59 . La FAO sest fondée sur la Résolution 849 (XXXII) de 1961 du Conseil économique et social pour établir son Programme des cadres associés (APO). Ce Programme vise un objectif double: i) formation en cours d'emploi à la FAO de jeunes cadres sous la supervision technique de fonctionnaires expérimentés de l'Organisation; ii) fourniture d'une assistance supplémentaire aux pays en développement par l'intermédiaire de la FAO.
60 . Le Programme des cadres associés de la FAO, qui date de 1954, est l'un des plus anciens et des plus importants des institutions des Nations Unies; en 1998, le PNUD a accueilli le plus grand nombre de cadres associés (350 environ), suivi par la FAO (219) et le HCR (98). Pendant la période de 10ans étudiée, 867 cadres associés au total ont été admis à participer au Programme de la FAO et 983 lont quitté; 35 pour cent environ étaient des femmes, mais cette proportion est passée de 25-30 pour cent en 1988-90 à près de 40 pour cent en 1996-97. La grande majorité (65pour cent en 1996-98) des cadres associés ont participé à des projets et programmes sur le terrain contre 25 pour cent au siège, 6 pour cent dans les représentations de la FAO dans les pays et 3 pour cent dans les bureaux régionaux et sous-régionaux. Toutefois, le nombre de nouveaux arrivants a diminué régulièrement, passant de 170 en 1988 à 90 en 1994 et à 21 en 1997. En 1998, le Programme comptait 18 donateurs 10 , le principal étant les Pays-Bas (32 pour cent du total); venaient ensuite la Belgique (16 pour cent), le Danemark (10 pour cent), l'Allemagne (8 pour cent) et l'Italie (7 pour cent). Trois d'entre eux (Italie, Japon et Pays-Bas) ont pris en charge un total de 28 cadres associés venant de pays en développement, en plus de leurs propres ressortissants.
61 . Lexamen du Programme des cadres associés de la FAO (APO) a été motivé par plusieurs questions urgentes:
62 . L'examen a comporté u ne enquête sous forme de questionnaire distribué aux cadres associés en poste et à ceux ayant terminé le Programme, aux superviseurs et aux pays accueillant des cadres associés (plus de 1000 formulaires ont été distribués et 337 questionnaires ont été remplis); des entretiens avec les principaux représentants de ces groupes; et des contacts avec un échantillon représentatif de donateurs et d'autres organisations faisant ou non partie du système des Nations Unies, qui emploient des cadres associés. Lenquête a été complétée par des recherches dans la base de données sur le personnel de la FAO, qui ont notamment porté sur l'emploi d'anciens cadres associés par lOrganisation pendant la même période (1988-1997). Pour évaluer les résultats du Programme, les aspects suivants ont été examinés: a) amélioration des compétences techniques des cadres associés dans le domaine du développement; b) perspectives de carrière après leur participation au Programme; c) contribution efficace supplémentaire à l'aide au développement; d) appui supplémentaire aux activités normatives de la FAO.
63 . Avantages globaux tel que perçus par les participants/parties prenantes du Programme: Quatre-vingt-seize pour cent des superviseurs et 83 pour cent des représentants de la FAO qualifient le Programme de"très utile ou utile"et d"inestimable". Les pays en développement d'accueil et les cadres associés eux-mêmes donnent généralement des réponses très positives. Il ne faut toutefois pas sous-estimer le groupe des insatisfaits, notamment 10 pour cent de cadres associés en poste ou danciens cadres qui qualifient le Programme de"médiocre"; si lon ajoute ceux qui considèrent le Programme comme simplement"moyen", cela fait pas moins de 30 pour cent qui ne seraient"pas entièrement satisfaits". Il est aussi inquiétant que pas moins de 29 pour cent des pays d'accueil qualifient le Programme de"moyen", plusieurs de ces pays étant d'avis que le niveau de compétence des cadres associés est seulement égal à celui des experts nationaux et ne justifie pas leur statut de fonctionnaire international.
64 . Les raisons citées par les cadres associés peu satisfaits incluent: une mise au courant et des comptes rendus de fin de mission inadéquats, un encadrement technique insuffisant ou inadapté, des désaccords avec les superviseurs au sujet des plans de travail ou labsence de plan de travail convenu, le sentiment d'être exploités pour exécuter des tâches subalternes et les difficultés à être transféré à un poste apparemment meilleur dans un autre projet ou un autre pays, etc. En particulier, près de la moitié des cadres associés ont indiqué quils nétaient pas satisfaits de la qualité de lencadrement. Aussi les points à revoir sont-ils notamment : a) le processus de sélection des cadres associés; b) les séances dinformation, notamment technique, des cadres associés; c) les méthodes de travail et la supervision des cadres associés; d) le suivi de leurs résultats; e) les budgets de voyage; f) les rapports oraux de fin de mission et le suivi.
65 . Avantages pour les cadres associés: Sur le plan professionnel/technique, les cadres associés ont tendance à se montrer d'autant plus satisfaits qu'ils restent plus longtemps en poste (84 pour cent pendant la deuxième année de mission, contre 48 pour cent pendant la première année). Plus de 50 pour cent ont aussi estimé que les compétences acquises étaient meilleures dans le domaine linguistique, de la gestion et des activités de présentation et de promotion.
