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Chapitre deux: Synthèse des évaluations récentes de projets de terrain

I. INTRODUCTION

31 . Le présent chapitre constitue le quatrième rapport aux organes directeurs concernant les résultats des évaluations des projets de terrain réalisées depuis le lancement, en 1993, du Rapport d'évaluation du Programme. L'on y trouvera une analyse des constatations sur lesquelles ont débouché les évaluations indépendantes réalisées pendant la période 1994-99 de différents projets financés par le PNUD et des fonds fiduciaires, ainsi que les évaluations thématiques du Service de l'évaluation des projets relevant du Programme de coopération technique (PCT).

II. SYNTHÈSE DES ÉVALUATIONS DE PROJETS FINANCÉS PAR LE PNUD ET DES FONDS FIDUCIAIRES (1994-99)

Appréciation d'ensemble

32 . L'année 1994 constitue un point de départ approprié car c'est alors qu'il a été apporté un certain nombre d'améliorations au processus d'évaluation de la FAO, spécialement pour évaluer l'efficacité des projets au regard de leurs coûts et mettre davantage l'accent sur les effets et l'impact des activités ainsi que sur les éléments de nature à contribuer à la durabilité des résultats. L'analyse est fondée sur les constatations des missions indépendantes d'évaluation tripartite concernant 279projets.

33 . Le tableau2-1 fait apparaître un progrès. Des efforts considérables ont été déployés pour que lesprojets soient mieux conçus, par exemple en formant le personnel et en améliorant les directives relatives à l'évaluation des programmes. Tout aussi importantes à cet égard ont été des normes rigoureuses auxquelles doivent répondre les projets, en particulier pour ce qui est de leur conception, pour que les donateurs acceptent de les financer. De même, les effets des projets, de plus en plus, sont considérés comme"bons".

Tableau 2.1: Appréciation d'ensemble des évaluations des projets (1994-99), à l'exclusion du PCT

Aspect Pourcentages considérés comme 1985-91 Pourcentages considérés comme 1994-99
  Médiocres Satisfaisants Bons Médiocres Satisfaisants Bons
Conception des projets 26 56 18 21 40 39
Exécution 29 49 22 9 39 52
Produits des projets:       
Qualité 9 62 29 7 43 50
Quantité 13 57 30 8 44 48
Effets des projets 16 60 24 11 39 50

34 . Il ressort du tableau2.2 que les projets ont donné des résultats tout à fait raisonnables, malgré certaines différences d'une région à une autre. En particulier, lappréciation des missions n'était pas aussi favorable pour ce qui était de l'utilisation qui serait faite des produits et la durabilité de leur impact dans le cas des projets réalisés au Proche-Orient et en Europe. S'il y avait à cela différentes raisons, les missions ont constaté que la conception de ces projets avait toujours pêché par un excès considérable d'optimisme s'agissant de ce qui pourrait être réalisé dans les limites des budgets et dans les délais fixés et avait également surestimé les capacités du personnel national. 6

Tableau 2.2: Résumé d'ensemble des résultats des projets (1994-99), à l'exclusion du PCT

Constatations:
Les projets tendaient à résoudre un véritable problème de développement Un problème d'importance majeure 85% Un problème significatif 98%
Effets pour ce qui est de l'utilisation faite des produits Au moins 80% des produits seraient utilisés comme prévu 50% Au moins 60% des produits seraient utilisés comme prévu 89%
Durabilité escomptée de l'impact Impact considérable 45% Impact relativement durable 86%
Rapport coût-efficacité au regard de la durabilité des effets Approche la plus efficace par rapport aux coûts 73%  

