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ANNEXE I
RAPPORT SUCCINCT DE LA CONFÉRENCE DE L’UNION AFRICAINE


Bamako (Mali), 31 janvier - 1 février 2006

1. Rappel des faits

La Conférence des ministres de l’agriculture de l’Union africaine a reconnu et réaffirmé l’importance de l’agriculture et la nécessité pour l’Afrique de mettre à profit toutes ses potentialités pour augmenter la production vivrière et agricole de façon à garantir une sécurité alimentaire durable et la prospérité économique à ses populations. La Conférence a rappelé les nombreuses décisions et initiatives adoptées par les chefs d’État et de gouvernement africains pour faire face à la situation, notamment: (i) la rédaction du « Rapport sur la situation de la sécurité alimentaire » qui serait présenté à l’Assemblée chaque année au mois de juillet; (ii) l’intégration de l’application de la Déclaration de Syrte sur l’agriculture et l’eau dans le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA), dont il sera fait rapport au Conseil exécutif à sa neuvième session, en juillet 2006; (iii) la demande visant à définir, en collaboration avec les États Membres et le Secrétariat du NEPAD, les principaux domaines relatifs à l'agriculture et au développement rural concernés par l’allocation de 10 pour cent du budget et à faire rapport régulièrement sur la question.

La Conférence des ministres de l’agriculture de l’Union africaine a été organisée le 31 janvier et le 1 février 2006 à Bamako (Mali) en vue d’examiner les rapports rédigés par la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat du NEPAD et d’en débattre, tel que requis par l’Assemblée.

2. Participation

Les États Membres de l’Union africaine suivants ont participé à la Conférence: Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Botswana, Burundi, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho, Libye, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République du Congo, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo, Tunisie, Zambie et Zimbabwe.

Les organisations, institutions et organismes suivants ont également participé à la Conférence: NEPAD, COMESA, CEEAC, CEDEAO, SADC, UMA, CILSS, UEMOA, FARA, FAO, FIDA, IFDC, IFPRI, UNECA, PAM.

3. Élection du Bureau

Le président chargé de la séance d’ouverture a invité le bureau, tel qu'il avait été constitué lors du sommet de l'Union africaine tenu récemment à Khartoum, à présider la session.

4. Examen du rapport d’experts

À l’issue des présentations et des débats, la Conférence a formulé les recommandations suivantes.

5.1 État de la sécurité alimentaire en Afrique

La Conférence a examiné les tendances régionales relatives à la sécurité alimentaire et a noté que bien que la proportion de personnes souffrant de sous-alimentation en Afrique ait diminué de 2 points de pourcentage (de 29 à 27 pour cent), le chiffre en valeur absolue a augmenté de 20 pour cent (de 176 à 210 millions de personnes) de 1990/92 à 2000/02. La Conférence a également noté que les taux de sous-alimentation dans les différentes régions étaient les suivants: 4 pour cent en Afrique du Nord, 16 pour cent en Afrique de l’Ouest, 40 pour cent en Afrique australe et orientale et 55 pour cent en Afrique centrale. Les défis de taille posés à la sécurité alimentaire par des facteurs comme la pauvreté, le VIH/SIDA et les catastrophes d’origine naturelle et humaine, en particulier les conflits et les troubles civils ont été notés.

La Conférence a rappelé le but du Sommet mondial de l’alimentation et des Objectifs du Millénaire pour le développement de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition avant 2015; et a noté qu’à l’heure actuelle, de nombreux pays africains sont confrontés à de graves problèmes de pénurie alimentaire, en particulier dans la Corne de l’Afrique, dans le Sahel et certains pays d’Afrique australe.

La Conférence a longuement délibéré de certaines initiatives stratégiques mises en oeuvre à différents niveaux en vue d’augmenter la production vivrière, notamment le recours à l’irrigation, les engrais, les semences améliorées, les équipements agricoles, la recherche, la vulgarisation, le développement des infrastructures de marché, le commerce et l’amélioration des financements dans le secteur agricole. La Conférence est convenue qu’il fallait coordonner et harmoniser ces initiatives liées à la sécurité alimentaire et a appelé à la mise en œuvre rapide d’une réaction efficace visant à corriger la situation à l’échelle nationale, régionale et continentale. Les États Membres et les Communautés économiques régionales ont été expressément invitées à stimuler le commerce intrarégional et interrégional de produits alimentaires, en particulier des zones à excédents alimentaires vers les zones à déficit vivrier. La Conférence a recommandé que les capacités de la Commission de l’Union africaine soient renforcées en vue d’améliorer la coordination des initiatives dans le domaine de la sécurité alimentaire à l’échelle du continent et des sous-régions.

6.1 Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) – Mise en oeuvre des déclarations de Syrte

La Conférence a réaffirmé la nécessité urgente de faire face aux problèmes cruciaux auxquels l’Afrique est confrontée dans les domaines de la faim, de la pauvreté et des maladies, en appliquant des méthodes novatrices, complémentaires et exhaustives visant à augmenter la productivité et la croissance agricoles.

La Conférence a fait état des décisions prises par les chefs d’État et de gouvernement africains sur le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) du NEPAD (UA) à Maputo en 2003, qui forment le cadre du relèvement du secteur agricole en Afrique et a noté que la Déclaration de Syrte sur les Enjeux de la mise en œuvre du développement intégré et durable de l’agriculture et des ressources hydriques en Afrique confirmait la Déclaration de Maputo sur L’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique et complétait le cadre du PDDAA. La Conférence s’est inquiétée des doubles emplois et de l’absence de cohérence concernant l’application du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine et les Déclarations de Syrte par le Secrétariat du NEPAD et la Commission de l’Union africaine, respectivement.

