ares × 430 Fmg/kg | = | 60.200 Fmg |
TOTAL | 220.800 Fmg |
L'utilisation des coûts de fonctionnement des étangs de ponte étant de courte durée et ne nécessitant que de petits travaux de nettoyage et entretien, il n'en sera pas tenu compte dans nos calculs.
Le tableau 3.8. récapitule les coûts de fonctionnement de la station de production d'alevins. Le coût de fonctionnement des étangs de géniteurs est évalué, suivant les normes que nous avons retenues, à 24.500 Fmg/are. De même, le coût de fonctionnement par are d'étang d'alevinage est évalué à 13.478 Fmg. Le total des coûts de fonctionnement des étangs et des étangs de géniteurs s'élève à 417.410 Fmg et 75,3% de ces coûts sont représentés par de l'aliment artificiel.
Tableau 3.8. Récapitulatif des coûts de fonctionnement de la station rurale
Désignation | Quantité (kg) | P.U. (Fmg) | Montant (Fmg) | % |
Etangs des géniteurs | ||||
Amendements dolomie | 90 | 100 | 9.000 | 2,1 |
Engrais organique fumier de porc | 870 | 25 | 21.750 | 5,2 |
Aliment artificiel | 378 | 310 | 117.110 | 28,1 |
Etang d'alevinage | ||||
Amendements dolomie | 200 | 100 | 20.000 | 4,8 |
Engrais minéraux | ||||
N.P.K. 11/22/16 | 25 | 600 | 15.000 | 3,6 |
Urée (46%) | 37,5 | 480 | 18.000 | 4,3 |
Engrais organique fumier de porc | 750 | 25 | 18.750 | 4,5 |
Aliment artificiel | 460 | 430 | 197.800 | 47,4 |
TOTAL | 417.410 | 100,0 |
i) Méthode
En général, les phases de développement de la station privée de production d'alevins seront pleinement assurées par le responsable de l'exploitation, soit seul, soit aidé d'un ou plusieurs membres de sa famille. Certaines phases de développement se feront avec un recours à de la main-d'oeuvre temporaire et non qualifiée.
Les risques de vol et de braconnage, bien réels, pourraient justifier le recrutement d'un gardien de nuit permanent. Notre expérience nous a permis de constater que les méfaits du braconnage restent exceptionnels et que le recrutement de gardien n'est pas en usage en milieu rural.
Le responsable de l'exploitation sera donc le seul salarié permanent, nous le doterons d'un salaire mensuel pour toute l'année et cela bien que la production d'alevins cessibles soit essentiellement une activité saisonnière avec très peu de travail en contre-saison.
ii) Estimation du coût du personnel
Nous doterons le responsable de l'exploitation d'un salaire mensuel de 50.000 Fmg, auquel nous ajouterons 18% de charge sociale, ce qui annuellement équivaudra à :