35 . Les projets avaient été analysés pour déterminer leur impact au regard de différents types d'objectifs, à savoir: a)amélioration des politiques, de la planification et de la législation; b)renforcement des capacités institutionnelles nationales; c)assimilation d'améliorations techniques; d)expansion des activités pilotes; et e)investissements induits. C'était dans ce dernier domaine que l'impact des projets avait été le moindre, tandis que c'était dans ceux des améliorations techniques et du renforcement des institutions qu'ils avaient eu les effets les plus marqués. Logiquement, c'était les projets concernant l'amélioration des politiques, de la planification et des législations, l'expansion d'activités pilotes et les investissements induits qui risquaient le plus de n'avoir aucun effet. En l'occurrence, les projets n'ont habituellement un impact que si des décisions sont prises à des échelons plus élevés, au-delà des domaines d'intervention des projets (sil n'y a pas de suite, on ne peut pas s'attendre que les projets aient un impact).

Possibilités d'amélioration des résultats des projets

36 . Conception des projets. Dans 33 pour cent des cas, les missions sont parvenues à la conclusion que c'était l'aspect conception qui laissait le plus à désirer. Ainsi, 51 pour cent des projets ont été considérés comme de durée trop courte, et l'analyse a montré que lorsque les projets n'avaient eu que des effets et un impact réduits, c'était généralement parce que leur durée n'avait pas été réaliste. L'analyse a montré en outre que, dans le cas des projets qui n'avaient pas eu l'impact et les effets optimaux, les concepteurs avaient été particulièrement optimistes en ce qui concerne l'utilisation qui pourrait être faite de leurs produits. En outre, les expectatives quant aux capacités et aux ressources des institutions nationales tendaient aussi à manquer de réalisme. Enfin, il n'avait pas été accordé assez d'attention aux risques et aux conditions qui devaient être réunies pour que les projets soient couronnés de succès.

37 . Parmi les éléments qui avaient eu l'impact le plus négatif sur le rapport coûtefficacité des projets, la programmation des activités était apparue comme le facteur le plus important dans 12pour cent des cas. Souvent, l'on avait surestimé les apports aux projets que l'on pouvait raisonnablement attendre des gouvernements. Les autres lacunes constatées étaient moins fréquentes, mais une proportion considérable des projets aurait pu donner de bien meilleurs résultats si leurs buts et leurs objectifs immédiats avaient été définis plus clairement. En outre, le ciblage des activités avait laissé à désirer dans 39 pour cent des cas. Ainsi, il a été constaté que, lorsque les bénéficiaires n'avaient pas été définis comme il convient, l'impact et les effets des projets en avaient souffert.

38 . Les missions ont constaté que le rapport coût-efficacité aurait pu être meilleur dans 20 à 40 pour cent des projets si l'on avait fait une plus large place à la formation nationale, si l'on avait eu davantage recours au secteur privé, aux ONG, aux experts nationaux et au personnel recruté pour des périodes de courte durée et si l'on avait mieux utilisé les capacités des gouvernements. Dans certains cas, c'était cependant l'inverse qui était vrai, car, en s'en remettant considérablement aux ONG, au personnel temporaire ou aux capacités des gouvernements, l'on avait compromis les résultats.

39 . Exécution et gestion des projets. Les projets qui n'avaient pas produit l'impact et les effets escomptés avaient été particulièrement affectés par des défaillances de gestion, et surtout de la gestion interne, mais la supervision assurée par la FAO était également un domaine dans lequel des améliorations s'imposaient. Les missions ont constaté que les procédures appliquées aussi bien par les gouvernements que par la FAO avaient nui aux résultats et que l'insuffisance des délégations de pouvoirs avait constitué un problème dans 30 pour cent des cas. En outre, la participation des bénéficiaires aurait pu être améliorée pour 18 pour cent des projets, ce qui dénotait peutêtre un problème aussi bien de conception que d'exécution.