66 . Outre la question de lamélioration des compétences, lévaluation a porté également sur les perspectives de carrière des cadres associés ayant terminé leur mission. Sur un total de 983 cadres associés qui ont quitté la FAO pendant cette période, 36 pour cent ont trouvé un emploi dans l'Organisation à divers niveaux (20 pour cent ont obtenu un contrat de cadre, habituellement à la classe P-3). Parfois, le contrat de cadre associé peut être prolongé au-delà de la date prévue initialement dans le cadre dun arrangement de partage des coûts entre le donateur concerné et la FAO. Le type d'accord a aidé des cadres associés à obtenir un emploi à la FAO.
67 . À la fin de leur mission, les cadres associés ont également plus de chances de trouver un emploi en dehors de la FAO: 62 pour cent des anciens cadres associés ont trouvé un poste dans un délai de deux mois et 91 pour cent dans un délai d'un an; 6 pour cent seulement cherchaient encore un emploi au bout de 18 mois. Fait encore plus remarquable: parmi les personnes ayant quitté le plus récemment la FAO qui ont répondu au questionnaire (48 cadres associés en 199798), pas moins de 85 pour cent ont trouvé un emploi dans un délai de deux mois, et 100pour cent dans un délai d'un an. Toutefois, une proportion non négligeable de ces cadres associés finit par occuper des fonctions sans lien avec le développement, tendance particulièrement forte chez les femmes (53 pour cent).
68 . Avantages pour les pays donateurs: le taux de recrutement des anciens cadres associés varie considérablement d'un donateur à l'autre et d'une année sur l'autre 11 . Les postes offerts par la FAO sont, en moyenne, de la classe P-4 et donc inaccessibles aux anciens cadres associés. En théorie, plus un donateur parraine de cadres associés, plus le nombre de ceux qui trouveront un emploi à la FAO aura tendance à être élevé. Toutefois, le pourcentage des cadres recrutés baissera vraisemblablement, à mesure que le nombre total augmentera, surtout si le pays est déjà surreprésenté parmi le personnel du cadre organique. Ce dernier facteur a eu des conséquences négatives pour les cadres associés venant de pays en développement, 18 pour cent d'entre eux seulement ayant réussi à obtenir un emploi à la FAO. Des facteurs liés à la situation particulière du cadre associé ont une grande influence, notamment laffectation à un projet ou programme continu et lexistence dune politique explicite du donateur consistant à lier son programme de cadres associés à des activités de fonds fiduciaires. On a comparé ces taux de recrutement à ceux d'autres institutions qui utilisent des cadres associés (PAM, FIDA, UNESCO et OCDE) et il semble que la FAO obtienne des résultats à peu près égaux, voire supérieurs, à ceux dautres organisations similaires du système des Nations Unies.
69 . Avantages pour les pays en développement: Les pays en développement qui ont accueilli des cadres associés font état des avantages ci-après: échanges positifs entre cultures différentes; possibilité pour les homologues nationaux d'acquérir une formation supplémentaire; bonne source d'informations à jour et apport de compétences de pointe; contribution utile à la gestion et à la planification; contacts satisfaisants avec les autorités locales et la communauté internationale et les donateurs. Pourtant le fait que les résultats de certains cadres associés soient qualifiés de"moyens"par 10pour cent des représentants de la FAO pourrait être un euphémisme diplomatique pour"médiocres". Les principales causes dinquiétude semblent être les relations interpersonnelles et le manque d'expérience.
70 . Avantages pour la FAO: Les cadres associés offrent gratuitement à la FAO des compétences supplémentaires pour les activités d'assistance technique et apportent des connaissances nouvelles et actuelles ainsi que l'idéalisme et l'enthousiasme de la jeunesse. Les cadres associés fournissent des contributions utiles à la FAO, non seulement sur le terrain, dans des projets de coopération traditionnels, mais aussi pour les activités normatives menées au siège et dans les bureaux régionaux et sous-régionaux.
71 . Malgré ses succès, le Programme des cadres associés doit faire face à un certain nombre de problèmes dont les plus importants sont:
72 . Ces questions mettent en évidence la nécessité pour la FAO d'attirer davantage de donateurs et de cadres associés potentiels vers ce programme et de mieux gérer sa mise en oeuvre. En outre, si lOrganisation veut conserver son statut de"centre d'excellence", elle doit tenir compte des contributions à la pointe du progrès que peuvent apporter les jeunes cadres qui viennent de terminer leurs études. Toutefois, la FAO ne peut"exploiter"la réserve que constituent les cadres associés pour renforcer le processus de renouvellement de son propre personnel sans mettre d'abord en place une approche systématique visant à identifier les éléments les plus valables.