La Conférence a apprécié à leur juste valeur les progrès réalisés par de nombreux États Membres concernant l’élaboration de projets nationaux d’investissement à moyen terme et de descriptifs de projets d’investissement bancables dans le cadre du PDDAA. La Conférence a vivement invité les États Membres à accélérer la mise en oeuvre du PDDAA en adoptant des projets nationaux d’investissement à moyen terme et des descriptifs de projets d’investissement bancables, à les inclure dans leurs cadres nationaux de dépenses à moyen terme et à garantir des financements issus des budgets nationaux, des économies étant réalisées grâce à l’allègement de la dette et, le cas échéant, en mobilisant des ressources auprès de donateurs bilatéraux et multilatéraux. La Commission de l’Union africaine a été instamment invitée à jouer un rôle de chef de file en ce qui concerne l’application des décisions prises à Syrte concernant le PDDAA et à aider le Secrétariat du NEPAD et les communautés économiques régionales à planifier, évaluer et contrôle les progrès réalisés à l’échelle continentale, régionale et nationale. La Conférence a également demandé à la Commission de l’Union africaine, au NEPAD et aux communautés économiques régionales d’aider les États Membres à mobiliser des ressources pour les programmes nationaux, à mieux les faire connaître et à contrôler les progrès réalisés.

6.2 Rapport intérimaire sur la mise en œuvre du PDDAA, avec accent sur les activités mises en oeuvre à l'échelle des pays:

6.2.1 Gestion des ressources naturelles

La Conférence a reconnu l’importance de l’eau, des terres et des ressources halieutiques pour la production vivrière et la création de revenus et a vivement invité les États Membres bénéficiant de potentiels dans le domaine de l’irrigation à tirer parti du Fonds africain pour l’eau relevant de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale. Les États Membres ont été encouragés à mobiliser les ressources correspondantes afin de transposer à plus grande échelle les expériences probantes réalisées dans le domaine de la gestion durable des terres et d’autres ressources naturelles dans le cadre de l’initiative TerrAfrica.

Après avoir insisté sur la précarité de la sécurité alimentaire et la mauvaise nutrition sur le continent et reconnaissant l’importance des agro-industries et des infrastructures pour la promotion de la sécurité alimentaire et la création de revenus, la Conférence a exhorté les États Membres à mettre en oeuvre des politiques et des programmes à l’appui des petits exploitants agricoles, favorisant l’expansion des activités agroalimentaires, notamment l’agriculture contractuelle au bénéfice des petits exploitants.

La Conférence a demandé qu’une attention spéciale soit accordée au développement des infrastructures nationales et régionales, afin de favoriser la commercialisation des produits agricoles et l’augmentation des échanges commerciaux sur les marchés de produits alimentaires. Il conviendrait également de mettre en valeur et de renforcer les systèmes de réserve alimentaires déjà existants, notamment les systèmes d’informations sur les marchés et les mécanismes d’assurance de la production fondés sur les conditions météorologiques.

S’agissant de la recherche et du transfert de technologies, la Conférence a reconnu l’importance de la recherche agricole et de la diffusion et du transfert des technologies et a invité les communautés économiques régionales et les États Membres à réaligner leurs priorités nationales et régionales sur le cadre pour la productivité agricole en Afrique, dans le contexte élargi du PDDAA, grâce à l’aide et à la collaboration du Forum de recherche agricole en Afrique (FARA).

Système de suivi des dépenses agricoles (10 % du budget)

La Conférence a examiné les conclusions des ateliers consultatifs d’experts NEPAD/UA portant sur le système de suivi des dépenses agricoles dans le cadre de la Déclaration de Maputo sur l’engagement pris par les États Membres d’allouer au moins 10 pour cent de leur budget à l’agriculture et au développement rural et de la décision prise par l’Assemblée générale de l’Union africaine à Abuja relative à la nécessité de définir les principaux domaines qui devraient bénéficier de l’allocation de 10 pour cent grâce à un système reconnu à l’échelle internationale permettant d’effectuer des comparaisons entre différents pays. La Conférence a ensuite adopté les recommandations suivantes:

1. Adoption de la Classification des fonctions de l'administration publique (CFAP), telle que décrite dans la « Note d’orientation» rédigée par le NEPAD/UA, destinée à être utilisée dans le cadre du Système de suivi des dépenses agricoles.

2. Les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des pêches et des forêts (y compris la recherche-développement dans ces domaines) doivent être les principaux domaines bénéficiant des allocations des 10 pour cent.

3. Le système de suivi devrait reposer sur les données relatives aux dépenses, plutôt que sur celles relatives au budget.

4. Les États Membres doivent communiquer à la Commission de l’Union africaine, avant le 31 décembre de chaque année, le questionnaire dûment rempli relatif au Système de suivi des dépenses agricoles.

5. Les États Membres doivent allouer des ressources budgétaires suffisantes au développement global des zones rurales.

6. Les États Membres doivent accorder une attention particulière au développement des infrastructures nationales et régionales, afin de stimuler le commerce des produits agricoles.

Avant de conclure la session, la Conférence a été saisie, par le Secrétariat du NEPAD, de notes d’information sur les préparatifs du Sommet sur les engrais, prévu à Abuja (Nigéria) en juin 2006, et sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’Initiative de gestion durable des terres de TerrAfrica.


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