40 . Renforcement des capacités. Il ressort de l'évaluation des projets de renforcement des institutions que ceux-ci tendent non plus tant à créer ou à étoffer des services gouvernementaux, qu'à renforcer les capacités des institutions existantes pour leur permettre de s'acquitter de tâches nouvelles, comme la foresterie communautaire ou la planification environnementale. D'une manière générale, les missions n'ont guère été optimistes quant à la durabilité des résultats des premiers projets d'expansion des institutions en raison du manque de ressources gouvernementales. Les projets plus récents ont été conçus de manière à consolider l'autonomie et l'implication des populations grâce à des approches participatives et groupées. S'il s'agit de l'un ou l'autre type de renforcement des institutions, les missions, de manière générale, sont parvenues à la conclusion que les projets étaient de trop courte durée et qu'une autre phase était essentielle afin d'en consolider les résultats. Il en découle que les donateurs doivent admettre que leurs engagements en matière de renforcement des institutions doivent avoir une durée réaliste et que les projets doivent être conçus de telle sorte que, même s'ils ne sont pas prolongés une fois menés à bien, leurs résultats soient durables.

41 . Appui en matière de politiques générales. Les projets tendant à renforcer directement les capacités de formulation des politiques et de planification ont eu l'impact le plus marqué lorsqu'ils ont identifié les principaux problèmes à résoudre et favorisé un large dialogue entre les communautés et les milieux politiques. Du point de vue des politiques générales, les meilleurs résultats ont été donnés non pas par les projets concernant expressément cette question, mais plutôt par les projets visant à développer les institutions et à appuyer le développement. Ainsi, un projet de développement local peut avoir eu une incidence sur la politique gouvernementale en matière de régimes fonciers et un projet de promotion de la foresterie communautaire un impact sur les méthodes de vulgarisation.

42 . Participation des populations. À l'occasion, certains projets reposant sur la participation des populations ont été critiqués parce qu'ils faisaient une trop large place à la création de nouveaux groupes participatifs, sans pour autant réussir à introduire par leur intermédiaire d'autres améliorations. L'on a fait valoir en outre que, dans certaines situations, les groupes ne sont pas nécessairement le meilleur mécanisme de développement et que l'on aurait pu encourager plutôt des initiatives privées de petite envergure. Comme dans le cas des projets de production, les progrès ont été limités dans tous les cas où les populations n'ont pas considéré que l'action des groupes leur apportait des avantages spécifiques (habituellement économiques). L'on a constaté en outre que, dans certains cas, les projets reposant sur la participation des populations étaient de trop courte durée et éparpillés sur des régions trop vastes. Cela porte à penser que les projets de caractère participatif devraient, dans un premier temps, prévoir des activités intensives dans une région restreinte avec un petit nombre de groupes afin de créer des capacités durables parmi ces derniers ainsi que parmi le personnel d'appui ayant collaboré avec eux.

43 . Projets orientés vers le renforcement des institutions, la participation des populations et la formulation des politiques générales. La conclusion de l'analyse qualitative a été que les liens entre ces différents types de projets devraient être resserrés. Il existait en particulier le risque que les projets axés sur la participation des populations ne constituent des entreprises séparées, plutôt que d'encourager la création de partenariats locaux durables avec les ONG et avec les organismes gouvernementaux. De même, les missions ont constaté que la formation était parmi les résultats les plus utiles des projets du point de vue du renforcement des capacités. L'hypothèse sous-jacente semblait être que les personnes nouvellement formées contribueraient au développement, même si les tâches spécifiques auxquelles elles étaient formées n'étaient pas durables.

44 . Développement de la production et amélioration de la gestion des terres. Dans le cas des projets concernant le développement de la production et l'amélioration de la gestion des terres, la conclusion a souvent été qu'il n'avait pas été accordé assez d'attention aux aspects économiques et à la commercialisation.

45 . Parité hommes-femmes. Plusieurs missions ont constaté que les projets n'étaient pas spécifiquement ciblés sur les femmes, même lorsque celles-ci constituaient les principaux acteurs, mais que d'autres projets avaient été couronnés de succès lorsque les activités et les services de formation avaient été spécialement conçus à l'intention des femmes. Parfois, l'on avait avantageusement eu recours à du personnel de sexe féminin pour atteindre les femmes, même dans des sociétés où il n'existait aucun tabou interdisant particulièrement les rapports entre hommes et femmes.