73 . Pour améliorer la gestion du programme des cadres associés , les mesures ci-après sont suggérées:
74 . La gestion fondée sur les résultats suppose la création d'un centre de gestion bien défini, doté officiellement d'un gestionnaire à plein temps:
a) qui serait responsable de la coordination entre tous les services et bureaux décentralisés participant au fonctionnement des programmes concernant de jeunes experts , en particulier:
i) la création et la mise en oeuvre d'un système indépendant de suivi des résultats des cadres associés, fondé avant tout sur des évaluations effectuées régulièrement par les superviseurs;
ii) létablissement et la tenue à jour d'un dossier d'information de format normalisé destiné aux cadres associés qui entrent en fonctions (la brochure susmentionnée pourrait faire partie des tâches);
iii) lorganisation dateliers de fin de stage pour les cadres ayant terminé le Programme, incluant la fourniture de conseils en matière demploi par les services techniques compétents;
iv) l'établissement d'un dossier comportant des informations sur le suivi des résultats des anciens cadres associés appelés à travailler comme consultants; et
v) ladoption d'un processus systématique d'information de tous les fonctionnaires de la FAO participant à la supervision des cadres associés et, selon les besoins, l'organisation à lintention des superviseurs de cours sur les techniques de formation;
b) qui servirait de référent ou de"médiateur"et aiderait à régler les questions de transfert ou d'autres différends (l'unité TCDM joue déjà ce rôle dans une certaine mesure, mais na pas limportance quelle mérite).
75 . Pour renforcer les compétences techniques de la FAO et son rôle de"centre dexcellence" , le Programme des cadres associés devrait être utilisé comme source de recrutement de jeunes cadres qualifiés dans le cadre de la stratégie adoptée par la FAO en matière de ressources humaines. Cela permettrait aussi de répondre aux souhaits des donateurs. Il est donc recommandé dintroduire des mesures qui ouvriraient aux cadres associés ayant les qualifications requises de plus larges possibilités de recrutement à des postes de cadre débutant (P-2/P-3) et de créer un système indépendant de suivi des performances des cadres associés, qui faciliterait la présélection des candidats les plus prometteurs.
i. Le Département de la coopération technique a décidé dintroduire un certain nombre de mesures pour donner suite aux conclusions et recommandations de la réunion des donateurs et à lexamen interne du Programme des cadres associés pour les dix dernières années. Ces recommandations se situent à deux niveaux à des échéances différentes:
(Rapport de la quatre-vingt-quatrième session, septembre 2000 13
ii. Le Comité a reconnu l'intérêt du Programme des cadres associés de la FAO, qui a permis à de nombreux jeunes cadres, souvent ressortissants de pays donateurs participant au programme, mais aussi à des ressortissants de pays en développement, de servir l'Organisation dans de nombreux lieux d'affectation. Il a également reconnu que les cadres associés complétant leur mission avec succès pouvaient constituer un vivier important où la FAO pourrait à l'avenir recruter ses fonctionnaires du cadre organique. Il a observé que si le Programme était généralement bien apprécié par une bonne majorité des parties prenantes, en particulier par les fonctionnaires de la FAO travaillant avec les cadres associés, on constatait une forte baisse du recrutement depuis quelques années et des faiblesses préoccupantes au niveau de l'administration et du soutien du Programme, notamment en ce qui concernait l'encadrement, le suivi des résultats et la formation des cadres associés.
iii. Le Comité a fait siennes les recommandations du document visant à renforcer l'efficacité et la cohérence en matière de gestion et dadministration du Programme, notamment par la mise en place d'un système de suivi des résultats des cadres associés. En ce qui concerne la seconde recommandation sur l'adoption de mesures qui ouvriraient aux cadres associés qualifiés de meilleures possibilités d'occuper des postes de cadres débutants à la FAO, le Comité a été informé que des mesures spécifiques en ce sens avaient été soumises à un nouvel examen et que les décisions prises tiendraient compte des politiques et pratiques de la FAO en matière de recrutement du personnel.
iv. Le Comité a noté que cet examen avait été entrepris pour analyser la pertinence, l'efficacité et l'efficience du Programme des cadres associés, compte tenu de la diminution du nombre de nouveaux cadres associés participant au Programme. Tout en reconnaissant l'intérêt potentiel de l'exercice, il a toutefois estimé qu'il était bien loin de répondre aux normes qu'on pouvait exiger d'un travail d'évaluation, notamment en ce qui concernait la rigueur analytique dans l'appréciation du rapport coût-efficacité. De même, l'examen ne contenait pas d'analyse claire de certains problèmes, comme le fait que les cadres associés originaires de pays en développement étaient relativement moins nombreux à trouver un emploi à la FAO. Le Comité souligné l'importance de maintenir constamment la qualité du travail d'évaluation à un niveau élevé.
10. Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Corée, Danemark, Espagne, États-Unis d'Amérique, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse.
11. Recrutement en pourcentage: Belgique 23 pour cent, France 42 pour cent, Allemagne 35 pour cent, Italie 39 pour cent, Pays-Bas 19 pour cent, Suède 20 pour cent, Royaume-Uni 50 pour cent, Canada 22 pour cent, États-Unis 22 pour pour cent et Japon 31 pour cent.
12. PC 84/5 Annexe
13. PC 84/REP, paragraphes 52-54
