E D A L Y - Chef de Division Mariculture - DPA -
I. Présentation
On entend par pêche traditionnelle, celle qui se fait à pied et à bord d'embarcations non motorisées, utilisant des techniques et des moyens des plus rudimentaires.
La pêche artisanale est la pêche pratiquée à bord d'embarcations motorisées dont la puissance motrice n'excède pas 25 CV et la durée de chaque marée est inférieure à une semaine avec deux à cinq hommes à bord.
La pêche industrielle est pratiquée à bord d'embarcation motorisées ou de navires dont la puissance motrice est supérieure à 25 CV.
La satisfaction des besoins locaux en protéine d'origine animale et l'amélioration de l'équilibre de notre balance commerciale, sont les objectifs globaux fixés dans la “Politique dans le domaine le domaine halieutique”.
Pour atteindre ces objectifs, une stratégie générale a été conçue et des priorités ont été fixées entre autres dans les domaines traditionnel et artisanal, à savoir :
le développemnt prioritaire de la pêche traditionnelle en mer et en eau douce auquel doit s'ajouter la promotion de la pêche artisanale;
la recherche d'une contribution conséquente de la pêche industrielle dans le développement des autres branches du secteur halieutique (branches traditionnelle et artisanale).
Dans la stratégie sectorielle, la pêche traditionnelle a et devra toujours avoir une place importante dans le ravitaillement du marché local en produits halieutiques.
Toutefois des actions doivent être entreprises pour solutionner les problèmes rencontrés au niveau de la pêche traditionnelle :
désenclavement des villages de pêcheurs;
mise à la disposition des pêcheurs des engins et matériels de pêche appropriés
organisation de la collecte des captures;
reconstitution des stocks surexploités;
Quant à la pêche artisanale, elle est à promouvoir surtout pour la pêche en eaux côtiéres.
Les actions à mener doivent être axées sur la pêche des espèces prisées aussi bien sur le marché intérieur qu'à l'exportation.
II. Les ressources financières mobilisées (locales et extérieures) pour aménager et développer les pêches traditionnelle et artisanale
Pour le développement de ces deux formes de pêcheries (traditionnelle et artisanale) la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture est dotée des lignes de crédit suivantes:
sur - | FNDE 99-33E article 78-04 | Promotion de la pêche artisanale; |
- | FNDE 99-33E article 78-02 | Centre de formation des pêcheurs et traitement de poissons à Toliara et Nosy Be; |
- | FNDE 99-33E article 86-01 | Réseau d'approvi sionnement en matériels de pêche. |
Un organisme non gouvernemental réalise aussi un projet de développement de la pêche maritime artisanale entre Toamasina et Antalaha.
Pour les ressources extérieures :
Développement de la pêche artisanale à Madagascar (Dons japonais) par la fourniture de complexes frigorifiques, de lots d'engins de pêche, d'équipements et de petits matériels de pêche (filets, fils, etc…).
Encouragement de la pêche artisanale dans la région Nord-Ouest (GTZ) par la formation des pêcheurs et l'achat de divers équipements.
Assistance des paysans Indonésiens (projet OSRO) par l'achat d'équipement de pêche qui sont distribués à des paysans pêcheurs.
Une action est aussi menée pour la transformation moderée de la pêche traditionnelle en une pêche artisanale plus dynamique et organisée par des formations des groupements des pêcheurs
L'expérience a montré que malgré les efforts déployés pour développer ces deux branches d'activité, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants (problèmes de quelques sociétés utilisatrices des Dons japonais, défaillance de nombreuses coopératives de pêche).
Aprés une étude de faisabilité technico-financière même trés simplifiée des pêches traditionnelle et artisanale, on peut avancer que le goulot d'étranglement qui handicape leur développement se situe au niveau de la définition des priorités relatives aux objectifs sectoriels à atteindre.
Ces deux formes de pêcheries, jusqu'à maintenant ont orienté la plus grande partie de leurs activités à l'approvisionnement du marché national en produits halieutiques, mais il a été constaté qu'il existe plusieurs obstacles qui entravent la bonne rentabilité de l'opération :
la dispersion des villages des pêcheurs et les grandes distances qui les séparent des lieux de consommation se traduisant par un coût de transport relativement élevé;
les technologies de traitement rudimentaries qui augmentent les pertes de produits au cours de la commercialisation;
la demande intérieure en poissons frais ou congelés limitée par les prix élevés qui ne sont pas compétitifs.
De cette petite analyse, il découle que pour développer ces pêcheries en contribuant en priorité à la satisfaction des besoins locaux en protéine d'origine animale, il faut que le Gouvernement fasse une contribution financiére assez importante.
Le cas écheant, elles doivent en premier lieu se consacrer à l'exploitation des ressources disponibles exportables et génératrices de rentrées de devises et en second lieu l'amélioration de l'approvisionnement du marché local.
III. Interventions des pêcheries industrielles :
Actuellement, la contribution de la pêche industrielle au développement des pêches traditionnelle et artisanale est encore à son stade embryonnaire : à titre d'exemples on peut citer :
la société “Les pêcheries de Nosy-Be” finance la construction de petits chalutiers crevettiers artisanaux et assure un débouché permanent pour ces derniers;
la société Refrigépêche tout en achetant les crabes de mangroves, organise et dynamise en même temps leur collecte dans les villages des pêcheurs traditionnels et artisanaux;
la SOPEBO achéte les crevettes collectées par des pêcheurs artisanaux qui sont approvisionnés régulièrement entre autres, en glace pour la conservation de leurs produits;
la Société Hasikin Madagascar collecte dans les milieux paysans des produits de pêche tels que : poissons fins, crevettes, poulpes, etc….
Ces exemples semblent montrer que ces pêcheries ne sont pas en concurence pour l'exploitation des produits halieutiques. Toutefois, des litiges surgissent quant aux zones d'exploitation. L'application et le suivi du décret 73–171 du 22 juin 1973 réglementant l'exercice de la pêche par chalutage, dans la mer territoriale peuvent résoudre ces litiges.
Seulement, pour intéresser la branche industrielle à favoriser sa contribution, il faut que les pêches traditionnelle et artisanale adoptent comme stratégie-clé l'exploitation des produits d'exportation qui, en terme de coût-avantages apparaît nettement supérieure à l'approvisionnement du marché local.
Une fois que la faisabilité technico-financière des pêches traditionnelle et artisanale est demontrée, et que les produits exploités intéressent la pêche industrielle tels que les crabes, les crevettes, les langoustes côtiéres, certains poissons fins etc …, la pêche industrielle peut contribuer au développement des pêches traditionnelle et artisanale en amont par :
la fourniture des services tels que entretien et réparation des moteurs et des coques, ravitaillement en glace, carburant …;
une assistance technique au niveau de chaque maillon du circuit d'exploitation (de la production jusqu'à la commercialisation).
En aval, la pêche industrielle peut organiser un réseau de collecte, et constituer un marché pour les produits qui l'intéresse.
Cette refléxion ne prétend pas être exhaustive mais basées simplement sur une constatation des faits. Elle n'a pas non plus la prétention d'avoir énuméré toutes les possibilités de contribution de la pêche industrielle pour le développement des pêches traditionnelle et artisanale.
Dès lors, je ne pourrais que faire appel aux connaissances et expériences de chacun pour élargir les possibilités de contribution entre ces trois branches d'activités.