46 . Projets régionaux. En ce qui concerne les projets régionaux, il s'est dégagé certaines conclusions qualitatives, parmi lesquelles l'on peut citer les suivantes:

Conclusions et recommandations générales

47 . Le présent rapport, qui porte sur la période 1994-99, montre que, d'une manière générale, la conception et l'exécution des projets et l'obtention des produits se sont beaucoup améliorées depuis le dernier examen (198591). Comme la conception des projets continue de présenter des points faibles, il est recommandé de poursuivre les efforts, dans le contexte de la décentralisation des activités opérationnelles, afin: a)de revoir les directives relatives à la formulation et à la conception des projets, en s'attachant en particulier aux questions qui appellent des améliorations; b)de continuer à former le personnel de la FAO, et spécialement les agents des bureaux décentralisés; et c)de renforcer les mécanismes existants d'examen et d'évaluation préalable des propositions de projets aux niveaux aussi bien des bureaux décentralisés que du siège.

48 . Il est suggéré qu'à l'avenir, les rapports de synthèse des résultats des évaluations soient axés sur des domaines d'activités spécifiques et sur les questions intersectorielles, conformément aux priorités énoncées dans le Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, ou, éventuellement, sur les activités réalisées dans des régions déterminées. Les évaluations du Programme devront également englober systématiquement les activités réalisées au titre du Programme ordinaire et les activités de terrain connexes.

III. ÉVALUATIONS THÉMATIQUES DES PROJETS RELEVANT DU PCT

49 . Apiculture et sériciculture (22 projets). La plupart des projets avaient pour objet de résoudre d'importants problèmes de développement, habituellement liés à la lutte contre les maladies (varroa chez les abeilles, pébrine chez les vers à soie). Néanmoins, certains projets ne reposaient pas sur des justifications techniques suffisantes ou n'auraient pas répondu aux critères d'approbation des projets du PCT si la situation sur le terrain avait été mieux connue. L'on a constaté que la majorité des projets constituaient des efforts fragmentaires qui ne s'intégraient pas à un programme plus vaste financé par le gouvernement ou par des donateurs.

50 . À quelques rares exceptions près, la qualité des services fournis par les consultants internationaux a été bonne. Il a été relevé, néanmoins, que des économies auraient pu être réalisées dans le cas de certains projets (particulièrement de sériciculture) pour lesquels il avait été recruté plusieurs experts ayant des qualifications similaires. En outre, les consultants nationaux utilisésdans certains pays avaient souvent le même profil que les consultants internationaux (même si certains manquaient de qualifications techniques). D'une manière générale, l'on a considéré que l'appui technique de la FAO avait été meilleur pour les projets de sériciculture que pour les projets d'apiculture. Un problème sérieux tenait à la présentation tardive ou à l'absence de rapports ou de lettres d'achèvement des projets.

51 . Le nombre de projets peu satisfaisants a été jugé trop élevé. Les projets les mieux réussis dans le domaine de l'apiculture étaient ceux tendant à s'attaquer à des maladies (varroa) dans des pays où l'apiculture constitue une activité économiquement importante. Toutefois, plusieurs d'entre eux n'avaient pas réussi, car il y avait peu de possibilités de faire profiter de leurs résultats les apiculteurs du pays ou bien parce que leurs justifications techniques étaient insuffisantes. Comme le coût de l'intervention est bien plus faible, l'apiculture est sans doute beaucoup plus intéressante que la sériciculture pour la plupart des petits exploitants. L'on a constaté néanmoins que les projets devraient être mieux adaptés aux besoins de la majorité des apiculteurs plutôt que de tendre à diffuser les méthodes de production les plus modernes. Une des conséquences de cette approche est que la formation n'avait pas eu l'impact souhaité au niveau des producteurs. La sériciculture pouvait faire partie des domaines d'assistance dans le cadre du PCT à condition qu'il existe un plan de développement du secteur et que le rôle du projet PCT soit clairement défini. L'évaluation est parvenue à la conclusion que les projets concernant la sériciculture avaient beaucoup moins de chances d'avoir un impact durable dans les pays où cette activité était relativement récente et où il n'existait pas de possibilités de commercialisation.

52 . Législation (31 projets ). L'on a constaté que les projets examinés avaient un rapport étroit avec les problèmes de développement dans les pays bénéficiaires et que l'assistance reçue de la FAO avait été hautement appréciée. Ces projets avaient généralement été conçus en termes passablement généraux pour ce qui était de la description des problèmes à résoudre et de l'approche à suivre en matière d'exécution, mais les possibilités d'accroître les quantités d'informations disponibles étaient limitées. Généralement, la première mission dans le pays avait remédié aux carences éventuelles de la conception des projets lorsqu'il avait été possible d'identifier les problèmes plus en détail et d'arrêter les stratégies d'exécution d'un projet.

53 . La qualité des services fournis par les consultants internationaux et les fonctionnaires du Bureau juridique (LEG) (qui ont fourni des avis pour 13 des projets évalués) a généralement été très élevée. Le fait que la FAO dispose dun grand nombre d'experts internationaux spécialisés dans les divers aspects de la législation concernant les ressources naturelles a été considéré comme étant son principal avantage comparatif et la principale raison des demandes de projets présentées au titre du PCT. L'appui technique des éléments juridiques des projets avait été généralement excellent, et l'interaction entre les fonctionnaires du Bureau juridique, les consultants et le personnel national de contrepartie avait été productive. Parfois, des fonctionnaires du Bureau juridique avaient continué de fournir une assistance après l'achèvement du projet pendant toute la durée du processus national d'adoption des mesures législatives. Cette assistance avait été hautement appréciée par les gouvernements intéressés.

54 . La plupart des projets avaient été utiles et bien exécutés, mais l'impact des projets à terme a été jugé moins satisfaisant. Dans la plupart des pays où le suivi et l'impact n'avaient pas été suffisants, cela était imputable en particulier à des circonstances nationales comme des bouleversements économiques ou le fait quil navait pas été donné suite aux projets de lois rédigés, qui avaient été jugés acceptables par les ministères intéressés lors de l'exécution du projet. Il a été recommandé que, si l'on voulait parachever l'assistance fournie, les projets devraient englober non seulement la formulation des lois, mais aussi celle de leurs règlements d'application.

55 . Les deux éléments pouvant le plus contribuer au succès d'un projet étaient généralement une étroite participation des parties prenantes à l'exécution du projet et un cadre politique favorable à la réalisation des réformes législatives souhaitées.

Enseignements de caractère général pour le PCT (sur la base destrois évaluations thématiques achevées) 7

56 . La suite donnée aux projets est un domaine dans lequel des améliorations s'imposent. Dans la plupart des cas (mais pas tous), le contact avec l'organisme de contrepartie est perdu après la fin de l'exécution du projet et les gouvernements ne rendent pas compte à la FAO des mesures adoptées pour lui donner suite, bien qu'ils doivent le faire en vertu des procédures applicables au PCT. La direction de la FAO a décidé de convoquer désormais une réunion à la fin, ou peu avant la fin, de la période d'exécution de tous les projets PCT pour décider des mesures à adopter pour y donner suite. La réunion serait convoquée par le Représentant de la FAO (le cas échéant) et réunirait des représentants de l'organisme gouvernemental de contrepartie et des autres parties intéressées, y compris les organismes bilatéraux ou multilatéraux de financement désireux de fournir une assistance pour donner suite au projet. Cette réunion fera partie intégrante des procédures de rapports et de clôture des projets.

57 . Les missions d'évaluation ont formulé de nombreuses observations touchant la formulation des projets. Les critiques faites lors des deux dernières évaluations ont été assez différentes. En ce qui concerne les législations, les stratégies d'exécution des projets ont eu tendance à être décrites en termes jugés trop généraux tandis que, dans les secteurs de l'apiculture et de la sériciculture, il y avait un manque évident de rapports entre certains projets et la situation sur le terrain, telle qu'elle était décrite et telle qu'elle existait en réalité. L'on pouvait donc s'interroger sur le point de savoir si ces projets en question avaient été appropriés. Les évaluations ont tendu à déterminer s'il serait rentable d'investir des ressources supplémentaires dans des missions de formulation. Dans le cas des projets relatifs à l'élaboration de mesures législatives, il est apparu très clairement qu'habituellement, la première mission de services consultatifs réussissait à corriger les carences qui caractérisaient la conception des projets, et l'actuelle politique du PCT consistant à ne pas financer de missions de formulation a été généralement approuvée.

58 . La conception des projets d'apiculture ou de sériciculture soulevait un problème plus fondamental. Le Bureau juridique disposait d'un personnel pouvant travailler dans tous les domaines techniques et dans toutes les langues de la FAO, mais pas dans les secteurs de l'apiculture et de la sériciculture. Pendant la majeure partie de la période considérée, les projets dans ces deux derniers domaines étaient suivis par un fonctionnaire du Service des agro-industries et de gestion après récolte (AGSI) du siège. Cela soulevait des questions de priorité et de capacité quant à la mesure dans laquelle la FAO peut exécuter des activités dans des domaines spécialisés dans lesquels elle ne dispose pas d'un niveau d'appui technique suffisant.

OBSERVATIONS DU COMITÉ DU PROGRAMME

(Rapport de la quatre-vingt-troisième session, mai 2000 8 )

i. LeComité a estimé que ce rapport fournissait une synthèse utile des évaluations de projets réalisées par les missions indépendantes et de celles de certains projets du PCT effectuées par le Service de l'évaluation.

ii. Le Comité a noté avec préoccupation que malgré la tendance générale à l'amélioration des principaux aspects de l'exécution des projets de terrain, la conception des projets demeurait le point le plus faible. Tout en prenant acte d'une certaine amélioration du pourcentage de projets jugés"bons", il s'est déclaré préoccupé par le fait que la faiblesse de la conception des projets était mise en évidence de façon répétée dans des synthèses d'évaluation analogues depuis un certain nombre d'années et s'est demandé quelles mesures correctives étaient prises. Le Comité a reconnu que le problème était complexe parce que les projets étaient consacrés à des problèmes de développement eux-mêmes complexes, qu'ils touchaient des secteurs très divers et qu'ils étaient exécutés dans des conditions très différentes et parce que toute mesure corrective concernait plusieurs unités de l'Organisation. Il a néanmoins souligné l'urgente nécessité d'une action concertée propre à assurer la qualité de la formulation des projets, compte tenu, notamment, de l'évolution des procédures et des dispositions applicables au Programme de terrain.

iii. À cet égard, le Comité a souscrit aux lignes de conduite relatives à la mise à jour des directives pour la formulation des projets, à une formation supplémentaire du personnel de la FAO et au renforcement des mécanismes d'examen et d'évaluation préalable. En particulier, il a demandé qu'il lui soit fait rapport à sa session de mai 2001 sur les progrès réalisés dans l'application de ces recommandations. Il a également souligné la nécessité de formuler des recommandations plus spécifiques, adressées à l'unité responsable concernée, et précisant la nature et le calendrier d'exécution des actions proposées. Enfin, le Comité a souligné qu'il importait tout particulièrement d'adopter une série de critères fondés sur les priorités du Cadre stratégique pour la planification et la sélection des projets à l'avenir.

iv. Au sujet de la nature des futures synthèses d'évaluations de projets, le Comité est convenu que ces synthèses devraient être centrées sur un certain nombre de programmes et thèmes liés aux priorités du Cadre stratégique.

v. En ce qui concerne la synthèse des évaluations thématiques de projets du PCT, le Comité s'est félicité que cette initiative ait été prise par le Département de la coopération technique afin de renforcer sa capacité de gestion du Programme du PCT, ainsi que la transparence et l'obligation redditionnelle. Il a estimé que la synthèse mettait en évidence les points forts et les faiblesses des projets du PCT consacrés à l'apiculture et à la sériciculture, d'une part, et à la législation, d'autre part, et que cette synthèse mettait aussi utilement en évidence une série de questions et d'enseignements. Cependant, certains membres ont demandé qu'à l'avenir, les rapports concernant les évaluations de projets du PCT soient plus détaillés et comprennent notamment des évaluations de l'exécution des projets par région.

vi. Le Comité a généralement souscrit aux questions et recommandations correspondantes. En particulier:

  • il a noté le rôle essentiel que jouent les gouvernements bénéficiaires dans l'exécution des projets du PCT, et est convenu que les gouvernements concernés et le Secrétariat de la FAO, y compris les Représentants de la FAO dans les pays, devraient, conformément aux recommandations, assurer plus activement le suivi approprié; et
  • il a souscrit à la proposition selon laquelle les projets du PCT devraient être sélectionnés et approuvés en fonction, notamment, de la capacité de l'Organisation à fournir un appui technique suffisant, ainsi que de ses priorités générales pour les secteurs concernés.

(Rapport de la quatre-vingt-cinquième session, mai 2001 9 )

vii. Le Comité s'est félicité de ce rapport d'activité établi en réponse à sa demande précédente. Il a pris note des mesures visant à améliorer le processus de formulation et d'examen préalable, y compris la préparation de directives mises à jour, une trousse de formation aux techniques de formulation, fondée sur les outils du Web, et le renforcement des mécanismes existants d'examen et d'évaluation préalable des projets.

viii. Le Comité a reconnu l'importance d'une répartition claire des responsabilités au cours des différentes étapes du cycle du projet et a déclaré attendre avec intérêt la contribution que le nouveau service prévu au sein de la Division des opérations de terrain apporterait au suivi du cycle du projet, à la préparation de directives et de procédures et aux mesures propres à garantir la qualité des descriptifs de projet. Les unités opérationnelles restreintes qui restaient en place dans les bureaux régionaux auraient un rôle fondamental à jouer, notamment pour l'examen et l'approbation opérationnelle des descriptifs de projet, alors que de leur côté, les Représentants de la FAO procéderaient à un examen préalable plus rigoureux de tous les nouveaux projets exécutés dans leurs pays respectifs.

ix. Le Comité a reconnu qu'il devrait réexaminer la question à une prochaine session, lorsque les mécanismes requis seraient en place et que la restructuration du Département de la coopération technique serait achevée.

x. Le Comité a estimé que l'amélioration de la qualité de la conception des projets était un élément important si l'Organisation voulait améliorer non seulement sa compétitivité, c'est-à-dire sa capacité à attirer les ressources allouées à la coopération technique, dont le volume ne faisait que baisser, mais aussi son rôle dans l'appui fourni aux États Membres afin de les aider à satisfaire leurs besoins en matière de développement agricole.


6. Les résultats des projets réalisés au Proche-Orient et en Europe sont bien moindres que ceux des projets mis en œuvre dans d'autres régions, mais l'analyse est fondée sur un échantillon beaucoup plus restreint de projets.

7. Outre les deux évaluations thématiques du PCT résumées ici, l'analyse englobe également les conclusions de l'évaluation des projets de contrôle de la qualité des produits alimentaires réalisées en 1997.

8. PC 83/REP, par. 35 à 40.

9. PC 85/REP, par. 48 à 51.

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